Groupe:

Helloween + Existance

Date:

30 Aout 2022

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

On l'aura attendu ce concert d'Helloween ! Fin 2019, deux ans après un concert absolument dantesque et mémorable (l'adjectif magique ne serait pas usurpé ici) donné au Zénith, célébrant le retour de Michael Kiske et Kai Hansen au sein du groupe, on nous annonçait une suite mais à l'Olympia cette fois-ci. Cette tournée intitulée United Alive II aurait dû démarrer en 2020 et puis vous connaissez la suite : pandémie, reports, nouvel album, tournée qui change d'intitulé et nous voilà finalement réunis à Paris en ce 30 août 2022 pour retrouver cette joyeuse troupe (sept membres quand même) décidée à nous faire bouger et chanter sur son power metal mélodique et enjoué. 
 
Chez nous, pas de Hammerfall en première partie mais ce petit groupe français, qui monte qui monte, nommé Existance. Je suis ravi de les retrouver, j'avais été totalement convaincu par leur prestation en première partie de Primal Fear et Riot V en 2018 et déçu de les louper au dernier Hellfest. Le quartet arrive sur scène remonté à bloc. Grosse énergie et prestation hyper carrée au menu. On devine la jubilation de pouvoir jouer pour la première fois sur la scène mythique de l'Olympia, après le Hellfest et juste avant de partir en tournée à travers l'Europe avec U.D.O. et ça fait bien plaisir. Parce qu'Existance, emmené par des musiciens ultra sympathiques et humbles, est un groupe de bosseurs qui sait envoyer la sauce sur scène ! Leur heavy metal est puissant et enlevé, totalement estampillé 80s (ce qui est dans le thème de la soirée, puisque, comme on le constatera un peu plus tard, c'est clairement et majoritairement sur cette décennie que va s'appuyer Helloween pour son set), fait mouche. Les compos claquent bien à la base (Wolf Attack, Dead Or Alive, Power Of The Gods et compagnie sont toutes taillées pour la scène) mais ce ne serait pas suffisant si les musiciens n'avaient pas cette capacité à emmener le public avec lui grâce à une mise en place aussi remuante qu'impeccable et un entrain communicatif. D'ailleurs, c'est bien simple, la salle se montre très réceptive et enthousiaste. La foule ne se fait pas prier pour acclamer le groupe entre les titres ou chanter quand on lui propose de le faire (salle divisée en deux pour beugler "Thunder" et "Fire" - ça va, ce n'est pas compliqué, ça reste dans le champ lexical de base du metal - sur Power Of The Gods et son riff barkathemoonesque). 


Julian Izard ne joue pas son rôle de frontman à moitié, il chante, gratte et solote avec passion, la section rythmique tenue par Julien Robilliard et Gery Carbonnelle ne démérite pas (Julien arpente la scène de droite à gauche, Gery tape sur ses fûts avec force et précision)... Quant à Antoine, il bouge également beaucoup, n'oublie pas de participer aux chœurs de temps à autre, tire la langue aux journalistes et balance du solo maîtrisé comme s'il avait fait ça toute sa vie. Il filme également ses potes sur scène à quelques moments (et notamment pendant le long passage chanté par le public sur Power Of The Gods)... on sent bien que tout le monde prend son pied. On est content pour eux, ils se donnent sans retenue, tout cela est bien mérité. 
 

Bref, du bon heavy old school entraînant mené par un groupe passionné, convaincu et, du coup, convaincant. La demi-heure passe trop vite... c'en est même un peu frustrant. J'ai beau être - surtout - là pour revoir Helloween, je n'aurais clairement pas craché sur un set un poil plus long. Vous aussi ? On aura le plaisir de revoir Existance en première partie d'U.D.O. le 29 novembre à Paris et le 30 novembre à Strasbourg. 
 

Setlist d'Existance :

01. Wolf Attack
02. Heavy Metal Fury
03. Dead Or Alive
04. Power Of The Gods
05. Breaking The Rock
 
 
C'est au tour de Helloween, accueilli par une foule en délire, de fouler les planches de l'Olympia ! Les musiciens sont acclamés comme des héros. Intro sur écran géant avec animations qui mettent en scène le keeper sur le thème de Halloween, puis les notes d'Orbit résonnent pour annoncer le premier morceau épique de la soirée : le fameux Skyfall. Une citrouille géante sur laquelle repose la batterie de Dani Löble orne la scène de l'Olympia et le light show est généreux. Le public fait tellement de bruit qu'on se dit qu'il va falloir monter le son. Aucune crainte à avoir, le volume est fort... et les oreilles vont s'en prendre autant que les yeux !
 
