Groupe:

Parkway Drive + Thy Art Is Murder + The Amity Affliction

Date:

02 Octobre 2025

Lieu:

Zenith de la Villette - Paris

Chroniqueur:

L.Red

Après avoir vécu un show incroyable, si ce n'est le meilleur de l'édition 2023 du Hellfest, je m'étais jetée sur la vente des places dès l’ouverture il y a de cela un an pour pouvoir assister à un vrai concert de Parkway Drive. Véritablement ébahie par leur prestation en festival, je ne pouvais qu'en prendre plein les oreilles et les mirettes pour leur tournée européenne des 20 ans de carrière.
 
The Amity Affliction
Cette tournée européenne marque l’arrivée de Jonathan Reeves (ex-Kingdom of Giants), bassiste et chanteur clair au sein de The Amity Affliction, groupe de post hardcore et metalcore Australien. Sa confirmation comme membre permanent est intervenue le 29 mai 2025, avec la sortie du single All That I Remember. Ce sont donc trois des membres du groupe qui se partagent la partie vocale avec Joel Birch aux screams et Dan Brown aux chœurs en sus de la guitare solo et rythmique. 
J’arrive tout juste à l'heure, la faute aux fameux bouchons parisiens après 3 heures de trajet pour me rendre au Zenith de La Villette. Le groupe est annoncé par sept larges étendards portant les lettres Amity et commence le set pile poil à l'heure, à 18h30. La salle n'est pas encore comble, Parkway Drive débutant à 20h45 (enfin… normalement).
 
 
Les membres d’Amity s’élancent avec Pittsburgh suivi de Like Love, on commence donc en douceur. On note que la guitare ressort peu à cause des basses. Le groupe continue avec Drag the Lake, titre à la fois doux et entrainant. Un « merci beaucoup » est lancé par Joel Birch en français avant d'entamer le prochain morceau, All That I Remember.  La double pédale est efficace, on headbangue facilement tout au long du titre. 
Le concert se poursuit avec All My Friends Are Dead, chanson puissante avec ses screams et enivrante à travers la très jolie voix claire du bassiste, marquée également par l’usage d’autotunes.
Une petite plateforme longe la scène pour permettre au screamer de se surélever pour surplomber la salle au fil du concert. C’est clairement ce qui ajoute du mouvement à la scène qui reste assez statique dans l’ensemble.
Sur Death's Hand, le public est invité à lever le poing. Tout au long du set, la batterie de Joe Longobardi est claire, propre. Le groupe m’emporte avec la rythmique de ce titre avant de poursuivre avec I See Dead People  et It's Hell Down Here. Les néons blancs, roses et rouges accompagnent harmonieusement les morceaux tandis qu’on finit avec Soak Me in Bleach où le break de batterie laisse la place à une invitation au public de taper dans ses mains. 
Le set se termine à 19h07. Avec cette belle énergie offerte par The Amity Affliction, le public est chauffé, la salle s'est bien remplie. 
 
Setlist:
• Pittsburgh
• Like Love
• Drag the Lake
• All That I Remember
• All My Friends Are Dead
• Death's Hand
• I See Dead People 
• It's Hell Down Here 
• Soak Me in Bleach
 
 
Thy Art Is Murder 
Le temps de charger les batteries avec une IPA et je retourne dans la salle à 19h28 où je suis accueillie par un morceau un chouille ringard en guise d’entracte musical censé nous réambiancer devant une scène qui s'éclaire de tubes néons flashys.
Et c’est reparti avec Thy Art Is Murder, groupe australien de deathcore, formé en 2006. 
 
