Groupe:

Kenny's Dead

Date:

16 Aout 2023

Interviewer:

fabulous

Interview Francky

Salut Francky, je te laisse présenter Kenny’s Dead à nos lecteurs.

Les Kenny’s Dead se sont formés en avril 2022. Franck à la guitare, Lucas à la basse, JP à la batterie et moi-même au chant. Franck et Lucas se connaissaient déjà et ils voulaient remonter un groupe typé Heavy Dirty Blues Grunge. J’avais posté une annonce sur ZIKINF au début de l’année 2022 et Lucas m’a contacté en regardant mes influences qui lorgnaient vers le Heavy, le Grunge et le Nu Metal. On s’est rencontré tous les trois pour échanger sur nos influences et ce qu’on aimait. Ensuite, Franck a contacté JP à la batterie, qui avait déjà évolué dans une formation Grunge et plusieurs groupes indés auparavant. On a fait notre première répèt tous les quatre au milieu du mois d’avril 2022. Au niveau des influences, on était tous piqués par le son des années 90 et plus particulièrement par la vague Grunge Rock Indé’s. On a tous des univers un peu différents, mais le point commun reste, avant tout, la scène alternative US, le Grunge et le Heavy Blues sale avec un côté mélancolique et sombre.

Votre premier EP sort en septembre, tu peux nous en parler ?

L’EP a été enregistré au Studio Triphon à Dijon en trois jours. On a fait deux jours fin mars 2023 pour poser les instrus avec les voix témoins et je suis retourné poser les voix définitives début avril 2023. Après cela, il y a eu deux jours de mix et de mastering. On a reçu plusieurs itérations avant de préparer l’accouchement de notre bébé qui est arrivé fin mai. La prod a été lancée début juillet et la sortie de l’EP se fera le 4 septembre prochain.

Vous avez également sorti un clip pour la promo de votre EP, chose assez rare pour un groupe en autoprod qui débute. Qui en est l’instigateur ?

On en avait parlé un jour en répèt, mais il n’y avait rien de concret. Quand on a enregistré en Studio fin mars, je dormais chez JP et je lui ai dit que sa déco d’intérieur serait sympa pour tourner un clip. Il avait l’air plutôt enchanté par l’idée et je lui ai parlé du morceau "Leave Me Alone" qui pouvait s’intégrer à l’univers « geek » de son appart'. Une semaine après on en a reparlé tous ensemble et JP avait déjà écrit le scénario. On a validé l’idée ensemble et on a lancé le truc dans la foulée. JP connaissait quelqu’un qui bossait dans la com visuelle et il l’a contacté. On a eu une première réunion un samedi aprèm pour discuter du projet et on a ensuite calé une date pour le tournage sur un week-end complet.

Comment s’est passé le tournage ?

Le tournage s’est très bien passé et on a partagé un super moment tous ensemble. On a commencé à 9 heures du matin pour finir les derniers plans à minuit, c’était bien crevant mais on a vécu une super expérience avec l’équipe de tournage qui nous a dirigé dans la joie et la bonne humeur (big up à Drawn’Artis !!).

La scène rock-metal en Bourgogne et Franche-Comté est de qualité avec des groupes tels que Membrane, Jack And The Bearded Fishermen, entre autres. Comment juges-tu cette scène ? Est-ce qu’il est facile en tant que jeune groupe de se faire une place ? Les structures sont-elles suffisantes dans la région ?

J’apprécie la scène qu’on a en Bourgogne FC et il y a vraiment de très bons groupes. Je considère que les groupes que tu cites sont vraiment très bons et très pro. Membrane existe depuis très longtemps et ils ont su tenir la barre haute au fil des années. Le dernier album des Jack ATBF est vraiment bien foutu. Les Fallen Lillies sur Belfort tournent pas mal et leur Heavy Rock est vraiment bon. On a les Kamienski à Dijon dans un style plus Post Punk Noisy, ou encore Moon Circle dans le genre Stoner moins connu. Il y aussi Pan du côté de la scène Bisontine qui apporte quelque chose de neuf ou encore Waking The Sleeping Bear plus orienté Nu Metal. Je ne sais pas s’il est facile de se faire une place et je pense qu’on est là pour se faire plaisir dans un premier temps. On est des mecs qui partagent la même passion sans aucune prétention. On reste modeste et on verra comment ça va se passer. Il y a pas mal de structures du côté de Besançon et du pays de Montbéliard, mais peut-être moins de lieux du côté de Dijon. Ça reste à explorer, mais je pense qu’il y a quand même de quoi faire autour de chez nous.

