Groupe:

Festival Vars Attack : Impureza + Iron Flesh + Born Criminal + Unsafe + Powerdriver

Date:

17 septembre 2022

Lieu:

Vars

Chroniqueur:

JeanMichHell

Put**** deux ans ! C’est long et là en l'occurrence ce n'était pas bon ! Le Vars Attack reprend sa marche en avant pour fêter dignement sa huitième édition pour ce qui aurait dû être le chiffre symbolique des dix ans… Mais chaque chose en son temps et pour une reprise, Fred le président de l’association a mis les petits plats dans les grands. Ce ne sont pas moins de cinq groupes qui vont se succéder sur scène, et vu la qualité du plateau on va se régaler ! Autre point, le public, qui grâce à la chaleureuse équipe de bénévoles, est toujours aussi bien reçu et fidèle. Je retrouve des têtes connues et rien que pour cette ambiance conviviale, ben le Vars Attack, c’est une date à ne pas manquer !
 
Powerdriver :

C'est le groupe de Heavy de Limoges, Powerdriver qui a la lourde tâche d’ouvrir cette édition. Pourquoi lourde ? Eh bien, il faut reconnaître que le style tranche avec le reste de l’affiche qui s’annonce nettement plus extrême que ce que propose le quintet. Et histoire de nous mettre tout de même dans l’ambiance, l’introduction du film Halloween fera office d’ouverture.

Powerdriver va distiller avec classe son Heavy mélodique à tendance 80’s qui emprunte aussi bien à Maiden, qu’à AC/DC ou encore WASP. Cette dernière référence me vient peut-être un peu plus du look du bassiste et de sa magnifique quatre cordes, que de leur musique en soi. Bref, on navigue en terrain connu et reconnu mais le groupe sait y faire. Et même si le chanteur estime être un peu court en voix puisqu’il sort de maladie, ça fonctionne bien. Ils enchaînent des passages mélodiques vers d’autres rythmiquement plus lourds, mais globalement Powerdriver propose un Hard-Heavy qui correspond bien au standard du genre.

 

On peut voir aussi que le groupe se connaît bien, a l’habitude de jouer et de vivre ensemble. Il y a pas mal de regards complices entre eux, ils jouent entre eux sur scène… Et même lorsque le guitariste a un petit problème technique, le groupe maintient le cap sans aucun souci. C’est agréable de voir un groupe qui possède une belle cohésion comme celle-ci. Powerdriver aura réussi son coup et le public ne s’y trompe pas.

 

Unsafe :

On monte d’un cran dans l’intensité avec Unsafe, les collègues de contrée de Powerdriver, ne sont pas venus là pour faire de la figuration. Leur Thrash Death va déjà bien secouer le Vars Attack. Stéphanie, compositrice en chef d’Unsafe est une sacrée frontwoman ! Elle est impressionnante derrière son micro, et même basse en main, elle assure le show sur le reste de la scène.

 

Il faut reconnaître que le reste du groupe n’est pas en reste. Lionel et Luke aux guitares savent proposer aussi bien des solos que des lignes mélodiques d’une efficacité rare. Quant à Xavier, c’est une mule ! Je n’aimerais pas être à la place de sa batterie. Que ce soit les tomes, les banderilles de double pédale ou encore sa caisse claire, tout le monde en prend pour son grade ! L’ensemble oscille entre le Machine Head du début, et il est possible de penser au maître du thrash Slayer, tant les attaques rythmiques peuvent être incisives, tout comme certains harmoniques qui sont bien assez inquiétants pour faire penser aux californiens.

 

Et puis petite cerise sur le gâteau, me concernant, une petite reprise qui fait plaisir, le cultissime Symptom Of The Univers de Black Sabbath, mais en version Sepultura ! En effet, les brésiliens avaient repris ce titre du Sabbath à sa sauce, et Unsafe nous propose cette cover là. Et là encore le groupe, comme tout au long de son set, est convaincant. Une belle découverte.


Born Criminal :

Dans la série poètes du soir, qui nous viennent tout droit de Saintes, les Born Criminal envahissent la scène. Et j’aime autant vous dire qu’ils ne sont pas venus pour faire de la dentelle. Leur musique qui emprunte aussi bien au Brutal Death qu’au Hardcore est synonyme de rouleau compresseur. Kevin au chant est d’ailleurs totalement dans cette veine, il growle aussi bien qu’il screame et surtout il est intenable ! L’animal fait des allers retours sur scène, remue de l’arrière train, va dans le public pour partager un moment, bref comme un coreux que l’on a sorti de sa cage ! Il est expressif à souhait et vit ses paroles, les mime, et nous propose tout un tas de mimiques qui ajoutent indéniablement au spectacle proposé.

