As They Burn

Interview date

30 Janvier 2012

Interviewer

Lurk

I N T E R V I E W

Interview Milton, Bastien, Fabio, Ronald (par mail)


Bonjour à vous et merci d'accorder cette interview au webzine "Aux Portes Du Metal"! Je vous suggère premièrement de présenter votre groupe aux personnes ne vous connaissant pas. Quelle ont été les étapes marquantes de votre histoire ?

Déjà, il y a eu le Hellfest : ça ne nous était jamais arrivé de jouer devant 6000 personnes, ça a changé notre état d’esprit, ça nous a donné faim de scènes, de festivals. On voit les choses en grand maintenant. Mais la première étape vraiment marquante, c’est la réalisation de notre premier EP. Ca a mis longtemps à venir, tout simplement pour des raisons financières, mais c’est ça qui a propulsé le groupe, qui nous a permis de faire des tournées européennes et qui nous a donné plus d’ambitions, jusqu’à signer un contrat avec un label américain et sortir deux albums. Il y a aussi eu l’arrivée de Bastien, que l’on a rencontré avant qu’"Aeon’s War" ne sorte, qui a été ingénieur du son sur cette tournée et qui a fini par nous rejoindre aux synthés.

Voici une question qui peut être soit très sensée soit inutile, mais quelle est l'origine de votre nom ?

C’est assez simple : la raison la plus terre à terre est que l’on est tous fan de Lamb Of God, et leur deuxième album, "As The Palaces Burn" nous est rapidement venu en tête. On s’est concertés et le nom d'As They Burn est resté. On trouvait ça catchy et à la fois assez abstrait, tout le monde peut s’approprier ce nom, ça nous convenait parfaitement.

Voilà presque deux ans qu'"Aeon's War" est sorti, quel en est le bilan ? Comment avez vous ressenti les réactions de la presse ?

On a eu pas mal de reviews, de live-reports, on a aussi pu sortir deux clips pour cet album, et on a senti qu’il y avait un public qui commençait à devenir fidèle, surtout au niveau de la France. De plus en plus de gens venaient nous voir après les concerts et surtout, ils venaient de plus en plus loin. Ça nous a vraiment fait plaisir, ça nous a motivé pour continuer à écrire, sortir un deuxième album qui aurait encore plus de succès.

Vous avez partagé la scène avec de nombreuses pointures. Lors de ces concerts, quelles ont été les réactions, les attentes du public ?

Il y avait pas mal de gens qui doutaient de nous car on avait une pseudo notoriété médiatique, grâce à l’époque myspace et les débuts de facebook, on parlait beaucoup de nous sans que les gens ne nous aient vus en concert ou même que l’on ait fait beaucoup de concerts… Mais les réactions ont le plus souvent été bonnes, on a toujours été très bien accueillis. Notre metal allait assez bien avec des groupes de death metal ou de hardcore, donc on s’en est toujours bien sortis sur scène.

Passons maintenant au nouvel album, il est signé chez Victory Records, qu'est-ce que cela implique pour vous ?

Ouah on peut tout arrêter ! On est riches maintenant ! (rires) Plus sérieusement, ça permet de déléguer le travail, de s’alléger de certaines tâches liées à la sortie d’un album. Par exemple, on a une attachée de presse maintenant, ça nous aide vraiment. Il y a des personnes qui nous aident pour tout ce qui touche aux clips, aux tournées. C’est vraiment un premier contact avec les professionnels qui nous permet de beaucoup plus nous concentrer sur l’aspect musical d’As They Burn, et d’avoir moins de choses à gérer.

Il y a eu une évolution du chant assez nette, avec des incursions en voix claire, chose que vous n'aviez jusque là jamais faite. Celles-ci sont faites d'une manière qui m'a d'abord gênée et que j'apprécie maintenant, d'où vient le choix de les faire de manière si particulière ?

C’est d’abord une suggestion au sein du groupe, à laquelle on était un peu réticents et finalement l’idée a fait son chemin et a évolué jusqu’à placer des voix claires. Mais il y a déjà eu quelques voix claires, à la fin d’"Aeon’s War", on n’était pas contre l’idée, c’est juste qu’à contrario des groupes américains qui placent ça au milieu d’un refrain un peu n’importe comment, on voulait qu’elles soient dans la progression de la musique. Et sur "Will, Love, Life", les voix claires se prêtaient assez bien à la création d’ambiances. Ce n’est toutefois pas à proprement parler un chant, les voix claires sont plus ici pour appuyer les cris, ça nous permet de faire entrer plus d’émotions dans les musiques.

