Groupe:

Hellfest2022 - Part 1 - Dimanche

Date:

19 Juin 2022

Lieu:

Clisson

Chroniqueur:

Didier, Jean Mich Hell, P

12h15-12h45: Kontrust - Mainstage 1 (Didier)

Ce dimanche matin nous arrivons sur site plus tardivement, les organismes sont fatigués par ces chaleurs extrêmes et ces nuits courtes. J’attendais le concert de Sortilège vers 13h, donc je profitais un peu du temps libre pour faire des achats au stand merchandising des groupes (et un petit t-shirt British Steel, un !). En sortant je reste planté devant la Mainstage 1, un groupe venant de faire son apparition en tenues traditionnelles tyroliennes. Oui, oui, culottes de cuir, chaussettes blanches, bretelles pour ces messieurs, robe longue rouge et blanche pour madame. Ils doivent crever de chaud les pauvres. Le groupe est Autrichien, il s’appelle Kontrust je n’en ai jamais entendu parler mais je reste, intrigué. J’ai bien fait car ce fut une belle découverte que ce groupe assez original, dans leurs tenues mais pas que, dans leur son crossover aussi. D’abord c’est un duo de chanteur: Julia, c’est la jolie madame à couettes rouges, lui c’est Stefan, ils chantent souvent en duo, parfois en alternance, en anglais, parfois dans d’autres langues que je n’ai pas reconnues. Ils sont accompagnés d’un guitariste plutôt très bon, un bassiste, une batterie et un percussionniste (assurant aussi quelques instruments étranges). Ces percussions apportent un petit côté tribal assez sympa dans leur musique. Ils incorporent aussi des parties de musique traditionnelle et la façon de chanter de Julia me rappelle le style des Roumains de Dirty Shirt, c’est très festif et clairement la foule adhère au projet. Julia a une très bonne voix, elle et Stefan, parcourent la scène dans tous les sens. Ca déborde d’énergie. Le chanteur termine le set, bretelles tombées, complètement débraillé sur un morceau kitch parfait pour les festivals: Bomba. Il roule les “r”, on tape des mains, on bouge les bras de gauche à droite, mieux qu’une séance de stretching ce set de Kontrust. Nos petits corps endoloris vous remercient.
 
Setlist de Kontrust :
Dance
1K1
The Butterfly Defect
Just Propaganda
Dancer in the Sun
Hey DJ!
Bomba
 
12h15-12h45 : Landmvrks – Warzone (Jean Mich’Hell)

C’est toujours difficile de débuter le troisième jour au Hellfest, surtout après deux jours chauds et des nuits forcément impactées par cette dernière. Il faut donc bien choisir son coup de pied au cul pour repartir en forme, et quoi de mieux qu’un peu de Hardcore ? Il y a un petit moment que j’entends parler de Landmvrks comme étant l’outsider du Hardcore/Metalcore français, et c’est amplement mérité. J’ai bien choisi ma première claque !

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Le groupe propose un Metalcore assez ouvert qui multiplie les influences en Core. Ils peuvent passer d’un genre à l’autre sans trop de soucis, sans pour autant trop en faire. Et même si la limite peut parfois être franchie entre l’équilibre et le « t’en fais tout de même un peu trop là non ? ». Je dois reconnaître que je me laisse assez vite séduire par l’efficacité brute du groupe, même si les passages en chant clair ne sont pas toujours ma tasse de thé dans ce style, ils sont assez peu nombreux pour amener un contraste agréable à leur musique.
 
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Niveau public, c’est à l’image du groupe rempli d’énergie de bon matin ! La Warzone est déjà en feu même si nous avons perdu 15° par rapport à la veille ! Landmvrks aura été le réveil matin que j’attendais !
 
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Setlist de Landmvrks :
Lost in a Wave
Rainfall
Blistering
Death
Say No Word
Scars
Fantasy


12h50-13h30: Sortilège - Mainstage 2 (Didier)

Je connais assez mal ce groupe, je ne sais pas exactement comment c’est possible car le heavy metal français des années 80, je baignais dedans (Satan Jokers, Warning, H Bomb, Vulcain…). Je me rappelle surtout de leurs pochettes, particulièrement celle de Métamorphose, dessinée par Druillet. Va comprendre. Heureusement ça n’est pas le cas des fans qui m’entourent. Eux, semblent tout connaître du groupe et connaissent les paroles par cœur. La date du Hellfest a été annoncée de longue date, le groupe s’est reformé en 2019 après plus de trente-trois ans de hiatus et avec un line-up ne comprenant plus que Christian dit Zouille, la voix d’origine de Sortilège. Je suis bluffé dès les premiers instants par la puissance vocale de Christian, qui malgré la période d’arrêt a consciencieusement entretenu sa voix (dans le gospel pendant quinze ans me souffle t-on dans l’oreillette).
 
