Groupe:

Festival 666 : Jour 1

Date:

11 Aout 2023

Lieu:

Cercoux

Chroniqueur:

JeanMichHell

Aahhhh mais quel plaisir de se retrouver, JC (dont vous allez pouvoir admirer les photos) et moi-même, le très sympathique site de Cercoux pour la quatrième édition (eh oui le concert de 2022 ne compte pas vraiment, puisque pas réellement un festival !) afin de retrouver toute l'équipe de M. Victor Pépin, toujours dans la joie la bonne humeur, la bienveillance, et surtout le savoir recevoir qui le caractérise lui et toute son équipe. Je détaille un peu plus dans mon bilan tout ce qui me fait écrire ces qualités de ce festival qui, à n'en pas douter, a mis un point sur la carte française du petit monde du Metal.

 

 

589 :

 

Premier jour, tout le monde sent encore le déo, et le parfum mis il y a quelques heures est encore bien présent. Il y a bien quelques exceptions qui auront pris un malin plaisir à venir la veille au H3 pour un concert d'ouverture avec The Soundroots qui seront à nouveau présents mais cette fois-ci sur scène vendredi.

 

Mais à l’heure actuelle, c'est 589 qui ouvre les hostilités. Ce n'est jamais simple d'ouvrir un festival, d'autant plus un vendredi en début d'après-midi avec un public assez clairsemé. Mais cela ne va en rien empêcher les bordelais de sortir les muscles et de nous mettre dans l'ambiance avec leur hardcore tout en puissance. J'ai le plaisir de retrouver Basty (également hurleur en chef dans Overcharger) qui va faire parler son savoir-faire pour faire bouger le public, et il faut reconnaître que le bougre sait bien y faire puisque le public ne va pas mettre longtemps à être convaincu par le groupe, et lancer le premier wall of death de ces trois jours. 

 

Mais les autres membres du groupe ne sont pas en reste, car musicalement c'est un véritable rouleau compresseur qui nous submerge ! Les musiciens se donnent à fond pour prouver leur savoir-faire entre les intros toutes en douceur pour faire monter la sauce, les ruptures de rythmes avec quelques passages bien alambiqués, l'ensemble est convaincant et ne souffre d'aucune baisse de régime. Ce set sera tout en force et personne n'aura le temps de souffler. En voici la preuve puisque le groupe est en avance sur son horaire tellement la motivation est grande. Le public, comme Basty, va finir rouge écarlate avec une prestation qui aura eu le mérite de mettre le feu à la mèche du festival 666 ! 

 

 Setlist de 589

I Wish I Was Awaken

First Ressurection

Trigger

In Hell

Cowardice

W.F.M.S.

Bloody Lang

You Fucking Die

Kukangaaa

 

 

 

 

Forest In Blood :

 

Le quintet parisien investit la scène, sous une chaleur qui commence à bien se faire sentir. Et ce n'est pas Forest In Blood qui va nous offrir un coup de frais, ce sera exactement le contraire ! Elie au chant est un frontman qui se défend plus que bien, avec une envie d'en découdre qui se sent de suite. Il tape dans le micro, va chercher le public et transpire ses paroles à fond. Aucun surjeu ou cinéma chez lui, il est aussi sincère que direct ! Il va jusqu'à tenter de casser la scène avec la tête tellement il est engagé physiquement sur son headbanging, et comme le mec sait recevoir, il fera profiter l'assemblée de son cubi de ce que j'ai supposé être du rhum, et qui s'appelle revient-vide. L'animal nous aura proposé une belle prestation. 

 

Leur hardcore sait dépasser les frontières et intègre quelques pointes de heavy, ou encore du thrash dans les structures mais ne néglige en aucun cas la puissance, cela varie des Mosh-part parfois un peu répétitive dans le style. Et comme de par hasard, le groupe nous sortira sa plus belle version de Children of the 666, totalement adapté à la circonstance, ce qui aura pour effet immédiat de lancer premier stage diving de ce festival ! L'intensité mise par le groupe est remarquable, il existe un petit côté Jesus Piece pas désagréable. Bref, une prestation passionnée, qui aura su séduire.  

