Quelle année, mon dieu, quelle année ! Avec a critical confrontation au milieu de cet été ... Que de sorties douces aux oreilles ... Que de combats épiques !
Et si l’on mixait tout ça dans une même chronique ? Et si, en parallèle de nos histoires de Metal, l’on attaquait une petite initiation aux sports de combat ?
Allez dites oui, de toutes les manières, je sais que je n’aurai pas beaucoup à insister. Je le sais, car je vous ai vu vous délecter à la lecture de la chronique pugiliste Rodeo de April Art de l’ami Botem. Vous avez surkiffé le moment où il finissait défoncé dans les cordes. Vous aviez pleinement raison et de plus le gars Botem semblait y prendre totalement son pied (la psy de la grande organisation est par ailleurs alertée sur le sujet). Vous finissez par l’admettre, bande de coquinous. Alors, je vous propose de nous lancer en direction d’un piti retour en arrière qui existait lors des combats épiques Judogi des années 1980. Dans une époque où chaque point avait son importance, ou chaque action était comptabilisée à sa plus fine valeur, ou l’immobilisme était sévèrement puni, ce qui lançait les judokas de l’époque dans des combats souvent stériles, mais toujours valeureux. Alors en parallèle et pour faire écho à ce qui vous mène ici, plongeons-nous dans les combats épiques des valeureux guerriers nordiques des contrées nordiques. Accrochez vous, cela ne sera pas facile à suivre... le dernier Ensiferum mérite pleinement cette peine et votre ardeur au combat. Ce Winter Storm le revendique avec force et opiniâtreté.
C’est parti, l’arène est comble, la foule hurle, les judogis concentrés comme du Pesto arrivent à la fois à pas feutrés et déterminés. C’est parti, ce Winter Storm, est chargé, on perçoit dès les premières notes l’intensité du truc, la qualité de la production et la détermination d’un grand, d’un très grand Ensi.
Le combat commence selon la tradition, l’attendu hajime (« commencez ») est enfin déclamé par l’arbitre tout cravaté de frais et chaussetté de propre. Aurora lance le pugilat, ou plus exactement initie l’inévitable période d’observation qui sert à l’excès les tripes des combattants et du public. Bagarre de kumikata ou classique "pince me, pince-moi", cœur qui monte haut et fort, niveau de frousse qui suit celui-ci, nous y sommes. Rappel des guerriers au centre de l’arène par l’arbitre, la grosse minute d’observation lui semble trop longue, il demande maintenant de l’entreprise. Il va être servi, le judogi bleu, lance la première technique, pas de celle du genre fausse attaque, non de celle qui veut marquer les esprits, car il s’agit de la prems !
Koka annonce l’arbitre, la foule exulte libérant toute son énergie contenue depuis des heures en une exclamation collective nourrie. Winter Storm Vigilantes, marque d’emblée, 3 jolis points.
Le combat épique est ainsi lancé. Retour au centre, on ressent le désir de vengeance du judogi blanc, hajime, attaque enroulée type morote du judogi blanc, qui amène son adversaire en ne-Wasa (combat au sol). L’ambiance est lourde, nos deux guerriers empêtrés dans leurs Kimonos luttent pour grappiller chaque millimètre du si précieux tissu cotonneux. Le public retient son souffle, judogi blanc prend l’avantage, et parvient à immobiliser lourdement le judogi bleu. Long Cold Winter of Sorrow and Strife, par l’intermédiaire de sa rythmique lente et pesante, apporte une pression lourde sur le public. Judogi bleu parvient à se libérer de l’emprise. Décompte, ce sera Koka, donc 3 points pour lui dans son escarcelle ! Ukiwake (match nul) pour l’instant. Bleu est furieux, il va déclencher les feux de l’enfer au prochain hajime.
L’air se retrouve chargé d’électricité, libérée sur le tonitruant Fatherland, Bleu multiplie les attaques à un rythme rarement atteint par Ensi, nous rappelant ses plus épiques combats d’antan devenus légendaires, comme into Battle de l’album Iron. Ce Fatherland est récompensé par un superbe Wasa-ari, compté 7 points ! Un bien bel avantage sur cette technique ou Sieur Oliver Fokin, un de mes batteurs pref, développe une énergie redoutable. Les chœurs et l’assemblage des voix élèvent encore le niveau du combat. Cela devient extrêmement captivant, le public rugit le refrain à tue tête.
