L I V E R E P O R T

La capitale bretonne accueille dans ses murs, en cette soirée du 9 octobre, le "Swedish Empire Tour" de Sabaton accompagné d'Eluveitie et Wisdom. C’est dans la nouvelle salle de l’étage, au trois-quarts pleine, que les Rennais ont pu assister à la prestation des trois groupes. Petit retour sur cette belle soirée.

Wisdom, groupe hongrois de Power Metal, influencé par Iron Maiden et aussi par Helloween, qui a deux albums à son actif n'est pas très connu dans notre pays. Cette tournée avec Sabaton est l'occasion pour lui de se faire connaître auprès du public féru de Heavy Metal. Wisdom entame son show de façon très directe. Son Power Metal n’est pas mauvais mais il n’est pas inoubliable non plus. La gestuelle du chanteur n'est pas sans rappeler celle d'un Bruce Dickinson même si celui-ci ne peut pas beaucoup bouger car le matos des deux autres groupes est déjà sur scène et ça prend de la place. Comme pour confirmer cette affiliation avec Maiden, Wisdom attaque une reprise du groupe britannique, Wasted Years, dès son quatrième morceau, ce qui a pour conséquence de réveiller la salle, tout juste attentive pendant les trois premiers titres. Bien vu car, à partir de là, le public réagit bien mieux sur leurs propres compositions qui suivent, Heaven and Hell (leur nouvelle vidéo) et sur Wisdom, le chanteur peut même se permettre de lancer le traditionnel "battle de cris" entre la partie droite et gauche de la salle. Le groupe termine sa prestation sur Judas, titre éponyme de leur dernier album en date et nous donne rendez-vous à leur stand merchandising après le concert où quelques albums du groupe se sont vendus. Albums que les musiciens de Wisdom se sont fait un plaisir de dédicacer.

Setlist de Wisdom :

01. Fallin’ Away from Grace
02. Somewhere Alone
03. Live Forevermore
04. Wasted Years (Iron Maiden cover)
05. Heaven and Hell
06. Wisdom
07. Judas

Quinze petites minutes plus tard, les lumières s'éteignent et l'intro de l’album Helvetios retentit. 

Eluveitie, avec son Folk Metal bien puissant, fait un peu figure d'extra-terrestre sur cette affiche plutôt orientée Power Metal entre Wisdom et Sabaton. Mais il semble déjà évident qu'une grande partie du public était acquis à sa cause... il n'y avait qu'à voir quel stand de merchandising attirait le plus de monde. Ceci dit, pour ceux qui ont un peu de goût, les tee-shirts Eluveitie avec leurs symboles celtiques sont quand même vachement plus beaux que ceux des deux autres groupes (je sais, c'est très subjectif, tout est question de goûts...)

La scène n'est pas vraiment plus large pour Eluveitie que pour Wisdom, ce qui est plus gênant car ils sont quand même six sur le devant de la scène. Cela limitera un peu les déplacements. Le backdrop est caché par la batterie de Sabaton. Heureusement, deux tentures décorent chaque côté de la batterie, elle-même montée sur une estrade. Le groupe attaque par les deux premiers morceaux de son nouvel album. Evidemment, Luxtos (version Eluveitienne de "La Jument de Michao") fait son effet. Nous sommes en terre bretonne ici ! Il est même amusant d'entendre une partie du public chanter les paroles de ce morceau traditionnel ("j’entends le loup, le renard et la belette...") à la place des paroles de la version du groupe sur le refrain. En tout cas, l'ambiance est en place, elle est festive.

Le dernier album est à l’honneur avec pas moins de neuf titres sur les douze joués ce soir. Ce choix me paraît excellent car les morceaux du nouvel album sont les plus variés. Ainsi, la prestation alterne entre compos qui arrachent et sur lesquelles un pogo géant se met en place ou quelques slam-divers se font porter (Havoc, The Uprising) et titres plus calmes où l'on peut mieux apprécier les parties "folk". C’est agréable d’entendre la voix d’Anna Murphy sur A Rose for Epona et Alesia, cela permet de varier avec le chant très agressif de Chrigel qui en profite pour prendre mandoline, flûte ou petite harpe lors de ces moments. Anna Murphy qui se charge, seule sur scène, du morceau Scorched Earth qu’elle n’interprète pourtant pas sur album et s’en tire avec les honneurs. Pas évident de rendre ce chant particulier, le "Gwerz", que les bretons connaissent bien. Elle sera acclamée comme il se doit.