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Le reste du mix méritait mieux, les solos sont difficiles à entendre, la basse est un peu forte (et c’est un bassiste qui vous le dit). Il doit aussi y avoir un souci avec la grosse caisse du batteur car un technicien reste devant pour la tenir, il a dû prendre cher celui-là. Le groupe alterne des morceaux de leurs trois albums de l’époque. Il faut dire qu’ils n’ont encore pas grand chose de nouveau.
 
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L’album Phoenix, sorti en 2021, ne contient que des réenregistrements d’anciens morceaux par le groupe actuel, à part le morceau éponyme, qui curieusement n’est pas joué ce soir, le groupe préférant jouer sur son ancien fanbase des années 80. Ils terminent par Sortilège, devant un parterre de fans aux anges d’assister à une telle renaissance, plus de trente ans après. Grosse puissance, superbe chant. Les musiciens saluent la prestation de Christian à genoux. Ils ont raison, il a été impressionnant. Je me suis même dit en entendant la fin du set de Judas Priest dans la soirée, que Rob aurait dû, lui aussi, se mettre au gospel.
 
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Setlist de Sortilège :
Amazone
D'ailleurs
Progéniture destructrice
Marchand d'hommes
Messager
Délire d'un fou
Civilisation perdue
Chasse le dragon
Sortilège
 
12h50-13h30 : Lysistrata - The Valley (Jean Mich’Hell)

J’avais hâte de revoir Lysistrata, car ce sont mes locaux du jour, autrement dit ils sont de chez moi, de Saintes dans le 17, et je ne suis certainement pas le seul car un magnifique drapeau de la Charente Maritime va vite flotter sous la Valley. Mais trêve de chauvinisme et place à l’action car Lysistrata est là pour faire une démonstration de rock !
 
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Ce qui est drôle c’est que le groupe tranche avec le reste du festival. Tout d’abord, il propose du rock, pas du Metal. Ensuite les gars montent sur scène habillés en blanc et pour conclure c’est le batteur qui chante ! Non mais c’est quoi cette affaire ! Et pour autant le groupe peut donner des leçons scéniques, ils débordent d’énergie à chaque instant et ne tiennent pas en place, le bassiste tout particulièrement !

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Le groupe n’a pas joué live depuis deux ans et demi, mais je peux vous dire que cela ne va pas se ressentir du tout. Je crois même qu’à chaque fois que je les vois, je les trouve meilleurs. Et pour une reprise, c’est de la belle reprise. Musicalement le groupe reste dopé au rock pur et parfois dur en passant également par des instants plus progressifs, bref des compositions léchées qui ont en plus le culot d’être variées mais aussi savoir faire monter la mayonnaise jusqu’à l’explosion finale ! Bravo Messieurs !

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13h35-14h15: Lacuna Coil - Mainstage 1 (Didier)

Je ne suis certainement pas le bon chroniqueur pour le set de Lacuna Coil, que je ne connais pas. Je n’ai pas réussi à adhérer à la musique proposée par le duo de chanteurs. Enfin je dis duo, mais c’est surtout entendu la voix impressionnante de Cristina, Andrea se chargeant de l’animation de la foule et de deux ou trois beuglantes de temps en temps. Outre sa voix, Cristina a beaucoup de charme, malgré les peintures imitation sang qu’elle arbore. Côté look, les musiciens sont aussi assez impressionnants, ils sont maquillés de blanc jusqu’à mi-visage puis laisse place à leurs grosses barbes noires bien fournies. Bref je me retrouve plus impressionné par leurs look que leur univers musical, c’est pas bon signe,  je m’en excuse auprès des fans du groupe. Par politesse, je suis quand même resté jusqu’à la fin.
 
