La Horde

Interview date

24 Septembre 2012

Interviewer

Lurk

I N T E R V I E W

Interview La Horde (par mail)


Bonjour nous sommes le webzine "Aux Portes Du Metal", tout d'abord, pouvez-vous présenter le groupe et ses membres ?

Matt : Hello. La Horde se compose de quatre musiciens. A la batterie, Thomas Das Neves, à la guitare Matthieu Morand, Etienne Richefort tient la basse et enfin au chant nous avons Frank Laprévotte. Matthieu et Etienne font également tous les chœurs sur l’album et sur scène.

Quel est le bagage musical des membres ?

Matt : Frank n'a jamais vraiment étudié la musique mais il possède une culture assez dense en ce qui concerne le metal. Il suit la scène hardcore française et internationale depuis plus de vingt ans. C’est un vrai passionné de musiques extrêmes sous toutes leurs formes, du Death au Black et c’est également un assidu aux concerts. Etienne a commencé la musique par le Saxophone durant quelques années au conservatoire. Il a chanté dans divers groupes de Lycée avant de se mettre à la basse en autodidacte. Il fut bassiste de Night Feast (premier groupe de Matthieu Morand) puis d'Ellis One. Il a ensuite plus ou moins raccroché la basse pour se consacrer au théâtre tout en continuant à énormément composer sur des styles allant du Funk à l'électro. Thomas a été batteur de nombreuses formations avant de rejoindre Heavenly en 2004 pour l’album Virus. Sa rencontre avec Matthieu en 2008 a donné naissance à Symakya dont l’album « Majestic 12 : Open Files » est sorti en 2011. Il officie également dans Taste Of Hell, un groupe de Death mélodique ainsi que dans AkromA. Et enfin Matthieu qui a été le leader du groupe Elvaron durant quinze ans avec qutre albums et une centaine de concerts. Parallèlement il est l’instigateur de AkromA, groupe de Black Metal monté avec l'ex-Scarve Alain Germonville et qui a déjà sorti deux albums, un troisième est en préparation. Il est également guitariste du groupe de rock Bresto-Nancéien Louka avec qui il a sorti un album en 2009 et qui prépare un nouveau disque.

Comment avez vous rencontré Alain Damasio et quel rôle a-t-il joué dans la parution de votre disque ?

Etienne : En cherchant un nom de groupe, Frank a pensé à « la horde du contrevent », le roman d'Alain Damasio. « La Horde » ça nous a bien plu et on a eu envie de se rapprocher de l'auteur après que Tom, Matt et moi ayons lu le livre. Très ouvert, il s'est montré intéressé par notre démarche.

Frank : Alain habitant Marseille et comme souvent maintenant, tout s'est fait par Internet. Alain nous a donné l’autorisation d'utiliser le nom du livre ainsi que tous les noms des personnages du roman. Il a écouté l’album et nous a écrit une sorte de préface pour le disque. Il a également fait suivre La Horde auprès de Jan Kounen qui est en train de réaliser le film. Notre rêve serait d’y voir figurer La Horde au générique !!

Quels thème(s) abordez-vous dans vos compositions ?

Frank : La plupart des chansons sont directement inspirées de romans que j’ai pu lire. Mais bien entendu il peut y avoir une double lecture certainement propre à chaque auditeur, qui fait écho à des choses plus profondes, qui ramène à notre temps, à l'évolution de notre société, à un futur probable de notre planète. En extrapolant, on peut y trouver des sujets traitant de l'écologie, de la manipulation, des castes dominantes, de la condition humaine… Les thèmes abordés sont plutôt ancrés dans le monde et la société.

Etienne : Personnellement je lis dans un titre comme « les damnés » une dénonciation du pouvoir abusif et usurpé du monde de la finance par exemple. Mais c'est peut-être tout personnel ! J'ai aussi écrit deux textes qui sont plus « sociaux » disons... La chanson « Nuclear Mind » porte sur la tuerie de Nanterre, un fait divers de 1994 impliquant Florence Rey. Le titre « Monochrome » traite quant à lui de l'errance d’un junkie dans une ville la nuit.

