Groupe:

Festival 666 Jour 2

Date:

21 Aout 2021

Lieu:

Cercoux

Chroniqueur:

JeanMichHell

Jour 2

Aenimals

Après une première journée forte en rock’n roll, la programmation du jour est un peu plus éclectique, et nous commençons la journée par Aenimals, groupe quasi local puisqu’ils sont originaires de Libourne. Le public est clairsemé en ce début d’après-midi, mais les conditions sont très agréables et c’est un plaisir de coupler bon son, soleil et jus de houblon frais.

Dès le premier titre je me dis que le groupe sonne proche de Tool et cela m’intrigue fortement. Je me dis que je n’ai pas les oreilles encore trop abîmées puisque dès le second titre les girondins affichent la couleur en reprenant Schism. Ils s’avèrent qu’Aenimals est à l’origine un groupe de reprise de Tool et qu’ils ont ensuite décidé de mettre en place leurs propres compositions.

 

 

Du coup, le groupe allie technicité avec sens de la mélodie tout comme leur mentor. C’est vraiment de qualité, le public ne s’y trompe pas et vient les soutenir activement. Surtout qu’au-delà de leur qualité musicale évidente, la présence scénique est aussi intéressante. Le claviériste et principal chanteur est un peu coincé en fond de scène c’est dommage, mais il arbore un look à la Maynard James Keenan (Ah bon cela existe vraiment ?) autrement dit un magnifique costume bleu accompagné d’une superbe perruque à couette. Autre parallèle, son chant est totalement dans la veine du chanteur de Tool, une belle performance.

L’univers d’Aenimals prend tout le public au fil du concert malgré le festival de contretemps et de structure alambiquée que nous propose le groupe. Difficile appréhender mais aussi intéressant à regarder autant qu’à écouter, Aenimals aura été une très belle découverte.

Dolloster

Retour vers le Rock’n Roll avec Dolloster, groupe de Pessac qui propose un mélange composé de Hard-Rock et de Blues-Rock. En introduction le groupe envoie un mash-up Staying Alive / Back in Black aussi surprenant que bien foutu. Mais pour la suite, exit le disco et bonjour les riffs poussiéreux et les solos groovy.

Le quatuor se compose de Dorian (Guitare), Nicolas (Chant), Leo (Basse), Vince (Batterie) qui sait alterner les influences et donne une couleur intéressante à leurs compositions. Le duo rythmique est vraiment sur une base rock assez puissante, Dorian alterne riffs et solos avec brio, quant à Nicolas, il se rapproche vocalement d’un Dickinson. Quelques belles accélérations ou baisse de temps permettent d’éviter la redondance entre les titres. L’ensemble est cohérent et le public semble passer un bon moment. Mais c’est bien au moment de la reprise de Hot Stuff de Donna Summer qu’il devient complètement fou ! Cette reprise va mettre le feu, c’est un véritable carton !

La présence scénique du groupe est également un de leur point fort, ça bouge sévèrement et l’énergie est communicative. Dorian a tellement envie de partager ce moment avec le public qu’il fonce guitare en main en plein milieu de la foule pour un solo endiablé !

Belle prestation pour Dolloster dans un esprit rock’n roll pur jus. Un groupe qui mérite également d’être vu en live.   

Darcy

Dans la série rock avec du cœur et du sens, à l’instar de No One qui se produira demain, voici les Rennais de Darcy. Contrairement à ce que pourrait laisser entendre l’introduction digne des plus grands groupes d’indus, samples y compris, le groupe officie Punk et rock sur vitaminé. Le quatuor se compose de Marco à la basse, Irvin au chant, Marc à la guitare et Clément à la batterie.

Très vite le groupe met en place la surmultiplié, Irvin est totalement intenable, saute dans tous les sens tout en éructant ses textes d’un engagement sans faille. Ses cibles préférées sont, nos chers politiciens, la famille Le Pen, et l’éveil des consciences aujourd’hui bien endormies… Le groupe prône également les valeurs familiales, l’amitié et l’esprit de solidarité. Le public est d’ailleurs surnommé la famille.

Ce qui certains c’est que grâce à Darcy, le festival jour 2 est bien lancé. Le groupe veut se mettre le festival 666 dans sa poche en jouant leur seul morceau de « Metal ». L’étincelle au brasier, nous propose en tant que bon breton, de trinquer à grand coup de Yec’hed mat (santé en breton) pour une reprise de La Bière des Garçons Bouchers en version oie punk, et lance le premier Wall of Death de la journée. Ils ne ménagent clairement pas leurs efforts et le public le leur rend bien.

