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Groupe: |
Jeff Scott Soto + Terry Ilous + Jorge Salan |
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Date: |
17 Février 2015 |
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Lieu: |
Vauréal |
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Chroniqueur: |
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Après un excellent concert donné à Vauréal en 2013, Jeff Scott Soto revient dans cette même ville en ce début 2015 pour un show acoustique cette fois-ci... et il n'est pas seul. En effet, cette tournée, qui traverse quelques pays d'Europe, voit s'associer le chanteur avec un autre vocaliste de hard rock : Terry Ilous, le plus français (il vient de la Courneuve) des chanteurs américains connu pour ses années avec XYZ et son remplacement de Jack Russell chez Great White. Ce duo est accompagné du guitariste espagnol Jorge Salan qui joue avec Mr. Soto depuis environ six ans maintenant. Comme ce fut le cas pour Mike Tramp en septembre dernier, le cadre habituellement intimiste du Forum l'est encore plus en ce 17 février : les tables et les bougies sont de sortie... ce qui va considérablement amoindrir les possibilités de wall of death ou autres pogos... Oui, je sais, c'est soirée acoustique mais on ne sait jamais, on peut quand même tomber sur quelques énervés qui ont du mal à s'adapter, non ? La soirée débute avec Jorge Salan seul sur scène qui vient tranquillement chauffer l'assistance le temps de trois morceaux. Il démarre sur une reprise des Rolling Stones, Doom And Gloom, avant de se lancer dans un instrumental technique en hommage à Paco De Lucia, impressionnant guitariste espagnol mort il y a un an de cela. Sur ce morceau, l'assistance qui ne connait pas forcément très bien Jorge aura le loisir de se rendre compte que le monsieur sait bien se servir de ses dix doigts. Pour finir, le décidément doué Salan nous propose encore quelque chose de différent avec The Thrill Is Gone de B.B. King. Tout cela est bien agréable et constitue une sympathique et chaleureuse mise en bouche avant le plat de résistance qui s'annonce plus copieux.
Terry Ilous et Jeff Scott Soto entrent sur scène une fois The Thrill Is Gone achevé et s'assoient de chaque côté du guitariste, eux aussi armés de leur six-cordes. Ce trio restera uni jusqu'à la fin de la soirée... Ce qui est encore plus sympa que la formule que je m'étais imaginée (une première moitié avec Terry au chant et la seconde avec Jeff). Ainsi, les camarades vont enchaîner ou plutôt alterner diverses chansons extraites de leurs carrières respectives, toujours accompagnés par l'habile Jorge. C'est d'abord Terry qui commence avec Come On N' Love Me, compo piochée dans le premier album du groupe XYZ. Ce sera ensuite au tour de Jeff de sélectionner une chanson de son répertoire : il propose de démarrer avec une compo de Talisman, l'excellente Mysterious.
Mais le show ne consiste pas seulement en une succession de titres (très bien) interprétés par ce trio talentueux. Même si l'essentiel demeure évidemment la musique, ce qui fait aussi l'intérêt ou le charme de cette soirée, c'est l'ambiance et la proximité entre les musiciens et leur public. L'intimité d'un tel concert est plus qu'appréciable et le trio (enfin, plutôt le duo, Jorge restant très réservé) compte bien en profiter. Du coup, il nous raconte des anecdotes et propose même une petite session de Q&A (questions / réponses). C'est évidemment Terry qui communique le plus (ou le mieux) avec les fans vu qu'il est français. Ce sera d'ailleurs l'occasion de pas mal de blagues entre lui et Jeff. C'est donc lui qui, entre deux chansons, nous invite à leur poser des questions sur leurs carrières... Il traduit les questions posées à son camarade (ainsi que ses réponses) qui s'excuse de ne pas parler français et plaisante en faisant des phrases incompréhensibles... ou en répétant sans cesse le mot "patisserie". Il se servira d'ailleurs de ce mot pour tenter d'expliquer son plantage sur le début de Mysterious... soi-disant qu'il aurait mélangé les paroles parce qu'il était en train de penser à nos patisseries... Un peu de concentration, monsieur, s'il vous plait.