Quel a été le processus de composition ?

Matt : Tout a été assez naturel en partant d'une base de riffs en répétitions aboutissant petit à petit à des chansons. Etienne et moi apportons les bases des morceaux. Certains riffs sont issus d’anciennes chansons d'Ellis One ou de Night Feast mais le processus a été collégial sur les constructions et les structures. Frank a écrit les textes au fur et à mesure que les morceaux prenaient vie.

Vous avez repris "J'ai Vu" de Niagara, que représente ce groupe pour vous ?

Frank : Nous cherchions une reprise d'un groupe français à faire. Et cette chanson de Niagara est vite apparue comme une évidence. Elle est musicalement très efficace et les paroles collent à notre univers.

Etienne : Depuis tout petit, c'est une chanson qui me trotte dans la tête. L'air de rien, le riff de gratte est exceptionnel et finalement j'ai redécouvert les paroles à l'occasion de cette reprise : ça vaut le coup. Niagara a trop été étiqueté « variétoche » à mon goût, comparé à ce qu'il est en réalité finalement.

Matt : Niagara, c’est un peu une partie de notre adolescence que nous avons voulu faire renaitre. Ce titre est issu de l'album "Religion", le plus typé « Rock » de la carrière de Niagara. Le riff principal de guitare est simplement génial ! Et que dire du texte, toujours d’actualité plus de vingt ans après.

Avez-vous d'autres influences au sein du groupe ? De quelles formations vous sentez-vous proches ?

Frank : Au départ, le projet se définissait par quelque chose entre Lofofora et Pantera.

Matt : Effectivement, pour moi les groupes qui n'ont pas quitté mon esprit depuis la création de La Horde ce sont Lofofora et Pantera mais aussi Down, Biohazard, The Sword, System Of A Down, …

Thomas : J’ai joué pas mal de metal prog, et je suis content d'avoir réussi à placer une mesure composée dans cet album ! Sinon je joue des choses assez speed et/ou bourrin, et de revenir à un style avec des passages groovy et puissants c’est assez plaisant, c'est l'occasion de jouer avec plus de feeling.

Etienne : Mes influences sont moins metal que mes comparses, plutôt rock, punk, quelques trucs électro, assez variées et éclectiques en fait.

Vous avez un son que je trouve vraiment bon, comment s'est passé l'enregistrement et combien de temps a-t-il duré ?

Matt : L'enregistrement a été relativement rapide car nous avions pas mal rodé les morceaux en répétitions et sur scène. Tout a été enregistré en moins d’un mois. C’est Joe Massot des studios Polygone qui s’est ensuite chargé du mixage. Ce studio est assez réputé car ils ont bossé sur les albums de Cabrel, Goldman, Trust… Ils ont su trouver le son adéquat pour faire ressortir tout l'énergie de nos chansons.

Thomas : Pour le mastering nous sommes allés chez Jean-Pierre Bouquet à l'Autre Studio surtout parce qu’on a apprécié son travail sur les albums de Watcha et Lofofora. Jean-Pierre a vraiment voulu capter nos attentes au niveau du son et nous a conseillé de la meilleure manière qu'il soit. Il ne laisse rien au hasard et nous a permis d'avoir l’album que l'on voulait et de régler tous les détails auxquels nous n'avions pas pensé. Au final il est pour beaucoup dans le son de cet album et on le remercie d’avoir été attentif à nos attentes.

Etienne : C'est le son qu'on voulait : franc, pas de chichi... très live en fait.

De quoi va être fait l'avenir proche ou plus lointain de La Horde ?

Frank : Nous allons donner une série de concerts pour défendre l’album parce que c'est vraiment sur scène que La Horde prend tout son sens. Nous avons monté ce groupe principalement pour ça. Nous jouerons à La Scène Bastille à Paris le 24 octobre, Chez Paulette, à Pagney, le 10 Novembre et à l’Abracadabar à Paris le 11 décembre. D’autres concerts vont se programmer, alors restez connectés sur notre facebook pour être au courant ! On espère jouer beaucoup et être programmé dans des festivals en 2013. Ensuite nous allons rapidement donner un successeur à « En passant par le monde ».