 

Setlist de Forest In Blood :

Real gale of gallows

Children of the 666

Dying Lord

Dogs of war

Russian Lolita

The descendants

Libertalia

Haut et court

Crève

Black skull

Never Surrender

 

 

 

 

 

Working Klass Heroes :

 

Working Klass Heroes prend place sur scène sur fond d'intro techno, et leur style Newcore -ElectroMetal va trancher avec la prestation précédente, une autre facette du hardcore s'offre à nous, et ce ne sera pas la dernière de cette affiche globalement bien axée sur ce style. Musicalement nous sommes sur un terrain assez balisé, c'est assez classique pour le genre mais d'une efficacité redoutable. Mais ce qui fait la force de ce groupe, c’est qu’il respire le bon état d'esprit ! Il y a un aspect presque festif qui se transmet d'entrée de jeu à l'ensemble du public. Les perpignanais savent y faire pour donner le sourire, à grand coup de vannes et de clin d’œil au public.

 

Musicalement le groupe s’ouvre aux machines qui, elles-mêmes, ouvrent les perspectives de leur musique. Ce rajout « techno » donne un supplément d’âme et a pour effet immédiat de faire sauter tout le monde dans tous les sens. Les six gaillards s’amusent sur scène jusqu’à proposer un Wall Of Dance et faire transpirer le public, car comme le dit « le double » derrière son micro, il fait vraiment « super froid » aujourd’hui.  Un des rares temps plus calme sera une chanson pour les filles. Mais pourquoi une telle appellation, tout simple c’est sur ce titre que le hurleur en chef prend le plus le temps de chanter… Ce moment de bonne humeur se conclura avec par une chute malencontreuse du drapeau jaune et rouge rayé de la ville Perpignan qui, jusqu’alors était autour de la taille du chanteur, qui se retrouve alors en tenue d’Adam… Bref, WKH nous aura donné le sourire !

 

 

Setlist de Working Klass Heroes :

Intro

Hurt me plenty

Hollywood holocaust

The end is nigh

Collapse

The Queen of the Dancefloor

Vanguard Bandits

Holy diva

Children of the porn

Left for dead too

Jump like donkey kong

 

 

 

 

   

 

Sleeping Romance :

 

Le festival 666, n’a pas vocation à être un festival exclusivement Hardcore, mais a prévu d'ouvrir sa scène a bien d'autres styles et c'est très bien ainsi. Sleeping Romance est un groupe italien de Metal progressif, qui possède un chant féminin à tendance lyrique, c’est d’ailleurs une française qui est derrière le micro en la personne de Lina, ce qui simplifie le lien avec le public. Elle nous explique qu’elle a croisé un mec dans un train qui écoutait Sleeping Romance et qui est là ce soir. Sympa. En revanche son collègue qui tente une prise de parole en français fut tout aussi drôle mais aussi plus laborieux avec les trois mots qu’il connait en français dont, oh surprise, Tour Eiffel, et fera hurler à tout le public « Metallo » en italien.

 

Pour un revenir à la prestation musicale, le mélange proposé par Sleeping Romance ne manque pas d’inspiration, et de contraste. Le groupe passe aussi bien par des mélodies envoûtantes, que par du Djent, voire même par des passages proches de mosh-part. Et même si la recette peut se retrouver d’un titre à l’autre, il y a globalement l’ambition de ne pas être dans un carcan défini et c’est déjà remarquable, surtout dans ce style qui peut s’avérer piégeux. Vous y ajoutez le charme de Lina et l’énergie nécessaire pour être crédible en live, et cette petite heure sera passée bien vite.

 

 

 

Setlist de Sleeping Romance :

Of Shadows And Men

Smoke And Mirrors

Haven

My Temptation

Call My Name

Ghost Shadows

Resemblance of Light

The Promise Inside

My Own Foe

We All Are Shadows

Outro : Bridge of Minds (bandes)

 

 

 

Hangman's Chair :

 

La dernière fois que j’avais croisé les Hangman’s Chair c’était en 2019 avec Mass Hysteria à la Nef, et je n’avais pas forcément suivi leur actualité depuis, sauf pour admirer le magnifique clip de Cold & Distant, puisque la toujours aussi troublante Béatrice Dalle en faisait partie.

 

C’est en tant que seul représentant stoner de la journée, que les parisiens envahissent la scène pour une prestation comme ils savent le faire. Leur musique stoner-sludge est toujours totalement écrasante, très ambiancée alliant son hyper lourd et mélodie envoûtante. De plus, le groupe bénéficiera du son le plus travaillé de la journée. La recette est connue, (ben oui bientôt 20 ans de carrière…) et le quatuor va nous emmener en voyage pendant tout leur set, pour le plus grand plaisir des fans.