 
Dès le premier morceau, Blood Throne, ça envoie du lourd. On sait à quelle sauce on va être mangé ! Le groupe enchaine des titres à la fois puissant et nous offrant une belle technicité aux grattes notamment avec Fur and Claw et Death Squad Anthem. Si Tyler Miller, chanteur du groupe, nous invite à réaliser des moshpit aux quatre coins de la salle, ce qui divise fatalement l’énergie collective, c’est parce qu’une avancée de scène montée spécialement pour Parkway Drive scinde la fosse. S’ensuit Join Me In Armageddon qui débute avec une injonction de lever nos metal horns, ce qui lancera par ailleurs les premiers slams dans le public.
Thy Art Is Murder à une vraie présence sur scène, on voit que le groupe sait investir les planches.
Et ils continuent sur Slaves Beyond Death, avec des « circle pits everywhere ». Effectivement, stationnée aux barrières sur la droite de la scène, je suis encerclée de deux circle pit et manque de me faire embarquer dans un des tourbillons. Le groupe joue ensuite Holy War, un titre ponctué d’un doigt d’honneur lancé par le chanteur à la rythmique lourde, qui donne envie de headbanguer sévère.
On retrouvera un jeu scénique avec des grimaces qui accompagnent les pig squeal de Tyler Miller sur The Purest Strain of Hate. Qu’il s’agisse de Sean Delander (guitare rythmique), Jesse Beahler (batterie), Andy Marsh (guitare) ou Kevin Butler (basse), chaque musicien est à la fois concentré et précis dans ses gestes. 
La fin sonne le glas avec Keres, morceau hyper entrainant, et Puppet Master.
Une critique peut être, c’est que le chant, pourtant vigoureux, m’est apparu comme étouffé par les instruments. Porté par un chanteur charismatique qui embarque tout le pit avec lui, Thy Art Is Murder nous a proposé un show carré avec des titres puissants.
 
Setlist:
• Blood Throne
• Fur and Claw
• Death Squad
• Join Me in Armageddon
• Slaves Beyond Death
• Holy War
• The Purest Strain of Hate
• Keres
• Puppet Master 
 
 
Parkway Drive
Après une attente interminable (concert annoncé pour 20h45, mais qui fut adoucit par les échanges avec les compères d’Auxportesdumetal) et un entract musicale reprenant tous les vieux titres de heavy et rock des années 80 (allant du Def Leppard, au Bon Jovi, en passant par du Queen et autres Phil Collins), Parkway Drive s'élance enfin à 21h07 avec un petit film diffusé sur les écrans géant latéraux reprenant les moments forts de leur sphère privée et de scène depuis leurs débuts. Deux immenses drapeaux circulent à travers le pit et l'on se retrouve en quelques instants à 2 mètres de Winston McCall tout de blanc vêtu avec un peignoir de ring véhiculant au sein de la foule avant de monter sur la scène avancée. 
 
 
On ne les présente plus, Parkway Drive s’étant imposé ces dernières années comme groupe de référence de la scène metalcore à l’international. Pourtant qu’elle fut ma surprise de constater que le groupe n’avait pas fait sold-out sur ses dates françaises (quoi que, au lendemain de leur concert à Paris, je jette un œil sur les billetteries et il ne reste que quelques places en gradin, si vous voulez les voir en France, magnez-vous !).
Le groupe débarque alors avec Carrion sur la scène avancée, permettant à l’ensemble de la salle une certaine proximité pour saluer leur entrée. Toujours sur cette scène, Parkway entame Prey quand toute la fosse se met à sauter et entonner en chœur le morceau. L'ambiance est folle, l'alliance avec le public est total dès ce second titre.
 
 
Sur Glitch, les membres arrivent sur la grande scène accompagnés de jeux de feu et de quatre danseurs. On découvre une scène principale avec une poutre transversale immense et une batterie en cage à la Joey Jordison. Ça promet ! Le groupe continue avec une scénographie pour le moins enflammée avec Sacred. C’est un euphémisme si on dit que c’est le feu !
Winston nous demande ensuite de lancer des « Yeah Yeah » pour introduire Vice Grip
Rejoint par Joel Birch (The Amity Affliction), le leader de Parkway Drive incite au mosh pit pour le morceau Boneyards.
Puis sur Horizons, Jeff Ling, guitariste soliste, grimpe sur le pont qui s'élève tout en haut sur un fond lumineux aux tons violet pour laisser place à une cascade de feu qui inonde la fosse d'une pluie de lumière. Je shoote au passage un slameur qui traverse. 
Pour le titre Cemetery Bloom, on écoute Winston avec sa voix grave à la sauce You Want It Darker de Leonard Cohen. Un titre qui fout les poils sublimé par une mise en scène avec quatre danseurs sur l'estrade avancée. 
 