Tout le concert se déroule donc dans une ambiance tranquille, bon enfant, décontractée... On écoute deux grands chanteurs, le sourire aux lèvres, on chante un peu, de temps en temps, quand on nous le demande... parce que nous ne sommes pas des chiens et n'allons quand même pas laisser de telles pointures dans le vent. C'est d'abord Terry Ilous qui impressionne le plus avec une voix claire et puissante, parfaitement maitrisée lors de belles montées dans les aigus. Jeff Scott Soto fait un démarrage vocalement moins remarquable bien que tout à fait honnête... on sent que, tel le diesel, il a besoin de se chauffer un peu plus avant de révéler tout son potentiel. Et, en effet, dans un style plus grave, chaleureux et puissant que son collègue, il ne se privera de montrer qu'il a encore de beaux restes (il va tout de même avoir cinquante ans cette année).
Le show est riche en belles chansons et moments qui font sourire. Pour ce qui est de la musique, Terry Ilous nous a confectionné une setlist quasi-essentiellement basée sur ses années passées chez XYZ. Il n'y aura qu'un moment consacré à Great White, et encore il s'agira de la chanson Once Bitten Twice Shy qui, bien qu'elle soit connue comme un single de ce groupe, est en réalité une reprise de Ian Hunter. Il nous gratifiera d'une petite surprise avec une chanson en hommage à Ronnie James Dio : Heaven And Hell de Black Sabbath, magistralement interprétée. Soto effectuera quelques allers-retours entre ses différentes sorties en solo, les années Talisman (avec, notamment, l'indispensable I'll Be Waiting sur laquelle il fera longuement chanter le public), un petit détour par W.E.T. (Comes Down Like Rain), une chanson tirée de la BO du film Rock Star (Livin' The Life) et même un extrait de son tout nouvel album sorti sous le nom SOTO (When I'm Older). Les deux chanteurs finiront ensemble, réunis sur une reprise : Purple Rain de Prince.
Pour ce qui est de la bonne humeur, il y a eu trop de moments ou d'anecdotes et je ne vais pas vous infliger un récit détaillé. Quelques extraits choisis tout de même : des références à la variété française formulées par Ilous qui citera Annie Cordy et même Cindy Sanders (!!!), un moment où un spectateur demandera à Jeff Scott Soto de parler moins vite afin qu'on puisse mieux le comprendre, ce dernier demandera s'il doit chanter plus lentement aussi et s'exécutera immédiatement en chantant au ralenti, des anecdotes de Terry Ilous qui nous racontera comment certaines chansons ont été écrites ou pourquoi l'une d'entre elles s'appelle Face Down In The Gutter (leur batteur de l'époque avait fini la tête dans le caniveau tellement il était imbibé), le trio qui aime plaisanter en concluant beaucoup de ses morceaux par une fin à la Iron Maiden (tatatata tatatata... oui, ça ne rend rien par écrit, désolé), et j'en passe...
La soirée s'achève, les deux heures ont filé à toute allure... on aurait bien aimé que ce moment intime, chaleureux et détendu se prolonge encore un peu. Mais tout n'est pas perdu, une dizaine de minutes après le show, les trois musiciens nous rejoignent au fond de la salle afin de discuter, signer tout ce qu'il y a à signer ou se faire prendre en photo avec les fans ravis. Le cadre du Forum s'y prête bien (on n'imagine pas un groupe plus gros faire ça à la fin d'un concert au Zénith) et on profite. Tout le monde a le sourire. Comment pourrait-il en être autrement ? En quittant les lieux, je me dis que Jeff Scott Soto serait bien inspiré de vite revenir à Vauréal avec son groupe pour un concert électrique plus endiablé au service de son très bon (et particulièrement heavy) Inside The Vertigo sorti il y a quelques semaines. Croisons les doigts.
Setlist : 01. Doom And Gloom (Jorge Salan - reprise des Rolling Stones)
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