Artiste/Groupe:

The Offspring

CD:

Conspiracy Of One

Date de sortie:

2000

Label:

Columbia Records

Style:

Punk Rock

Chroniqueur:

ced12

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Au tournant du millénaire, The Offspring sont sur une trajectoire couronnée d’un succès croissant. Après le délirant succès de Smash, né sur les cendres du grunge et déjà porteur d’un punk-rock hyper qualitatif mais déjà un peu aseptisé avec ce son tellement 90’s, certains n’hésitant pas à faire le lien avec un Nevermind « punk rock ».  Que le lecteur veuille bien enchaîner les écoutes de Smells Like Teen Spirit et Self Esteem, la ressemblance est totale à tel point qu’il s’était dit que l’intro de Self Esteem fut remaniée avec des chœurs en lieu et place d’un riff trop ressemblant. Un disque hautement référentiel auquel le groupe aura eu du mal à accoucher d’un successeur même si pour ma part, je l’apprécie beaucoup ce Ixnay On The Hombre. Délaissant Epitaph pour Columbia, les californiens passaient encore un cran (pour ne pas dire plusieurs) avec Americana. Ultra commercial, il suffit juste de s’enchaîner les clips de Come Out & Play et de Pretty Fly (For A White Guy) pour que cela saute aux yeux. Les coupes de cheveux étaient devenues proprettes, le look punk gentillet, The Offspring jouaient le jeu avec un succès incroyable à la clé. Le plan marketing était parfait mais pour le fan de Smash que j’étais alors, le choc fut rude. On entendait encore le groupe mais de loin, très loin. Ayant délaissé le label Epitaph pour une major, The Offspring avait adapté sa formule, l’avait "nettoyé" du son garage des débuts. Les deux singles Why Don’t You Get A Job ? et Pretty Fly (For A White Guy) m’étaient (et me sont toujours) insupportables, surtout le premier titre cité, le second étant « sauvé » par un bon riff de guitare dont Noodles a le secret. Et à l’époque, ces derniers tournaient en boucle sur les chaines musicales. Bien sûr, le groupe réussissait à sauver la face avec The Kids Aren’t Alright mais c’était bien peu.

Alors forcément, lorsque Conspiracy Of One était sorti, je n’en attendais pas grand-chose. Alors jeune conducteur, j’achetais tout de même la cassette audio pour le mettre dans mon autoradio et le résultat fut une bonne surprise, de celle où l’on se dit « tiens ils savent encore faire ». Bien sûr, nous sommes toujours sur une formule bien proprette mais le résultat est plutôt sympathique. Pas incroyable mais autrement plus plaisant que le précédent effort. Pourtant, ça ne commence pas fort avec un Come Out Swinging sans inspiration malgré un bon riff d’intro assez caractéristique avec ce « labourage » punk marque de fabrique du combo. D’autant plus surprenant que les démarrages d’album faisaient jusqu’ici partie des gros points forts des californiens. Original Prankster avec une rythmique ska lance vraiment l’album avec un feeling plaisant, un Come Out & Play assumé en version ska-pop. Toujours très commercial mais de bonnes vibes toujours portées par la voix si marquante de Dexter, marqueur identitaire du groupe. 

Le triptyque qui suit voit The Offspring retrouver la flamme. Après un Want You Bad (qu’on retrouvera dans la BO d’American Pie 2) très inspiré avec de chouettes guitares, Million Miles Away dégaine le gros refrain qui emporte avec une excellente ambiance et des guitares impériales. Le groupe y reprend certes la formule de The Kids Aren’t Alright mais ça le fait carrément. Et ce refrain de tueur dont les californiens ont le secret. Dammit, I Changed Again dégaine de nouveau les guitares qui vont vite, très punk-rock. On se croirait revenu sur Smash, la sensation, bien que parfaitement nostalgique, est délicieuse. Ces trois compos sont vraiment excellentes et on y trouve le groupe à son must. Bien sûr, cela reste très propret, pop-punkisant, c’était l’époque et ça le faisait bien. Ce côté ensoleillé, optimiste nous semble d’une autre autre époque, surtout vu depuis la nôtre plus troublée. La légèreté régnait alors, il suffit de checker les clips de ce disque ou même cet artworks aux couleurs assumées. Le reste de ce Conspiracy Of One est plus convenu bien que de qualité correcte. Mais j’y reviens, cet enchaînement de trois titres mettait la barre trop haute.

The Offspring était alors à son summum commercial. Artistique je n’irai pas jusque là tant Smash restera le disque indépassable du groupe mais là où Americana m’avait limite déplu, Conspiracy Of One permettait de retrouver un groupe inspiré, certes en zone de confort. Le groupe était alors chef de file d’une vague pop-punk qui allait déferler dans la foulée des Sum 41, et ce avant le "comeback" de Green Day quatre années plus tard avec un American Idiot qui sera le dernier grand disque de cette vague musicale attachante et fraîche. The Offspring reste un groupe majeur des 90’s et parmi les leaders de ce courant musical. La machine commerciale les avait avalés mais la qualité restait de mise notamment avec cette voix symbole d’une époque. La formation bénéficie d’un statut référentiel qui lui permet aujourd’hui d’avoir son rond de serviette dans les grands Fests. Et entre nous, leur musique vieillit franchement bien. 

Tracklist de Conspiracy Of One :

01. Intro
02. Come Out Swinging
03. Original Prankster
04. Want You Bad
05. Million Miles Away
06. Dammit, I Changed Again
07. Living In Chaos
08. Special Delivery
09. One Fine Day
10. All Along
11. Denial, Revisited
12. Vultures
13. Conspiracy Of One
 

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