KAMELOT

Artiste/Groupe

Kamelot

Album

Ghost Opera

Date de sortie

04/06/2007

Style

Symphonique Opera-Metal

Chroniqueurs

HHH, Florent C

Note (HHH)

15/20

Note (Florent C)

19/20

Site Officiel

http://www.kamelot.fr/

C H R O N I Q U E (HHH)

Il est des albums qui nécessitent plusieurs écoutes pour pouvoir en tirer toute l'essence et c'est ce que j'ai ressenti avec ce nouvel opus de Kamelot. Je dois avouer qu'après la première écoute, rien ne me restait en tête à part peut être le titre "Ghost Opera" mais c'était sûrement dû au fait que je venais de regarder le clip vidéo du morceau. Bref, je restais quand même sur ma faim mais il est vrai que l'on ne fait pas une chronique en écoutant une seule fois un disque. Et ce fût après la troisième écoute que la beauté de cet album me sauta au visage car oui, ce disque est beau.

Les compositions en elles-mêmes ne sont pas des plus extraordinaires mais le groupe a effectué un énorme et superbe travail d'arrangement et d'orchestration qui rend ces morceaux magnifique alors qu'ils auraient pu finir leur vie dans l'ignorance la plus totale. En plus de ce côté orchestral, il ne faut surtout pas oublier le somptueux timbre vocal de Roy Khan, fidèle à lui même, et de l'immense talent "guitaristique" de Thomas Youngblood qui parsème tout au long de cet opus de splendides solos.

Les compos sont diversifiées et une fois qu'on a assimilé le contenu du disque, cela le rend encore plus attrayant. On en a pour tout les goûts et chacun y trouvera son compte que l'on préfère les morceaux speed (Ghost Opera, Silence Of The Darkness) ou bien les titres plus romantico-envoûtants (Love You To Death, Anthem), on a aussi droit à du heavy plus lourd et sombre (Blücher) et à du metal plus mélodique (Up Through The Ashes, Mourning Star).

Kamelot ne trahit pas sa ligne de conduite en nous livrant un album soigné tant au niveau musical qu'au niveau visuel. Et il faut bien avouer que le groupe a toujours su orner ses productions par de belles pochettes qui attirent vraiment l'oeil. Et celle-ci est particulièrement réussie, aussi intrigante que le contenu du disque.

Avec ce huitième effort, le groupe prouve qu'il a encore énormément de choses à dire et qu'il n'est pas prêt de mourir. "Ghost Opera" est définitivement une véritable petite perle de metal huilé qui vous entraînera au coeur même de l'opéra.

C H R O N I Q U E (Florent C)

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs bonjour, le commandant de bord Thomas Youngblood et son équipage vous souhaitent la bienvenue dans cette croisière à bord du navire "Kamelot croisière".

Avant de jeter l'encre réellement, une petite intro au violon en guise de collation vous sera servie ("Solitaire") afin de vous mettre dans une ambiance calme et douce ! C'est parti, les moteurs se mettent à gronder et "Rule the World" déboule avec ses airs orientaux si chers au groupe.

Mais que se passe-t-il ? Cette croisière débute étrangement de façon calme et posée, pas de double, le speed est resté au placard. Fini les débuts à la "Center of the Universe" et "Forever" !!

Un brin interloqués, les passagers attendent le deuxième titre pour voir si cette nouvelle tendance se vérifie. "Ghost Opera" remet les pendules à l'heure : grosses orchestrations, chant féminin en fond sonore, tous les instruments font parler la poudre, la croisière est bien lancée.

"The Human Stain" débarque avec sa rythmique carrée très typée Rammstein. Quelques effets electro font leurs apparitions, le refrain se retient bien, mais l'ensemble est bien différent de ce que proposait le groupe auparavant. Pas encore de titre ultra speed rentre dedans, place au calme et à l'émotion.

Notre petit voyage atteint sa vitesse de croisière sur "Blücher", un des meilleurs titre de l'album. Un refrain et des riffs mémorisables d'entrée, une orchestration basée sur les cuivres superbe, des effets électro poussés mais qui ne dérangent pas l'auditeur, bien au contraire ! Et Khan quelle voix !! Il s'est encore amélioré et arrive à distiller les émotions comme personne ! Chapeau l'artiste.

Le commandant de bord vous signale que la croisière arrive à mi parcours, il est donc l'heure de la ballade "Love you to Death", magistralement interprétée, les violons sont de sortie, Khan chante pour l'occasion en duo avec une demoiselle dont je ne connais pas le nom mais au timbre fort joli. Thomas Yougblood délivre un solo remarquable de sensibilité ; c'est beau, tout simplement !

"Up Through the Ashes" démarre sur des cuivres et monte progressivement en intensité. Un chant féminin est toujours présent en fond, on croirait entendre un fantôme (de l'opéra évidemment). Excellent refrain pour cette chanson qui fera un malheur en live.

"Morning Star" débute par du chant Grégorien suivie de l'orchestre, violons en tête. La voix de Khan sur les couplets est modifiée par un filtre, le refrain est à pleurer de beauté et de sensibilité, chanté encore une fois en duo. Quelle maîtrise !

"Silence of the Darkness" est la chanson de l'album qui se rapproche le plus du Kamelot période Epica et The Black Halo. Son côté speed détonne presque sur cet album !

"Anthem" ou l'art de la ballade réussie ! Elle dépasse la fameuse "Dont you Cry" présente sur Karma qui pour moi était la meilleure ballade du groupe et une des meilleures ballade metal tout court. Kamelot ne tombe jamais dans la mièvrerie. Début en grande pompe à grand renfort d'orchestrations, chant intimiste puis orchestre a nouveau avec les vents et les cuivres en tête, choeurs lointain made in Danny Elfman époque Edward aux mains d'argent, et pour finir une fin digne des B.O de films de grandes épopées. SPLENDIDE...

La croisière touche à sa fin, il est l'heure de se dire au revoir sur "Edenecho" encore une fois sublimée par le chant de Roy Khan et des choeurs majestueux.

Tout l'équipage espère que vous avez passé une agréable croisière de 45 minutes en sa compagnie et espère vous revoir bientôt !

En conclusion, Kamelot délivre un opus d'une maturité bluffante. Attention, il faut plusieurs écoutes pour l'apprécier à sa juste valeur. J'avoue avoir été déçu la première fois, moins la deuxième et maintenant je ne peux plus m'en passer tout simplement !

Kamelot évolue avec le temps et s'essaye même à quelques nouveautés électro du plus bel effet.

Il calme également le jeu. Fini les titres speed où la double s'emballe, place dorénavant à du mid tempo où la douceur, la sensibilité et l'émotion règnent. Un album gorgé de feeling grâce à la voix du maître Roy Khan, tout en nuance et retenue.

Les orchestrations sont en outre plus présentes que par le passé sans tomber dans le pompeux mais apportent un réel plus pour la grandeur de leurs compositions.

Dernière chose, la production : euh, comment dire... IRREPROCHABLE comme d'habitude avec Sacha Paeth et Miro aux commandes. Le son est limpide, tous les instruments sont mis en valeur ; le résultat est juste titanesque...

Après plusieurs écoutes je le crie haut et fort, ce Ghost Opera est un chef d'oeuvre absolu qui se découvre au fil des écoutes. Une fois rentré dedans on n'en sort plus.

Une gifle en plus en cette année 2007, mais quelle gifle !!! BRAVO