 

Visuellement, les musiciens vivent leur musique, indéniablement. Clément, avec son physique imposant, fait partie des animateurs de la scène. Il vit totalement les paroles de Cédric, et réagit de manière très viscérale aux compositions. Julien possède une magnifique guitare transparente qu’il fait virevolter dès qu’il le peut. Quant à Mehdy derrière ses fûts, j’aime autant vous dire que je n’aimerai pas être sa caisse claire… Bref, Hangman’s Chair aura proposé une prestation pachydermique qui aura totalement concassé l’assistance !

 

Setlist de Hangman's Chair :

An Ode To Breakdown

Cold & Distant

Who Wants To Die Old

Storm Resounds

Dripping Low

04/09/16

Naive

Sleep Juice

Loner

A Thousand Miles Away

 

 

 

 

Ten 56. :

 

On utilise souvent l’expression « Deux salles, deux ambiances ! » pour démontrer un changement radical, avec l’arrivée sur scène de Ten 56., cette expression n’aura jamais été autant à propos, même si l’objectif de broyage semble assez proche. Le groupe va entreprendre son entreprise de démolition, et le festival va clairement monter d’un cran en intensité. On retrouve Aaron Matts (ancien Betraying The Martyrs) derrière le micro qui lui aussi sait mettre les bouchées doubles pour nous exploser les oreilles. Vocalement il oscille entre Winston McCall de Parkway Drive et "Alex Terrible" des explosifs Slaughter to Prevail, sa prestation sera en toute puissance.

 

Mais la prestation du groupe est totale puisque ce n’est pas le seul à tout donner, que ce soit Quentin et Luka aux guitares, ou encore Nicolas à la basse, sont de véritables piles électriques qui remuent ciel et terre pour transmettre leur énergie au public. Je me dois de citer également Arnaud derrière ses fûts mais que nous verrons peu dû à un light shows épileptiques, certes totalement adapté à leur musique, mais qui n’aide pas à voir les protagonistes.

 

En tout cas leur prestation fonctionne immédiatement sur le public, l’énergie et la puissance de leur Metal moderne fait clairement mouche. Seul un interlude râpé laissera le temps au public de reprendre son souffle, mais dans les circle pit, les jumps collectifs de l’ensemble du public, et le déluge de décibel que nous avons pris sur le museau, Ten 56. aura été un véritable uppercut !

 

Setlist de Ten 56 :

Diazepam

Exit Bag

Saiko

Yenta

Shitspitter

Choky

Sick Dog

Traumadoll

RLS

Intruder

Masque

Ender

Boy

Kimo

 

 

 

6:33 :

 

Je ne vais pas vous cacher l’impatience qui m’habite au moment de voir débarquer les grands malades de 6:33 dont j’avais eu le plaisir de chroniquer le tout aussi excellent qu'atypique Feary Tales For Strange Lullabies: The Dome qui m’avait ravi les oreilles, et j’avais hâte de voir la transposition sur les planches… La douce folie se met en œuvre en quelques instants, car le charismatique Florent va prendre place au côté de la splendide Bénédicte pour une heure de show haut en couleur et en chemise à fleurs.

 

Et je ne vais pas être déçu, la complémentarité vocale est exemplaire (même si le son des micros était discutable…) et l’univers développé emprunte aussi bien à M. Patton (période California de Mr Bungle) qu'à Devin Townsend, marionnette incluse… Et puis quel univers, entre les riffs techniques, les parties disco, voir easy listening, et les coups de butoirs, l’univers est aussi large que généreux. L’ensemble est hyper catchy, mais pas forcément pour une première écoute en live, c’est un peu plus complexe que pas mal de riffs hardcore (non pas tapé...), et le public qui ne connait pas semble bien interloqué par cette prestation qui peut sembler complétement folle. Globalement, l’ensemble est hyper fun entre un circle boogie, un remake de Pulp Fiction, et l’aspect bigarrée de la scène et de la musique, ben c’était juste étoiles dans les yeux !

 

Setlist de 6:33 :

Wacky Worms

Burn-in

Holy Golden Boner

Party Inc

Black Widow

Release the He-Shes

Act like an Animal

I’m a Nerd

Midgets part 2

 

 

 

 

Dropdead Chaos :

 

Autre groupe que j’attendais avec grande impatience, le collectif Dropdead Chaos. J’insiste sur le terme collectif car, si vous connaissez l'histoire, ce n'est pas un groupe monté comme ça, au doigt mouillé, il existe une âme, la preuve le producteur HK Kraus les accompagne aujourd’hui. La lumière s’éteint sur le site et on entend un "Hé Ho" qui résonne dans tout le site, et qui introduit le titre Underneath the Sound. La tempête se fait désirer et Renato (Flayed, Trepalium...) lance avec une joie visible ce premier titre. 