Darcy a botté des culs, fait passer des messages, fait trinquer, danser, bref un concert fort en rock !

 

Pogo Car Crash Control

Darcy avait chauffé le 666, Pogo Car Crash Control va totalement l’étouffer. Avec une énergie totalement folle, avec une démarche punk dans leur concert, Lola (basse), Louis (guitare/chant), Olivier (guitare), Simon (batterie) vont distribuer une sacrée série de fessées. Déjà pas de temps mort entre les premiers titres, un, deux, trois, quatre et pied au plancher ! L’énergie que déploie ce groupe sur scène est tout bonnement hallucinante. Ils m’avaient déjà beaucoup impressionné, il y a quelques années, aux Cheminées du Rock, là ils m’ont atomisé !

Au-delà de la débauche d’énergie tous azimuts, le groupe manie, avec brio, le rock dans tous ses états. Il n’hésite pas à emprunter aussi bien au punk, au grunge, au rock garage, ainsi qu’au Hardcore. Le mélange est détonnant et sans aucune forme de concession.

Le guitariste me fait penser à James Hetfield (période Kill’Em All) dans sa manière de jouer et surtout d’attaquer les cordes de sa guitare. Cette dernière prend clairement cher. Il prend aussi le temps de plaisanter avec le public, pour savoir s’il y un vrai metalleux qui peut accorder sa guitare, ou demande s’il doit se mettre en tenue d’Adam pour faire vraiment rock’n roll. Il est un véritable animateur de scène.

Les autres membres du groupe ne sont pas en reste. Lola chante à tue-tête les paroles quand elle ne jongle pas avec sa basse, prend des poses, et malgré son faciès juvénile, elle transmet quelque chose de brutale. Olivier est lui aussi intenable, monte sur les retours, va chercher le public, et lorsqu’il prend le micro, il est aussi un bon pour botter l’arrière train. Quant à Simon, sa configuration de batterie est assez minimaliste mais qu’est-ce qu’il lui met !

Pogo Car Crash Control aura été impressionnant par son implication. Rare sont les groupes qui peuvent transmettre autant d’énergie. Ce groupe de jeunes est un jeune groupe mais qui a déjà énormément progressé en quelques années, l’avenir va forcément leur sourire.

Loudblast

Mesdames et Messieurs, attention légende, Loudblast de M. Stéphane Buriez prend place pour y déverser son Death à l’ancienne (rien de péjoratif là-dedans, il est simplement à la frontière entre le Thrash et le Death) c’est clairement un grand écart de génération mais ce n’est clairement pas aux vieux singes que l’on apprend à faire la grimace. Plus de trente ans de carrière pour ce groupe essentiel de la scène française, ça ne nous rajeunit pas…

Je n’avais pas réellement suivi l’actualité récente de Loudblast et j’ai le plaisir de découvrir que c’est la section rythmique que l’on retrouve également chez Black Bomb A est présente. On retrouve donc l’inénarrable Hervé Coquerel derrière les futs et donc Pierre Jacou à la basse. A la guitare solo on retrouve également Jérôme Point-Canovas, fidèle au rendez-vous.

Mais celui qui attire les regards c’est bien évidemment Stéphane Buriez, son charisme suffit presque à lui tout seul. Il harangue la foule pour que tout le monde se lâche après cette année et demie de pandémie. C’est le moment de lâcher les chevaux et de foutre un putain de bordel ! Et le public ne se fait pas prier pour répondre aux attentes du maître de cérémonie.

L’avantage quand on a une carrière aussi conséquente c’est que l’on peut taper dans des albums qui ont trente ans, par exemple Disquieting Beliefs extrait de Disincarnate ou bien dans des nouveautés comme Todestrieb, extrait de l’excellent Manifesto. Le groupe a le choix des armes pour nous atomiser le museau ! Le public réagit avec beaucoup de ferveur et comme souvent avec le Death métal, cela provoque de drôles de danses un brin atypique mais également des rencontres inattendues entre un panda et un homme ayant ses protections auditives dans le nez….

Loudblast aura tenu son rang avec beaucoup de classe et, comme d’autres, aura multiplié les pains mais dans la tronche !

 

Mass Hysteria

En préambule du concert de Mass, c’est le boss Victor Pépin qui prend le temps de remercier l’ensemble du public de s’être déplacé pour assister à cette troisième édition du festival. Il donne également rendez-vous dans le pit, et je peux vous assurer qu’il n’a pas laissé sa part au chien !