Mais le reste du groupe est loin d’être à la ramasse, les deux guitaristes Julien et Guillaume, sont aussi des animateurs de scène, dont un réussit l’exploit de faire faire un 360° à sa guitare autour de lui entre deux accords, spectaculaire ! David à la basse prouve pourquoi les patrons du Death Metal français Benighted sont venus le chercher car avec sa magnifique six cordes en main, il impressionne sur son manche et sur scène. Quant au dernier arrivé, Simon, eh bien entre frappe chirurgicale et puissance, derrière ses fûts, il est manifestement la clé de voute de l'ensemble.

Côté public, il y a manifestement une partie qui a fait le déplacement pour venir les voir. Certains connaissent même les paroles. C’est un sentiment de violence absolue qui se dégage de ce concert, et le public commence à transpirer sérieusement. Oh il y a bien quelques samples par-ci, par-là pour laisser le temps au public et au groupe de reprendre son souffle. Mais globalement c’est une sacrée raclée que donne Born Criminal. Fin du set et je me retrouve un peu comme à chaque fois que je vais voir Dying Fetus en festival, je sais que je n’en mangerai pas pendant des heures durant, mais bordel qu’est-ce que c’est bon en live !

Iron Flesh :

En voyant arriver Iron Flesh sur scène, je me dis que nous allons avoir un peu plus de variable. J’avais eu le plaisir de chroniquer leur dernier méfait Summoning The Putrid pour lequel j’avais écrit : « Le jeu de guitare qui diffère des habituelles courses au BPM en palm mute sur la grosse corde, il sait se nuancer pour utiliser une belle panoplie d’accords. » (Oui je fais comme les footballeurs je m'auto cite) sauf que là ce ne sera pas la même limonade. Iron Flesh a décidé de sortir les muscles pour se mettre au niveau de l’affiche.

 

Julien Helwin, compositeur en chef du groupe n’a pas l’intention de faire baisser la pression, et sur ce live nous sort la machine à BPM.  Il est toujours accompagné par Julien et Sylver (ex Ad Patres) ainsi que Guilhem à la batterie. Le groupe va d’ailleurs sortir dans quelques jours leur nouvel album Limb After Limb, qui s’il est à l’image de ce concert, sera nettement plus direct. Alors certes, il y aura bien quelques passages mid-tempo qui fonctionnent mais c’est tout de même un véritable passage à tabac que subit le public.

 

Iron Flesh m’aura surpris, je m'attendais à bien autre chose, mais ils ont su se mettre au niveau de leur prédécesseur et également du groupe qui arrive. C’est la seconde fois que le groupe se retrouve en terre Varsoise pour le plus grand bonheur du public dont quelques connaisseurs (Didier du tribute band de Black Sabbath charentais Sabotage en premier lieu) qui auront à bien juste titre pu admirer la fougue et l’énergie sans faille d’un groupe qui continue son irrésistible necro-ascension.
 
Impureza :

Et histoire de finir cette belle soirée ne beauté, Fred nous avait gardé une bien belle conclusion avec les hispano-français d’Impureza. Leur style unique qui marie Death Metal et Flamenco va donner une nouvelle couleur à cette soirée. Le groupe entame son premier titre, on sent l’ambiance qui monte jusqu’à l’arrivée en fanfare d’Estéban qui sur le premier growl met tout le monde d’accord. Il faut dire que le gaillard impressionne physiquement. Il fait une tête de plus que ces collègues, porte les bottes jusqu’aux genoux, les cheveux jusqu’au dos et pousse des cris qui vont jusqu’au fond de l’enfer avec un charisme incroyable. Par contre, personnellement je ne parle pas du tout espagnol et cela ne m’aide pas à comprendre tout ce qu’il raconte, mais l’essentiel est ailleurs.

 

Et ailleurs, c’est bien là qu’Impureza tend à nous amener. Le groupe possède vraiment une patte atypique, que ce soit en termes de rupture technique, Olivier à la guitare passe des plans de guitare qu’il faut vraiment se fader. Et que dire du duo rythmique, Florian à la basse six cordes et Guilhem derrière les fûts, qui m’impressionne par sa vitesse d’exécution, je ne sais pas à combien de BPM monte le groupe mais ça va vite ! Guilhem se permet même de faire tourner ses baguettes sur ces doigts entre deux frappes ! Hallucinant !

Mais celui qui m’a le plus scotché c’est Lionel aux guitares, oui j’ai bien dit aux guitares ! Mais non Kevin, il ne possède pas quatre mains, mais ils possèdent deux guitares sur scène dont une classique qui trône sur un piédestal pour pouvoir passer d’un style à l’autre. Et autant vous dire qu’il est à l’aise aussi bien d’un côté que de l’autre. L’interlude (que je pense être Corazón al cielo) à la guitare basse, guitare sèche et percussion est un pur moment de détente et de voyage au milieu d’une set d’une intensité folle.

 

 

Impureza aura conclu de main de maître cette belle soirée. Car même lorsque le groupe a un petit souci technique aux niveaux d’une guitare, ils savent rebondir et combler les trous avec un petit bout de Maiden et un solo de batterie. Bref, rien ne pouvait arrêter Impureza dans sa démonstration chaude comme l’Espagne, et brûlante comme l’enfer.
 

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