Si tu devais faire la première partie d’un groupe de Bourgogne Franche Comté tu choisirais qui et pourquoi ?

Je choisirais ceux que je viens de citer, pour rester dans un registre Rock et Metal Indé, Heavy Stoner et Grunge. Cela étant, je ne connais pas tous les groupes qui gravitent dans la région, il y a un grand vivier de musiciens en Bourgogne FC.

Kenny’s Dead évolue dans un registre grunge-noise rock très années 90 dans le son, était-ce voulu dès le départ car ce sont vos influences communes ou votre style s'est-il forgé au fil des répètes ensemble ?

Le son est plus orienté Grunge Rock que Noise à mon sens. On voulait s’orienter vers quelque chose de mélancolique porté par les émotions. La Noise fait partie de nos influences mais ce n’est pas vers ça qu’on voulait se diriger. Les Kennys voulaient rester brut de décoffrage dans leur son et amener de la mélodie dans leurs morceaux. Le choix de départ c’était le Rock Indé typé Grunge, Shoegaze, ainsi que le Dirty Heavy Blues. On a repris du Screaming Trees, du Nirvana et du Noir Désir au début, mais on voulait faire de la compo et créer notre propre truc avec nos influences et que chacun se fasse plaisir avant tout dans ce qu’il apportait. Nous avons tellement écouté les différents courants musicaux des années 90 qu’on ne s’est pas vraiment posé de question et que c’est venu naturellement. Au fil des répétitions, on a affiné les choses en essayant de ne pas être trop linéaire dans ce qu’on développait. On a cherché la simplicité et l’efficacité et on a fait les choses sérieusement sans se prendre vraiment au sérieux, c’est cool comme approche, non ?

En à peine un an de création du groupe vous avez déjà enregistré un EP, vous avez treize morceaux terminés et vous avez enregistré un clip. Tu penses que c’est le fait que vous ayiez chacun un passé musical assez fourni qui a fait que les choses sont allées vite ou est-ce l’alchimie entre vous qui a été rapide ?

Je crois qu’il y a des deux. Je pense que tout le monde s’est bien senti au sein du groupe et que chacun avait envie de bosser et d’avancer. On était motivé à refaire un groupe ensemble et on a fait des répètes régulièrement. Effectivement, le fait qu’on avait tous un vécu musical passé a fait aussi que les choses se sont mises en place un peu plus rapidement, mais c’est le travail qu’on a tous fourni chacun de notre côté qui a été vraiment bénéfique. Je crois qu’on s’est bien trouvé, on avait la même motivation et il y a eu une bonne alchimie entre nous, sans prise de tête et avec beaucoup de respect les uns envers les autres.

Quel est ton morceau préféré de votre EP et pourquoi ?

J’aime tous nos morceaux, mais j’ai une préférence pour "Demon" qui est un titre très introspectif avec plusieurs ambiances particulières. Il y a une recherche dans la construction du titre. On a vraiment travaillé sur l’atmosphère et j’ai révisé le texte plusieurs fois. JP alterne une batterie lourde avec des passages plus dynamiques sur les refrains, Lucas apporte des sonorités et des couleurs différentes à la basse en fonction des ambiances, Franck se balade sur des riffs clairs et des sons disto en amenant également beaucoup de mélodie et de notes froides assez planantes. La voix se pose fragilement avec beaucoup de mélancolie, de lassitude et de rage sur la fin. Je le ressens comme ça, c’est un morceau très viscéral et sombre que j’adore.

Comment vois-tu le groupe évoluer à l’avenir ?

Continuer à faire des répètes et composer de nouveaux morceaux pour élargir notre set et assouvir nos aspirations. Faire des concerts et des mini scènes pour se faire connaitre un peu dans la région et partager notre musique avec le public. Enregistrer à nouveau et refaire un clip d’ici un an, qui sait !! On se laisse porter aussi par nos envies, on fait des choix, et on va au bout des choses tous les quatre ensemble.