 
Le show continue avec le puissant The Void, sur fond rouge puis bleu, accompagné d’effets de pyrotechnie et d’étincelles aux quatre coins des scènes. 
Si on pensait que le groupe en avait fini avec les surprises, on a tout faux. Wishing Wells débute avec une pluie qui tombe sur Winston sur la scène centrale et un porte micro qui s’apparente à une énorme branche d’épines. Une proposition qui visiblement aura fait réagir le public au vu des téléphones sortis suivi des headbang  ! 
Sans avoir le temps de reprendre notre souffle, ça enchaine avec le lourd titre Dark Days. Entre deux riffs et effets de pyrotechnie, Jeff Ling (guitare solo, chœurs), Luke « Pig » Kilpatrick (guitare rythmique, chœurs) et Jia « Pie » O’Connor (guitare basse, chœurs) se rassemblent sur le pont central. 
 
 
Et le moment qu’on attend tous, évidemment c’est Idols And Anchors. Winston rejoint la fosse droite (Yes, c’est mon côté !) pour solliciter un circle pit autour de lui. Bien sûr, le public averti s’en donne à cœur joie. J’hésite à rejoindre le cercle mais, en bonne âme, j’ai préféré vous livrer ces photos. Le leader se laisse porter par un slam dans le public pour rejoindre la plateforme. Le chanteur poursuit sa générosité en claquant des mains aux privilégiés des barrières. 
Deux violonistes et une violoniste arrivent alors du pont qui redescend jusqu'à nous. Et dès les premières notes de Chronos introduites par Jeff à la guitare on est agréablement emballé par les violonistes qui viennent en canon de la guitare soliste. Le morceau est magnifiquement orchestré, fort en émotions.
 
 
Je n’avais, vous vous en doutez, pas eu la patience d’attendre de découvrir la setlist du soir au cours du show et avait donc jeté un œil en amont aux titres joués depuis le début de la tournée. Quel magnifique cadeau que m’a fait Parkway Drive de jouer l’inattendu et pourtant titre préféré, Darker still. L’ensemble du public est invité à allumer le flash du téléphone pour accompagner la chanson. La scène est noyée dans un nuage de fumée tandis que le pit et les gradins s'apparentent à un ciel étoilé.
Puis, sur Bottom Feeder, deux des danseurs se livrent comme une bataille sur le fond de la batterie de Ben « Gaz » Gordon, entrainant et rythmé. Winston apparaît torse nu et arrive à se mouvoir à travers la pyrotechnie. On est ébahi devant l’impressionnante mise en scène d'une batterie tournant à 360°C dans une cage de fer pendant le solo. Le public est subjugué ! 
 
 
Les chœurs en latin raisonnent pendant que Winston monte sur la passerelle et Crushed commence. Wow le bouquet final avec une telle puissance vocale, et même si on en est à 2h de set, les membres continuent à tout donner. On n'a plus les pieds qui touchent le sol! Contrairement aux flammes et Winston qui montent jusqu'au plafond! Les flashs nous terminent les oreilles qui étaient déjà bien secouées. 
 
 
Cet incroyable show se termine sur la scène avancée avec Wild Eyes où le groupe se rassemble une dernière fois pour saluer le public. Une foule totalement conquise qui chante en chœur pour rendre lui aussi hommage encore quelques instants à Parkway Drive. 
Clap de fin à 23h03 en ayant la chance de pouvoir récupérer la fameuse setlist de la soirée.
Un show extraordinaire, vraiment généreux tant dans la diversité des effets scéniques proposés que dans le partage et la proximité avec le public. Tout est millimétré, dans un rythme qui ne vous laisse pas le temps de reprendre votre souffle et les deux heures de concert passent comme un battement d'aile. Chaque membre du groupe et chaque invité, qu'il s'agisse des violonistes, de la violoncelliste ou des danseurs sont pleinement en accordage avec le public. On est tous ici et maintenant, ensemble dans cette euphorie collective.
Impossible de rester de marbre face à ce spectacle des rois du metalcore qui nous ont offert une incroyable manière de rendre hommage à leurs 20 ans de carrière. Quelle expérience inoubliable, merci merci merci Parkway !
Allez, on croise les doigts, les orteils, tout ce qu'on peut pour les revoir à l'occasion d'un festival cet été! D'ici là, si comme notre Cédric le boulot vous a retenu, il vous reste encore une chance assurée de les voir le 5 Novembre à la Halle Tony Garnier de Lyon!
 
 
 

 

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