Groupe:

Festival 666 : Jour 2

Date:

12 Aout 2023

Lieu:

Cercoux

Chroniqueur:

JeanMichHell

Breed Machine :  

Début de la seconde journée en fanfare puisque ce sont les énervés directement venus du Rhône Alpes de Breed Machine qui nous ouvrent la voie. J’avais vraiment accroché sur Asura, et j’avais hâte de voir la transcription sur scène. Et autant vous dire que je n’ai pas été déçu. Je ne vais pas y revenir, vous le savez, premier groupe de la journée, peu de public, difficile de se mettre à 100% et bien Breed Machine va me faire mentir, car des trois jours ce sont eux qui accueillent le plus de public en ce début de journée. Et pour se mettre à 100%, et même si Mike demande un peu d’aide pour se lancer, pas besoin de les pousser bien fort pour donner une leçon de prestation scénique.  

Je pourrais mettre une belle ribambelle de “mais”, que globalement il y a une ressemblance avec Soulfly pour l’aspect direct et groovy de leur musique, d’un peu de Fear Factory pour l’aspect Techno-death, ou encore que le chant fût un peu court par instant, mais tout a été balayé d’un revers de la main par la générosité du groupe. Il y a autant de mouvement sur scène que dans le public, Kriss à la basse est un lion en cage, Dja à la guitare fait les quatre cents pas, et Deub derrière ses fûts est bien concentré mais n'oublie pas d’aller chercher le public à l’occasion. Mais c’est Mike qui emporte la palme du showman, il saute partout, frappe au sol avec les poings, va chanter dans le public, se laisser porter par ce dernier, et ouvre le circle-pit ! A son image, Breed Machine a proposé une belle prestation.   

Setlist :

Shinra Tensei  
La Volonté  
Nibiru  
Ma Haine  
AsurA  
Lfdl  
L’Unité  
Prototype  
Vengeance  
Dansez Sur Ma Tombe  
Contact  
Hypocrite  
Renaissance  

 

Overdrivers :  

J’ai un profond respect pour Overdrivers. Les mecs sont les petits enfants d'AC/DC et utilisent une recette qui a quarante ans, propose à quelque chose près la même prestation que lorsque je les avais croisés en mai au Vind’Hell Fest, les jeux de scène sont les mêmes, et pourtant ça marche. Ils ont encore réussi à me faire, à nous faire monter dans leur rock’n roll train, sans qu’aucune personne ne refuse de monter dedans.   

La recette du groupe, c'est du plaisir instantané. Premiers accords, nous savons où nous sommes. Tout est fun dans leur prestation, tout d’abord c’est la fête à la tignasse, ensuite les chorégraphies aux petits oignons, et pour finir il y a (comme Angus) des kilomètres de solo, puisque le guitariste va prendre le temps d’aller dans la foule pour faire le tour du site et saluer presque chaque spectateur ! D’ailleurs le titre préféré du chanteur est Show Your Boobies, je vous dis fun à souhait ! La preuve c’est que même Bad Situation qui est en cours de balance sur l’autre scène, ne peut s’empêcher de réagir au jeu de scène des Lillois et mime des grand Olè sur le solo de guitare. Overdrivers, c’est un petit plaisir coupable au pays du 666.  

 

Setlist :

You Cheated On Me  
She Hides A Big Packet  
Factory  
She’s On Her Period  
High Mountains  
Dirty Girls Island  
Show Your Boobies  
Rockin’ Hell  
Limbs Of Rock’N’Roll    

 

Bad Situation :  

J’ai appris par le pote qui m'accompagnait ce jour, que M. Aziz Bento, chanteur-guitariste de Bad Situation, avait également une vie sur la toile en tant que Dealer 2 Metal, où il propose un mélange d’analyse musicale et de tranches de vie. Face à cette nouvelle, je me dis que nous allons avoir droit à une belle prestation. Aziz est accompagné par Lucas Pelletier à la batterie, c’est un duo qui se présente donc sur scène.   

