The Mars Chronicles

Interview date

20 Mai 2012

Interviewer

Didier

I N T E R V I E W

Interview Morgan Berthet (par mail)


Alors salut Morgan, quand on t'a interviewé au PPM, il y a quelques semaines, avec Elyes, il a lâché l'info sur ton projet The Mars Chronicles. Donc parle nous un peu de ce projet et pour commencer de la genèse de ce groupe ?

Alors le groupe a tout juste un an, il a été monté par Dévy Diadema (Chant/Guitare/Composition). On se connaissait plus ou moins tous depuis des années, Seb (basse) ayant joué dans le même groupe que Dévy (Opram), Yann (Guitare/chant) ayant fait la M.A.I. avec moi il y a 7 ans... On voulait jouer ensemble depuis un moment, on a parlé du projet pendant quelques mois début 2012, et malgré les contraintes géographiques (le groupe étant basé à Gap, Yann vivant à Marseille et moi près de Lyon) ainsi que nos emplois du temps relativement chargés, on s'est quand même lancé.

Le projet véhicule un concept assez fort, explique nous un peu l'univers de The Mars Chronicles.

Musicalement, Dévy avait déjà composé les squelettes des cinq titres de l'EP au moment de la formation du groupe, on voulait quelque chose d'assez accessible et en même temps assez technique. Nous avons sensiblement les mêmes goûts musicaux, du coup c'est assez naturellement qu'on a pris cette direction. Pour le visuel, j'aime autant te dire qu'on s'est embarqué dans un truc un peu fou. Dévy et moi avons décidé, vu le nom du groupe, d'avoir un visuel assez marquant, et après quelques heures de grand n'importe quoi, on a lancé l'idée des lentilles noires, de la peinture blanche, de ne porter que du blanc sur scène... Pour les photos, clip, ça passe, sur les tournées je pense qu'on va vraiment moins rigoler de devoir faire ça tous les soirs, mais c'est le jeu, on a tous signé.

Si tu dois expliquer à un vendeur dans quel rayon ranger l'EP, tu dirais quoi pour l'aider ?

Nous nous sommes arrêtés sur du Post Metal Alternatif, mais je t'avouerai que ça nous fait tous bien chier ces sous-genres, ça ne parle qu'aux connaisseurs (et encore...), et ton CD se retrouvera à la Fnac à la lettre T du mini rayon Metal entre un groupe de Grind-Core et un autre de Heavy-Symphonique quoi qu'il arrive...

Comment s'est passé l'enregistrement de cet EP ?

A la base on s'était dit qu'on ferait un EP pour démarcher et se faire connaître, un truc sans prétention enregistré avec les moyens du bord... Le problème étant que nous n'aimons pas franchement la demi mesure et l'à peu près; Dévy a enregistré la quasi totalité des parties de l'EP chez lui, j'ai enregistré ma batterie au Grand'Ma Studio à Montpellier, et après écoute des prises assez prometteuses, on s'est dit que ça vaudrait quand même bien le coup de pousser le truc un peu plus loin et de faire un truc plus gros. Donc là, t'as mis le doigt dans l'engrenage, mix et mastering avec Christian Carvin pendant dix jours, tu te prends la tête pour faire une belle pochette, le projet change de gueule.

Et pourquoi un EP au fait ?

Justement parce qu'au début on partait pour faire un truc plus soft, sans prise de tête, vraiment juste pour démarcher et voir comment sonnait les compos. Mais ça, c'était avant !!!

Le son de ta batterie est impressionnant, ton jeu aussi, tu fais corps avec la musique. Participes-tu à la composition des morceaux ?

Merci beaucoup !!! Je ne participe pas vraiment à la composition dans la sens ou Dévy apporte le grosse majorité des riffs et des structures. Il est capable d'écrire pour tous les instruments (et pas des parties à la con) ce qui est pour moi le signe évident qu'un mec peu vraiment se prétendre compositeur. Pour les parties de batterie, je me suis inspiré de ce qu'il avait écrit mais j'ai un peu craqué en studio en improvisant et en complexifiant tous les rythmes, les breaks... j'ai essayé de mettre le maximum de ce que j'aime, de ma technique au service des morceaux.

