|
Kamelot |
|
Silverthorn |
|
Octobre 2012 |
|
SPV Steamhammer |
|
Power Metal Symphonique |
|
Orion |
|
15/20 |
|
|
|
|
C H R O N I Q U E
Quand je lis une chronique, j'ai tout de suite envie de savoir où se situe son auteur au niveau de ses préférences vis à vis du groupe chroniqué, pour voir si ça me correspond ou pas. Alors voilà : en ce qui me concerne, j'ai découvert Kamelot avec l'album The Fourth Legacy qui reste aujourd'hui pour moi ce qu'ils ont fait de meilleur. Bien sûr, j'ai également adoré les trois albums suivants (Karma, Epica et The Black Halo) qui ont fait de Kamelot l’un des meilleurs groupes du style. Puis la déception est arrivée avec Ghost Opera d'une part et, plus encore, avec le dernier album en date, Poetry for the Poisoned auquel je n'ai pas franchement accroché. Patatras. Voilà comment un groupe qu'on adule se retrouve, en l'espace de deux albums, relégué au rang des groupes ordinaires. La flamme s'en est allée, l'inspiration semblait tarie... Les choses allant de mal en pis, nous avons appris le départ du chanteur emblématique du groupe, Roy Khan, remplacé dans un premier temps pour les concerts par Fabio Lione (Rhapsody of Fire). Glups... Là, ça sentait le sapin... Puis on a appris que le nouveau chanteur serait finalement un certain Tommy Karevik (Seventh Wonder), ouf ! Kamelot, en présentant son nouveau chanteur à la horde de fans que nous sommes, devait avant tout rassurer son public. Alors le groupe nous annonçait par la même occasion un retour vers les années Karma et Black Halo, les albums qui ont le mieux marché. Bien pensé. Mais les paroles et les actes, parfois… Sans plus attendre, voyons donc à quoi ressemble ce Kamelot new look, version 2012.
Et effectivement, l'écoute de Silverthorn nous ramène quelques années en arrière. Ainsi, on retrouve l'intro symphonique, abandonnée depuis quatre albums. Un détail sans doute, mais qui en dit long sur la volonté du groupe de revenir aux fondamentaux. Mais vouloir est une chose. Pouvoir en est une autre. Car, l’écoute de cet album terminé, je ne suis pas totalement convaincu. En ce qui concerne le chant de Tommy Karevik, on n'est pas bien loin du mimétisme complet avec celui de son illustre prédécesseur. Déjà, physiquement, on ne peut pas s'empêcher de penser que la ressemblance a été cultivée. Mais là, c'est bluffant par moment. On a parfois tellement l'impression d'entendre Khan que c'est à se demander si ce n'est pas lui qui a enregistré les morceaux avant de s'en aller. Là encore, sur ce point, les fans vont forcément être rassurés, Tommy ne devrait avoir aucun mal à chanter le répertoire de Khan en concert. A un détail près et qui a son importance, j’en parle plus loin. Et au niveau des compos, alors ? Certes, Silverthorn est bien meilleur que ce que le groupe nous a proposé ces derniers temps mais honnêtement, on ne retrouve pas ici le Kamelot des grandes heures de gloire. Sans vouloir à tout prix chercher le futur classique du groupe parmi ces nouveaux morceaux, j’ai quand même du mal à y trouver un titre avec une durée de vie vraiment importante. Où sont donc passés des morceaux de la trempe de Fourth Legacy, Nights of Arabia, Forever, Wings of Despair, March of Mephisto ou Across the Highlands ? Pourtant, l’album démarre plutôt bien avec la triplette Sacrimony, Ashes to Ashes et Torn. On se prend à rêver. Pas de doute, on revient à un type de compo qu’on l’on n’avait plus entendu depuis un moment et, sans que ce soit génial (c’est à dire du niveau des titres cités plus haut), c’est tout de même un bon départ. Un bon point d’ailleurs au titre d’ouverture, Sacrimony, qui compile un peu tout le savoir-faire du groupe : quelques parties speed bienvenues, du chant féminin savamment distillé, de belles envolées mélodiques. Mais Song for Jolee, quatrième titre, est le premier faux-pas qui nous fait douter. Une ballade, pas affreuse entendons-nous bien, mais loin, très loin des meilleures du groupe. Si techniquement, on ne peut pas reprocher grand chose à Tommy Karevik, il est en revanche loin d’arriver à égaler l’émotion que faisait passer Khan sur ce genre de compo. Et à partir de là, c’est un peu le chaud et froid. Veritas sur un tempo assez lourd ne parvient pas vraiment à réveiller l’intérêt. Je trouve que les parties chantées par la chanteuse tombent un peu comme un cheveu sur la soupe et le refrain, pourtant doté de gros chœurs, est brouillon. My Confession est heureusement meilleur, le refrain est bien torché. Tout comme Silverthorn, construit sur le même principe, bien connu chez Kamelot (couplets assez lents, refrains plus dynamiques), avec sa chorale d’enfants du meilleur effet qui donne une plus-value au morceau. Mais Falling Like The Fahrenheit, malgré quelques beaux vocaux féminins, ne décolle pas et revient un peu à ce que le groupe proposait sur Ghost Opera : des titres pas mauvais, certes, mais pas vraiment marquants non plus. Je ne peux m’empêcher de penser que quelques morceaux avec un rythme plus soutenus seraient les bienvenus. Heureusement, Solitaire (oui, même titre que l’intro de l’album Ghost Opera) vient booster un peu les choses sur cette fin d’album et nous fait retrouver le sourire. Prodigal Son, le plus long titre de l’album, part sur de très bonnes bases avec son démarrage digne d’une messe funèbre. Mais je trouve la suite du titre assez plate, avant un réveil salvateur dans les deux dernières minutes. Trop tard. Enfin, Continuum, sorte d’outro avec choeurs féminins laisse finalement un goût d’inachevé dans la bouche.
J’ai envie de croire que les meilleurs années Kamelot ne sont pas derrière le groupe mais ce nouvel album n’arrive pas vraiment à me rassurer à ce sujet. Le changement de chanteur est finalement assez anecdotique tant Tommy reste dans le même esprit que son prédécesseur. C’est au niveau des compos que j’ai du mal à me réjouir totalement. Est-ce que Kamelot sait encore écrire de grands morceaux comme ceux qui jalonnaient The Fourth Legacy, Karma, Epica ou The Black Halo ? J'en doute... Et malgré tout cela, vous vous dites que, finalement, la note n’est pas mauvaise. Oui, car l’album est bon, meilleur que les deux précédents, les points positifs l’emportent sur les points négatifs et il rassurera certainement les fans. Mais j’attendais sûrement autre chose. Je dois être devenu difficile avec les groupes qui m’ont fait rêver… Kamelot a marqué de précieux points avec Silverthorn mais n’est pas encore revenu sur le podium des meilleurs groupes du genre.
Tracklist de Silverthorn :
01. Manus Dei 02. Sacrimony (Angel of Afterlife) 03. Ashes To Ashes 04. Torn 05. Song For Jolee 06. Veritas 07. My Confession 08. Silverthorn 09. Falling Like The Fahrenheit 10. Solitaire 11. Prodigal Son 12. Continuum
Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !
|