Groupe:

TRANK

Date:

18 Juin 2022

Interviewer:

Didier

Interview David et Johann

Salut les TRANK, je suis ravi de vous rencontrer en vrai. Notre dernière interview date de septembre 2020 lors de la sortie de The Ropes. Comment allez-vous d’abord ?

Johann: On va très bien.

David: Très très bien même.

Et surtout comment, alors que le Hellfest accueille 350 groupes, avez vous réussi à ne pas être sur une des scènes ?

Johann: Ha ha ha, alors ça c'est une très très bonne question, on ne se l'explique pas nous-mêmes d'ailleurs. Mais je pense que ces 350 groupes étaient programmés sur les deux dernières années. Et du coup forcément les places étaient très chères. Déjà il y a ça et puis, c'est en fonction aussi des groupes et de leur actualité, s'ils ont un album qui vient de sortir, ça aide aussi. Donc effectivement on n'a pas réussi à rentrer dans le truc mais c'est pour ça qu'on est là cette année, pour poser des jalons pour 2023.

David: On vient de prendre la température pour l'année prochaine et pour l'instant, la température elle est vraiment très chaude.

N’est-ce pas un peu frustrant de ne pas participer ?

Johann: Écoute avant de jouer de la musique on est avant tout, fan de musique. Donc voir des groupes qui nous plaisent c'est déjà très très bien. Mais c'est sûr que sur une scène c'est encore mieux. Donc il va falloir qu'on fasse ce qu'il faut pour.

Pendant que vous êtes là quels sont les artistes que vous aimeriez voir ?

David: Oui alors il y avait Shinedown qu'on aurait voulu voir il y a deux heures mais bon vu qu'on est arrivé en retard on les a ratés.

Johann: On les a loupé parce qu'on était dans les embouteillages. Mais il y a d'autres choses aujourd'hui qu'on aimerait voir comme Five Finger Death Punch, Deftones et les gens de Deep Purple pour lesquelles on a eu la chance de jouer en première partie il y a quelques années. C'était à Riga en 2018 ça nous rappellera des super souvenirs.

David: On ira leur faire un petit bisou…

Johann: Je dois dire que j'ai rarement vu des mecs se comporter autant en gentlemen dans tous les sens du terme. Alors qu'avec le statut qu'ils ont, ils pourraient tout à fait se permettre d’être des gros cons. Et c'était exactement l'inverse.

Entre ces deux interviews, vous avez ressorti The Ropes dans une version Deluxe édition, dont le deuxième CD a dû en surprendre plus d’un. Moi pour commencer. Tu peux nous expliquer la genèse de cette expérience ?

Johann: Alors au départ l'idée n'est pas venue du tout de nous. Ce sont en fait plusieurs personnes qui nous ont contactés en ayant entendu les versions rock, pour nous dire: votre morceau me plaît mais j'aimerais en faire une version électro. On n'en a eu un, puis deux, puis trois c'était parfois des gens qu'on ne connaissait parfois pas du tout. Une fois qu'on en a eu trois, on s'est dit en fait bah ouais c'est pas mal comme idée. Et comme on est un peu vieille école et qu'on aime bien les albums on se dit bah pourquoi on peut pas en faire un peu plus et on fait un album additionnel avec une autre vision de notre musique sachant que il y a une moitié des remixes qui a été faite par d'autres gens et une moitié qui a été faite par nous. Ça nous a aussi forcé à écouter nos morceaux différemment. On repart à zéro on a des pistes et on cherche vers où ce morceau peut évoluer. C'est un bon exercice à faire en fait.

Quels ont été les retours et est-ce que c’est quelque chose que vous allez renouveler ?

David: Renouveler peut-être pas mais c'est quelque chose qui a été très bien accepté. Les gens ont trouvé ça étonnant et très bien fait et ce, même dans le milieu metal. Après on ne sait pas de quoi demain sera fait donc on n'y retournera peut-être on sait pas…

Johann: Y a des gens qui sont fans de metal mais qui n'écoutent pas que ça, qui ont une grosse culture musicale. Comme nous d'ailleurs, nous n’écoutons pas que du metal. Ces gens-là peuvent se laisser séduire par les versions alternatives et nous aussi il y a certains morceaux pour lesquels, on préfère les versions remixées. On va même essayer d'exploiter ça en live et d'injecter certains sons pour donner un angle différent. Ça donne un peu de recul sur ce qu'on fait. Comme disait David on ne sait pas de quoi demain sera fait mais en tout cas ce qu'on essaye de faire c'est de toujours apporter de la diversité dans notre musique que ce soit dans les influences sur un titre ou dans les ambiances entre les titres, pour que ça ne soit pas fatiguant et que l'on est pas 12 fois le même titre sur un album.

Est-ce que ce second CD est un résultat de la période COVID ?

Johann: Oui c'était aussi une façon de s'occuper pendant cette période. En parallèle on a continué de composer des morceaux dans notre style de prédilection. Mais ça nous a permis de remettre l'ouvrage sur le métier et de voir ce qu’on pouvait en faire.