 

Et du plaisir, il va y en avoir. Déjà visuellement le collectif représente sept personnes de divers groupes de l'hexagone. Et la liste est belle, voyez un peu  : Boris (Betraying the Martyrs) à la batterie, de Jacou (Ex-BBA) à la basse, de Baptiste (Smash Hit Combo) et de Nils (Sirenia) aux guitares, de Déha (Maladie...) en duo avec Renato, une bien belle brochette. Et les gaillards vont nous démontrer que non seulement ils ont une expérience de dingue sur scène, et en premier lieu l'énergie et la générosité (mais ça on l'avait compris) qu'ils mettent à venir convaincre qu'ils seront un des groupes du futur. Ce qui est d'autant plus paradoxal, puisqu'on ne va pas se mentir, les gars nous ont sorti un album bien ancré dans les 90's. Déha explique d'ailleurs en intro de What I've Learn, que ce titre représente ses années 90's, tout ça devant le regard d'un Renato visiblement ému, un beau moment. Nous aurons même droit à un solo de batterie, si ça c'est pas 90's. Vous pouvez rajouter le slap à la basse, les solos chauds comme un jour de canicule, il faudra certainement changer les planches de la scène pour la suite du festival.

 

Dropdead Chaos a plus que convaincu, il n'aura pas prouvé, il aura simplement mis tout le monde d'accord. Le public est sur les genoux, après un Circle Pit d'anthologie sur Rainman, et un Surfacing dantesque qui aura fait rougir les gars de Des Moines. Une tournée se prépare, et bien vivement une prochaine claque live. 

 

Setlist de Dropdead Chaos :

Underneath The Sound

Escape

Save Yourself

Sun

What I’ve Learnt

Black Thoughts

Rainman

Surfacing

Dj Set (Deha)

Dropdead (Boris)

One Last Encore

Humans

 

 

 

 

Héboïdophrénie :

 

Et histoire de finir la soirée en beauté, j'ai le plaisir de retrouver les bordelais de Héboïdophrénie qui nous avaient déjà bien nettoyé les cages à miel l'année dernière à la Seisach' Metal Night ! (n'hésitez pas à regarder la prog de cette année, c'est un vrai régal...) Et les p'tits gars sont tellement chauds qu'ils entrent sur scène remontés comme des coucous et queeee l'équipe technique n'est pas prête. Pas grave, on se la refait avec encore plus d'envie et un large sourire car oui c'est un set plaisir qui nous attend. 

 

Dans la recette, le quintet n'a rien bougé et c'est très bien ainsi. Ah si on voit enfin leur visage, et mon JC est enfin ravi de vous présenter des photos de leurs visages. Allez trève de plaisanterie et passons à l'essentiel, la musique. Leur brutal death est toujours aussi efficace, on y retrouve les tappings solo qui décoiffent, une rythmique infernale, et des vocaux venus d'outre tombe. Le tout est saupoudré d'autant de modernisme que de nostalgie, l'équilibre est bon et la prestation scénique également. Nous aurons droit à la crème de leur dernière album avec HFC ( Human are fucking cooked) , le clin d'oeil aux Hipsters qu'ils ne portent pas vraiment dans leur coeur, ou le moment poupée gonflable avec Bonnet M, et quelques passages par des titres plus ancien comme Cadaver sur laquelle Nico de Gorod a participé. Bref, un beau moment de fiesta et de sympathie tout en énergie pour conclure cette journée. Le death procure souvent des réactions inattendues dans le public, et cela n'aura pas manqué puisque au delà dés habituelles chorégraphies atypiques, j'ai même vu une adorable mamie se trémousser comme un diable sorti de sa boite et prenant un pied monstre devant les bordelais, comme quoi le pari d'emmener le public est gagné haut la main !

 

Setlist de Héboïdophrénie :

HFC ( Human are fucking cooked)

Flush The Meat

Technomessiah

Hipster Slaughter

Cadaver

Bonnet M

Bleeding Love

2064

Left Half Dead

Decay

Beheaded

 

 

 

 

 

 

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