I N T E R V I E W

Interview Omega

Bonjour Omega ! Merci beaucoup d’avoir accepté cette interview.

Salut, mon ami. Je me sens honoré par ton intérêt pour mon travail et ta critique positive de "Ocean Dream". Cette interview est une première pour Mythshore et c’est une chose dont je me souviendrai toujours.

Peux-tu présenter ton projet et ton expérience musicale en général ?

Mythshore est comme un enfant spirituel à mes yeux. Je pensais le faire il y a trois ou quatre ans mais je n’ai réussi à le mettre sur pied que maintenant. Cela représente ma manière personnelle de ressentir la musique et d’exprimer mes pensées les plus profondes. Etant le seul membre de Mythshore, chaque note de musique et chaque mot des paroles reflète mon monde intérieur. Je n’ai pas beaucoup d’expérience au sein d'un groupe, à part celui que j’avais avec mes amis à l’école dans les années 90. Le bassiste de l’époque m’a d’ailleurs prêté sa basse pour "Ocean Dream" et je lui en suis très reconnaissant. Le batteur est aussi toujours un ami proche. De beaux souvenirs ! Moi, je tenais la guitare, instrument que j’ai appris seul. Avant cela, j’ai étudié huit ans le piano avec un professeur.

"Ocean Dream" est le premier album de Mythshore. Peux-tu nous expliquer l’idée du titre et, s’il y en a un, le concept principal de l’album ?

Le concept de "Ocean Dream" est une simple entre-vue de différentes dimensions de l’âme humaine. Dans ces quatres chansons, j’essaye de capter musicalement des éléments du monde invisible. Par exemple, j’ai écrit les paroles de "This Glance" après avoir vu il y a des années une photo d’une place bombardée. Au milieu de cet horrible spectacle se tenait un enfant qui regardait droit dans les yeux l’appareil photo de manière très dure. Le monde qu’il connaissait avait disparu pour toujours. Dans "Ocean Dream", je décris un voyage maritime qui symbolise la vie. Au début, on croit que ce sera un voyage sans souci, un voyage de rêves et de joies. Malheureusement, la vérité finit par nous rattraper.

On peut entendre de nombreuses influences : death, folk, atmospherique… Quelles sont tes plus grandes inspirations metal ?

J’appartiens à cette génération qui a grandi dans les années 90, une période incroyablement créative à mes yeux. Les groupes de metal ont commencé à mélanger beaucoup de choses. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles notre musique ne mourra jamais. Le fait qu’elle soit si ouverte d’esprit me laisse croire qu’elle continuera toujours d’évoluer sans jamais perdre son esprit original. Dans les années 90 sont nés des groupes légendaires comme Amorphis, Summoning, Orphaned Land, Sentenced, Rotting Christ ici en Grêce, Paradise Lost, Bal Sagoth, Therion, Angra et beaucoup d’autres qui ont montré un grand potentiel et ont amené le metal vers de nouveaux chemins. Il y avait aussi les groupes issus des années 80 qui ont véritablement triomphé dans les années 90 comme Death, Bathory, Sepultura, Blind Guardian. Si tu ajoutes à cela les classiques Metallica, Maiden, Slayer, Savatage, Priest , Megadeth , Manowar , Sabbath qui ont posé les bases, tu as une partie majeure de mes influences. Et je suis sûr d’avoir oublié de mentionner cent pages d’autres groupes.

Il y a aussi une belle palette de sonorités non metal comme ce superbe piano classique dans "Ocean Dream". Quels sont tes artistes non metal préférés ?

Pour être honnête, 99% de ce que j’écoute est metal. Le reste comprend des groupes de rock progressif comme Eloy, Aphrodite’s Child et Pink Floyd. Mon groupe non metal préféré est clairement Eloy.

Bien que tu sois un one-man band, on peut entendre beaucoup d’instruments. Tu joues vraiment tout ça ?

Oui, j’ai tout joué à part la batterie que j’ai programmée sur l’ordinateur. Je me sens très chanceux d’avoir pu apprendre à jouer des instruments à claviers. Je dois remercier fort mes parents pour ça. Quand j’avais huit ans, ils ont fait le meilleur choix en m’inscrivant à des cours de piano.

D’habitude, quelle est ta manière personnelle de composer ?

