Megadeth, vu sa popularité indiscutable depuis des décennies, est un groupe que l'on pourrait voir plus souvent en tête d'affiche par chez nous... mais bien qu'il fasse quelques apparitions ici et là (deux fois au Hellfest l'année dernière tout de même, à Orange en ce même mois d'août...), il reste finalement assez rare de voir ce géant du heavy/thrash US se produire à la capitale (et je ne parle même pas d'autres villes françaises). Alors quand Mustaine et compagnie annoncent leur venue le 22 août à Paris, et dans une belle salle comme l'Olympia qui plus est, ça attire le chaland forcément. La date est archi-complète depuis quelques temps, les températures sont très estivales... ça va être chaud ! On l'apprend la veille du concert, ce sont les frenchies du groupe Existance qui vont ouvrir la soirée. On les avait déjà vus avec plaisir en première partie d'Helloween, dans cette même salle, il y a quasiment (à une semaine près) un an de cela... et on les retrouve avec le même plaisir ce soir. D'autant plus que le groupe ne va pas démériter. Son heavy metal classique et entraînant fait mouche sur scène, ceux qui l'ont déjà vu le savent bien... Et si vous ajoutez à cela un dynamisme et un savoir-faire scénique maîtrisé, vous obtenez très vite un parterre de métalleux qui ne se fait pas prier pour acclamer les Français comme il se doit. L'ambiance est donc particulièrement chaleureuse, ce qui n'est pas toujours le cas lors des premières parties. Le quatuor attaque bille en tête avec la chanson titre de son dernier album : Wolf Attack. Heavy enlevé et carré, musiciens mobiles, l'Olympia se montre attentif d'entrée de jeu. Legends Never Die avec son riffing typiquement power metal, un tempo toujours très entraînant, et un duo de guitares où l'on peut voir Julian (également chanteur) et Antoine, chacun monté sur l'un des retours positionné en bord de scène, se répondre, continue d'enthousiasmer l'assistance. Si bien qu'au moment de Dead Or Alive, des centaines de voix se font entendre (et autant de poings se lèvent) pour scander les "Hey ! Hey ! Hey !" qui vont bien sur l'intro. Julian profitera de ce morceau pour exécuter son solo au bord de la scène dans une pose typiquement guitar hero (vous savez, mi- accroupie avec jambe tendue et manche de guitare pointant vers le ciel). 
Existance nous présente un nouveau morceau, Brighter Days, qui figurera sur l'album prévu courant 2024... et comme ses petits copains, il passe impeccablement sur scène. La conclusion se fera sur deux morceaux plus anciens : Breaking The Rock et From Hell. Six titres en une demi-heure, on n'a pas vu le temps passer... on en redemanderait sans problème, Existance s'est mis l'Olympia dans la poche avec une facilité déconcertante. Ces gars-là se sont montrés, comme toujours aurais-je envie d'ajouter, très convaincants et leur amour du heavy traditionnel a parlé à la majorité de l'assistance. A suivre ! Setlist Existance : 01. Wolf Attack 02. Legends Never Die 03. Dead Or Alive 04. Brighter Days 05. Breaking The Rock 06. From Hell A 21 heures, Megadeth foule les planches de cette scène mythique... Enfin non, le groupe se pointe avec huit minutes de retard (ce petit détail aura son importance plus tard quand je râlerai, vous verrez)... et tout d'un coup, la température monte de plusieurs degrés (ce qui, franchement, vu la chaleur ambiante et la densité de la fosse, n'était pas plus nécessaire que cela). La scène est bardée d'écrans diffusant un montage animé pendant que l'intro de Prince Of Darkness sort des enceintes (comme ce fut le cas au Hellfest en 2022)... et le groupe déboule sur Hangar 18. Et là, c'est l'explosion. Sur scène, bien sûr, les acolytes de Mustaine affichent une forme impressionnante qui ne se démentira pas jusqu'à la fin du set. James LoMenzo et Kiko Loureiro l'arpentent de long en large, le sourire aux lèvres... Dirk Verbeuren martèle ses fûts avec enthousiasme (et puissance, cela va sans dire). Mustaine est un peu plus statique et - à ce stade du concert - un peu moins audible (vocalement parlant) dans le mix mais le son va vite s'améliorer... Mais quand je parle d'explosion, c'est davantage au public que je fais référence. Les fans sont chauds, ils sont bouillants... à tel point qu'ils pourraient faire fondre l'édifice qui nous accueille. J'ai eu la chance de voir quelques concerts de Megadeth depuis le milieu des années 90 et - bien qu'il soit fort possible que ma mémoire me joue des tours - je ne me souviens pas d'avoir vu une assistance aussi festive que ce soir. La fosse saute, clame, crie, chante (pas juste les paroles, les riffs ou les leads de guitare également, on se croirait à un show de Maiden !), pogote avec ardeur... bref, elle donne tout, elle n'est pas venue pour s'économiser. Et, vu le set best-of concocté par le groupe, ça n'est pas près de se calmer ! 
En effet, c'est une véritable panoplie de hits, ni plus ni moins, qui nous est servie ce soir. Sweating Bullets, Wake Up Dead, Trust, A Tout Le Monde, Tornado Of Souls, Symphony Of Destruction, Peace Sells, Holy Wars... ils sont tous là et font le bonheur des fans. Il faut voir ces derniers sauter sur place, se lancer dans un petit circle pit au beau milieu de l'Olympia, entonner le refrain de A Tout Le Monde comme un seul homme, chanter toutes les paroles de Tornado Of Souls - on croirait un karaoké géant - pendant que Dave se repose les cordes vocales (sur le premier refrain en tout cas)... c'est la fête ! Et pendant ce temps, la formation continue de briller. La section rythmique ne souffre d'aucune reproche mais c'est quand même plus particulièrement Kiko Loureiro qui ébahit le plus l'assistance. Le Brésilien décoche les plus beaux solos de la carrière du groupe avec aisance et virtuosité... ça a presque l'air facile en le regardant... presque.  
Au beau milieu de ce set pour nostalgiques (oui, vous aurez quand même remarqué que l'essentiel des titres proposés se situent en 1986 et 1997), Megadeth propose tout de même deux compos plus récentes : We'll Be Back (qui sera la seule à représenter The Sick, The Dying... And The Dead, sorti il y a un an maintenant) et Dystopia (issue de l'album du même nom). A part ces deux "écarts", rien de ce qui est sorti après 2001 ne sera évoqué lors de cette soirée. Et c'est le moment parfait pour introduire un ou deux bémols au sein de ce concert de louanges. Loin de moi l'idée de cracher dans la soupe, d'autant plus que j'ai eu la chance d'être accrédité pour cet événement mais je me mets deux secondes à la place du chaland qui a payé (une somme non négligeable en plus) pour ce show. Il aurait été très sympa, de la part du groupe, d'avoir désenclenché la fonction pilote automatique au niveau de la setlist. Evidemment qu'on est ravi de se prendre cette pluie de classiques en travers de la figure... mais quelques petites surprises n'auraient pas fait de mal. En fait, on sent bien que Megadeth est en configuration festoche. Un seul titre du très bon dernier album, franchement ? Et puis, il y a aussi la durée du set qui me fait dire ça : Mustaine et sa bande étaient censés se produire entre 21h et 22h30. Mais comme dit plus haut, ils sont montés sur scène avec quelques minutes de retard... et les dernières notes de Holy Wars ont résonné dans l'Olympia cinq minutes avant l'heure annoncée. Le groupe a donc joué une heure et vingt minutes et, si les horaires annoncés avaient été tenus, on aurait pu avoir deux morceaux de plus. Pour un concert en tête d'affiche, hors festival, dans une salle archi-comble... cela aurait été bien vu. Petit manque de générosité sur ce coup-là. 
A part ça, rien à redire, la musique est de grande qualité, le line-up interprète tout cela à un niveau d'excellence indiscutable et, comme dit précédemment, le public est en feu (sa contribution) à la réussite de la soirée ne doit pas être sous-estimée). Bon, si, je n'ai pas parlé de la voix de Mustaine... c'est que je suis partagé. Sur le début du show, il m'a vraiment semblé à la peine (sur la fin de Wake Up Dead, ce fut même douloureux à entendre, j'ai serré les dents) mais il ne s'en est pas si mal sorti par la suite. Il n'a jamais été un grand vocaliste mais force est de constater que les années qui passent et son cancer (vaincu, certes) n'arrangent pas les choses. Cependant, qui va à un concert de Megadeth en espérant assister à une masterclass de chant ? Alors on retiendra surtout une belle soirée à l'ambiance incroyable avec un joli best-of d'un groupe incontournable du genre. Comme ce fut le cas au Hellfest l'année dernière, ce line-up confirme tout le bien qu'on pensait de lui sur le papier. Après une telle performance et à voir les mines ravies des fans au sortir de la salle, on se dit que Megadeth a encore de beaux jours devant lui. Un grand merci à Olivier Garnier pour l'accréditation et à GregH Photographer pour les photos. 
Setlist Megadeth : 01. Hangar 18 02. Dread And The Fugitive Mind 03. Angry Again 04. Sweating Bullets 05. Wake Up Dead 06. In My Darkest Hour 07. We'll Be Back 08. Dystopia 09. Trust 10. A Tout Le Monde 11. Tornado Of Souls 12. Symphony Of Destruction 13. Peace Sells ---------------------------------------- 14. Holy Wars... The Punishment Due
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