Un des charmes de la saison des festivals, c’est la présence sur les routes européennes de nombreux groupes qui occupent l’espace entre deux week-ends de bamboche sur ces grands rassemblements dont le succès ne cesse de croître. Sur Toulouse, on aura eu droit à Baby Metal (sans Bad Omens obligé de renoncer pour raisons médicales), All Them Witches et ce soir les excellents High On Fire. La météo se fait enfin estivale, c’est bien agréable. Je ne peux m’empêcher de me dire qu’une partie du public présent ce soir prendra la route du Hellfest (à l’instar du groupe) dès le lendemain. Un des charmes de l’organisation de concerts est l’adaptation permanente. A Toulouse, cette qualité fait partie de l’ADN du club de rugby mais décidément Noiser doit s’accrocher. Ce soir, il faut composer avec l’équipe de France de football qui joue son troisième match de l'Euro à 18h. En toute logique, l’ouverture des portes est de fait prévue pour 20h et la tête d’affiche n’investira la scène que vers 21h50. C’est Voidozer qui a le plaisir d’ouvrir les débats mais horaire oblige, je les manque. A mon arrivée, le préau extérieur est plein, ça discute tout en profitant de la douceur du soir. 

High On Fire

Bonne surprise, malgré les étudiants repartis pour beaucoup dans leurs pénates, en dépit du match de football précité, la salle est bien remplie, c'est positif. J’ai mentionné le plaisir d’avoir tous ces groupes sur les routes en cette période estivale mais encore faut-il la présence du public et c’est le cas, ça fait plaisir. Il est vrai aussi que High On Fire avec son stoner mâtiné de sludge a quelques années au compteur et un public de fait plus âgé. La montée sur scène se fait sobrement et d’entrée, on remarque la basse double manche de Jeff Matz. Sauf que le manche supérieur sert de guitare ce qui permet de doubler la guitare principale de Matt Pike sur l’intro. Effet visuel garanti tant Jeff Matz en impose avec cet instrument. Second constat, le batteur Coady Willis semble visuellement bien bas.  Cela s’explique vite par le fait que la batterie n’est pas surélevée. Cela m’a surpris et me suis rendu compte que j’avais inconsciemment pris l’habitude de voir les batteurs prendre un peu de hauteur. Oh c’est un détail mais je me suis fait la remarque. Parce que surélevé ou non, impossible de passer à côté du jeu de Coady Willis. Le cogneur au passé discographique prestigieuse (Melvins, Big Business, The Muder City Devils) impressionne. Frappe très puissante, énergie colossale, jeu ultra visuel, Coady Willis est la mini attraction de ce show lui qui a rejoint le combo en 2021. Dès la fin du second titre, il nous offre un solo amenant une excellente intro. Plus généralement, quelques ruptures de rythme ont bluffé chez l’animal qui amène un plus indéniable au groupe.

Devant, ça envoie du steak. Jeff Matz est très sobre derrière sa basse, lui qui a vite retrouvé une basse plus classique et Matt Pike assure comme un chef sur sa gratte et son chant éraillé. On pense parfois à Motörhead et aussi plus surprenant à Robb Flynn sur certaines accroches vocales. Sur une piste, cela m’a bien marqué et j’ai adoré. Peu expressif, se contentant d’annoncer les prochains titres, le leader réduit sa communication au minimum syndical. Globalement, le groupe est très peu mobile et finalement, c’est ce phénomène de batteur qui assure presque le show visuellement. Musicalement, ça déroule. Les riffs de guitare labourent bien, ça ne débranche quasiment jamais, ça envoie et honnêtement, le rendu impressionne. A l’usure, High On Fire détruit son auditoire dont l’implication dans la fosse n’ira que crescendo. Très bon concert estival, amuse-bouche haut de gamme pour certains, High On Fire a confirmé la très bonne impression laissée par leur dernier effort Cometh The Storm (bien représenté ce soir avec cinq titres). Avec un tel batteur dans leurs rangs, le binôme Pike - Matz peut voir l’avenir avec ambition et optimisme, High On Fire se portant à merveille voir même mieux que jamais. 

Setlist :