Groupe:

Dirty Black Summer

Date:

19 Mai 2021

Interviewer:

philippec

Interview JB, Cyril et Michael

Bonjour merci de m'accorder cet interview pour Aux Portes Du Metal Webzine.

Pouvez-vous nous présenter le line up Dirty Black Summer ?

JB : Salut, Dirty Black Summer c'est  cinq musiciens, Cyril à la guitare, Jimbo à la Basse, Michael au chant, Tom à la batterie.

Cyril : Et JB aussi à la guitare.

JB : On vient tous de groupes différents, les gars (Cyril, Jimbo, Michael) anciennement dans In Other Climes, Tom dans Wormsand et moi dans Svart Crown.

Comment s'est faite la genèse de ce projet, qui en a eu l'idée ? 

Cyril : A la base c'est JB. Il  m'a contacté par l'intermédiaire de Tryf notre ingé son, car il cherchait à monter ce projet, il avait quelques morceaux dans ses tiroirs qui m'ont tout de suite plu car cela faisait longtemps que j'avais envie de faire un projet plus rock... C'est plus dans mes doigts en fait, tout simplement c'est vraiment un style qui me correspond beaucoup et que j'adore depuis que je suis ado. A partir de là, nous avons commencé à nous voir et à travailler ensemble.

JB: Oui c'est ça, c'était il y a à peu près trois ans je crois, nous avons commencé à écrire quelques morceaux, à jammer, à trouver des riffs. Nous avions quelques titres d'écrit mais après avec nos plannings respectifs c'était compliqué de boucler des choses très fixes.

Cyril: C'est ça quand l'un était là, l'autre partait en tournée...

JB: Puis avec la pandémie et avec ce qui s'est passé, moi je devais avoir une année 2020 hyper chargée avec Svart Crown, on a fait quelques dates puis ça s'est fini. Suite à ça, je n'avais pas forcément envie de repartir directement sur un nouveau Svart Crown et on avait ces morceaux là.  C'est un peu Jimbo qui nous a remotivé, il avait écouté les maquettes et il nous a dit que c'était vraiment pas mal, et il s'est proposé pour faire le son et la basse. Donc on s'est dit pourquoi pas, c'était il y a environ un an. Puis en l'espace de quelques semaines on a monté un line-up, on a fait une répétition.

Cyril: Oui c'est ça. C'était en juin et en Août on était en studio.

JB:  je voulais que cela se fasse rapidement, c'était la condition. Comme je savais que nous risquions chacun de reprendre nos activités, je voulais que l'on enregistre en août.

Comment vous est venu le nom du groupe?

JB:  On était vraiment dans ce sentiment d'urgence et en plus dans cette période il faisait très chaud et moite, donc on cherchait un nom, on voulait un truc en trois mots on trouvait ça pas mal. Je gambergeais et j'ai regardé dans ma liste et moi je suis fan de Danzig et c'est vrai que ce titre Dirty Black Summer cela m'a toujours évoqué quelques choses, en final je me dis c'est nous.  Et cela représente bien notre musique avec sa touche lumineuse un peu summer vibe mais avec en même temps un côté assez noir. Je trouve que cela représente bien ce que l'on fait.

Là vous sortez un premier Ep intitulé Great Deception, comment s'est décidé le choix de la direction musicale qui est assez grungy ?

JB : Grungy pour moi c'était l'esprit de base, c'est ce que j'avais en tête. J'aime bien le rock musclé, qui frappe un peu, je voulais faire aussi un truc qui dénote un peu avec cette petite teinte dark,  pour Cyril c'était pareil donc on s'est rejoint là-dessus. 

Comment s'est réparti le travail de composition ?

JB: Après le travail a été assez collaboratif en fait. J'ai écrit des parties, Cyril aussi pareil avec Michael pour les parties de chant.

Cyril: Nous avions des morceaux écrits il y a trois ans et d'autres ont été écrits à la dernière minute plus ou moins, cela s'est fait petit à petit il n'y avait pas de règle.

