Deathfest 2014

Date

01 Mars 2014

Lieu

la Valette du Var

Chroniqueur

Deicide5000 et philippec

L I V E R E P O R T

Le DeathFest en est, à ma connaissance, à sa première édition. Donc, un mini festival où on ne trouve que du death. Du brutal, du viril ! Dans ce festival, se trouve imbriquée une date du tour “Brutale coalition” avec en headliners Loudblast et Benighted. Avant, on y retrouvera au fil de la soirée des groupes locaux, mais pas que… Nous voilà ce samedi soir, en pleine zone industrielle de la Valette du Var aux abords de Toulon, nous sommes accueillis froidement (en fait, il caille dehors) mais le Vox sera vite chauffé à blanc, rassurez-vous !

 

1- 666 seconds of chaos

Ce groupe local de grindcore formé en 2006 ouvre les festivités à 18h. Dans cette formation à effectif réduit, on retrouve à la gratte Virgil, boss de Trendkill Entertainment et organisateur du Fest. Avec lui, un guitariste rythmique… mais pas de bassiste. Enfin, un chanteur/grogneur de la taille d'un petit pimousse au cassis trapu, musclé, barbu, au genre bien méchant.

Le Virgil soigne son jeu de scène en agitant férocement sa tignasse XXL. Au chant, cela grogne tellement que l'on cherche encore ce que veulent dire les paroles, on regrette un peu qu’il passe trop de temps à tourner le dos au public. A la batterie on a Flo qui est aussi bassiste au sein de Brutal Rebirth. Celui-ci fait beaucoup de blast (le style l’exige), mais on n’entend pas des masses sa grosse caisse qui ne reçoit pas le martelage qu’elle mérite. 

Le public devant la scène à l'air satisfait tout comme les musiciens de 666 seconds of chaos qui ont pris du plaisir à jouer ce soir.

 

2- Brutal Avengers

Brutal Avengers prend la suite vers 18h50. La mise en scène est intéressante, le guitariste et le bassiste apparaissent sur scène masqués, façon gangsters avec un imprimé de squelette sur le visage. Il faut reconnaître qu’on monte en gamme. Eh oui, maintenant il y a un bassiste sur scène.

Mais il est encore dommage que le chanteur soit inaudible, car ce géant aux allures de Peter Steele ( Type of Negative) a une belle présence scénique. Les problèmes liés au son plombent un peu le set de ce groupe toulonnais fondé en 2009 : le batteur, à cause de soucis de retour, n’était pas “in sync” avec ses pieds. Désolé les gars, mais du coup ayant un peu décroché, nous en avons, Philippe et moi, profité pour aller manger.

Setlist de Brutal Advengers :

Destructipn of the sick by the fallen angel commando
Xenomorph invaders from the lost planet
Return of mad zombies
Vormitarmageddon
Necropatriot
Thunderbolts
Absolute zero: the starlight destruction


3- Affliction Gate

Nous sommes de retour dans la salle nous avons raté une partie du set d'Affliction Gate qui relève le niveau (le son est meilleur). Il joue du death un peu classique sans grand déballage de technique, à la Obituary qui rencontre Paradise Lost. A souligner, ce groupe est le premier à avoir un line-up classique (deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un chanteur). Le set fait très professionnel. A noter que c’est le batteur de Mercyless (Laurent Michalak) qui est aux fûts avec eux pendant tout le set. 

Setlist de Affliction Gate:

Raven never again
After the red moon
Mirror breakdown
Aftermath curse
The worst is yet to come
Knights of scorn
Divising our own chains
Inner demise

 

4- Ad Patres

Voici le tour de Ad Patres, qui vient de Bordeaux. Leur balance me mettra en appétit. Les deux gratteux ont des bonnes dégaines, un gros son et des riffs qui envoient du lourd. A 20h45, ils lancent le set. Ils forment un groupe très homogène. Le batteur est plutôt physique et ira de son amour des blast beats. Du blast à un pied, ouah c’est bien brutal !

Ca c’est du bon death bien brutal avec une présence scénique remarquable. Le beugleur de service est bien sympa et nous fera de nombreuses démonstrations d'yeux révulsés. Tous les zikos ont un bon niveau et une grosse énergie, avec des riffs me faisant penser à du bon vieux Malevolent Creation, époque Envenomed. Dans l'ensemble c’est sympa mais un peu répétitif.

Setlist de Ad Patres:

Intro
The Lock
In Vivo
Emphasize Nihility
To the Fathers
Circles of Red
Scorn Aesthetics
Scars of Compromise

 

5- Brutal Rebirth

A 21h40, Brutal Rebirth prend place sur scène pour nous livrer son death lourd, super lourd. Je me souviens avoir vu les Brutal Rebirth en concert fin 2008 en première partie de Entombed à Luynes au Korigan. J’avais bien aimé leur set en 2008 mais, faut le dire, cette fois-ci je n’ai pas été emballé. Le batteur m’avait épaté mais cinq ans plus tard, c’est pourtant le même batteur mais là, il m’a ennuyé. Le groupe nous livre un set qui satisfera un public local déjà fan et clôturera son tour vers 22h30.