Setlist de Lacuna Coil :
Blood, Tears, Dust
Trip the Darkness
Reckless
Apocalypse
Layers of Time
Heaven's a Lie
Veneficium
Our Truth
Nothing Stands in Our Way
 
14h20-15h00: Battle Beast Main stage 2 (Didier)

Changement de Mainstage mais même scénario pour moi au départ puisque je ne connais pas non plus Battle Beast. Je suis un peu surpris au départ par le look étonnant de la chanteuse Noora Louhimo: une sorte de fée avec des cornes, ou une guêpe, pas sûr, talons hauts, collants, faux cils, elle tient un bâton genre bâton de majorette vert, sacrée allure ! Le reste du groupe finlandais, se compose de deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un claviériste qui utilise un clavier en bandoulière une bonne partie du set. Le son est puissant, super bien mixé. Dès les premiers morceaux de power metal, je me prends complètement au jeu. Autour de moi ça danse, ça bouge. J’ai l’impression de connaître les morceaux, alors que je n’en connais aucun. Tous me semblent dans la catégorie des hymnes power metal, pas trop symphoniques (tant mieux pour moi). Les solos de guitare de Joona Björkroth sont exceptionnels: très mélodiques, parfaitement mixés. Je suis bluffé. Il assure aussi beaucoup de chœurs derrière la charismatique chanteuse. Le Hellfest est sous le charme, balance les bras de droite et de gauche comme nous l’indique la dame. Je suis surtout impressionné par la puissance vocale de Nora, quelle bête ! Comme quoi, on peut venir voir un set d’un groupe qu’on ne connaît pas du tout et être conquis. Ça n’a pas été le cas sur Lacuna Coil, ça l’est pour Battle Beast.
 
Setlist de Battle Beast :
Circus of Doom
Straight to the Heart
Eye of the Storm
Where Angels Fear to Fly
Wings of Light
Eden
Master of Illusion.
King for a Day
 
14h20-15h00: Inter Arma - The Valley (Philippec)

Je me niche une fois encore sous The Valley, cette fois-ci sans trop de conviction. Il va s'y produire Inter Arma un quintet originaire de Richmond aux Etats Unis. Apparement la musique des Americains est un mélange de  Doom, Sludge Psyché, Black, bien entendu cela m'attire.
 
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Le mur de son que l'on se prend dans le teston dès le premier morceau, le tempo est mené de mains de maître par un phénomène à la batterie T.J. Childers, j'ai appris plus tard qu'il était le principal compositeur du groupe, le bassiste qui le suit n'est pas en reste non plus.
 
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Il y a aussi un autre phénomène dans le groupe, un nommé Mike Paparo au chant, il hurle, vomit ses incandescentes paroles sur un magma musical qui a tout même un sens, les deux guitaristes ne sont pas là pour faire de la figuration. Même si The Valley n'est pas totalement pleine, le public présent est happé par ce déferlement de son qui faut le dire est de très bonne qualité. Inter Arma nous fait une démonstration de puissance, tout en restant crédibles ! Ils sortent sous des applaudissement nourris. Bravo les gars vous m'avez conquis !

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15h05-15h50 : Car Bomb – Mainstage 2 (Jean Mich’Hell)

Je sortais d’interview et j’me baladais sur le site car je n’avais malheureusement vu que quelques instants de Jesus Piece, faute de temps… Et en passant, je me fais accrocher l’oreille par un riff d’un autre monde aussi fou qu’entraînant. Je me dis tiens y aurait-il des psychopathes du riff qui traînent dans le quoi ? Et bien j’aime autant vous dire qu’il ne m’aura fallu que quelques instants pour comprendre (ou pas) ce que mes oreilles étaient en train d’entendre et que mon cerveau incrédule n’était manifestement pas prêt à déchiffrer ! Je venais de faire connaissance avec Car Bomb.

Enfin, une partie de Car Bomb puisque j’ai appris après le concert que le chanteur n’a pas eu son avion ! Mince, moi qui me disais, c’est ambitieux de faire du Mathcore aussi fou sans chant, eh bien non rien à voir ! Mais sinon à part cela, c’est une déferlante de riffs plus tordus les uns que les autres, de changements de tempos plus impromptus les uns que les autres, sans parler du non-respect des temps et des contretemps, bref le pied ! Inutile d’essayer de préciser ce que ces mecs jouent, il faut l’entendre pour se rendre compte.

