Groupe:

Voice Of The Unheard Records

Date:

30 Septembre 2022

Interviewer:

fabulous

Interview Yannick Peysale

Salut Yannick, pour commencer peux-tu nous présenter ton label Voice Of The Unheard Records, la date de création, les styles référencés, le lieu du label.

Salut ! Voice Of The Unheard a d’abord commencé en 2010 en tant qu’organisation de concerts sur Bordeaux, la partie label a vraiment démarré en 2013. Niveau style ça tape surtout sur du post-rock et du post-hardcore / screamo, avec des fois un peu d’indie/punk ou de post-black. Le choix des styles n’a rien à voir avec le fait que je passe mon temps à la poste haha. Niveau lieu je suis basé à côté de Bordeaux, après une parenthèse de cinq ans en région parisienne.

Quel est ton parcours personnel et professionnel ?

Le label n’est qu’un « passe-temps » en dehors de mon travail « alimentaire ». Dans la vie je suis développeur d’applications sur iPhone, j’ai fait des études d’informatique classiques.

Comment es-tu devenu gérant de label ? Qu’est-ce qui t’as motivé à créer ton label ?

C’est venu du fait que j’achetais pas mal de vinyles en concerts ou ailleurs, et j’ai voulu voir l’envers du décor. C’est tombé au moment où les Lost In Kiev cherchaient de l’aide pour leur premier album, ça a été une bonne raison de se lancer.

Tu as une autre activité professionnelle ? Tu es seul à gérer le label ?

Comme je disais plus haut, le label n’est pas une activité professionnelle, dans le sens où je n’en dépends pas pour manger / payer pour mon habitation. J’ai toujours préféré le voir comme ça histoire de rester indépendant et pas avoir à raisonner en terme financiers, plutôt en termes musicaux. Je suis tout seul à gérer le label depuis le début oui, c’est plus facile pour moi de m’y retrouver, malgré les inconvénients niveau charge de travail.

Combien de groupes as-tu de référencés sur ton label ?

Je vais bientôt sortir la soixantième sortie du label, donc je dirais une quarantaine (ou un peu plus).

Comment choisis-tu les groupes sur Voice Of The Unheard Records ?

Au feeling. Ça peut être parce qu’un groupe m’a contacté et que j’ai kiffé (j’écoute toutes les soumissions, même si des fois je prends un peu de temps à répondre), ou alors ça peut être parce que j’ai contacté le groupe et qu’il a voulu me faire confiance.

Quelles sont tes plus belles réussites en terme de vente ?

Show Me A Dinosaur a battu tous les records l’an dernier. Site qui tombe au moment du lancement des commandes, plus de 140 commandes le 1er soir, et un pressage de 500 copies sold out. Ensuite il y a aussi Lights & Motion que je viens de finir de vendre récemment (il y a surement quelques copies qui trainent chez d’autres labels), pareil un pressage de 500 copies, ça a mis plus de temps mais finalement tout s’est vendu.

Selon-toi quelles sont les qualités qu’il faut pour être gérant de label ?

De la persévérance, une bonne dose de folie et surtout de la passion. Aujourd’hui il y a tellement de musique partout avec internet et la facilité à partager au monde entier que c’est difficile d’arriver à avoir de la visibilité, que ça soit pour les groupes ou les labels.

La quasi-totalité de tes sorties se font en format vinyle, l’inflation des prix récents sur ce support te paraît justifié ? Le label n’est pas trop touché par les difficultés de production et les retards fréquents ?

C’est même la totalité qui sort en vinyle, j’ai décidé de me concentrer seulement sur ce format parce que c’est celui qui me touche le plus (et la logistique pour gérer des vinyles, des cds et des cassettes ce n’est pas la même non plus). Au niveau de l’inflation, on est en plein dans un grand classique du capitalisme : plus de demande mais pas assez d’offre, du coup les prix augmentent. Le COVID a foutu la merde au niveau des matières premières aussi, du coup ça fait augmenter les prix aussi. Je ne dirais pas que c’est justifié mais malheureusement on doit faire avec. Au niveau du label pour l’instant je touche du bois, ça a décalé pas mal de sorties l’an dernier (ce qui a fait un gros embouteillage en début d’année), mais au final comme j’ai pas d’impératif je m’en sors toujours.

Tu es toi-même acheteur de vinyles, Quels sont tes derniers achats vinyles ?

Dernièrement j’ai récupéré la discographie de Battle Of Mice pour le Record Store Day (en même temps que le dernier album d’Angèle, ça fait un sacré grand écart mais j’aime les deux).

Quels groupes découvertes récents du label peux-tu conseiller à nos lecteurs ?

J’ai vraiment adoré le premier album de Dead Bird, déjà sorti en digital et prévu pour la fin de l’année sur le label. Sinon je conseille l’album de Lorem Ipsum, du screamo acoustique, c’est très original mais hyper poignant, tout ce que j’aime. Et niveau post rock si vous n’avez pas écouté GrimLake, c’est un one man band de Paris, les deux albums sont vraiment très bons, je suis toujours impressionné par ces projets où il n’y a qu’une seule personne derrière tous les instrus.

Si tu avais le choix quel groupe tu aimerais avoir sur ton label ?

J’aimerais bien voir The Pax Cecilia sortir un jour en vinyle, je sais que c’est en travail, mais c’est le genre de groupes qui m’ont marqué et que j’aimerais aider à sortir.

Tu joues aussi dans un groupe ?

Je screame (pas très bien) dans le groupe Solitone. C’est un peu à l’arrêt suite à des changements de line up / le covid mais ça repartira probablement prochainement.

Quelles sont les futures sorties qui vont arriver sur le label ?

Ya pas mal de trucs en travail, certains qui sont déjà annoncés (l’album d’Alas qui est sorti cet été, le premier album de Dead Bird en fin d’année), mais aussi pas mal de trucs qui sont des surprises mais qui seront bien entendu très cool !

Tu as déjà eu des sorties en collaboration avec d’autres labels ? Quels sont les labels que tu apprécies pour avoir aimé le contact en travaillant avec eux ou pour leurs sorties ?

La plupart de mes sorties sont des co productions, parce que c’est très couteux de sortir un disque tout seul, surtout pour des groupes qui sont relativement confidentiels et qui risquent de ne pas s’écouler. Ca partage les coûts et ça aide aussi à faire connaître les groupes dans un plus grand périmètre. En général ça se passe bien, si je devais en citer un je dirais zilpzalp records avec qui je sors pas mal de disques ces derniers temps, Rob est vraiment un super mec et il fait un gros taff.

Comment tu aimerais faire évoluer Voice Of The Unheard Records dans les années à venir ?

J’aimerais réussir à avoir des ventes plus régulières histoire d’arriver à planifier plus de sorties en solo (ça permet d’avoir plus la main et j’aime beaucoup faire de beaux objets). Il y a déjà une bonne base de personnes qui suivent le label et ça fait vraiment plaisir, si je pouvais élargir cette base pour pouvoir toucher plus de gens ça serait l’idéal.

Pour finir je te laisse le mot de la fin

Merci à toi pour cette interview, c’est vraiment cool de pouvoir parler du label, comme je disais c’est difficile d’arriver à avoir un peu de visibilité au milieu de tout ce qui se fait en ce moment. Du coup ça me touche vraiment quand des webzines comme le tien prennent le temps de parler des petits labels, ça aide vraiment beaucoup !

Venez donc discuter de cette interview sur notre forum !