J’ai eu une sensation assez paradoxale face à leur prestation. Je vais balayer de suite ce qui m’a chagriné. Je ne suis déjà clairement pas le public cible de ce rock, à consonnance punk, et aux accents pop par instant. Le chant clair proposé me sort vraiment par les yeux et globalement même si c’est solide musicalement, l’originalité n’est pas toujours de mise.   

Mais par contre, le gars sait y faire. Il possède un sacré charisme, ce qui n’est déjà pas donné à tout le monde, et sait se mettre en deux temps, trois mouvements le public dans la poche. Par exemple, le public est un peu loin, il chambre un peu, demande de se rapprocher et ça marche. Ce mec dégage un truc de l’ordre du magnétisme, c’est assez impressionnant, et par conséquent le public, dont je fais partie, se prend au jeu et tout le monde s’amuse, et fait la fête ensemble. Bravo !  

Setlist :

The Underdog  
To Blame  
Out of Control  
Unity  
RU Ratisfied  
Better Off dead  
By your side  

 

 

Shrödinger :  

Dans sa programmation, le festival aura pris un malin plaisir à aller chercher un artiste atypique par jour, hier c’était 6:33, et demain sera un autre jour. Voici donc les niçois de Shrödinger qui se présentent comme un groupe de rock qui couvre : "From Djent, to Bossa, to Nova." Le mélange des genres est toujours un pari ambitieux, mais ici c’est clairement un pari réussi. Ce groupe doit avoir du mal à faire des choix, et du coup, ben ils mélangent tout. Nous aurons, un peu de jazz, un peu de prog, un peu de salsa, du chant en anglais, du chant en français, et même du portoricain ! Adnane, au chant, a un panel assez large pour pouvoir chanter et growler aussi rapidement, il a même des faux airs vocaux de Brandon Boyd d’Incubus.  

Et forcément qui dit rythme latino, dit remue du bas du dos ! Le public remue et les voisins, qui ont vu sur le site s’associent au public pour bouger son fessier !  Tout est particulier, mais assez bien fait pour accrocher très vite l’auditeur, et leur prestation est remplie d’idées aussi atypiques que farfelues, comme un battle chant – batterie ou encore une magnifique reprise de Living la Vida Loca (de qui vous savez) et ainsi finir dans la bonne humeur qui aura caractérisé tout ce set.   

Setlist :

Santa Sierra  
420  
Plastic Monkeys  
Love and Saucers  
Bloody Mary  
In a Cell  
Supaman  
Linving La vida Loca  
Slack  
 

Smash Hit Combo :   

Malgré la petite vingtaine d'années d’existence de Smash Hit Combo, c’est la première fois que je les vois sur scène, par contre j’avais eu vent des prestations scéniques du groupe, mais sincèrement je n’étais pas prêt à ça... Vous dire que ça bouge sur scène serait un doux euphémisme... Pour commencer le duo de chanteurs Arthur et HP qui sont hyper complémentaires dans le chant rapé ou hurlé, et surtout dans l’énergie qu’ils déploient. Quant aux musiciens, je vais commencer par Baptiste à qui il restait encore pas mal d’énergie car il était déjà sur scène la veille avec Dropdead Chaos, est un enragé de première. Brice varie les plaisirs derrière sa batterie. Mais le top enragé du groupe reste le bassiste Mathieu, surnommé Bulldozer, qui fait tourner sa basse autour de lui et doit faire quinze kilomètres par concert ! Wahou !   

Musicalement, de prime abord la proposition peut paraître hyper directe, un Metalcore bas du front qui cherche atteindre l'efficacité maximum. C’est en partie cela, mais il serait trop réducteur de limiter leur musique à cela. Il passe par du Djent, du rapcore, une pointe de thrash, voire du deathcore, tout ceci est d’une puissance sans nom. Seul moment de calme dans ce déluge de folie, un interlude avec pratiquement juste le chant qui aura permis à l’ensemble de retrouver un second souffle, et ainsi préparer la fin du tsunami. Smash Hit Combo, c’est tout simplement le genre de groupe que tu ne vois pas venir et qui t'aura éclaté la gueule !  