Souvent, on dit que le hasard fait bien les choses, et bien je confirme Car Bomb aura été la découverte de ce festival pour moi ! Je vais clairement aller creuser ce que ce groupe propose !


16h45-17h30 : Jinjer (Jean Mich’Hell)

Forcément le concert de Jinjer avait tout du concert à ne pas rater, compte tenu du contexte actuel. Le quatuor Ukrainien a eu le droit de reprendre son activité musicale à la suite d'une décision du Ministère de la Culture. Évidement le public sera là en masse, une affluence digne des têtes d’affiche, ce qui prouve non seulement la notoriété grandissante du groupe mais également l’émotion qui dépasse le simple cadre d’un concert.

Et quoi de mieux pour commencer que le titre Call Me a Symbol ? Le son est bon et permet d’apprécier la complexité de la musique de Jinjer. Tatiana reste une vocaliste hors pair, et lorsqu’elle enchaîne chant clair et growl, elle reste impressionnante de facilité, il suffit d’écouter un titre comme Pisces pour se rendre compte de ses capacités vocales. Par contre, les écrans géants ne diffusent pas ce qu’il se passe sur scène et à la lumière de l’influence, cela gâche l’expérience, même si je me demande souvent si je vais au Hellfest pour voir des concerts ou regarder la tv…

Jinjer a proposé un concert très digne, qui aurait pu se transformer en tribune politique mais ce ne sera pas le cas. Il y aura bien des propos sur la situation mais toujours sous forme de soutien et jamais sous forme de revanche. La musique aura certainement été secondaire mais le symbole aura été fort.
 
Setlist de Jinjer :
Call Me a Symbol
On the Top
Disclosure !
Perennial
Teacher, Teacher !
Home Back
Pisces
Vortex
Colossus
 
16h45-17h30: Gaahls Wyrd - The Temple (Philippec)

J'ai déjà vu Gaahls Wyrd il y en fin 2017 dans le sud, et je m'étais pris une belle fessée. Donc c'est naturellement que j'entre sous The Temple il y a pas mal de fans. Ce n'est pas étonnant Gaahl le leader de ce groupe de black norvégiens n'est pas un inconnu, il a fait partie de groupes emblématiques du genre comme Gorgoroth, God Seed ou Wardruna. Puis avec son projet il a sorti un très bon album en 2019 nommé GastiR – Ghosts Invited.
 
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Le concert commence d'entrée Gaahls et ses musiciens nous envoient Carving a Giant une compo du groupe Gorgoroth le public est de suite en transe servi par un super son en net amélioration depuis vendredi, sur leur titres Carving the Voices et From The Spear les musiciens vont s'en donner à cœur joie, chaque instrument est audible. On va avoir droit à deux titres de Good Sed d'affilé Alt Liv  et Aldrande Tre,  Gaahls  maquillé,  prêche ses noires paroles en arpentant la scène de droite à gauche pendant qu'Eld le bassiste nous fait de belles grimaces, il se retrouve souvent devant avec  Lust Kilman son compère guitariste pour jouer côte à côte.
 
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Après Høyt opp i dypet une reprise du groupe Trelldom, Gaahls Wyrd  termine avec deux de ses compos Ghosts Invited puis Through and Past and Past. Les Norvégiens sortent sous les ovations d'un public conquis, on a assisté à un grand concert. Même si il contient une légende du Black Metal, Gaahls Wyrd a prouvé avec cette superbe prestation, qu'il est bien un groupe à part entière. Et un grand !
 
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Setlist Gaahls Wyrd :
Carving a Giant (Gorgoroth cover)
Carving the Voices
From the Spear
Alt Liv (God Seed cover)
Aldrande Tre (God Seed cover)
Høyt opp i dypet (Trelldom cover)
Ghosts Invited
Through and Past and Past
 
17h35-18h25: Michael Schenker (Didier)