 
Le set mettra en avant le dernier album du groupe par le biais de quatre titres. Il se montrera aussi un peu moins long et équilibré qu'en 2017 quand Helloween nous avait régalé au Zénith de Paris. Moins long mais bien généreux tout de même puisqu'il durera deux heure dix. On ne se plaindra donc pas trop... on n'a pas eu un show au rabais, loin de là. En plus, les classiques sont de la partie. Contrairement à la tournée Pumpkins United qui proposait des concerts de près de trois heures avec beaucoup de vieilles chansons, fêtant ainsi le retour de Kiske et Hansen comme il se doit, mais également pas mal de compos de l'ère Deris (qui compte tout de même dix albums, rappelons-le), ce concert est très axé sur les années 80. Ainsi, on n'échappera pas à Eagle Fly Free, Future World, Dr. Stein, Keeper Of The Seven Keys ou autres Save Us (très bonne surprise, je vois régulièrement Helloween en concert depuis vingt-huit ans et c'est la première fois que ce morceau m'est offert) et How Many Tears, sans oublier un medley consacré au tout premier EP et à l'album Walls Of Jericho (remanié depuis la dernière fois) avec Kai Hansen au chant alors que la période Deris ne sera représenté que par trois petits morceaux : Power, Forever And One et Perfect Gentleman. Oui, c'est très peu. Est-ce qu'on va râler ? Non, parce que le moment passé en compagnie de ces légendaires citrouilles reste excellent. 
 
 
Excellent pourquoi ? Parce que fun. Le plaisir que les membres d'Helloween semblent prendre à être sur scène et jouer ensemble est palpable et sacrément contagieux. On sent une complicité assez forte entre ces messieurs (c'est un peu moins évident pour Michael Weikath, avec ses airs de gars un peu blasé / flegmatique, cantonné à son petit coin de scène). Parce que les compos proposées sont quand même sacrément classes. Les nouveaux titres passent d'ailleurs plutôt bien sur scène, on apprécie de voir tout ce beau monde se donner la réplique, je pense notamment à Skyfall où les trois chanteurs sont réunis (ce sera la même chose sur How Many Tears). On note que Sascha Gerstner est mis de plus en plus en avant. Sa guitare au look étudié attire l'œil, il a son solo de guitare à lui tout seul en milieu de concert, il déconne pas mal avec le public, finit seul sur scène pour la conclusion de Keeper Of The Seven Keys, chantonne l'intro de Angels (compo assez intéressante dont il est l'auteur, soit dit en passant)...
 
 
Mais on était en train d'énumérer les raisons pour lesquels ce concert était excellent : revenons-y. Bien sûr, le groupe est très bon (pas parfait cela dit, les vocalistes ont parfois montré quelques signes de fatigue... mais dans l'ensemble, la performance reste de qualité)... mais on ne saurait passer sous silence le public qui était tout simplement en feu. Alors oui, Kiske a parfois légèrement peiné sur quelques classiques, Deris s'est montré plus impressionnant par le passé, Hansen était déjà au bout de sa vie - vocalement - après dix minutes de medley et nous a fait un Heavy Metal Is The Law pas tout à fait dans les clous (et je suis gentil)... Et oui, on n'a pas forcément eu toutes les chansons qu'on aurait voulu avoir (allez résumer trente-sept ans de carrière et seize albums avec une setlist de seize titres, pas simple)... mais au final, tout cela n'est pas bien grave. La scéno est fun (beaucoup d'animations à la qualité variable sur les écrans, la citrouille géante, le light show...), le groupe s'éclate (les musiciens - des guitaristes au batteur en passant par l'inébranlable Grosskopf à la basse - sont impeccables), les titres nous régalent, le public chante à gorge déployée... Verdict : un très bon concert de la part d'un groupe qui s'affirme toujours, après tout ce temps, comme l'un des tous meilleurs du genre.
 

Setlist de Helloween :
 
01. Skyfall
02. Eagle Fly Free
03. Mass Pollution
04. Future World
05. Power
06. Save Us
07. Medley : Metal Invaders / Victim Of Fate / Gorgar / Ride The Sky
08. Heavy Metal Is The Law
09. Forever And One
10. Angels
11. Guitar Solo (Sascha Gerstner)
12. Best Time
13. Dr. Stein
14. How Many Tears
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15. Perfect Gentleman
16. Keeper Of The Seven Keys
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17. I Want Out

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