I N T E R V I E W

Interview Niklas Sundin

Le groupe a fêté ses vingt ans l'année dernière. Mais suivant les pays, vous sortez votre neuvième album en février ou mars. Considérez-vous que votre groupe a besoin de temps pour composer ?

Sans aucun doute. Ecrire un album nous prend toujours du temps, donc nous sommes heureux si nous pouvons sortir quelque chose tous les deux ou trois ans. Aujourd'hui, sortir un album signifie ensuite une longue tournée, donc je ne vois pas vraiment de changements dans notre façon de fonctionner pour le futur. Certains groupes peuvent s'enfermer en studio et composer dix chansons en deux semaines, mais cela ne fonctionnera jamais pour nous !

Quel message voulez-vous faire passer à travers le titre "We Are The Void" ?

C'est à l'auditeur de trouver sa propre interprétation, ou son propre sens, de la manière qu'ils veulent. Nous ne voulons jamais donner de solutions ; ceux qui ont un intérêt véritable ne sont pas vraiment concernés par nos idées de toute façon. Aucun des titres de nos anciens albums n'avait de message spécifique. Ce sont juste des phrases qui reflètent la musique et les paroles et annoncent la couleur de l'album.

Comment avez-vous travaillé pour le composer ?

Tous les membres sont venus à la maison avec des riffs et des idées. Ensuite, nous les avons assemblés en faisant de véritables morceaux dans la salle d’enregistrement. Quand la musique est complète, Mikael écrit les paroles et les changements finaux sont faits si cela est nécessaire. C'est à peu près la même méthode que celle que nous avions quand nous avons commencé en 1989.

Et avez-vous les mêmes inspirations ou les avez-vous changées un peu ?

Chaque membre du groupe écoute des musiques différentes et à travers les années, il y a eu beaucoup d'inspirations durant les diverses périodes.

Vous êtes un groupe important de la scène death mélodique. Est-ce important pour vous d'être connus comme vous l'êtes et travailleriez-vous différemment si vous étiez moins connus ?

Non, l'attention n'est pas importante et je ne pourrais pas en avoir moins rien à faire que d'être dans un groupe connu. Il y a aussi beaucoup d'avantage à être un petit groupe qui n'est pas connu et il y a plein de choses agaçantes à faire quand on perçu comme étant populaire. On sonnerait pareil et nous travaillerions de la même manière si nous n'avions pas la même reconnaissance. Mais si nous étions moins populaires, nous tournerions moins.

Sur l'édition limitée de l'album, il y a un DVD. Quel est son sujet au juste ?

Je crois que le DVD contient un documentaire sur la vie en studio et un "making of" du clip tourné pour la promotion de "Shadow is our blood". Mais honnêtement, je ne suis pas sûr à 100%. Ha ha.

Peut-être qu'une nouvelle génération de fans va vous découvrir avec cet album. Que voulez-vous leur dire ?

Tout ce que nous avons à dire aux gens est déjà sur l'album et il n'y a pas grand-chose à ajouter. Je crois que nous ne pensons pas de cette manière. Les gens donne une chance à notre musique en l'écoutant, et y trouvent quelque chose d'intéressant pour eux, c'est super. Mais il serait étrange de leur dire ce qu'ils écoutent et comment ils devraient l'interpréter. On a toujours préférés la méthode de "la toile vide", faîtes de notre musique ce que vous voulez.

Durant votre dernière tournée aux USA, vous êtes restés là-bas pratiquement deux mois. Vous y retournez en février et mars. Est-ce que le public américain est important pour vous et trouvez-vous qu'il y a une différence avec le public européen ?

Etant un groupe qui tourne, d'une certaine manière, il est important pour nous d'aller partout. Nous sommes un groupe plus important en Europe qu'aux Etats-Unis, donc la possibilité de trouver de nouveaux auditeurs est plus importante outre-Atlantique. Il n'y a cependant pas de si grande différence entre les réactions des fans ; les réactions sont à peu près les mêmes, où que nous jouions.

Pour le moment, aucune date n'est annoncée pour une tournée européenne. Peux-tu rassurer les fans, vous viendrez aussi en Europe et en France ?

Mais bien sûr ! Notre agent de réservations travaille actuellement sur une tournée tête d'affiche en Europe et je pense que les dates devraient être annoncées dans un mois environ. Il y a toujours des intervalles dans le programme, mais la majeur partie de la tournée est pratiquement concrète et comme toujours, la France est incluse dedans.

Comment vois-tu l'évolution de Dark Tranquillity depuis vos débuts jusqu’à maintenant ?

Chaque album a été différent, donc je ne vois pas vraiment cela comme un voyage entre le point A et le point B. Ce n'est pas une évolution constante ou linéaire. Nous avons essayé différentes choses sur nos différents albums. Parfois, on jette un coup d'oeil sur le passé ou sur le futur pour les inspirations.

Tu as écrit les paroles du premier album ainsi que celles des trois premiers albums d'In Flames. Que représente l'écriture pour toi ?

Aujourd'hui, ça ne représente plus grand-chose. Cela fait douze/treize ans que j'ai arrêté d'écrire régulièrement car je suis déjà très occupé par la musique et la réalisation d'artwork et parce que maintenant, je ne ressens plus le besoin de m'exprimer par ce moyen là.

Sur le site officiel du groupe, il est écrit que tu t'intéresse à "voluntary human extinction". Qu'est-ce que c'est et pourquoi cela t'intéresse-t-il ?

Et bien, les idées radicales m'ont toujours intéressées et le VHEMT propose simplement, qu'au lieu d'attendre inévitablement la destruction de l'humanité à cause de la surpopulation et la guerre, on devrait décider de mettre fin à l'humanité maintenant en arrêtant de donner naissance à des enfants. C'est une idée très utopique et bien sûr, cela n'arrivera pas, mais il y quelque chose de noble dans le fait de prendre une décision rationnelle, d'y faire appel un jour et donner la possibilité à d'autres formes de vie d’exister sur la planète. Pour les albums, je ne soutiens pas forcément l'éradication en masse de l'humanité, je trouve juste que c'est une idée fascinante.

Tu es dans un autre groupe, Laethora. Un nouvel album va sortir un mois après l'album de Dark Tranquillity. Comment vas-tu gérer les deux vies "live" ?

Laethora ne joue pas tant que ça en live, donc je n'y vois pas de problèmes. On a fait deux concerts en six/sept ans et même s'il va y avoir un peu plus d'opportunités pour cet album, ce n'est pas vraiment un groupe à plein temps. Nous avons tous d'autres priorités, donc pour Laethora, les choses viennent quand tous les membres ont le temps pour ça, mais quand on travaille, on le fait sérieusement.

Si tu devais choisir entre les deux albums, lequel défendrais-tu bec et ongle ?

Je les aime tous les deux et ils sont vraiment différents l'un de l'autre. Dark Tranquillity a une expérience de vingt ans et le nouvel album apporte de nouvelles idées et de nouveaux éléments. C'est comme si le groupe était une institution en lui-même. Laethora est plus dans l'iconoclasme et dans le chaos, nous n'avons pas d'héritage ou de nom que l'on doit maintenir, donc on peut faire ce que l'on veut de notre musique.

As-tu quelque chose à ajouter pour finir cette interview, un message pour les fans ?

Merci pour l'interview ! J'attends avec impatience de pouvoir jouer en France cette année.