Comme j’enregistre tout dans mon studio maison, je peux facilement composer de la manière dont je préfère. Je mets mon casque et commence à expérimenter avec ma guitare et mon clavier. Une idée mène à une autre et petit à petit les morceaux se construisent. Le gros avantage est que j’enregistre aussi vite que je compose. La sensation de création demeure ainsi toujours chaude et spontanée. Je ne sais pas si je pourrais aussi bien le faire dans un studio avec d’autres personnes. C’est très important pour moi d’être seul quand j’écris et que j’enregistre ma musique.

Comment es-tu arrivé à trois courts morceaux et un dernier bien plus long, "The Dying Tribe" ?

Quand j’ai commencé cet album, je planifiais de faire seulement une seule longue chanson. "The Dying Tribe" fut donc la première écrite. Une fois achevée, l’idée m’est venue d’en faire d’autres. Je ne sais vraiment pas pourquoi les trois suivantes ne duraient que trois ou cinq minutes.

Concernant les paroles, j’ai compris que "The Herd" était très critique sur la société dans laquelle on vit. La crise grecque t’a-t-elle inspiré ?

Absolument. Je pense que cette « crise » m’a assez inspiré de manière consciente mais aussi inconsciente. Il y a eu beaucoup de changements ces dernières années en Grèce. Je ne vois plus de visages heureux. Tout le monde est dévasté. Je ne vis pas dans l’illusion et je sais qu’il y a des gens avec de pires problèmes dans d’autres pays : guerre, famine, pauvreté… Par respect pour tous ces gens, je préfère ne pas m’étendre sur la crise grecque. Je réalise cependant que tu as compris le sujet de "The Herd", mon ami. Je critique la manière occidentale de vivre. L’argent semble être le principal objectif. Nous agissons comme des animaux et nous voyons la vie comme un jeu compétitif que l’on doit absolument remporter.

"The Dying Tribe" est bien plus poétique. J’ai compris que, selon les paroles, nous ne pouvons pas être sûr de ce qui est vraiment arrivé dans le passé, même si cela a été transmis à l’oral ou retranscrit à l’écrit. Les hommes préfèrent attendre la mort les yeux fermés dans l’illusion plutôt que de voir et d’accepter la complexité effrayante du monde dans lequel ils vivent. Mon interprétation est-elle acceptable ou suis-je complètement à côté de la plaque ?

Non, mon ami, tu es entièrement dans le sujet. Personne ne semble voir ses vrais problèmes. Nous préférons nous inventer des héros pour continuer à avancer. Mais le héros se sentait-il héros lui-même ? Personne ne le sait à part lui (ou elle). L’une de mes plus grandes chances est de me sentir en paix avec moi-même. Je vois mon âme comme une autre personne qui a des choses à me dire. Bien qu’elles soient souvent simples, ces choses sont très importantes. Et je pense qu’elle nous rapprochent de l’objectif réel de la vie: être heureux. Ce serait criminel que d’essayer de l’éviter. Nous devons réaliser que rien de ce qui nous a été donné ne demeurera pour toujours et nous ne devrions jamais sous-estimer les besoins de notre âme.

Qui a réalisé la pochette ? Elle est magnifique !

C’est une oeuvre de Thomas Moran, un peintre datant du XIXème siècle jusqu’au début du XXème. Je voulais une peinture en couverture et celle-ci m’a beaucoup plu. Elle s’appelle "Coucher de Soleil au Milieu de l’Océan".

Que penses-tu du téléchargement illégal en général ?

C’est un sujet complexe. Je ne peux parler qu’en mon nom, pas pour les autres. Disons que si beaucoup de gens téléchargent Ocean Dream et le trouvent intéressant, ce seront des résultats positifs pour Mythshore !

Si tu veux rajouter quelque chose, je t’invite à le dire maintenant !

Tout d’abord, j’espère que tu n’as pas trouvé mon anglais trop difficile à comprendre. Crois-moi, je me débrouille bien mieux en grec ! Je tiens à remercier Crysella Records pour m’avoir donné l’opportunité de publier "Ocean Dream" dans le monde entier. J’espère que des gens vont découvrir Mythshore et l’appprécieront mais plus que tout, je souhaite que le monde devienne un endroit meilleur sans armes, faim et vengeance. Je sais que ça sonne cliché mais c’est un besoin réel pour notre espèce.

Merci beaucoup ! Je te souhaite une heureuse continuation et j’ai déjà hâte d’entendre ta prochaine création.

Je te souhaite aussi le meilleur et te remercie encore ! Ce sera un plaisir de discuter avec toi du prochain album.

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