Setlist de Brutal Rebirth:

Intro
Despotism Prevails
Revelation
Enter Death Row
Prefabricated World
Symbols Of Hate
From Chaos Disappears The Earth
War's Not For The Weak
Eternal Twilight Of Tyrants

 

6- Mercyless

Mercyless... la surprise ! Car en fait, je n’avais même pas remarqué que le groupe était à l'affiche ce soir. C'est vers 23h que la formation emmenée par Max Otero (chanteur, guitariste) entre sur scène et va déchirer la place. Ils ont le gros son, une grosse énergie et nous livrent un set de grande qualité. Ah pour moi, ce groupe est toute une histoire. J’étais jeune quand Mercyless officiait et je n’ai jamais eu l’occasion de les voir quand j’aurais voulu… à leurs débuts. C'est une belle surprise pour moi.

Leur batteur sera pour moi le personnage central de leur set. Avant de se lancer dans les chansons du groupe, il nous aura ravis de son style pendant le soundcheck. Max Otero s’assurera de faire saluer les “Loud” en leur dédicaçant le set. Il s’assurera surtout que le public en prenne plein les mirettes et les oreilles. Le jeu de scène est assez statique mais Max communique beaucoup avec nous.

Autre attraction, le bassiste a un instrument d’extraterrestre. Sa basse a deux cordes luisantes dans l’obscurité. Il en faut peu pour m’émerveiller. Je me régale quand ils lancent le célèbre Without Christ, la chanson qui les a fait connaître sur la compil Total Virulence en 1990. Au final, une performance sympathique, très pro. Je ne regrette pas d’avoir été là (même si je ne le savais pas à l’avance…). A 23h40, nous récupérons nos oreilles…

Setlist de Mercyless:

Substance of Purity
Infamy
A message for all those…
God is dreaming
Without Christ
Abject Offerings
Probably Impure
Spiral of Flowers
Burned at the Stake
I vomit this world
Evil Dead (cover de
Death)

 

7- Loudblast

Les “Loud” entrent en scène à minuit et quelques. Loudblast n’a rien perdu de sa superbe. Bien sûr, ce ne sont plus tout à fait les mêmes car seul Stéph (chant et guitare) et Hervé (batterie) sont d’origine (même si Hervé n’a rejoint Loudblast qu’un peu plus tard). Au bout de deux chansons, Stéph demande au public s’il a encore du jus… tu m’étonnes ! Ca fait déjà six heures que le Deathfest a commencé et qu’on les a passées à être debout. La question est donc extra pertinente.

La réaction du public est sans équivoque, quelle symbiose ! Il n’est pas difficile de comprendre que le public est venu pour les “Loud” (les Benighted aussi ma foi). Stéphane Buriez possède ce charisme, cette maîtrise de l’interraction avec le public qu’on peut lui envier. Stéphane se sera quand même inquiété de la forme du public plusieurs fois avec son : “Vous avez encore du jus ?”. A chaque fois la réponse est tonitruante. Eh oui, il en redemande… et nous aussi.

Le set est intéressant et il retrace assez bien les brûlots du groupe. The Horror Within ainsi que Steering to Paradise nous remettent bien dans l’ambiance de l’album Disincarnate. Il me manque tout de même le No Tears to Share mais faut pas pousser, on récupère Cross the Threshold, ce qui est déjà un superbe cadeau. On a même droit à une nouvelle chanson : From Dried Bones. Je suis cependant déçu en lisant la setlist officielle (celle collée au sol de la scène). J’ai ainsi pu voir que pour des raisons de timing étaient barrées Flesh et Sublime Dementia, deux purs tubes.

Buriez et les siens nous quittent quelques minutes avant une heure du mat’ et me laissent émerveillé. Ca fait du bien de prendre une bonne dose de Loudblast.

Setlist de Loudblast:

Steering to Paradise
Emptiness crushes my soul
From Dried Bones
Never endin’ blast
Frozen Tears
Abstract God
The Bitter Seed
A Bloody Oath
Taste Me
The Horror Within
Cross the Threshold
My Last Journey

 

8- Benighted

Les Stéphanois de la soirée, les Benighted, vont faire un malheur. Loudblast a laissé le public sur les rotules mais ces grands malades sauront tirer les dernières réserves de la salle. Quelle présence de Julien au chant. Perso, je suis épaté. Ce mec est une caisse, il est bodybuildé, crâne rasé, pieds nus. Il se déplace de partout et fait les cent pas sur la scène.

Kevin Foley est en forme. Il est le batteur star du moment dans le courant du death grind. Il a fait des fill-in pour des live de Sepultura et Decapitated en 2013, c’est pour vous dire le niveau. 

Benighted dispose d’un énergie débordante, ça gesticule, ça saute, ça y va fort. Ils communiquent beaucoup avec le public. C’est rodé et très pro, les Stéphanois mettent le paquet et nous livrent ce qu’il se fait de mieux en grind death. Nous quittons un Vox en feu, il est deux heures du mat', le set n'est pas terminé. Mais notre chauffeur (Philippe), qui, s'étant levé à quatre heures la veille, fatigue un peu.

Setlist de Benighted (pas sûr de tout):

Grind Wit
Nemesis
Asylum Cave
Let the Blood Spill Between My Broken Teeth
Collapse
Prey
Experience Your Flesh
Fritzl
Foetus
Slut

 

Au final nous avons passé, une soirée vraiment sympa placée sous le signe du Death Metal lourd et bien graveleux (Brutal Death et Grind Death). On peut regretter cependant l’absence de groupe de Techno Death pour bien représenter tout l’éventail du genre. Pour en terminer, j’en retiens des jambes lourdes après plus de huit heures passées debout. Un vrai marathon à se faire bourriner les oreilles. Je saluerai encore les prestations de Loudblast, Mercyless et Benighted supportées par un public très participatif.

 

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