Qu'écoutez-vous en ce moment ? Avez-vous dernièrement pris une grosse claque avec un album ?

Frank : Pour moi l'enfant sauvage de Gojira à été la dernière claque. Sinon, j'écoute pas mal de Folk/Black/Death en ce moment.

Matt : J'adore le dernier Slash et le dernier album de Rush. Mais je me suis pris une bonne grosse claque avec le dernier Lynyrd Skynyrd et j'ai fait une belle découverte avec le dernier Witchcraft.

Thomas : J’ai pas mal de projets musicaux et ces derniers temps j'ai du mal à trouver du temps pour écouter autre chose que ce que je fais. Mais sinon le dernier cd que j’ai découvert est celui d’Adele (je sens déjà les critiques fuser) et ça me permet de me reposer un peu les oreilles car je n'ai que des projets assez bourrins ou avec beaucoup de notes et instruments mélangés. Sinon je me remets des bons vieux albums de temps en temps, j'ai par exemple réécouté l’excellent album "Draconian Times" de Paradise Lost la semaine dernière.

Que pensez-vous de la scène Metal française actuelle ?

Matt : Je crois que rien n'a vraiment changé en fait. La scène française est une des plus vivace et talentueuse d'Europe sauf qu'on ne lui donne pas les moyens de s'exprimer pleinement. Peu de moyens, peu de structures de diffusion, peu d’aides, toujours autant boudé des programmateurs même dans les structures locales… C’est triste d’avoir autant de groupes pouvant rivaliser avec des formations internationales et de n’en voir que quelques-uns sortir réellement.

Un mot sur le téléchargement illégal ?

Matt : Je crois que le « téléchargement » illégal ou non, en temps que processus va finir par mourir. Le problème ne fait que se déplacer puisqu’avec des offres comme Spotify ou Deezer, l'accès à la musique semble sans limite en toute « légalité ». Je ne sais pas trop quoi en penser personnellement. Je continue à acheter des disques physiques, à aller aux concerts, à découvrir des groupes à travers de compilations ou de liens qu’on m'envoie. Je ne télécharge pas et je n’écoute pas de musique en streaming.

Etienne : Personnellement, je trouve que n'importe quelle création artistique doit être accessible à tous. Le téléchargement légal et illégal est aussi le moyen de se faire connaître finalement et surtout de diffuser ses créations : c'est quand même le but premier ! C'est sûr qu'on a mis des billes personnelles dans cet album et que si on ne vend pas quelques CD, on aura du mal à en faire un deuxième ! Malheureusement, le processus de création et sa diffusion sont aussi économiques, encore aujourd'hui et même à un petit niveau. C'est surtout ça le problème.

Frank : Même si cela a forcément un impact sur les revenus des musiciens, je trouve que la réponse donnée actuellement est inadapté. L'offre légale de téléchargement n'est pas à la hauteur de mes attentes par exemple.

Y a-t-il quelque chose qui vous tient à cœur que je n'ai pas évoqué dans cette interview et que vous souhaitez dire ?

Frank : Nous souhaiterions évoquer et remercier les structures qui ont permis à La Horde de se donner les moyens de sortir ce disque à savoir Fantai'Zic et Wister. Et aussi un grand merci à Absilone Technologies qui nous ont fait une confiance absolue en assurant la distribution physique et numérique de « En passant par le monde ». Nous espérons que ces coopérations vont perdurer encore longtemps.

Merci pour cette interview, je vous laisse le mot de la fin !

Frank : Merci à tous ceux qui nous suivent depuis un bon moment, et nous soutiennent dans nos divers projets. N'hésitez pas à écouter notre musique sur notre site Internet et à visionner nos vidéos sur notre chaine youtube !


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