Artiste/Groupe:

Liquid Tension Experiment

CD:

LTE 3

Date de sortie:

Mars 2021

Label:

Inside Out Music

Style:

Metal Progressif Instrumental

Chroniqueur:

ced12

Note:

18.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Liquid Tension Experiment, c’est l’archétype du groupe culte de la fin des 90’s. Un line-up complètement fou avec Mike Portnoy, John Petrucci (binôme qu’on ne présente plus) et Jordan Ruddess (qui n’avait pas encore intégré Dream Theater lors de la parution des deux premiers disques) et Tony Levin, bassiste au CV hallucinant passé par Peter Gabriel et autre King Crimson. Quatre phénomènes auteurs de deux premiers disques instrumentaux complètement fous, hyper techniques et devenus cultissimes. Ces deux premiers disques furent aussi proposés alors que  Dream Theater était alors dans une situation pas évidente, car après un démarrage de carrière impressionnant, le groupe était en plein doute avec un Falling Into Infinity décrié où le groupe fit une tentative maladroite de devenir plus commercial. Récréation, donc, pour nos phénomènes (en plus de celle avec Transatlantic, Mike Portnoy étant clairement dans tous les bons coups à l’époque). L’intégration de Jordan Ruddess au sein de DT fit perdre son sens à cette formation vu que les trois quarts de l’entité évoluaient dès lors au sein de la même formation non sans au passage participer au monumental Metropolis Part II : Scenes From A Memory, référence majeure de DT.

Le destin a voulu qu’une décennie plus tard, Mike Portnoy quitta DT pour tenter sa chance avec Avenged Sevenfold (suite au décès du batteur de la formation) mais les membres de A7X ne donnèrent pas suite à son dépannage (a priori jugeant Mike Portnoy trop établi et voulant trop prendre le leadership du groupe, comportement cohérent chez un Mike Portnoy qu’on sait leader dans l’âme). Le batteur tenta de revenir dans DT mais le recrutement de son successeur déjà acté, le groupe laissa la porte fermée laissant notre génial batteur sur la touche. La suite, on la connaît, Mike Portnoy enchaîna les projets parallèles (trop nombreux pour être cités là encore) et les relations entre Portnoy et ses anciens comparses furent coupées net, chacun suivant son chemin.

Mais, bonne nouvelle (il en faut bien un peu tout de même en ces années de crise sanitaire), on apprit il y a peu que les deux anciens co-leaders de DT avaient renoué contact (Portnoy enregistrant les parties de batterie de l’album solo de John Petrucci) et les espoirs les plus fous des fans des premiers LTE étaient réactivés. Un nouvel album allait être mis en route et là, gros bonheur en perspective vu le talent ici présent. Sauf que c’est bien sympa de se prendre à rêver mais le risque de « décevoir » de telles attentes est réel. Bon, vu les références des garçons, le risque est très relatif mais dire de DT qu’il a perdu un peu de sa superbe (malgré un bon dernier disque) ne me semble pas excessif et les différents projets de Mike Portnoy ne sont pas tous, à mon sens, d’un niveau fantastique. Me voilà vite rassuré, ce LTE 3 est une pure bombe et même pour moi le meilleur de LTE. J’y vais fort, c’est vrai, mais je le pense vraiment. Ce LTE 3 déchire. Une production déjà que je trouve supérieure aux précédents disques avec un son incroyable, très propre, très clair. Le groupe dispose aussi de plus de moyens et d’une plus grande expérience des musiciens. La grande nouvelle, c’est ici la forme olympique de John Petrucci. C’est bien simple, le guitariste régale tout du long entre riffs de guitare tranchants, solos de guitares émotionnelles impériaux (Beating The Odds, Shades Of Hope) et autres passages plus atmosphériques (Rhapsody In Blue avec ce passage planant digne du Count Of Tuscany). Il rayonne tout du long sur chaque titre et c’est impressionnant. Oh, la section rythmique n’est pas en rade, ce qui ne sera une surprise pour personne, tantôt hyper dynamique (ce Hypersonic qui porte bien son nom avec son final échevelé), tantôt plus groovy. Jordan Ruddess effectue un super job aux claviers même si je le trouve un chouilla moins présent que son comparse à la guitare. Les musiciens sont d’un tel niveau qu’ils se paient le luxe de reprendre du Gerschwin (Rhapsody In Blue) et cela passe crème. Difficile de ne pas se répéter concernant ces musiciens, mais quel talent !

Les musiciens disent avoir pris énormément de plaisir à se retrouver, à de nouveau bosser ensemble et cela se ressent. L’instrumental reste un exercice périlleux s’il en est et le résultat est varié, enthousiasmant et bourré de bonnes idées. Bien longtemps pour tout dire que les projets et groupes respectifs des garçons m’enthousiasmaient moins, mais entre le dernier Transatlantic et ce LTE 3, je m’y retrouve complètement devant une telle débauche de talent. Quel plaisir, quel bonheur que ce disque très lumineux offert par un carré d’as ! Quand en plus, on se dit que la dernière fois que LTE a sorti un disque, DT a pondu Scenes From A Memory dans la foulée, on se dit que cela peut laisser augurer de grandes choses, surtout avec un John Petrucci dans un tel état de forme. Impérial.

Tracklist de LTE 3 :

01. Hypersonic
02. Beating The Odds
03. Liquid Evolution
04. The Passage Of Time
05. Chris & Kevin’s Amazing Odyssey
06. Rhapsody In Blue
07. Shades Of Hope
08. Key To The Imagination

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !