Dans la série, carnet de bord de deux gars qui adorent manger du live, l’ami JC et moi-même sommes ce soir du côté de la Gironde, et plus précisément au Krakatoa de Mérignac pour assister à l’immanquable concert des petits gars de Chicago, Russian Circle. Vous dire que j’attendais ce concert est un doux euphémisme et je me retrouve comme un gamin de huit ans devant le sapin de Noël. J’en profite pour remercier Gabriel qui a rendu ce moment possible.

Rezn :

Et en guise d’amuse-bouche du début de soirée, nous voici devant Rezn, dont je découvre la musique ce soir. Rezn c’est un groupe de Doom Metal à forte tendance psychédélique américain formé en 2016. Il se compose de : Phil Cangelosi à la basse, de Rob McWilliams à la guitare et au chant, de Spencer Ouellette au synthé et de Patrick Dunn à la batterie.

La ligne directrice de leur univers musical est de développer des ambiances, qu’elles soient psychédéliques, lourdes ou bien encore planantes, le groupe sait mixer la finesse et la lourdeur. Alors vous allez me dire que ce ne sont pas les premiers, et les pionniers ont vu le jour il y a maintenant près de soixante ans, mais ce qui fait l’originalité de ce groupe c’est de savoir inclure des instruments que l’on n’attend pas comme un saxo ou du sitar. Rajoutez une voix haut perché et tout ceci sent les années 70 à fond, le punchy Scarab qui conclut le set en est d’ailleurs un bel exemple.

Preuve de cette volonté de garder comme le temps en suspens, le groupe ne communique pas à part quelques remerciements chaleureux en fin de set envers les organisateurs et le public. Les transitions se font grâce aux machines qui laissent planer un simple son de transition, un jeu de light absolument sublime, et c’est ainsi que le groupe garde cette part de mystère qui contribue à l’ambiance générale du concert. Un groupe qui a son originalité malgré un style qui résonne de manière très familière. 

Russian Circle :

J’ai découvert Russian Circle avec l’album Geneva courant des années 2021, mais c’est à la sortie d’Empros en 2011 et l’arrivée de Brian Cook à la basse que le groupe m’a définitivement pris dans ses filets. Donc lorsque j’entends les premières notes de 309, je ne touche plus terre à ce moment-là. Bref, assez parlé de mes considérations personnelles, et parlons show.

Car oui, malgré une communication inexistante puisqu’il n’y a pas de micro sur scène, le groupe aura communiqué. Tout d’abord de l’émotion dans un premier temps, aussi émouvant que puissant, l’univers de Russian Circle est riche de sa diversité. Les ambiances qui ressortent sont dingues, les frissons fréquents et tout au long de ce voyage musical si singulier, il n’y a que la musique qui parle.

Visuellement, c’est également très riche. Déjà se retrouver avec Dave Turncrantz derrière sa batterie, en plein milieu de la scène, et légèrement surélevé permet d’admirer toute sa technique, et son charisme sans faille. Autre monstre de charisme, le bassiste M. Cook, qui dégage à la fois de la puissance, de la passion, et une énergie de tous les instants. Celui qui est le plus discret finalement, c’est Mike Sullivan car tellement concentré sur son instrument, ses samplers, boucles (etc…) pour pouvoir jouer l’entièreté de ce qu’il produit sur album, qu’il est difficile de savoir s’il profite de son moment sur scène ou bien s'il est tellement absorbé qu’il est absent des débats… 

Le tout accompagné d’un light show aux petits oignons, avec en guise de conclusion un autre titre issus d’Empros Mlàdek, ce concert restera dans ma mémoire car il y a trop peu de groupe capable de créer plus d’émotions que de spectacle. Chapeau bas messieurs. 

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