Les remixes c’est sympa mais donc vous avez aussi mis a profit cette période trouble pour aussi composer de nouvelles choses ?

Johann: Alors oui c'était comme pour tout le monde, frustrant de ne pas pouvoir jouer ou voir des concerts, mais nous, de toute façon, on compose tout le temps. On n'est pas en mode on fait un album et ensuite on ne fait rien pendant deux ans non, alors COVID ou pas COVID on compose tout le temps. Les idées arrivent, on les bosse, donc là on a quatre morceaux qui sont finalisés, en tout cas la compo, les arrangements tout ça c'est finalisé, les batteries et basses sont enregistrées, guitare et chant vont arriver dans les semaines qui viennent. Et il y en a trois qui sont clipées déjà et qui vont sortir dans les mois qui viennent. Donc on peut dire que le deuxième album commence plutôt bien.

Peut-on espérer ce nouvel album bientôt ?

David: Alors certes il y en a trois qui sont terminées mais il y a encore du boulot. On a une vingtaine de morceaux qui sont encore en chantier. Mais les trois pour lesquels on a le clip pourront sortir avant l'album.

Johann: On avait fait la même chose pour le première album on avait sorti trois clips avant la sortie de l'album. Les trois singles avaient été enregistrés une première fois et tout le reste de l'album dans une seconde session et là je pense qu'on va faire la même chose. On bosse beaucoup les arrangements de nos versions démo, de sorte que c'est pas très différent finalement que les versions de l'album. Il se trouve juste que le réalisateur avec qui on travaille habituellement, Alban Verneret, était disponible en avril donc on a décidé de faire les clips tout de suite.

David: On a aussi profité du confinement pour enregistrer un live en studio et on sortira quelques titres au fur et à mesure. On a enregistré huit ou dix morceaux au studio Les Forces Motrices à Genève avec David Weber. Au final pas mal de contenu sortira d'ici la rentrée.

J’ai lu que vous aviez dû annuler des dates pour des soucis de santé. Est-ce grave ? Est-ce que tout va à nouveau bien ?

Johann: Alors en fait ça s'améliore. Michel notre chanteur a un problème d'hyperacousie. Un acouphène très aiguë aux deux oreilles qui est apparu du jour au lendemain. C'est tombé juste quand les concerts reprenaient donc on a dû annuler parce qu'il ne pouvait même pas écouter de la musique chez lui. C'est compliqué, mais là, il a trouvé des gens qui s'occupent de ça très bien et donc ça devrait s'améliorer dans les semaines qui viennent.

Est-ce que TRANK est prêt aujourd’hui a reprendre la route en France et à l’étranger ?

David: Oh que oui !

Johann: D'ici deux ou trois mois tout sera revenu dans l'ordre et on sera prêt.

Vous aviez joué en Russie et en Ukraine je crois, j’ai vu passer pas mal de messages sur votre page Facebook à ce sujet.

David: Oui on avait joué à Moscou en première partie d’Anthrax.

Johann: Alors oui effectivement on a joué à Moscou et à Kiev. Donc on a des gens qui nous aiment dans ces deux pays et nous on aime les deux pays de la même manière. Il faut différencier le peuple et leurs dirigeants. Mais c'est vrai que c'est une période compliquée pour ces deux pays là et surtout pour l'Ukraine mais aussi pour les pays qui l'entourent qui ne sont pas sereins non plus. La période est délicate.

Je sais que Dépêche Mode est un groupe qui est très important pour vous, la disparition d’Andy Fletcher a dû vous toucher. Un commentaire à ce sujet ?

Johann: Étonnamment il disait lui-même que sa contribution musicale n'était pas la plus importante par rapport à celle de Dave Gahan ou de Martin Gore. Mais il n'empêche que c'est probablement lui qui avait le rôle le plus important pour faire que tout ça marche bien ensemble. C'est pour ça qu'il ne faut jamais oublier que la musique c'est bien sûr, des instruments mais c'est aussi des individus. Et que les relations entre les gens dans un groupe c'est important. C’est déjà pas facile dans un couple alors quand on est quatre ou cinq c'est encore plus compliqué. Du coup la grosse question qu'on se pose tous par rapport à Dépêche Mode c’est: qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Mais oui on était très triste, je parle pour nous quatre mais en particulier pour Michel qui est le plus grand fan d'entre nous de Dépêche Mode.

Je vous remercie et vous laisse le mot de la fin

Johann: Merci beaucoup pour ton soutien, merci de prendre le temps d'écouter. Parfois on écoute des choses qu'on aime parfois on écoute des choses qu'on aime moins. Nous avons la chance d'avoir été dans le premier cas. On est très content de rencontrer des gens comme toi, qui sont des passionnés. Être musicien c'est des kilomètres et du temps, mais être journaliste musical c'est tout autant de temps et de kilomètres à parcourir donc merci de ton soutien.

 

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