Groupe:

Klone

Date:

17 Juin 2022

Interviewer:

Didier

Interview Guillaume Bernard

Salut Guillaume, ravi de te retrouver.

Salut Didier, ravi de te voir aussi.

Alors commençons par cette tournée US avec Pain of Salvation. Comment s’est monté ce deal?

Alors ce deal s'est monté très simplement puisque notre manager est aussi le manager de Pain of Salvation et que notre tourneur c'est aussi le même mec et le même tourneur que celui Pain of Salvation. Il nous a proposé la tournée une première fois mais elle a été reporté à cause du COVID. Une fois que tout a été calé on a eu un peu peur jusqu'au dernier moment parce que les cas ont commencé à remonter aux États-Unis et on a eu peur qu’il y ait des restrictions sur certains pays. On se disait tant qu'on n’est pas là bas, qu'est-ce qu'il peut nous arriver encore, mais au final tout s'est bien passé, même si on a eu peur quand même jusqu'au bout.

Comment s’est passé l’entente avec PoS ? Vous partagiez le tour bus ?

Ouais franchement super, bah déjà Léo Margarit le batteur de Pain of Salvation est français, il est trop cool il nous a fait plein de photos. Oui on partageait le tour bus et puis les équipes techniques qui encadraient la tournée.

Cruise to The Edge pour démarrer et le ProgFest pour conclure c’est la classe quand même, vous réalisez ?

Carrément. C’est énorme.

Et la croisière s’amuse version prog metal ça se passe comment ?

On était un peu surpris au début parce que le paquebot déjà, il est énorme. Il y a vraiment beaucoup de monde à bord t'as l’impression d'être dans une ville. Le public c'est plutôt des fans de prog assez âgés, plus de 50 ans de moyenne, facile. A bord, il y a toujours beaucoup de musique, répartie dans de nombreuses salles, toujours avec un super son. Tu croises pas mal de monde, c’est fun. Dans notre couloir on avait d'autres musiciens comme Al Di Meola par exemple. Dans l'ascenseur je me suis retrouvé avec les musiciens de King Crimson. C'est vraiment génial de rencontrer des grosses pointures comme ça et de les entendre jouer en concert, on a pris quelques belles branlées d'ailleurs. Bref une bonne ambiance avec des vrais fans de musique, un peu les vacances aussi, c’était vraiment super. On a joué deux fois sur la scène Swimming pool, qui était tout en haut du bateau en plein air. Y avait du monde mais c'était assez particulier parce que les piscines étaient ouvertes et les gens se baignaient en nous écoutant, c'est assez curieux. Par contre il y avait énormément de vent surtout la deuxième fois qu'on a joué, ça nous poussait carrément de la scène, hallucinant.

Un petit retour sur le ProgFest d’Atlanta, c’est un peu la consécration pour Klone d’y participer ?

Je sais pas si c'est une consécration mais on était très content d'être là. Mais dans les deux cas, le cruise et le progfest on s'est mis les programmateurs dans la poche, ils nous ont adoré, on était un peu les petits chouchous de Français et ils vont nous reprogrammer dans un avenir proche, à la suite d'un prochain album, par exemple. En tout cas, on a senti qu'ils étaient très contents.

Et Aldrick qui se retrouve à jouer avec Gojira, on en parle ? Comment c’est fait ce truc de ouf ?

Je vais avoir du mal à répondre à sa place mais on avait eu quelques échos de ça. Il était en discussion avec eux depuis quelques temps.

Alors du coup, comment Klone a continué sans Aldrick le lâcheur ?

Et ben c'est très très compliqué. Il a fallu s'organiser avant. On n'avait pas trop de choix c'était trop difficile au niveau paperasse avec les États-Unis pour prendre un autre musicien avec nous de France, à la dernière minute, on a regardé pour prendre quelqu'un sur place mais on a pas trouvé non plus donc on s'est organisé avec des basses sur bandes. Et puis le fait que Pain of Salvation ait joué aussi cette tournée sans bassiste avec des basses sur bande ça nous a semblé le plus logique de faire comme ça. On avait pas le choix de toute façon on allait pas annuler. On s'est adaptés et ça s'est bien passé. En tout Aldrick n’a pas joué avec nous sur une dizaine de date mais je pense qu’elles se sont bien passées.

Aldrick était content ?

Oui il avait l'air très très content. Il a joué dans des arènes gigantesques, il avait son guitare tech dédié, qui lui soignait sa guitare aux petits oignons. Il n’avait rien à faire, dès qu'il voulait quelque chose il n'avait qu'à demander, c'était le top. Et puis il a joué avec Gojira, c’est un groupe dont il est fan depuis longtemps. Tu le croiseras peut-être, je crois qu'il a un passe pour dimanche je sais pas s'il va pouvoir passer, il avait plein de trucs urgents à faire.