Setlist :

Peine Perdue  
In Game  
État second  
RPG  
Mirage  
Game Over  
Contre Courant  
Interlude  
Animal Nocturne  
Hardcore Gamer  
Baka  

 

 

Gorod :  

Pour la petite anecdote, pendant la prestation de Smash Hit Combo, le créateur en chef de Gorod M. Mathieu Pascal parcourt la scène de manière nonchalante la scène, l’air à moitié hagard, s’installe gentiment sur scène. Il croise les regards de quelques festivaliers, et les regarde avec le sourire d’un air de dire : ”Ne soyez pas inquiet, vous allez voir ce que vous allez voir...” Et autant vous dire que ce petit sourire en coin, prend une tout autre perspective lorsque Gorod entame son set avec l’excellent Bekthen’s curse issu de leur précédent album Aethra. Car là encore, la démonstration technique et énergique du groupe est tout bonnement incroyable !   

Fort d’un nouvel album The Orb en poche, le groupe va nous enchaîner la crème de cet album, que ce soit le très direct Chremateism, le magnifique We Are The Sun Gods et son pont totalement délicieux, ou encore Breeding Silence, le groupe a décidé de nous présenter cette belle galette en grande pompe. Vous y ajoutez les classiques Birds Of Sulfur ou l’atomique Goddess Of Dirt, et il n’y a plus de pelouse à Cercoux ! Quel groupe live mes amis ! La dernière fois que je les avais croisés c’était à la Seisacht Night (allez jeter un œil à la programmation 2024, si, si...) The Orb n’était pas encore sorti mais il y avait les prémices d’un futur grand album, qui prend encore une autre dimension sur scène. Quelle belle raclée pour ce créneau de 19h !   

Setlist :  

Bekthen’s Curse  
Programmers of Decline  
Chremateism  
Breeding Silence  
The Axe of God  
Goddess of Dirt  
Inner Alchemy  
The Path  
We Are The Sun Gods  
The Orb  
Birds of Sulfur  
Disavow Your God  

 

Dog Eat Dog :

Attention groupe culte ! C’est sans transition, que les américains de Dog Eat Dog débarque sur scène et je ne vais pas bouder mon plaisir old school. C’est d’ailleurs la classe d’avoir un groupe de cette trempe dans une programmation, preuve du bon goût de M. Pépin et de ses acolytes.   

Pour les plus jeunes d’entre vous, Dog Eat Dog est un groupe américain qui a vu le jour en 1990, et qui est une sorte de chainon manquant entre le Punk-hardcore et le Ska. Il est évident que sur scène c’est bien plus tranquille que les déferlantes que nous venons de prendre, mais ces mecs ont une classe qui les caractérisent. Aussi groove, que punk, aussi sérieux que fun (le clin d’œil à Rocky était génial), aussi rapé que coreux, les influences sont multiples, et surtout le groupe aura créé un style qui lui est propre.   

Sur scène, même si j’ai une préférence pour les anciens titres, rien à dire, la prestation est à l’image du groupe pleine de respect et d’élégance. Ils passeront de longs moments à remercier l’organisation (une constante au passage...) et surtout le public qui les suit depuis de si nombreuses années, en restant un long moment à le saluer chaleureusement.    

Setlist :

If These Are Good Times  
@Joe's  
Lit Up  
Who's the King?  
Never Give In  
Mean St  
Isms  
Bar Down  
Energy  
Rocky  
Man's Best Friend  
No Fronts  
XXV  

   

Rise Of The North Star :  

Oui je vous entends d’ici Rise Of The North Star c’est du réchauffé, un melting pot de style déjà fait, en plus le chant passe par tous les états (unis ou asiatique). Ce n’est pas complètement faux, mais si vous voulez une tartine de gnac, là vous êtes servis ! Scéniquement tout est juste, le décorum est très sympa, la tenue harmonisée entre les membres du groupe ça en jette, et le tout est d’une efficacité sans faille. Dès l’intro, ça fonctionne, le groupe entre en scène, s’installe et au premier accord ben ça fonctionne. Le groupe nous prend dans ses filets et ne nous lâchera pas de tout le set, une véritable asphyxie collective !   