Le morceau "Sons Of Shiva" me rappelle par ses sonorités "Follow The Signs" de Born Of Osiris, ce groupe est-il une influence pour vous ?

Non pas du tout, c’est vrai que le synthé s’en rapproche pas mal, mais le groupe auquel on pensait lors de l’écriture de ce morceau, c’est plus Meshuggah…

Et sinon, quels sont vos sources d'inspiration, les thèmes de l'album ?

On a continué sur la lancée du mysticisme déjà développé dans les opus précédents, avec les textes de Kevin parlant de volonté, d’amour, d’accomplissement de soi-même. Sinon, on reste très influencés par ces groupes qu’on aime beaucoup : Korn, Deftones, Lamb Of God, Gojira… Mais surtout, nous sommes influencés par nos propres compositions, on se forge de plus en plus précisément notre identité sur album et on cherche à progresser. Cet album est une sorte d’introspection sur notre travail passé : qu’est-ce qu’on peut améliorer, qu’est-ce qu’on a fait, et qu’est-ce qu’on veut faire dans le futur ? On essaie vraiment de ne pas être un copié-collé d’autres groupes.

D'un point de vue esthétique, on retrouve des thèmes relatifs à l'antiquité sur la pochette de votre album "Will, Love, Life" (pyramide, caractères grecs, égyptiens), ces thèmes sont repris avec des titres tels "Isis" ou encore "Sons Of Shiva". Il y a un sens particulier ?

Ça revient à peu près aux mêmes thèmes que ci-dessus. Après, chaque signe représente une chanson, ils ont été créés par Charlotte Mollet, celle qui a fait tous les dessins de l’album. Ensuite il y a la pyramide, c’est un peu le signe phare d’As They Burn, c’est un symbole fort qu’on s’approprie, tout comme Isis et Shiva. Ce sont des symboles forts, traités dans le thème de l’album, qui rappellent certaines mythologies étrangères et qui nous regroupent. La pyramide, quant à elle, représente une élévation de soi, et pas un symbole fashion qu’on utilise pour ressembler à Jay-Z. Ce qui est intéressant, c’est que ce symbole est repris par le public, et il nous arrive de voir des pyramides formées avec les doigts, en live, ça nous a beaucoup touché et ça montre qu’on a des vrais fans.

Comment définiriez-vous votre musique ?

Hum, c’est du zougoulou-dance-metal ! (Rires) On n’est pas les mieux placés pour décrire ce qu’on fait, on laisse aux gens la liberté de le faire.

Quels sont les groupes que vous écoutez en ce moment ? Vous avez eu des coups de cœur récemment ?

Il y a eu les derniers albums de Kendrick Lamar et Bruno Mars. Il y aussi eu le dernier album de Yelawolf, les deux derniers Deftones. En album qui date, il y a "Battle Of Los Angeles" de Rage Against The Machine, il y a aussi eu "Koloss" de Meshuggah qui nous a marqué récemment.

Selon vous, As They Burn en live, ça donne quoi dans la fosse ?

Beaucoup d’infrabasses ! (rires) sinon, cette vidéo rend assez bien compte de l’ambiance !

Dernière question, que pensez-vous du téléchargement illégal ?

Heureusement qu’il y en a ! Je pense qu’on ne serait pas le groupe qu’on est maintenant s’il y en avait pas eu, plus personne n’achète d’albums. Maintenant, il y a youtube, spotify, deezer, on peut y écouter des albums en avant-première, il y a un gavage médiatique par rapport aux grands groupes, et si des petits groupes comme nous ne pouvaient pas "gaver" les gens de clips, de vidéos, de musiques gratuites, les gens auraient moins moyen de s’intéresser à nous, de nous connaître, de s’imprégner de notre image… De venir à nos concerts ! C’est vraiment très important de pouvoir nous diffuser gratuitement, comme ça le public peut ensuite choisir de nous supporter en connaissant notre musique, car si les gens devaient acheter les albums de tous les groupes qu’ils souhaitent découvrir, ça serait impossible car il y a trop d’artistes aujourd’hui. On encourage vraiment les gens à télécharger, et ce que vous ne mettrez pas dans un CD, profitez en pour venir nous voir en live car c’est vraiment ça le plus important !

Merci de nous avoir accordé du temps, je vous laisse le mot de la fin.

Juste merci pour ton interview, As They Burn, c’est Milton à la batterie, Kevin au chant, Hoby et Fabio à la guitare, Ronald à la basse et Bastien aux machines.


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