Je n’ai jamais eu l’occasion de voir Michael Schenker en concert, il était noté sur mon planning en priorité maximum. J’adore son style guitaristique et son parcours exceptionnel entre Scorpions, U.F.O. et MSG. Les amplis Marshall sont empilés, la déco est tout à l’honneur des cinquante ans de carrière de Michael. La batterie est décorée avec Universal, son dernier album MSG qui vient juste de sortir. Tout est prêt pour Michael et son groupe. Il débarque avec son célèbre bonnet (on dirait même une chapka - pas trop de saison !), ses lunettes coincées sur le bonnet, ses mèches blondes qui dépassent et un large sourire aux lèvres. Il est accompagné à la basse par Barend Courbois (Blind Guardian, Zakk Wylde), Steve Mann est à la seconde guitare et aux claviers aussi (principalement sur les morceaux de U.F.O) et Bodo Schopf (Eloy) à la batterie. Y’a de l’expérience autour du talentueux guitariste, pas de doute. Ils attaquent par un instrumental de MSG, Into The Arena, idéal pour se mettre en branle. Le son de Michael est époustouflant, il semble parler ses solos quand il joue. Le premier morceau chanté, qui suit, c’est un morceau de U.F.O. qui met le feu au Hellfest, Doctor, Doctor. Michael annonce au chant Ronnie Romero (Rainbow, Vandenberg) qui complète le line-up du MSG 2022. Difficile de ne pas balancer en rythme avec eux sur ce grand classique. Ils joueront deux autres grands classiques de U.F.O. époque Michael Schenker, à savoir Lights Out et le morceau final Rock Bottom. Dans les deux cas c’est la joie dans la foule. Ils jouent deux morceaux du nouvel album, Universal, Sail The Darkness et A King has Gone. Le reste des morceaux sont des extraits des meilleurs albums de MSG, on se régale. Michael ne change jamais de guitare, il utilise toujours sa célèbre Dean custom et balance ses solos hallucinants avec une dextérité incroyable. Le son global est parfait, on entend bien tout le monde, Ronnie assure les parties vocales avec brio (notamment sur Red Sky et Lights Out). Le summum du set pour moi reste Armed And Ready que j’adore et qu’ils interprètent parfaitement. Michael est un vraiment plaisir à écouter et à regarder aussi, il sait tout faire, sur Rock Bottom à la fin, il fait un solo incroyable et super inspiré, il fait aussi le show avec une démonstration de jeu main gauche uniquement. On lui tend même un appareil photo et il continue son solo main gauche tout en mitraillant la foule et la scène avec son appareil photo main droite. Michael Schenker clairement LE BOSS de la 6 cordes ! Il a le talent, il a la classe, il a le son !
 
Setlist de Michael Schenker Group :
Into the Arena
Doctor Doctor
Looking for Love
Red Sky
Sail the Darkness
Lights Out
Armed and Ready
A King Has Gone
 
18h30-19h20 : Maximum The Hormone (Jean Mich’Hell)

C’est le groupe que je souhaitais voir aujourd’hui, les grands malades de Maximum The Hormone étaient la curiosité que je ne voulais pas rater ! Le groupe japonais possède une hype évidente, par leur composition atypique et leur manière de voir la musique comme un tout et non une réponse à un code. Car oui la musique de MTH peut paraître foutraque mais c’est diablement bien foutu. Le groupe passe sans vergogne du punk, à la J-pop, au hardcore (…) le tout en jouant également avec les attitudes qui vont avec.

Et sur scène, me direz-vous ? Et bien concrètement c’est juste génial ! Les japonais envoient du lourd à chaque instant, l’énergie est juste dingue et l’agression visuelle rejoint le sonore ! La seule limite évidente, la barrière de la langue, car parler anglais avec un fort accent japonais à des français (majoritairement), ben ce n’est pas chose aisée ! J’ai tout de même réussi à comprendre qu’ils aimaient jouer en Europe car ici il y a des pogos !

Ce sera clairement le concert le plus fun du weekend, kaméhaméha compris ! Un concert qui est passé, à l’image de leur musique, à la vitesse de l’éclair ! Et histoire de finir avec une grosse claque, le groupe finit sur What’s Up, générique du meilleur manga du monde (selon le groupe, et je ne suis pas loin de les rejoindre) Death Note ! Devant les Mainstages, il ne reste plus que des cendres…
 
Setlist de Maximum The Hormone :
Nigire!!
Maximum the Hormone II
Maximum the Hormone
Shimi
"F"
Koi no Sweet Kuso Meriken
Chu Chu Lovely Muni Muni Mura Mura Purin Purin Boron Nururu Rero ReroKoi no
Mega Lover
What's up, people?!

 
18h30-19h20: Borknagar - The Temple (Philippec)

Petite journée pour moi  je n'ai vu que trois concerts en entier et là, dans cette tranche horaire rien ne m'emballe, je vais rejoindre mon pote Fred sous The Temple pour y voir Borknagar.
Encore un groupe dont je suis passé à côté. Même si ICS Vortex le chanteur d'Arcturus en fait partie, cette formation norvégienne m'est totalement inconnu. Celle-ci a été fondée par le guitariste Øystein Garnes Brun.
 
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Le set commence, je suis tout de suite happé par la musique du groupe norvégien, au-delà de sa grande maîtrise technique et ses compositions de haute volée, là où Borknagar frappe fort, c'est au niveau de la diversité vocale, ICS Vortex partage le chant avec Lars A. Nedland le claviériste du groupe. Nos deux compères s'expriment avec une aisance parfaite et donnent à ce concert une ampleur et une ambiance unique. Le répertoire joué, avec ses éléments folk, black, prog ou rock, riche en atmosphères passionnantes est particulièrement varié.
 
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Quatre de ses albums sont chroniqués sur notre webzine: comment ai-je pu passer à côté de ce groupe ? Inutile de s’éterniser en longs discours, les musiciens de Borknagar nous ont livré un excellent concert qui a ravi tous leurs fans nouveaux (moi) comme anciens. Je remercie Fred, mon ami de toujours, de m'avoir dirigé vers la Temple, j'ai découvert grâce à lui un super groupe. Flo, Fifi, Orion désolé de ne pas avoir lu vos chroniques plus tôt. Maintenant c'est fait !
 
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Setlist Borknagar :
The Fire That Burns
Frostrite
The Rhymes of the Mountain
Up North
Voices
Colossus
Ruins of the Future
Winter Thrice
 
19h25-20h25: Life Of Agony - The Valley (Didier)

J’avais découvert un peu par hasard Life Of Agony suite à un article bouleversant sur son chanteur Keith Caputo, devenu depuis Mina Caputo. J’avais aimé ce son torturé des New Yorkais et m’étais promis de faire un saut sous la Valley pour les voir en live. Je n’ai pas été déçu, le groupe mérite le détour. Ils attaquent par une longue intro instrumentale, avec le trio guitare, basse et batterie.
 
Puis Mina entre en scène et capte tous les regards. Elle a quelques soucis avec sa tenue, qu’elle est sans arrêt obligée de réajuster. Elle porte des lunettes noires, semble un peu effrayée de communier avec le public pourtant tout acquis à sa cause. Elle possède une voix assez rauque, elle semble possédée quand elle chante, elle se roule par terre, se bat avec son fil de micro récalcitrant, tous ses démons ne sont pas encore vaincus, ça se voit dans sa façon de bouger sur scène, de chanter.
 
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Côté son, je ne connais pas assez les morceaux mais ce que j’entends me plaît bien, ça change assez régulièrement de rythme, c’est travaillé. La section rythmique est en béton. Elle tombe finalement les lunettes et vient au contact du public, s’assoit sur le bord de la scène. Quelqu’un lui tend un drapeau, elle le déplie, il y est écrit: Your French Family is here.
 
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Elle semble touchée, tente de l’accrocher à son micro, en vain, pas assez patiente. Elle finit par rendre le drapeau. Quand le dernier morceau se termine, elle prend son sac à main qu’elle avait laissé près de la batterie et s’en va. Fâchée ? Pas sûr. Perturbée ? Pour sûr !
 
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Setlist Life Of Agony :
Plexiglass Gate (Intro)
Respect
My Eyes
River Runs Red
Bad Seed
Scars
Lost at 22
Weeds
Method of Groove
This Time
Through and Through
Underground
 
19h25-20h25 : Dying Fetus (Jean Mich’Hell)

Le planning du week-end n’étant pas toujours facile à organiser, j’étais un peu en sevrage de gros Death qui tâche ce week-end mais j’allais très vite m’en prendre une sacrée dose avec les américains de Dying Fetus. Le groupe va commencer avec dix bonnes minutes de retard à cause d’un souci technique, (ce qui me permettra d’entendre que M. Anselmo est plutôt en forme vocalement) mais ce n’est pas ça qui va les empêcher de broyer l’Altar !

C'est donc parti pour une leçon de Death Grind incroyable ! Le groupe enchaîne les riffs à deux cent à l’heure, totalement dévastateurs et riffs pachydermiques ! Ce trio est juste hallucinant de technique et rapidité, et en live cela prend une dimension encore plus imposante !

Il y a malheureusement assez peu de public mais bon toujours la même chose (vu ce qu’il y a en face…) mais il répond présent et remercie le groupe à chaque fessée reçue ! D’ailleurs le Death provoque souvent des réactions assez inattendues dans le public avec des danses très particulières, des jets d’objets inappropriés, ou encore des câlins entre pogoteurs de l’extrême…. La joie dispensée dans le public tranche, non seulement avec la musique du groupe (je vous laisse regarder la setlist) mais également avec le calme olympien des musiciens, forcément concentrés sur leur instrument et communiquants peu avec le public. C’est la musique qui fait le show chez Dying Fetus.
 
Setlist de Dying Fetus :
Schematics
Subjected to a Beating
In the Trenches
One Shot, One Kill
From Womb to Waste
Grotesque Impalement
Epidemic of Hate
Homicidal Retribution
Your Treachery Will Die With You
Wrong One to Fuck With
Kill Your Mother, Rape Your Dog
 
20h30-21h45 : Korn (Jean Mich’Hell)

Ce n’est pourtant pas faute de traîner depuis des années dans divers festivals mais je n’avais jamais vu Korn, la seule année aurait pu être 2007 mais… Depuis, j'ai tourné la page Korn, les derniers opus ne me donnant pas spécialement envie d’y revenir. Sauf qu’il se passe des choses étranges décidément en ce dernier jour… Je sors de l’Altar après Dying Fetus, bien décidé à aller me poser pour manger, et à ce moment-là, j’entends la cornemuse qui introduit Dead et il n’en faudra pas plus pour me faire totalement happer par le concert de Korn.

Et franchement, peu de regrets sur le concert qu’a proposé Korn. Tout d’abord, ils ont joué plus de « hits » et forcément plus de titres anciens, que des extraits de leurs derniers albums… Il suffit de voir le public qui s’assoit pour les nouveaux titres et saute dans tous les sens sur Falling Away From Me ou Y'All Want a Single pour être convaincu que je ne suis pas le seul de cet avis.

De plus, le groupe est en forme ! Jonathan Davis malgré quelques petites difficultés par moment assure tout de même une très belle prestation. La paire de guitariste Munky / Head aura donné largement son lot d’énergie. Et Luzier semble toujours être possédé par sa batterie ! Il ne manque que Fieldy pour que la fête soit à son paroxysme. Dommage. Mais pour une première fois, c’est rare mais celle-ci fut une réussite.
 
Setlist de Korn :
Dead
Here to Stay
Got the Life
Falling Away From Me
Start the Healing
Cold
Shoots and Ladders
Y'All Want a Single
Somebody Someone
Worst Is on Its Way
Coming Undone
Freak on a Leash
It's On! / Trash / Did My Time
Twist
A.D.I.D.A.S.
Blind
 
21h35-22h35 : Devin Townsend Project by request - The Altar (Jean Mich’Hell)

J’ai une profonde admiration pour Devin Townsend, le canadien fou a produit tellement d’album, dans tellement de styles différents, et avec un tel talent et l’honnêteté intellectuelle de renommer ses projets à chaque sortie différente, qu’il m’est impossible de passer à côté de ce concert. Un live « by request » ce qui signifie que le public a voté pour choisir les titres de ce soir, qui sont les mêmes que la tournée d’il y a peu en première partie de Dream Theater…

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Bref, Devin sur scène c’est la classe à chaque instant, déjà l’animal est reconnaissant envers ses fans qui l’ont toujours soutenu, et qu’il remercie à plusieurs reprises, pour pouvoir continuer de vivre de sa passion.  Et quitte à partager un moment avec son public autant plaisanter avec lui. Il fait signe régulièrement au public avec un large sourire, pique un chapeau de lapin et se le met sur la tête, ce génie fou donne aujourd’hui l’impression d’être paradoxalement totalement apaisé…

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Même si, à titre personnel, je n’avais pas voté pour cette liste là je dois avouer qu’elle tient sacrément bien la route, forcément les tubes sont là mais je suis surpris d’entendre deux titres de Ziltoid que j’apprécie beaucoup mais que je n’imaginais pas si bien placé dans le cœur des fans. Et puis j’ai droit à mes petites SYLcreries avec Aftermath et l’excellent Love ? en conclusion. Une belle prestation à l’image du bonhomme.
 
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Setlist de Devin Townsend :
Failure
Kingdom
By Your Command
Aftermath
Regulator
Deadhead
Deep Peace
March of the Poozers
Love?
 
23h15-00h45 : Gojira – Mainstage 1 (Greg)

Qu’on le veuille ou non, Gojira est devenu grand, très grand, et il n’y a absolument plus aucune comparaison possible avec n’importe quel autre groupe français. Et si l’on fait le parallèle avec le weekend qui suit, force est de constater que les deux plus grosses têtes d’affiches sont bel et bien le dimanche soir….

Et quitte à continuer le parallèle avec les américains, et bien le show aura été un show à l’américaine. Le light show est inimaginable, très adapté aux différentes ambiances proposées par les compositions. Le groupe est impeccable, voire peut être trop, et au final un peu trop lisse. En effet, on peut s’attendre à avoir un peu plus de folie et de communication avec un groupe hexagonal mais malheureusement non c’est un show très pro. Le moment sympa vient de Mario qui fête son anniversaire ce jour et chambre le public avec des panneaux sur lequel on peut lire « plus fort » puis « c’est mieux »

La prestation reste agréable à écouter mais laisse un peu sur sa faim. Certes Fortitude a plu, beaucoup plu, mais la carrière de Gojira ne se limite pas à ce disque, et contrairement à l’effet best-of qui plane souvent sur des concerts de festival, Gojira a donné l’impression de plus défendre son petit dernier. Cela s’entend, mais leur carrière mérite certainement un plus large éventail.
 
Setlist de Gojira :
Born For One Thing
Space Time
BackBone
Stranded
Flying Whales
The Cell
Love – Remembrance
Hold On
Grind
Silvera
Another World
L'enfant Sauvage
The Chant
The Gift of Guilt
New Found
Amazonia
 
23h45-00h45: Coroner - The Altar (Philippec)

Tout le monde est devant la mainstage pour Gojira groupe dont j'ai  jamais compris la notoriété, pour ma part je suis sous the Altar pour voir le groupe culte Coroner. Pour rien au monde j'aurai raté son passage. Le set commence avec Golden Cashmere Sleeper, Part 1 avec pas grand monde devant la scène mais nous sommes quelques milliers à la fin du morceau  Ron Royce fut étonné de nous voir aussi nombreux, vu l'ovation qu'il a reçu il a compris que nous étions bien là pour eux ! Suit Internal Conflict, le public headbangue à se démonter les cervicales, les Suisses vont nous jouer une setlist magistrale comprenant au moins un titre de chaquun de leurs albums.
 
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Mental Vortex sera le plus représenté puisque quatre de ses morceaux seront joués à la suite: Son of Lilith, Divine Step (Conspectu Mortis), Semtex Revolution et Metamorphosis. Sur cette série, on peut admirer les talents de soliste de Tommy T. Baron qui est un putain de guitariste. Il va encore nous le démontrer sur Masked Jackal sorti de  Punishment for Decadence, leur deuxième album. Putain quel son ! Vocalement Ron est aussi en forme, sur Grin, ses mots sortent comme des lames de rasoirs. Enfin un titre de R.I.P, cet album a été une vraie révélation pour moi. Ils ont choisi de jouer Reborn Through Hate.
 
 

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Le final se fera sur Die By My Hand de No More Color le son sur le riff d'intro est phénoménal ! Il y a quelques slammers qui déferlent vers la scène pendant que Tommy nous envoie son dernier solo de la soirée. Quelle claque ! Franchement l'apport de ce groupe à notre cause est vraiment sous estimé. Les musiciens de Coroner nous ont encore fait une prestation magistrale, le public les ovationne comme il se doit !
 
 
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Setlist Coroner :
Golden Cashmere Sleeper, Part 1
Internal Conflicts
Son of Lilith
Divine Step (Conspectu Mortis)
Semtex Revolution
Metamorphosis
Masked Jackal
Grin (Nails Hurt)
Reborn Through Hate
Die by My Hand

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