Blanc, marque le coup, baisse la tête, à la recherche un deuxième souffle. La bataille reprend sur le Scars In My Hearth, rythme un peu mou, voix lancinante , le public s’endort sur cette ballade ramollissante ... l’arbitre ne va pas pas tarder à pénaliser les deux judogis. Maté (arrêtez), Shido (pénalité de non-combattivité) en direction des deux protagonistes. Ce sera la seule mauvaise note véritablement trop longue de ce combat.
Après une double pénalité, nul doute que nos protagonistes devraient retrouver énergie et vigueurs belliqueuses. Resistansia amenant au terrible The Howl, montre le chemin de la reprise progressive de l’agressivité. Blanc lance une attaque du haut du corps sur une rumba scandinave de haute volée, ce sera un somptueux harai goshi rapportant un joli Yuko de 5 points. Le travail des voix, celles des cœurs, celle enfin contenue de Pekka Montin et surtout celle de Petri Lindroos, donne l’entière signature du groupe.
From Order of Chaos, résonne maintenant dans l’arène chauffée comme un chaudron, deuxième piste enlevée digne des meilleures compositions d’Ensi. ça claque sévère, les refrains s’enchainent, les mélodies s’envolent vers les cieux, les rythmiques se jouent des compositions monocordes. Le public à l’unisson se retrouve debout, saluant le judogi blanc, gratifié d’un superbe Wasa-ari, compté 7 points. Tout simplement épique, tout simplement magnifique.
Victorious, oui la victoire doit être belle, car l’histoire ne retiendra pas un combat tiède, un match par Hiki-wake (match nul). L’humanité se délecte de grandes victoires âpres, mais pourvu qu’elles soient étincelantes. Et dans notre cas, nos Ensi, délivrent dans le temps infini du Golden Score, le gros ippon, le Gros Pion, le Graal, le 10. Ce sera la piste référence de ce bel ouvrage. Celle qui vous projette avec force, puissance et vitesse ... sur le dos. Ippon !
Maté (arrêtez), Soremade (Fin du Combat), bras tendu vers le judogi blanc (Vainqueur blanc). On salue, encore tout abasourdi par l’impact physique et psychologique, la fatigue, l’émotion.
Alors oui ces temps maintenant anciens ont laissé place à des joutes plus télévisuelles, donnant plus de place au spectacle. Mais qu’il est bon toutefois de voir la roue du hasard s’arrêtait sur le combat des plus de 95 kg lors de la finale par équipes mixtes des derniers JO. Désignant la légende, The Teddy Riner himself, anéantissant de fait tout espoir de victoire nippone. Les têtes des valeureux combattants japonais et japonaises visiblement terrassés, accablés par ce vilain coup du sort resteront dans les annales du sport.
Alors oui ces temps modernes, nous apportent de valeureux musiciens, fidèles à leurs arts. Ainsi amateurs de GMA (Grosse Musique Assourdissante) option Pagan Black Mélo, pouvons-nous nous délecter avec de sorties épiquement démentes qui déboulent des champs de bataille,Wintersun, Tyr, Ensiferum et le prochain AndyGillion(on en reparlera bientôt...). Les oreilles du Diable Bleu visiblement enjouées, enthousiastes par cette belle année valident ces sorties qui resteront dans les annales des Death/Black Mélo.
Saluons nos honorables combattants japonais qui vivent dans le respect de leur art et élèvent lors de chaque victoire la grandeur de tout un peuple. Saluons nos fiers guerriers musiciens qui font vivre les traditions anciennes de leurs beaux pays scandinaves. Quel beau combat musical ce Winter Storm, émanant d’une formation qui est parvenue à conserver ce qu’elle a toujours développé en y absorbant cette fois les touches de nouveautés (clavier et chant clair du Sieur Pekka) que l’on avait eu des difficultés à digérer dans l’album précédent, nommé Thalassic. Félicitons cette pugnacité, cette énergie, admirons ce talent, cette créativité.
Tracklist de Winter Storm :
01. Aurora 02. Winter Storm Vigilantes 03. Long Cold Winter of Sorrow and Strife 04. Fatherland 05. Scars in My Heart 06. Resistentia 07. The Howl 08. From Order to Chaos 09. Leniret Coram Tempestate 10. Victorious