I N T E R V I E W

Interview Feffe (par email)

Pour commencer, peux-tu nous présenter Bombus et nous en dire plus sur votre groupe et sa création ?

En fait, le groupe s’est formé d’une manière assez banale. Matte, le second guitariste/chanteur et moi avons été les premiers à nous réunir, puis peu de temps après Peter le batteur nous a rejoints. A l’époque notre bassiste c’était Ulf mais il a quitté le groupe et Jonas l’a remplacé. Mais nous sommes toujours en contact avec Ulf, c’est lui qui s’occupe principalement de nos projets artistiques. C’est un peu le cinquième membre du groupe en fait. Nous avons enregistré quatre EP et un album. Depuis nos débuts nous essayons de donner le plus de concerts possible et d’enregistrer un maximum de bonne musique. Je pense que c’est ce que font tous les groupes, et pour le moment cela se passe plutôt bien pour nous.

Que peux-tu nous dire au sujet du nom de votre groupe ?

Il a bien fallu en trouver un, et nous avons finalement choisi Bombus. Ce n’est pas évident de choisir un nom lorsqu’on fonde un groupe, c’est bien plus difficile que d’écrire des chansons, donner des concerts ou partir en tournée. En tout cas, notre nom sonne bien, il n’est ni trop long ni trop court. Nous ne voulions surtout pas d’un de ces noms à rallonge comme certains groupes en ont aujourd’hui.

Dans la chronique que j’ai consacrée à votre album, j’ai expliqué qu’il n’était vraiment pas facile de classer votre musique dans un genre particulier. Il s’agit plutôt d’un mélange de Hard Rock et de Thrash, avec peut être une petite touche de Punk? Comment décririez-vous votre style ?

Et bien notre style n’est pas nouveau, mais nous ne voulons pas nous limiter à un genre en particulier. Cela nous limiterait également dans la composition de nos morceaux et pour nous, cela n’a aucun intérêt. Alors oui, au final, notre musique est un mélange en quantité égales de Metal, Punk et de Hard Rock. J’aime penser que notre musique est assez innovante, mais cela reste avant tout un concentré de gros riffs et de rythmes bien lourds. C’est ça le rock à la Bombus.

C’est sous votre propre label que vous avez enregistré plusieurs EP et votre premier album, comment cela s’est-il passé ?

Très bien. J’ai fondé Mourningwood Recordings avec un ami afin de pouvoir enregistrer les morceaux de Bombus et finalement, cela a pris de l’ampleur et nous nous sommes occupés de pas mal d’autres groupes. Pour nous, c’était le seul moyen de garder le contrôle de notre musique sans être obligés d’attendre qu’un label s’intéresse à nous. En ce moment, nous n’avons pas de temps à consacrer à d’autres groupes mais si nous tombons sur quelque chose d’intéressant nous nous y remettrons sûrement, si notre emploi du temps nous le permet. C’est une activité qui demande beaucoup de temps surtout si on veut faire du bon boulot.

A présent, vous travaillez et avez enregistré votre album "The Poet And The Parrot" avec un label très connu, peux-tu nous en dire plus sur cette collaboration ?

Nous avons d’abord enregistré notre album puis nous nous sommes mis en quête d’un label, nous avions décidé que ce serait quelqu’un d’autre qui ferait tout le boulot pour une fois. Nous avons eu plusieurs réponses de différents labels, mais Century Media Records était de loin le plus intéressant pour nous. Ils avaient déjà entendu parler de notre groupe mais ils pensaient que nous avions déjà signé avec Mourningwood, et ce n’était pas le cas alors nous avons rapidement conclu l’affaire.

Et qu’est-ce que cela a changé au niveau de l’enregistrement de votre nouvel album, si on le compare au premier ?

Nous avons enregistré la totalité de notre premier album sans faire appel à aucun label, à l’époque nous n’avions eu aucun contact avec Century Media. En tout cas, il ne nous a fallu que deux mois pour enregistrer notre premier album, alors que nous avons mis presque deux ans à enregistrer "The Poet And The Parrot", car en plus du temps passé en studio, nous avions des tournées et des concerts à assurer.

J’ai écrit une chronique sur votre album et je l’ai beaucoup apprécié, peux-tu nous expliquer comment vous avez procédé pour le composer et l’enregistrer ?

Merci, je suis content qu’il t’ait plu ! En fait cela a été si long de l’enregistrer que nous avons composé d’autres morceaux entre-temps. Il y a des morceaux comme “The Poet And The Parrot” par exemple que nous avons composé il y a deux ans, et d’autres comme “Let Her Die” qui ne datent que de quelques mois et qui n’ont été inclus dans l’album qu'au dernier moment. Mais c’est utile d’avoir du temps devant soi avant la sortie de l’album, pour écouter les morceaux que l’on a composés. Cela nous donne la possibilité de réenregistrer certaines parties ou de les modifier (ce qui peut être une bonne chose comme une mauvaise). C’est à ce moment là que Jonas a rejoint le groupe, donc nous avons retravaillé toutes les parties de basse. En dehors de ça, l’enregistrement s’est déroulé de la façon la plus normale qui soit. J’imagine que nous travaillons en studio comme la plupart des groupes l'a toujours fait. Nous n’utilisons pas de câbles USB, nous plaçons des micros près de nos amplis pour enregistrer ce que l’on joue et pour la batterie, nous n’utilisons pas non plus de microphones intégrés ou d’autres choses du même genre. Nous utilisons toujours une table de mixage et non pas par un ordinateur. Nous n’avons rien contre les nouvelles technologies et nous ne pensons pas non plus que « tout était mieux avant. » Pour nous c’est plus facile d’enregistrer nos albums ainsi et cela nous convient très bien, même si il est vrai qu’aujourd’hui, un seul ordinateur suffit pour enregistrer un album complet.  

