Artiste/Groupe:

Black Label Society

CD:

Doom Crew Inc.

Date de sortie:

Novembre 2021

Label:

Spinefarm Records

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Doom Crew Inc., c’est le onzième album de Black Label Society (groupe du très prolifique Zakk Wylde), et si vous espériez que cet opus soit celui des surprises ou du renouveau, n’espérez plus. Est-ce à dire qu’il vous faut immédiatement passer votre chemin en jetant un coup d’œil dédaigneux par dessus votre épaule ? Non, n’exagérons pas. Il y a de bonnes choses à se mettre sous la dent ici et le fan du grand Zakk trouvera de quoi embellir sa fin d’année. 

Doom Crew Inc., c’est l’éloge de la simplicité. Pas de prise de tête, pas de surproduction ni de structures alambiquées mais des compos portées par du bon gros riff simple (mais pas simpliste) et efficace, celui dont la saveur familière car ancestrale ne manque pas (ou rarement) sa cible. C’est aussi un disque qui confirme la direction un peu plus sage observée sur le Grimmest Hits sorti début 2018. Cela ne veut pas dire que l’album est dépourvu d’énergie mais on notera qu’on a connu le Zakk plus belliqueux. Et c’est bien normal. Wylde est au beau milieu de sa sixième décennie, ce qui ne fait pas de lui un papi bon pour l’hospice mais quelqu’un qui est moins dans la démonstration de force... ou dans la démonstration tout court d’ailleurs. Et, parfois, à vrai dire, ça n’est plus mal. Toutes les petites fioritures ont été gommées (tiens, elles sont où les fameuses harmoniques sifflées si caractéristiques du jeu du monsieur ?) et l’accent est mis sur la mélodie et l’efficacité. 

Niveau structure, on est sur quelque chose de très proche de Grimmest Hits là aussi. Douze titres, trois ballades, une bonne heure de zic. L’album compte en fait trois blocs de quatre chansons avec toutes les facettes de BLS dans chaque bloc : pas nécessairement dans cet ordre, on a du gros heavy, du heavy rock plus mélodique, un morceau plus lent/lourd que les autres et une ballade (toujours en dernière position). L’album démarre avec le premier single connu depuis fin août : Set You Free. Chouette vitrine pour le disque, il est en effet la preuve qu’un bon riff de trois notes peut vous hanter pendant des jours. Ma femme n’en peut plus de m’entendre le chantonner ou le siffler quotidiennement depuis quelques semaines... mon couple est en péril. Sur Set You Free apparaît également une petite nouveauté, la seule que ce disque a à offrir : Zakk partage désormais les solos avec son acolyte Dario Lorina qui, jusque-là, était plutôt cantonné à la guitare rythmique. Leurs duos tout au long de cet opus offrent de très bons moments qui valent le détour. 

A part ça, comme dit plus haut, on a affaire à du riff ancestral. Ne cherchez pas plus loin que Destroy & Conquer pour constater que le jeu de Wylde transpire d’amour pour le grand Tony Iommi. Ce morceau enlevé sonne totalement comme un hommage au Black Sabbath des seventies (influence bien connue du monsieur et de son travail avec BLS ; ce n’est pas pour rien que son autre groupe se nomme Zakk Sabbath). Très bon titre en tout cas. D’ailleurs, quand le grand blond propose des tempos un peu plus remuants, ça fonctionne (Gather All My Sins est bien cool). A l’inverse, quelques pistes trainent un peu trop des pieds et peinent à décoller (je ne suis pas hyper fan de You Made Me Want To Live). Heureusement que la plupart des compos ne manquent pas de groove, mélodies accrocheuses, harmonies vocales sobres mais belles ou de solos lumineux. On retiendra notamment les très réussies Ruins et Forsaken, assez imparables dans leur genre. Dans le dernier tiers de cet opus, on trouve aussi l’écrasante (encore très Sabbathienne) Gospel Of Lies, heavy à décorner un buffle. Mais là où je rends les armes, comme pratiquement à chaque fois, c’est quand Wylde fait de la ballade. Rien à faire, je ne peux pas résister. Ces mélodies, ses atmosphères mélancoliques, l’ajout de piano, ces solos magnifiques, tout y est... et je me fais avoir. Finalement, ce qui finit par jouer contre ce Doom Crew Inc. provient de deux choses : sa trop grande familiarité et son côté répétitif. Au bout de huit ou neuf morceaux, tout était globalement dit... mais il y en a douze.

Bilan : la recette est bien connue mais on reconnaîtra qu’elle est plutôt bien exécutée et que le résultat est des plus plaisants. Essentiel ? A mon sens, non... mais voilà un album qu’on peut classer sans hésitation parmi les réussites du groupe. En ce qui me concerne, il ne décrochera pas l’une des trois places du podium (celui-ci étant toujours squatté - comme je le répète dans chaque chronique consacrée à ce combo - par les très bons Stronger Than Death, The Blessed Hellride et Order Of The Black), mais il va tourner bien plus que quelques autres réalisations de BLS (à la production moins soignée ou aux compos moins accrocheuses... et donc globalement moins agréables que celle-ci).

Tracklist de Doom Crew Inc. :

01. Set You Free
02. Destroy & Conquer
03. You Made Me Want To Live
04. Forever And A Day
05. End Of Days
06. Ruins
07. Forsaken
08. Love Reign Down
09. Gospel Of Lies
10. Shelter Me
11. Gather All My Sins
12. Farewell Ballad

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