Avez-vous fait de belles rencontres pendant cette tournée ?

Oui, surtout sur le bateau où on a rencontré pas mal de gens. Par exemple y'a un gars qui me branche à la fin de mon concert: ouais est-ce que vous pouvez venir pour une interview, et en fait c’était Eddy Truck, le gars de la Radio Sirius XM, qui a plus d'un million d'abonnés. Quand on va pour faire l'interview on s'est retrouvé avec Mike Portnoy qui était avec lui aussi et donc on s'est retrouvé à faire cette interview avec Mike. Enorme.

Qu’est ce que tu as le plus aimé de votre périple ?

J'ai bien aimé Montréal, l'ambiance à Québec, mortelle. J'ai aussi été très surpris de New York. En bien. En fait, au départ, je me disais que je m'en fichais un peu des buildings et tout ça, mais quand tu es dedans t'en prends vraiment plein les yeux. Et puis les gens aux États-Unis sont en général bienveillants, assez sympas, ils viennent vers toi pour te parler assez facilement. Beaucoup plus qu'en France au final.

Le public connaissait-il Klone en venant voir cette tournée de PoS ?

On a été surpris, oui, il y en a qui ont fait des super longs trajets pour venir nous voir, sur un des concerts par exemple il y avait des gens qui étaient venus du Mexique. On a eu même quelques personnes qui nous ont vu au Cruise et suivi sur plusieurs dates, qui connaissaient les paroles, on était vraiment surpris. À l'applaudimètre on était bon et et aussi au marchandising, on a vendu tout ce qu'on avait emmené en CD et en T-shirts, on a même dû en refabriquer au cours de la tournée. Ça, c'est plutôt bon signe donc je pense que ça valait vraiment le coup et que ça vaut le coup aussi d’y retourner.

Avez vous fait un bœuf avec PoS sur une des dates ?

Non pas du tout on a joué au foot avec eux parce que souvent on se retrouvait à attendre sur un parking de shopping center, en attendant de rejoindre la salle et du coup on avait acheté un ballon on se faisait des passes, ça détendait tout le monde.

Avez-vous aussi regardé les sets de PoS ?

Ah bah oui forcément on le connaît par cœur. Moi je suis fan de Pain Of Salvation depuis Remedy Lane, j'avais aussi les albums d'avant. Donc j'étais très content, je connaissais moins le dernier album, Panther. Du coup on l’a découvert en live.

Envisagez-vous des collaborations avec Léo ou Daniel ?

Écoute on n'en a pas parlé et puis on fait assez peu de featuring avec Klone. On n'en avait fait un avec King’s X, on devait aussi en faire un avec Devin Townsend, mais ça s'est pas fait finalement. On verra bien.

Y aura t-il une tournée Européenne sur le même modèle ?

C'est possible on en avait discuté je sais pas encore ce qui est possible de leur côté. Mais, ce que je crois savoir c'est qu’ils devaient travailler d'abord sur un nouvel album avant de repartir en tournée. Donc c'est une histoire de planning mais si ça peut se faire en Europe, ça serait super pour nous.

Et là vous êtes au Hellfest mais vous n’y jouez pas, c’est pas un peu frustrant ?

Non pas trop, je savais que je venais ici en promo avec Pat et puis un peu en touriste aussi. Et puis la semaine prochaine on réattaque, on est à l'affiche du MidSummer Prog Festival aux Pays-Bas, dans des arènes antiques. On sera aussi à l'affiche du ReadyForProg? Festival à Toulouse à la rentrée et puis une dizaine d'autres dates.

Après une telle année 2022, que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

C'est vrai que c'était une année bien remplie, on peut nous souhaiter que le nouvel album sorte et que ça se passe bien. Il devait ressortir à la rentrée mais on l’a un peu retardé, ça sera finalement en début d'année prochaine. On avait tout fini on avait terminé le mix mais il ne nous convient pas, donc on va le refaire en repartant à zéro. C’était tout prêt, prêt à partir à l’usine et puis on a tout bloqué. C'était compliqué parce qu'on recevait les mix finaux pendant qu'on était aux États-Unis donc on a travaillé à distance c'était compliqué. On faisait des WeTransferts, pour récupérer les fichiers, on écoutait au casque, on avait que ça. Et quand on est rentré, on a réécouté ça correctement et on s'est dit, non ça va pas, il faut qu'on recommence.

Merci pour ton temps, on se reverra à Toulouse.

Avec plaisir.

 

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