Vous avez tous des projets principaux, est-ce que The Mars Chronicles est condamné à rester un side project ?

Je n'aime pas ces termes de "goupes" ou "projets principaux", "side project"... Je fais de la musique et j'essaie de répartir mon temps au mieux pour le bien de chaque groupe. Y'a des periodes de l'année où je suis plus avec untel ou untel... J'ai du mal à le voir comme un side project pour ma part.

Par exemple, pensez-vous tourner avec la formation ?

Bien sûr, c'est prévu, je ne peux pas t'en parler maintenant parce que c'est en train d'être dealé mais ça va être énorme !!! Tout sera annoncé dans les jours à venir.

Que doit-on attendre d'autre de ce projet après cet EP fort réussi ?

Nous avons tourné notre premier clip sur "Constant Show" début Mai, il sortira fin juin, j'en profite pour remercier encore une fois nos potes, Nicolas Delpierre, Roswell, François... on s'est entouré d'une équipe d'assassins, nous sommes vraiment reconnaissants pour les efforts et le travail que tout le monde fournit pour TMC. Nous sommes quatre musiciens mais une équipe de dix personnes porte le projet en réalité et c'est très agréable. Nous bossons aussi sur l'album pour 2014, mais chaque chose en son temps... on a encore du boulot avec cet EP.

Et est-ce que ça n'est pas trop dur de gérer à la fois ton job dans Myrath et ce projet là ?

Pour l'instant ça va, j'ai toujours eu plusieurs trucs à gérer en même temps, faut être bien organisé, être avec des mucisiens compréhensifs. J'aime bien quand c'est la guerre et qu'il y a plein de trucs à gérer en même temps, c'est mieux que de n'avoir rien du tout à gérer.

Une question me turlupine quand je vois des musiciens très actifs, c'est si c'est une nécessité disons alimentaire, ou bien une boulimie créatrice ?

Alors pour être honnête, quand j'ai commencé à tourner un peu avec Eyeless il y a six ans, j'étais paniqué dès qu'il n'y avait pas de date prévue pendant des mois, tu te demandes à quoi tu sers, c'est un peu la déprime. Je n'ai plus ce soucis aujourd'hui, certaines dates sont bookées un an à la l'avance mais je ne supporte pas de ne rien faire, si je pouvais faire 300 dates par an je les ferai, j'ai vraiment besoin de ça, je ne pense qu'à ça. Après pour le côté financier, je suis un peu kamikaze, je ne regarde pas trop le côté financier, je veux tourner, je veux jouer partout, voyager... le reste c'est du bonus.

Je suis ton parcours depuis quelques temps et je suis assez admiratif de ton évolution, pourtant ça ne doit pas être facile de vivre de la batterie ?

C'est dur de vivre d'un métier artistique quoi qu'il arrive, je multiplie les expériences et c'est pour ça que j'ai de plus en plus de demandes. T'as plutôt intérêt d'être bien entouré et soutenu au début (famille, amis...) et je pense qu'il faut être soit un peu con, soit fou, soit méchamment passionné pour tenir le coup et espérer en vivre. Mais c'est la vie dont j'ai toujours rêvée, je ne veux faire que ça, y'a pas grand chose qui m'empêchera d'y croire.

Arrives-tu à en vivre aujourd'hui ?

Certains mois de l'année oui, parfois c'est un peu plus dur, mais je ne me plains pas, je n'échangerai ça contre rien au monde.

Un conseil que tu voudrais donner à d'autres batteurs en galère ?

Dans la mesure où il n'y pas de recette miracle dans la musique, je ne suis pas en mesure de donner de vrais conseils. Je leur dis simplement de mettre toutes les chances de leur côté, il faut travailler, être ouvert, tolérant, avoir du bon matos, rester disponible, avoir un bon comportement en tournée, marquer les esprits (positivement si possible) et avoir un peu (beaucoup) de chance, être au bon moment au bon endroit... beaucoup de facteurs que nous ne pouvons pas forcément contrôler au début. C'est dur de ne pas trop douter, de connaître son potentiel, ses limites, d'arriver à mesurer si tu es dans la bonne direction ou si tu t'enfonces dans ton délire un peu plus chaque jour. C'est assez dur psychologiquement au début, et c'est magique quand tout décolle.