Le groupe qui :”Vient de nulle part et qui représente tout” va nous enchaîner les tubes de Showdown en particulier, et du très bon Legacy Of Shi également. La communication est elle aussi au rendez-vous pour aller chercher le public, et franchement le public lui rendra bien. Entre les pogos, les circle pit (…) les festivaliers sont hyper réactifs, que ce soit sur les paroles du groupe, sur le suivi des titres, ou bien sur le jeu du “tu t’assoies public et on va sauter ensemble” ! Sincèrement, je les ai déjà croisés en live, c’est certainement une des plus grosses prestations que j’ai pu voir de leur part. Une montée en puissance qui ne peut que convaincre. Chapeau bas.  

Setlist :
The Anthem  
Showdown  
Third Strike  
Here Comes The Boom  
Welcame (Furyo State of Mind)  
Bosozoku  
This is Crossover  
Samurai Spirit  One Love  
Nekketsu  
The Legacy of Shi  
Demonstrating My Saiya Style  
Rise  
Again and Again  

 

 

In Other Climbs :   

Lorsque l’on va dans un festival, il est plus que rare de connaître l’entièreté de l’affiche, par essence, c’est aussi le rôle d’un festival de faire connaître d’autres groupes que des têtes d’affiche. Pour ma part, LA découverte du festival ce sont les Niçois de In Other Climbs. Après une intro version Terminator, le show débute et ça c’est la claque. C’est pile le genre de Hardcore que j’aime, ouvert et surtout pas seulement influencé par, mais digéré. La base de leur musique oscille entre Hardcore et Thrash. Ce qui donne des riffs aussi bien dans la veine core mais avec de la double pédale dans tous les sens, des ruptures rythmiques et des breakdowns à hedabanger dans le sol, et des solo qui font manifestement écho à Slayer. L’ouverture musicale est judicieuse et parfaitement maîtrisée.   

Le public ne s’y trompe pas et enchaîne les marques d’affection vis-à-vis du groupe qui rendra au centuple toute la puissance subie, entre KDS, Circle Pit énervé, et saut dans tous les sens, le groupe n’aura pas à aller chercher le public. Il est conquis, tout comme moi. Il suffit de rajouter un clin d’œil appuyé à Pantera, et une fin de set dans le public d’une intensité incroyable, pour que In Other Climbs mette tout le monde d’accord.  

Setlist :

Intro  
Ruthless  
Live love learn lead leave  
I walk alone  
Who are you  
Mirror  
City of glass  
Now i know  
Sick  
Rise  
This is your time  
One life   

Lionheart :   

Et pour conclure, cette deuxième journée en beauté, ce sont les Américains de Lionheart qui se présentent devant nous. Digne représentant du Hardcore Westcoast, le quintet, va faire preuve de sa puissance tout au long d’un set maitrisé de bout en bout. Il y aura peu de surprise dans cette prestation, mais il y aura une belle distribution de fessée à grand coup de riffs pachydermiques, de mosh-part écrasants à souhait et d’un frontman qui sait clairement y faire. Nous assistons à un vrai show à l’américaine, tout est carré, les sauts et les gimmicks collectif sont millimétrés, le lightshow également.   

Lionheart sait y faire pour maintenir le public en vie, malgré une journée bien intense. Les demandes de circle pit s'enchaînent, on assiste peut-être au plus gros wall of death de la journée, et le chanteur arpente les deux côtés de la scène pour aller chercher tout le monde. Et grâce à quelques clins d’oeil à Limp Bizkit et son Nookie, ou bien encore les Beasty boys avec Fight for Your Right, la messe est dite. Lionheart aura éclaté ce qu’il restait du festival en trois quarts d’heure, fort !    

Setlist :  

Cali Stomp  
Death Comes In 3’S  
Trial By Fire  
Hail Mary  
Vultures  
Keep Talkin’  
Burn  
Hell On Earth  
When I Get Out  
Love Don’t Live Here  
Born Feet First  
Live By The Gun  
B4B  
Lhhc  
Still Bitter Still Cold / Lock Jaw / At War With The Gun  

 

 

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