Le groupe n’oublie pas ses grands classiques tout de même avec Inis Mona (de nouveau, c’est l’hystérie dans la salle où le public entonne la mélodie à tue-tête) et Thousandfold. Ils nous balancent aussi un vieux morceau resté longtemps inédit (Divico) qui fonctionne plutôt bien sur scène. Chrigel nous lâche quelques mots en français ("mes amis", "mes frères gaulois") et n’oublie pas de présenter le nouveau guitariste du groupe. A noter que Eluveitie est "réduit" à sept membres, Pade Kistler, son joueur de cornemuse, n'a pas pu prendre part à la tournée pour raisons personnelles.
Eluveitie quitte la scène après une heure tout juste de concert sous les acclamations. La température est bien montée dans la salle.

Setlist de Eluveitie :

01. Intro
02. Helvetios
03. Luxtos
04. Neverland
05. Uxellodunon
06. A Rose For Epona
07. Thousandfold
08. Alesia
09. Divico
10. Inis Mona
11. The Uprising
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12. Scorched Earth
13. Havoc
14. Outro

Une demi-heure de battement et les lumières s'éteignent de nouveau, The Final Countdown (de Europe) retentit dans les enceintes, aussitôt repris par une grande partie du public. Très amusant d'ailleurs, quand on se rappelle comment Europe et ce morceau précisément s'étaient fait descendre par les metalleux à l'époque... les choses évoluent. A la fin du morceau (raccourci), le groupe entre sur scène et attaque Ghost Division. On ne peut pas dire que Sabaton manque d’énergie. Ca court, ça saute partout. Joakim Brodén (chant) ne tient pas en place, il bondit dans tous les sens, saute, grimpe sur les pans inclinés de chaque côté de la batterie. Le groupe s'éclate, c'est une évidence. Il n'y a qu'à voir les sourires sur leurs visages et ce, sur toute la durée du concert.

Joakim est un vrai boute-en-train et plaisante avec ses partenaires (il enverra malencontreusement son guitariste au tapis en voulant lui attraper la jambe) ou avec le public. Il demande un appareil dans la fosse des photographes pour prendre le public et faire mine de se prendre en gros plan les parties intimes. Il s'étonne puis se félicite de la grande diversité du public, de vieux hardos bedonnants (c’est lui qui le dit !) à des tout jeunes gamins. Il apostrophe d'ailleurs un gamin au premier rang et lui demande son âge et si c'est son premier concert. Le jeune garçon se verra offrir les lunettes du chanteur. Beau souvenir pour un premier concert !

Sabaton invente la setlist interactive. En effet, Joakim nous propose de choisir entre deux morceaux, White Death et Talvisota. C'est ce dernier qui est choisi par le public à l'hurlement-mètre (nouveau terme pour remplacer l'applaudimètre). On aura droit de nouveau à un choix un peu plus tard entre Into The Fire et Attero Dominatus, ce dernier faisant presque l'unanimité.
Je regrette toutefois que le groupe n'ait pas repris un claviériste. Toutes les parties de synthé sur bande, c'est un peu dommage. Toutes sauf quand pour la ballade The Hammer Has Fallen, on amène un clavier sur scène et Joakim s'assoit devant. De nouveau il plaisante et joue l'intro de Jump (Van Halen) sous les huées du public... le même qui tout à l'heure chantait The Final Countdown à tue-tête... il y a des choses incompréhensibles parfois...
Le dernier album est évidemment à l’honneur (cinq titres) mais il est autant représenté que Art Of War et on s’étonnera de ne découvrir qu’un seul morceau issu de Coat to Arms, qui est pourtant l’avant-dernier album des Suédois.

Avant d'attaquer les derniers titres, Joakim présente les nouveaux membres du groupe (pour mémoire, quatre des six musiciens de Sabaton ont quitté le navire juste avant la sortie de Carolus Rex) : Chris Rörland et Thobbe Englund aux guitares et Robban Back à la batterie. Il est très fier de dire que le public ce soir n'a pas accueilli ces nouveaux membres avec des doigts en l'air comme ça arrive parfois (ce qui est vraiment une attitude navrante de la part de ceux qui se permettent de faire ça, fin de la parenthèse).
C'est Metal Crüe qui clot la setlist du groupe, titre en hommage à de nombreux combos de Metal cités dans les paroles.
Au bout d'une heure vingt, Sabaton quitte la salle sous les applaudissements. Prestation un peu courte je trouve (c'est plutôt la durée des prestations des groupes de Black ou Death Metal) mais il est vrai que le groupe s'est livré sans compter. Un concert festif sous le signe de la bonne humeur avec une belle interaction public - artistes. On en redemande !

Setlist de Sabaton :

01. Ghost Division
02. Gott Mit Uns
03. Poltava
04. Talvisota
05. Carolus Rex
06. The Carolean's Prayer
07. 40 : 1
08. Cliffs of Gallipoli
09. Midway
10. The Lion From The North
11. The Hammer Has Fallen
12. Attero Dominatus
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13. The Art Of War
14. Primo Victoria
15. Metal Crüe

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