Vous chantez tous les deux, Matthias et toi, c’est assez original, et cela crée un son particulier. Comment avez-vous eu cette idée ?

Nous avons eu cette idée dès le départ. Nous avons le même genre de voix tous les deux, et en studio il est normal de réenregistrer le chant par-dessus une première piste chant au moins une fois, pour l’améliorer et en adoucir le son. Alors on s’est dit : "tiens pourquoi ne pas le faire nous aussi ?" Et cela nous a plu, cela améliore notre son. Et quand nous sommes sur scène et que j’oublie les paroles, grâce à Matte on ne remarque pas mes erreurs, heureusement qu’il est là. Cela ne nous apporte que du positif !

Lorsqu’on écoute votre musique, il est facile de reconnaître vos influences majeures telles que Motörhead et Metallica. Est-ce un compliment pour vous?

Bien sûr ! Et cela me prouve que les gens, comme toi, ont vraiment pris le temps d’écouter notre album et d’essayer de comprendre notre musique. C’est vrai qu’on retrouve un peu de Motörhead et de Metallica ici et là, mais il y en a encore bien d’autres. Cela nous plaît que les gens puissent reconnaître nos influences à travers notre musique, bon il faut que cela reste subtil bien entendu. Mais pour nous, c’est une manière de rendre hommage à nos idoles et puis c’est vraiment sympa que les gens puissent écouter notre musique, reconnaître parfois un style ou un genre particulier et se dire : "Ahaaaa les gars de Bombus sont fans de W.A.S.P et de Melvins" !  

Cela ne figure pas dans le dossier de presse mais dans vos morceaux les plus lents, on retrouve une atmosphère très sombre qui me rappelle un peu Black Sabbath, qu’en penses-tu ?

Tout à fait ! Il y a du Black Sabbath dans notre mélange. Bien sûr nous adorons Black Sabbath, et nos artistes favoris sont eux aussi fans de Black Sabbath, alors ouais, vive Black Sabbath.  

Nous avons beaucoup aimé le son de la basse de Jonas, sur quoi joue-t-il ? Une Rickenbacker ?

Oui, vous l’avez deviné ! C’est super, en fait il utilise une Rickenbacker et une Thunderbird.

C’est également ce qu’utilise Lemmy, c’était donc un choix délibéré ?

Oui j’en suis certain. Il y a Lemmy et Geezer Butler mais aussi sans doute plusieurs générations de bassistes qui choisissent de jouer sur une Rickenbacker. C’est une super basse.

Je pense que tu es au courant des problèmes de santé de Lemmy. As-tu un message à lui adresser ?

Je lui souhaite un bon rétablissement !

Vous avez aussi enregistré un clip très original pour votre titre "Enter The Night". Peux-tu nous en dire un peu plus sur la réalisation de cette vidéo ?

C’est notre ancien bassiste Ulf qui s’en est chargé. C’est lui qui s’occupe de toutes nos créations artistiques. Il est comme le cinquième membre de notre groupe. C’est un vrai artiste, nous, nous avons juste été filmés devant un fond vert, puis il s’est enfermé dans sa tanière de créativité et quelques mois plus tard, il nous a montré ce qu’il avait réalisé. Nous avons adoré le résultat, c’est vraiment cool !

Est-ce votre collaboration avec Century Media qui vous a permis de réaliser un tel clip ?

Non, cela n’a aucun rapport, mais en tout cas ils ont beaucoup apprécié notre travail et en ont fait une super promotion. Ils ont réussi à mettre en valeur le clip ainsi que tout le travail qu’il a demandé.

On raconte que vous êtes un groupe qui ne “joue pas du metal de merde” sur scène. Aura-t-on bientôt la chance de vous voir en France ?

Nous espérons pouvoir revenir bientôt en France. On a vraiment envie de revenir pour vous montrer qu’on ne joue pas “du metal de merde”. Nous avons déjà joué à Paris et à Marseille et ces deux concerts ont été super.

Votre label participe-t-il financièrement à vos frais de tournée ?

Oui, nous pouvons compter sur eux en cas de besoin, c’est une bonne chose si nous accompagnons un autre groupe en tournée, car parfois cela ne rapporte pas grand chose.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Après la sortie de notre album nous avons donné un concert dans notre ville natale, Gothenburg, et ça a été super. Ce mois-ci, nous avons quelques dates de prévues, puis davantage en Octobre, et ensuite nous serons en tournée en Europe, de Novembre à Décembre.

Merci de ton attention et bonne continuation à Bombus. Pour finir, as-tu un message pour nos lecteurs ?

Merci à toi. Et vous les lecteurs, si nous passons près de chez vous n’hésitez pas à venir nous voir jouer et si vous en avez l’occasion, écoutez notre dernier album, je suis sûr qu’il vous plaira. A la prochaine, et d’ici là, restez cool.

Venez donc discuter de cette interview, sur notre forum !