Pourquoi un Ep ?

JB: C'était surtout pour le temps que l'on s'était imparti, mais pour une première sortie on trouvait que c'était le bon format. 

Cyril: Puis c'est un peu l'entre deux, il y a six titres c'est un gros Ep, un mini album.

JB: On ne se sentait pas de faire directement un vrai album.

Pour ceux qui connaissent un peu vos autres projets celui-ci peut surprendre ?

Cyril: Si cela surprend tant mieux mais ce n'était pas le but.

JB: Non ce n'était pas calculé c'était surtout pour se faire plaisir avant tout. Faire quelques choses dont on avait envie depuis longtemps, on aime tous ce genre de musique cela nous manquait en fait vraiment.

Cyril: Nous avions envie de faire quelques choses qui nous tenait à cœur tout simplement. Il y a certaines émotions que nous ne pouvions pas forcement retranscrire dans nos projets respectifs qui sont assez cadrés avec une ligne directrice.

JB: Avec Svart Crown nous sommes assez restreints dans une thématique et imagerie. Là il y a un coté libérateur qui fait appel à d'autres énergies qui me correspondent et j'en ai besoin. Là c'est différent c'est vraiment un autre groupe ! 

Cyril: Un exutoire !

JB: Voilà !

L'autre surprise pour moi c'est le chant ! J'ai pris une claque dès l'écoute du titre éponyme, je ne m'attendais pas à ce que Michael ait une telle palette vocale !

JB  Et Cyril (en chœur) : Comme nous tous (rires)!

Cyril:  Et lui aussi je pense ! C'était une super surprise, carrément !

Comment se sont passées ses prises son ? 

JB: Pour ses prises de son, il a tout fait lui même de son côté dans son studio, c'est un grand solitaire il avait besoin de se faire ça tout seul, de trouver ses marques. Ca a pris du temps je ne vais pas te le cacher, il y a eu des allers retours pour trouver le bon ton, les bonnes intentions. Mais dès que nous avons testé sa voix sur les maquettes on a senti qu'il y avait du potentiel.

Cyril:  Au tout départ du projet j'ai insisté pour que ce soit lui.

JB: Oui c'est vrai.

Cyril: C'était sans savoir où cela allait nous mener mais je pensais que cela pouvait coller.

A t'il fait un travail particulier pour arriver à un tel résultat ? 

JB: Tu verras ça avec lui plus tard.

Sur tous les titres vous bénéficiez d'un super son on entend bien toutes les subtilités de chaque parties musicales autant la rythmique que les parties guitare ou vocal avec qui avez-vous bossé pour l'enregistrement et le mixage? 

JB: Ecoute en fait c'est du quasi maison, parce que toutes les prises de son instrumentales ont été faites au Snap Cut Studio à Tourette chez Rémi du groupe Loulou et le mixe a été fait par Jimbo notre bassiste. Par contre le master a été fait au Deviant Lab par Thibaud Chaumont qui a travaillé avec Trepalium etc... Mais le mix c'est du fait maison, on a passé du temps dessus (rires), enfin il a passé... On l'a...

Cyril: On l'a fait ch... (rires) !

JB: Non, J'allais dire qu'on l'avait assisté du mieux que l'on peut (rires). Cela a pris du temps, En fait on avait jamais vraiment joué ensemble avant, même si nous avions une idée, nous n'avions pas de son vraiment défini et il a fallu le trouver mais si nous devions le faire maintenant, ce serait mieux cadré.

On a droit une superbe cover de Womanizer de Brithney Spears sur le Ep pourquoi le choix de ce titre ?