 J’avais eu le plaisir d’assister au retour sur scène de la Mass au cours de festival de Poupet, une date de remise en route, je les avais trouvés plutôt en forme malgré quelques problèmes de voix pour Mouss. A quelques détails près, et ces détails ont de l’importance, c’est la même set list que pour Poupet. L’apocalyptique Chien de la Casse ouvre le bal, et je trouve ce titre parfait pour débuter un concert !

Les titres s’enchaînent à vitesse grand V et on ne boude pas notre plaisir d’entendre Une Somme de Détails, Reprendre mes esprits, Vae Soli ou encore, pour les anciens comme moi un titre de « ninety ninety-nine » en la présence de Contradiction, dont le solo de Fred fait mouche. Le groupe est en grande forme, les chœurs de Jamie sont très appréciables, Yann est monté sur ressort, et Rapha est toujours aussi redoutable derrière ses fûts.

Et le détail qui tue c’est que Mouss remonté comme une pendule (par le breuvage local a priori…), veut rajouter un titre absolument pas prévu : P4. Ce morceau rentre dedans et bas du front, est jouissif à bloc ! Mouss va dans le public (en prévenant que s’il est malade après ce concert ça va chier !) et chante en plein milieu du pit. Le public aura fait un circle pit tout au long du titre, et c’est du grand n’importe quoi ! Mouss passe en mode slam et se laisse « emmené par la foule » pour revenir vers la scène ! Un peu de spontanéité de la part d’un groupe réglé comme une horloge ça fait du bien ! Le rock ce n’est pas que du calcul, « moi qui déteste calculer ! »

Et histoire de finir la soirée avec une dernière dose de plaisir, c’est Arno de Black Bomb A qui se joint au groupe pour un Furia furieux qui au final résume très bien l’état d’esprit de la Mass en ce samedi soir ! Le quintet était entendu de pied ferme, il n’aura pas déçu et aura livré un grand concert !

Sidilarsen

Il y avait quelques années que je n’avais pas vu Sidilarsen sur scène, et pour être tout à fait honnête avec vous je ne cours pas vraiment après, puisque leur style, basé sur la pulse, ne me parle pas vraiment. Et bien je me suis bien planté ! L’évolution musicale du groupe (ils ne font toujours pas du Death n’ont plus) est significative et tend vers un Metal plus musclé et rentre dedans.

Le second point sur lequel le groupe m’a agréablement surpris, c’est leur énergie. Là encore beaucoup plus brute et organique. Le groupe est clairement là pour en découdre et le public suit avec un véritable engouement et rend l’énergie au groupe, c’est l’histoire des vases communicants.

Et puis Sidilarsen c’est un show complet. Les deux écrans de chaque côté de la scène soutiennent l’ambiance voulue par le groupe. Le light show est vraiment excellent, et l’ensemble du groupe est concerné. On sent l’expérience dans la manière de mener sa barque, après plus de vingt années sur les planches, et le groupe sait vraiment y faire. Cet ensemble très cohérent, donne un show remarquable.

Une prestation, très attendue par le public, et totalement inattendue pour moi. La belle surprise du festival !

Barbar’O’Rhum

Vous prendrez bien un petit dessert pour finir le festin de ce jour ? Avec plaisir, un petit Barbar’O’Rhum histoire de faire couler. Amenez-moi des chansons à boire et autres contes de la piraterie, et ainsi conclure ce second jour sur une note joyeuse teintée de franche camaraderie.

Attention changement de style pour conclure ce second jour, avec une troupe de joyeux pirates. Le groupe propose un savoureux mélange de chants de marins, de musique traditionnelle et de punk/Rock voir Metal. Le groupe se présente comme faisant du Rock n’ Rhum.

Cette recette peut paraître un peu indigeste sur le papier mais une fois dans les oreilles, c’est assez plaisant, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, il se dégage du groupe une bonhomie évidente, j’avais vraiment envie de partager un bon coup de rhum avec eux.

Visuellement le groupe assure, c’est bigarré et coloré. Entre le pied de micro affublé d’une barre à roue de bateau, les caisses de Rhum, les costumes, l’ambiance générale qui se dégage de ce groupe est excellente. D’autant plus que ça bouge sur scène, l’équipage étant conséquent cela donne une belle impression sur scène, et lorsque le chanteur vient prendre un bain de foule, je peux vous dire que c’est le public qui a pris la marée ! Et même si nous avons droit à une magnifique introduction violon/voix tout en douceur, pour varier les plaisirs, c’est globalement un sentiment de copinage qui se dégage de leur concert.

Une belle conclusion pour ce second jour, qui colle complètement au bon état d’esprit qui se dégage de ce festival. Allez matelos au lit maintenant !

 

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