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24 Juin 2009 |
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Gelsenkirchen, Allemagne |
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Didier |
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L I V E R E P O R T
Voila qu'un nouveau voyage d'affaires me mène en Allemagne, près de
Stuttgart plus précisément. Je jette un oeil sur le web et là je découvre que
justement Dream Theater passe en Allemagne à cette date, dans la petite ville
de Gelsenkirchen près de Cologne et que, joie intense, Neal Morse ouvre pour
eux sur cette date. Ce n'est pas une tournée en support de leur nouvel album
sorti quelques jours plus tôt, mais un "Summer Tour". Ils reviendront en
Europe pour "Black Clouds And Silver Linings" cet automne. Un rapide tour
sur googlemap et ma décision est prise. J'y serais ! En parallèle je
contacte l'agent de Neal en Europe, qui m'annonce de suite que, vu notre
longue relation chroniqueur/artiste, il me file une invit, un pass photo, et
même une interview de Neal l'après midi. Purée merci Bill, c'est Noel en
Juin, jamais voyage en Allemagne ne m'a paru si excitant. Le jour J, me
voila parti pour 4 heures de route (quand même), il fait un temps
magnifique, alors que la veille pour leur date de Munich il a plu comme
vache qui pisse. Dommage pour eux, mais le concert de Gelsenkirchen sera ensoleillé.
J'arrive sur place vers 14h (merci le GPS), une dizaine de fans Hollandais
(la frontière n'est pas loin) sont déjà devant les portes. Je poireaute en
bouquinant. Je trouve le tour manager de Neal, Mex, qui promet de venir me
chercher pour l'interview. Je rencontre le batteur de Neal, Collin
Leijenaar, fort sympathique gaillard. On discute un moment. La foule grossit
de plus en plus sous un soleil de plomb. Les peaux blanches commencent à
virer au rouge vif, la bière coule à flot (4 Euros la bibine quand même !).
Sur scène, on entend Dream Theater faire sa balance et interpréter "A
Nightmare To Remember" dans son intégralité. Flambant. Le son promet d'être
excellent. Finalement alors que je commençais à douter, Mex vient me pêcher, je passe devant tout le monde (gniaf, gniaf,
gniaf) et je découvre l'Amphiteather, qui est superbe, situé en bord de
rivière, avec des gradins pentus, et une belle fosse. la scène est couverte
d'une toile stylée. Backstage je me retrouve face à Neal et toute sa
famille, l'ambiance est extrêmement chaleureuse. Nous nous asseyons sur des
escaliers à l'écart et je commence mes 15mn d'interview. Neal est très
sympa, super décontracté. Il se marre quand je veux le prendre en photo et
découvre que mon appareil et à court de batteries (pourtant chargées l'avant
veille - j'ai bien cru le balancer dans la rivière). Je minimise l'ignominie
et salue tout le monde pour rejoindre la foule déjà massée devant la scène,
et je me cale au 7ème rang. Là je réalise que mon pass photo me sert plus à
rien. J'enrage mais que faire ? (3 jours plus tard je craquerais enfin pour
le reflex numérique de mes rêves dont je repoussais l'achat depuis quelques
temps) .
A 19h45 Neal et son team montent sur scène, il fait encore grand
soleil. C'est superbe. Neal est au piano, chant et guitare, il est
accompagné de Paul Bielatowicz à la guitare, un jeune virtuose absolument
hallucinant (déjà dans le DVD "Sola Scriptura & Beyond"). Il illuminera le
set tout du long. Derrière lui on trouve la choriste/pianiste Jessica
Koomen, Wilco van Esschoten à la basse, Henk Doest aux claviers et Collin,
donc, aux fûts. Le set dure 45mn, et commence par "The Creation". On retrouvera 2 morceaux de "LifeLine", le
heavy "Leviathan" et "Lifeline" qui clôturera le set et pendant lequel Neal
ira prendre un bain de foule et même se faire photographier sur les gradins
avec un fan. Sur
"We all need some Light", Mike Portnoy remplace Collin à la batterie. La foule est
en liesse. On aura droit à un émouvant "Cradle to the Grave' en duo avec son
fils de 13 ans.
Un superbe set, un peu court, on aurait bien aimé une heure complète.