JB : L'idée au départ vient de moi. C'est un morceau que j'ai en tête depuis longtemps, la première fois que je l'ai écouté cela m'a de suite parlé, je me suis dit la suite d'accord est vraiment pas mal et si un jour un groupe rock la reprend ça peut vraiment envoyer. Cela m'arrive quand j'aime bien un titre de le décortiquer. Je suis un geek de ça. Un jour je me suis fait plaisir j'ai fait cette reprise et j'en ai parlé à Cyril. On l'avait écouté, on s'était dit cela peut être pas mal. Donc l'été dernier on a reparlé, on l'a testée.

Cyril: Au début elle ne ressemblait pas du tout à ça à la base, et cette version c'est celle que l'on a bouclé au dernier moment.

JB: Quelques jours avant de rentrer en studio, on l'a répété, on a fait tourner le morceau en mode jam, cela s'entend sur le début puis cela part... C'est vrai que la reprise on l'a un peu défoncé, si tu ne sais pas que c'est du Britney tu reconnais pas le truc.

Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur le magnifique Artwork de Great Deception et son créateur ?

Le créateur s'appelle Alex..... qui nous a été suggéré par des amis qui jouent dans Imperial Triumphant un groupe de black jazzy assez barré. On cherchait un illustrateur , on avait plus ou moins trouvé mais cela ne s'est pas fait. Puis de recommandation en recommandation nous sommes tombés sur lui et nous avons un petit coup de cœur sur le mec et sur ce qu'il fait.

Cyril: Ses collages tout ça, c'était vraiment original. Cet espèce de contraste entre le beau et le sale.

JB: Cela correspondait bien à ce que nous voulions, en plus il n'y avait pas de groupes dans notre entourage qui avaient bossé avec lui. Cela s'est fait rapidement, bon entente, bon retour. C'est quelqu'un de très facile avec qui bosser. Au départ il nous a proposé plusieurs trucs, puis en lisant nos textes il a fait sa propre interprétation et il est parti sur une vraie création.

L'Ep est sorti sur une nouvel structure indépendante nommé Nova Lux Productions. Pourquoi ?

JB: C'est une structure que l'on a depuis quelques années qui on va dire est l'association qui sert de représentant juridique pour Svart Crown. Le cadre d'un label me semblait un peu restrictif par rapport à certains  projets. Puis quoi qu'il arrive j'avais prévu de passer cette structure en label pour pouvoir faire des prod de temps à autre. Là on est arrivé à une espèce de tournant et honnêtement je n'avais pas la foi de me taper une recherche de label en plein covid pour un nouveau projet. Je me suis dit personne ne fera le taf bien, donc autant le faire nous. Trouver un distributeur, un attaché de presse on peut le faire. Après c'est pas simple, là on est dedans c'est un métier mais c'était l'envie et le moment je te dis pas que c'est figé peut-être que cela changera plus tard, mais pour le moment à notre échelle le faire comme ça c'est parfait. 

Pourrais-tu t'occuper d'autres groupes ?

JB: Franchement, je ne sais pas car c'est vraiment très prenant comme activité. Personnellement je ne pourrai pas sortir quelques chose dont je ne sois pas à trois cent pour cent sûr. Là c'est un projet où je suis impliqué et le nouveau Svart Crown aussi, là oui.

Tu as parlé de la recherche d'un attaché de presse vous avez choisi Elodie de l'agence Singularité, pourquoi ce choix ?

JB: Quand nous avons commencé à démarcher les attachés de presse, c'était une rencontre évidente parce que c'est celle qui a accroché le plus à notre musique. En fait on l'a prise parce que c'est celle qui ne nous a pas dit oui dès le début. Au lieu de nous dire oui je le fais sans écouter une note de musique, c'est la seule qui nous a dit, attendez moi si je le fais je veux écouter et je veux être à fond. Et c'est ce qui nous a plu, parce qu'elle aurait pu dire "je prends votre pognon et je sors votre truc" comme certains l'auraient fait.  Mais elle non c'est une vrai passionnée, elle est en phase de ouf avec notre son et c'est pour ça qu'elle défend  le projet comme jamais, elle fait vraiment tout pour que cela sorte.