L’objectif maintenant c’est de défendre votre EP sur scène ? Vous continuez à composer ?

Disons que l’étape suivante c’est de faire des petits concerts et de roder notre set. On n’est pas en train de défendre quelque chose mais on est plus là pour partager notre truc avec les gens qui nous suivent et nous soutiennent. Pour ce qui est des compos, oui on va continuer car on a pas mal d’idées en stock. On va juste se faire une petite pause pendant la période estivale pour se vider le cerveau.

Vous partez en tournée, vous roulez dans votre van, qu’est-ce qu’on écouterait dans les enceintes de la part des quatre membres du groupe ?

Je pense qu’on écouterait un peu de tout et des trucs assez indépendants. JP nous mettrais les L7, les Melvins, Ash, Sonic Youth. Franck balancerait les Foo Fighters, Black Sabbath ou du Led Zep. Lucas serait sur les Queens Of The Stone Age, les Pixies ou Joy Division. Quant à moi ça serait Alice In Chains, Korn, Blindside et Seether. Notre point commun serait Nirvana et les groupes Grunge Rock des années 90.

Comment se passe la composition pour les Kenny’s Dead ? Tout le monde apporte sa pierre à l’édifice ?

Les premières compos sont parties de petits bouts de trucs que Lucas avait envoyé. J’avais proposé des lignes de chant et on a rebossé tous ensemble. Il y a des morceaux comme Leave Me Alone, ou 666 qui étaient bien construits au départ en termes d’instru et où j’ai pu poser mon ressenti assez rapidement. D’autres morceaux ont pris plus de temps dans leur construction (Demon, Asylum, Human Dog et R.I.P). Oui chacun apporte sa pierre à l’édifice, on s’enregistre à chaque répète et on prend le temps. Quelquefois ça peut partir sur un jam, on trouve que ça sonne bien, on garde et on brode ensemble autour du truc. C’est quelques fois juste une intro. Je propose un thème en fonction de ce que je ressens et Franck ou Lucas travaillent sur la suite. Beaucoup de choses sont figées mais on est toujours en quête d’amélioration sur nos titres (il m’arrive de refaire une ligne de chant deux mois après car je ne suis pas complétement satisfait du truc de départ). On sait que la musique est un éternel recommencement, mais quand on pense qu’un morceau est ok, on stoppe.

Comment s’est passé le choix des morceaux qui figurent sur votre EP ? Vous avez choisi les morceaux les plus aboutis ou c’est plus un choix affectif ? Vous allez proposer les autres morceaux prêts en single sur Bandcamp ou vous les gardez au chaud pour une prochaine sortie physique ?

Quand on a enregistré on avait dix morceaux aboutis et nos choix ont été faits de manière simple. On voulait être représentatif de notre univers musical et juste mettre en avant notre style. J’écris beaucoup sur mon vécu personnel et ce que la société actuelle nous renvoie. Mes textes restent mélancoliques car j’aborde des thèmes très profonds. Perdre un ami proche (R.I.P.), tomber dans l’addiction (Demon), vivre une séparation (Leave Me Alone), se retrouver enfermé dans un HP (Asylum) ou vivre dans la rue comme un chien errant (Human Dog). Ce sont des moments durs que chacun peut connaître dans une vie. Les morceaux qu’on a choisis ensemble touchent notre affectif et nos émotions. Il y a toujours un message et une histoire dans mes lyrics, et je m’inspire beaucoup de fait divers également. Oui on a un Bandcamp où les titres de l’EP seront proposés. Les autres morceaux feront peut-être l’objet de singles. A voir… on va laisser le temps au temps !!

Pour terminer, je te laisse le mot de la fin :

On souhaite à tout le monde le meilleur et on vous invite à venir nous découvrir à travers l’EP ou en concert. Ça sera avec grand plaisir de partager et d’échanger autour de notre musique. N’hésitez pas, car même si le petit Kenny meurt à chaque épisode, nous on reste bien vivant !! A+

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