Neal est un artiste génial, épaulé par un superbe groupe fort
sympathique et fortement apprécié à sa juste valeur par le public.
15 minutes plus tard alors que la nuit commence à tomber, c'est l'intro de
Dream Theater. Le son près de la scène n'est pas super, j'entend pas bien la
voix et le piano. En fait il n'y a plus aucun ampli sur scène à part ceux de
la guitare et de la basse et du coup le reste n'est rendu que par la sono
qui est en avant par rapport au devant de la scène. Ceci sera confirmé quand
plus tard je reculerais vers les gradins et m'apercevrais que le son y est
nickel. Déjà que la fosse n'est plus de mon âge alors là c'est le pompon, si
en plus le son n'y est pas bon, je conseillerais de ne pas trop approcher,
histoire de profiter de la voix de James très en forme et des claviers
hystériques de l'ami Jordan. Bref, les premiers accords de "In the Presence
of Enemies Pt1" retentissent et la foule décolle immédiatement. James est
très en voix, je note au passage quelques mèches grises dans ses longs
cheveux, et oui, le temps passe.
John Petrucci, a un son de malade.
Impressionnant, il passe des rythmiques lourdes aux solos de fous avec une
précision incroyable. John Myung se cache derrière une basse 6 cordes
énorme. son jeu est hallucinant, super concentré, comme dab, il ne décrochera
pas un regard ni un sourire au public. Mais quel jeu ! Derrière, le pitre
habituel, caché derrière sa batterie de dingue (2 sets juxtaposées en fait) Mike Portnoy, joue assis, debout, balance des sticks, attend que
son assistant lui en rebalance un, le rate, il atterrit sur Jordan, oups.
Il salut la foule amassée derrière le théâtre, de l'autre coté de la
rivière, comme dab, il s'éclate. C'est un peu l'âme du groupe quand même.
J'oubliais le discret Jordan Rudess et son clavier articulé autour d'un pied
central, qui de temps en temps viendra défier John et sa guitare, avec un
clavier portable en bandoulière dans des duels de soli fabuleux.
Les accords
de "Take The Time" remettent tout le monde d'accord.
James tient
les notes comme il se doit, impeccable, c'était pas le cas quand je les avais
vu a Berkeley pour la tournée de "Systematic Chaos"
en été 2007. La
setlist dites "Summer Show" ne comporte que "A Rite of Passage" du dernier
album. Qui passe à merveille après que James se soit cassé les dents à
essayer de prononcer le nom de la ville du soir,
et se soit même trompé sur le nom du titre. Si, si.
John Petrucci envoie l'intro style acoustique magistrale de "Hollow Years", sur "Solitary
Shell" il utilise un guitare double 6 cordes/12 cordes du plus bel effet. Il assure
comme une bête, le résultat est magnifique. Lors des longs passages
instrumentaux James disparait derrière les amplis de John. Ils terminent
avec un "As I Am"
bien pêchu.
Ils reviennent pour un rappel sous forme d'un medley génial.
Les inventeurs du métal progressif conservent leur titre. Ils n'ont rien
perdu de leur réputation et de leur énergie. A ne pas rater sur leur tournée
d'automne (Paris et Lille).
Moi je file, je dois faire 4 heures de route pour retrouver mon hôtel,
heureusement je prend un gars super sympa en stop sur le parking du concert,
ses potes l'ont planté, il ferra la moitié de la route avec moi, à discuter prog à baton rompu. La dernière heure,
entre 3 et 4 heures du mat sera une véritable torture. Même mes CD à donf
n'arrivaient pas à me garder réveillé...
Setlist Neal Morse
1. The Creation
2. Leviathan
3. We All Need Some Light
4. Author Of Confusion/I'm The Guy
5. Cradle To The Grave
6. Lifeline
Setlist Dream Theater:
01. In The Presence of Enemies Pt1
02. Beyond This Life
03. Take The Time
04. A Rite Of Passage
05. Hollow Years
06. Caught In A Web
07. Erotomania
08. Voices
09. Solitary Shell
10. Forsaken
11. As I Am
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12. Medley (Metropolis / Learning To Live / The Crimson Sunset)
Magnifiques photos de Daniela Vorndran
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