Je la connais un peu c'est vraiment une belle personne. Comment se passe cetavant concert ? 

JB: Ecoute cela se passe plutôt bien. Regarde, nous sommes dans de super conditions, nous avons la chance d'être la plusieurs jours nous sommes là depuis lundi.

Cyril: Nous avons fait aussi une résidence au Théâtre Lino Ventura à Nice.

JB: On prépare ça comme notre premier concert car nous n'avons jamais fait. L'idée est d'arrivé prêt car il y a du public et une captation live et que nous avons envie que cela se passe bien. On est concentré mais on a une bonne équipe. Toutes les conditions sont réunies pour que se soit top.

Pour moi c'est bon. Je poserai plus tard quelques questions supplémentaires à Michael.

Merci à toi, à vendredi !

Reprise de l'interview avec Michael le chanteur après le concert.

Salut Michael, te connaissant par le biais d'In Other Climes, j'ai été agréablement surpris par l'étendue de ta palette vocale (et je pense ne pas être le seul); comment as tu travaillé ta voix, pour arriver à un tel résultat ?

Merci ! Je chantais avant In Other Climes (même si on avait aussi sorti quelques titres avec du chant clair éraillé). Beaucoup de répétitions avec Dirty Black Summer et du moment où je me suis retrouvé confronté seul avec ma voix. Il n’y a rien de plus cruel qu’un enregistrement, et la cruauté pousse souvent au travail.

Et comment s'est passé l'enregistrement de tes parties ? Es-tu satisfait du résultat final ?

Pour l’enregistrement j’ai fait mes voix en solo dans mon studio d'enregistrement. J’envoyais les morceaux aux gars et eux me donnaient leurs avis. Certaines lignes ont été refaites à la dernière minute et d’autres, comme les refrains de Womanizer sont les mêmes depuis les démos. Je suis très satisfait du travail qu’on a pondu avec les gars, mais pas de “moi”. Je suis incapable de relativiser ou d’apprécier quoi que ce soit dans ma vie.

Sur le Ep tu as participé à l'écriture des textes. Où prends-tu ton inspiration ?

Surtout de ce que je ressens constamment pour répondre facilement. Sur certains morceaux comme “Know Better” j'ai essayé de dire exactement ce que je pensais, sans fioritures et messages à lire entre les lignes. Pour d’autres on trouvera du Charles Bukowski du Britney Spears, et du PNL.

Quelles ont été tes sensations pendant le concert ?

Sobre et heureux. Incroyable, mais pas besoin de plus… Juste mes gars. Leur bienveillance naturelle, l’amour et la hargne qu’on a mis dans toutes ses heures de boulot. C’était jouissif.

La majorité des musiciens du groupe ont l'habitude de jouer devant un public nombreux et turbulents, là il était assis, quelles sensations avez-vous ressenti pendant ce concert ?

Pour citer Kickback : “this is for us, this is not for you” C’était pas volontaire mais égoïstement je me rappelle surtout de l’ambiance sur scène. A la base aussi le concert devait être en stream seulement. Donc vraiment que du bonheur d’avoir en plus un public en chair et en os !

A la fin du concert vous vous êtes tous tombés dans les bras moi j'y ai senti comme une délivrance, quels étaient vos sentiments à ce moment-là ?

“On l’a fait” ça peut paraître ridicule mais on a beaucoup travaillé en peu de temps au final. On s’était fixé certains objectif et la c’était fait. Au final toutes ces répétitions, résidences, enregistrements, c’était aussi pour cette étreinte !

Une fois sorti de la salle vous avez retrouvé une partie public sur le parking de la MJC pour échanger avec lui. Quelles sont dans l'ensemble les remontées que vous avez eu sur le concert et votre musique lors de cet échange ?

C’était pour beaucoup, des amis et de la famille. Nous avons eu beaucoup de bons retours et c’était encore plus beau venant de notre clique. 

Je te remercie pour ces réponses.

Merci à toi ! 

 

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