Supuration/SUP

Interview date

24 Février 2013

Interviewer

davidd

I N T E R V I E W

Interview Fabrice, Ludovic, Thierry


The Cu3e, dernier album de la trilogie de Supuration est sorti lundi 25 février 2013. Un album tous les dix ans, c’est quelque chose de voulu ?

Ludo : Oui. C'était déjà vu à la sorti d’"Incubation", il y a dix ans. On était déjà en pourparler de sortir un album dans dix ans. Au départ on rigolait un peu car on trouvait ça marrant de sortir un album tout les dix ans. Et finalement l’album est prêt depuis 2010, 2011, et on s’est dit, quitte à le sortir autant attendre dix ans. Donc on a attendu 2013.

Vous ne lézardez pas sur les textes. Chaque album a sa particularité, son histoire. Que nous raconte la trilogie de Supuration ?

Fabrice : On a commencé des albums en se disant qu’on allait faire des histoires entières. [En 1993, "The Cube"] C’était l’histoire d’une âme, enfin, d’une personne qui se suicide, et le voyage de son âme tout au long de l’album. C’est parti dans des délires de cubes, de sphères. C’était un délire de Ludo je crois, qui avait fait une sorte de rêve de cube, de sphères, et qui s’est dit : tiens, pourquoi pas. Même des titres qui seront dans l’album : "1308.JP.08" ou "4TX.31B", ce sont des numéros de portes qu’il avait vues. [...]

Ludo : A la fin de "The Cube" on savait que l’âme se réincarnait. Donc on avait déjà une idée de suite à l’époque. On en parlait, mais on ne savait pas trop où ça allait nous mener. Plutôt que de faire une suite bête et méchante de ce premier album, on a décidé de faire ce qu’il s’était passé avant ["Incubation", 2003]. On s’était dit, pourquoi ce ne serait pas une fille qui se suicide ? On s’est mis à chercher. Donc neuf titres comme neuf mois de grossesse, le cube c’est son appartement qui est cubique, la sphère c’est son bébé qui est dans son ventre... Tout ce genre de choses.

Là, le dernier album c’est la réincarnation, donc pas de suite ?

Ludo, avec le sourire : Ben, parce qu’après avoir fait le début, et la fin, c’est compliqué.

Fabrice : Si tu veux la suite de "Cu3e", il te suffit de te procurer "Hegemony" de SUP. C’est l’histoire de l’âme réincarné dans un être de cette planète, qui est le personnage principal.

Et ce n’est pas dommage d’arrêter Supuration ?

Ludo : On va continuer sous le nom de SUP. Ce sera toujours le même groupe de toute façon. Les entités sont distinctes, mais la façon de composer est la même. C’est juste le son qui est un petit peu différent. Supuration c’est un peu toujours la même chose quand tu écoutes. SUP c’est un peu plus la surprise. On ne sait pas où on va aller.

Thierry : C’est très typé. Ce ne sont pas les même riffs, c’est la façon d’aborder la composition d’un album.

Avez-vous commencé à composer "Cu3e" juste après la sortie d’"Incubation" ?

Pourquoi avoir Sup et Supuration ?

Fabrice : On ne voulait pas faire un "Cube" numéro deux tout de suite. Ça aurait été deux fois le même. Et puis on voulait partir dans d’autres trucs, un peu plus expérimentaux.

Ludo : Quand tu écoutes "Anomaly", venu juste après "The Cube", tu te rends compte que ça ne collait pas du tout avec Supuration. Ça aurait été déroutant pour les gens de se dire : j’achète un groupe de death metal, j’écoute "Anomaly", et là je ne comprends plus rien du tout... tu dis merde. [...] Les albums de Sup sont très différents les uns les autres, et c’est ce que les gens nous reprochent un peu : il faut plusieurs écoutes pour entrer dedans.

C’est difficile de vous affilier à un style de Metal ?

Fabrice : Nous même, on ne s’est jamais classé. Je ne sais pas.

Ludo : Death metal atmosphérique.

Qu’est-ce qui a changé pour vous de votre premier concert dans un patelin à aujourd’hui ?

Fabrice : C’est très difficile de faire un retour en arrière. De se demander qu’est-ce qui a évolué, pas évolué... On s’en est rendu compte quand Jérémie Grima a écrit un livre sur nous, "Traces écrites", qui sortira d’ici un mois. Quand on est replongé là dedans, on s’est dit qu’il y avait du chemin quand même. C’était pas le même monde.

Ludo : Imagines toi, tu vas à un concert, ou tu fais un concert. Ce sont tes parents qui te conduisent. T’arrives là-bas, tu bois un coup, puis t’es saoul. Tu dois appeler tes parents pour qu’ils viennent te chercher, et tu ne trouves pas forcément de cabine téléphonique. C’était pas aussi simple que maintenant avec le téléphone portable.

Sur la pochette de votre dernier album, on voit un oeil...

Ludo : C’est le regard de la mère en fait. Dans la pupille on voit le bébé. C’est le regard de sa mère morte en couche directement.

Fabrice : un œil c’est symbolique aussi. Le digipack est en trois volets. Lorsqu’on le plie d’une certaine façon, ça fait le triangle, un peu à la Pink Floyd justement, "Dark side of the Moon", et tu mets un oeil dedans ça fait un peu les illuminatis. Tu vois, l’œil au dessus de la pyramide, c’est un peu ésotérique tout cela. [...]

Ludo : On a toujours été dans l’esprit de faire un album, comme on fait des albums. C’est à dire avec des morceaux quand même vachement différents à l’intérieur de l’album. Quand on sortait un album à l’époque, comme Metallica, il y avait toujours un morceau slow, un morceau plus heavy, une variété dans l’album qui était intéressante. Au moins tu ne t’embêtes pas. Tu as toujours un truc un peu différent. On a toujours été fidèle à cela. Dans chaque album, tu as un morceau un peu plus industriel, un peu plus rapide, un peu plus doom, plus mid-tempo. C’est un petit peu une marque de fabrique.


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