En tout cas, tu commences a pas mal tourner, y compris à l'international, c'est un truc que tu apprécies ? Tu arrives à voir un peu du pays, ou pas vraiment ?

Je ne peux pas me passer de ça, plus je pars loin, plus je suis content. En 2013, si tout se passe comme prévu, je voyagerai dans plus de 35 pays; pouvoir voyager en vivant de ma passion n'a absolument aucun prix. Quand j'enchaîne les dates, je n'ai pas assez de temps pour voir beaucoup de choses, pour les dates uniques c'est beaucoup plus sympa, la dernière fois que je suis allé en Inde avec Myrath, nous avions une semaine pour visiter un peu Calcutta, là c'est cool.

C'est quelque chose dont tu rêvais quand tu étais encore étudiant au M.A.I. ?

C'est quelque chose dont je rêve depuis que je suis gosse, j'ai toujours voulu faire ça, et même si j'ai une tendance à en vouloir encore et toujours plus, quand je prends le temps de regarder mon parcours en cinq ans, je suis vraiment content de tout ce que j'ai fait et je sais que le meilleur arrive.

Je repense à la première fois que nous nous étions rencontrés, en interview avec Eths avant un concert à Nice, tu as gardé le contact avec eux et que penses-tu du changement de line up ?

Alors je ne vais pas m'étendre sur le sujet parce que je ne vais pas être très sympa. J'ai gardé d'excellents contacts avec toute l'équipe technique et tous les gens bossant pour eux sans exception. Idem pour une partie des musiciens mais... celui dont on ne doit pas prononcer le nom... c'est juste impossible de garder le contact avec de telles personnes. Je suis content pour Guillaume qui a retrouvé sa place mais comme je l'ai dit lors de notre départ avec Shob, je souhaite bon courage aux suivants.

Je t'avais croisé aussi à Toulon lors du Guitar Universe Tour, et tu jouais avec Stephan Forté. C'est Kevin Codfert, qui jouait aussi et qui produit vos albums de Myrath, qui t'as branché sur ce poste ?

C'est Kevin, c'est déjà lui qui m'a proposé le poste pour Myrath, je réalise que je lui dois déjà beaucoup.

Des chances de te voir encore bosser avec Stephan ?

A priori je suis le batteur de Stephan pour son projet solo, des dates sont prévues prochainement et je serai toujours à la batt'.

On avait aussi lu que tu allais, pendant cette tournée, assurer une date de Marty Friedman, son batteur fantasque (Mitsuru Fujisawa / Omegadripp Charge), ne pouvant l'assurer. Comment est-ce que ça s'est fait, et comment cela s'est-il passé ?

J'avais annoncé ça oui, mais vu le manque d'organisation en tout genre pour cette dernière date de la tournée, nous n'avons pas pu assurer cette date ensemble, il a joué sur une bande son sans aucun musicien et m'a confié que ce n'était que partie remise...

Pour finir, quels sont tes projets dans les mois qui viennent en comptant tous tes projets ? Parce que je remarque sur ta page facebook que tu es officiellement toujours avec Eyeless, Headcharger, Frontal, Stephan Forté, The Mars Chronicles et Myrath bien sûr...

Alors pour être clair, Eyeless est en stand by à durée indéterminée. J'ai fait une session de vingt bonnes dates avec Headcharger et reste à leur dispo mais ça reste de la session. Frontal est le premier groupe que j'ai fondé avec Martyn (guitare), nous travaillons sur notre premier album qui sortira cette année si tout va bien. Comme je te l'ai dis avant, je bosse toujours avec Stephan. J'ai tout dit sur TMC. Myrath sortira très probablement un album cette année; on part jouer à Dubaï en juin, au Chili en août, à Atlanta en septembre, et il y aura très certainement de bonnes choses en fin d'année... mais tu le sais... je ne peux pas en parler maintenant !


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