Groupe:

Deep Purple + Jefferson Starship

Date:

01 Novembre 2024

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Bane

Avant-propos : l'auteur de ce report (moi) tient à s'excuser pour la qualité franchement médiocre des photos qui illustrent son propos. J'organise donc une cagnotte des lecteurs pour m'offrir un appareil photo digne de ce nom. Je plaisante, bien sûr.

Tiens, y a Deep Purple au Zénith, faudrait que je me bouge les fesses pour y aller. Pas fichu de l'avoir fait pour Alice Cooper, je le regrette encore amèrement, je n'allais pas rater une autre icône de notre douce musique, tout de même. D'autant plus que, rappelez-vous, j'avais particulièrement apprécié le nouvel album. C'est donc dans le froid que je me dirige ce vendredi soir vers le Zénith, après une bonne heure et demi de bouchons sur un périph au ralenti (pas merci, madame Hidalgo, pour le coup des 50km/h). Quel plaisir de retrouver cette chouette salle, mon dernier passage entre ses murs s'était fait en avril dernier, pour Saxon et Judas.

Cela dit, je suis obligé de l'admettre, ce soir-là, je suis un peu moins optimiste qu'en avril. Si j'avais tout à fait confiance en nos deux légendes du hard rock, j'ai un peu peur que Deep Purple soit un peu trop vieux pour ces conneries... Nous verrons tout à l'heure si j'avais raison ou pas (spoiler alert : un peu, mais pas totalement, m'enfin un peu quand même, mais pas tout à fait). On ne va pas se mentir, amis lecteurs, je suis un des rares "jeunes" de l'assemblée. Le public est majoritairement composé de gens de plus de cinquante ans. Pour ne pas dire soixante. Ça ne me surprend pas, mais ça m'embête un peu.

Petit tour contractuel au stand du merch, pour voir les tarifs pratiqués par le groupe. T-shirts à quarante euros, bonnets et casquettes à trente, peau de batterie dédicacée à soixante. Rien que de très habituel. Cela dit, pour une fois, j'hésite à me prendre un t-shirt, parce qu'ils sont franchement chouettes. Je vous le dis tout de suite : je finirai vite par craquer. Bon, en revanche, la Heineken canette à dix cinquante, oh, faut arrêter de se foutre du monde !

Je l'avoue, la première partie ne m'inspirait absolument rien. Jefferson Starship, connais pas. Airplane, à la rigueur, mais Starship ne me dit rien. Bon, on va bien voir. Eh ben quel plaisir ce fut ! Le fait de ne rien en attendre n'a fait que décupler le panard que j'ai pris devant le set. Il s'avère en fait, j'avais presque vu juste, que le groupe jouait une setlist composée de titres de Jefferson Starship, oui, mais aussi de Jefferson Airplane et Starphip. Parce que tout ça, c'est les mêmes gars, en fait. On a donc quarante-cinq minutes de hard rock super mélodique devant nous, tantôt teinté 60's, tantôt 70's, tantôt 80's, à grands renforts de claviers et de super refrains. Franchement super agréable !

Cela dit, la salle n'est pas encore pleine donc le public n'est pas totalement réceptif. Pourtant, le groupe se donne sur scène, notamment l'excellente chanteuse Cathy Richardson, avec sa super voix et son énergie que j'ai trouvé sacrément communicative. Bon, faut dire que quand t'as We Built This City (On Rock'n'Roll) dans ta besace, facile d'avoir de l'énergie ! Le gratteux et maître à penser prend à plusieurs reprises le micro et en a encore pas mal sous le capot pour un bonhomme de... quatre-vingt-six ans ?! Pardon ?! Bref, une très chouette première partie qui s'achève après un message très sympa de la chanteuse pour remercier Deep Purple - qu'elle qualifie de meilleur groupe du monde - de les avoir emmenés avec eux et une version pleine de patate de Somebody to Love. Rien à redire, je suis content, même que je vais aller me chercher une petite bière, tiens.

Setlist de Jefferson Starship :
Find Your Way Back
Stranger
Sara (titre de Starship)
Nothing's Gonna Stop Us (titre de Starship)
Miracles
White Rabbit (titre de Jefferson Airplane)
We Built This City (titre de Starship)
Jane
Somebody To Love (titre de The Great Society)
 

 

M'enfin, soyons honnêtes, c'est maintenant que le Zénith commence à sérieusement se remplir. À vérifier, mais je crois que c'était complet ou presque. Quelques minutes avant le début du concert, le grand écran affiche déjà une petite animation pour annoncer Deep Purple et on sent que la salle se réveille. J'écoute donc mes voisins pour m'occuper : "Ah tiens, j'ai pas écouté le dernier album" ou "Moi je connais que les tubes"... Bon, dans mon périmètre, on n'est pas tout à fait sur un public de passionnés. Ça me rappelle le concert de Europe que j'avais fait l'an dernier où beaucoup de gens ne connaissaient que Final Countdown. Tant mieux pour eux, ils ne seront que plus agréablement surpris de découvrir des super titres. Tant pis pour moi, je serai le seul couillon à brailler les refrains.

Résonnent alors les premières notes de Highway Star et le groupe fait son entrée sur scène. Paice au fond, derrière ses fûts, Glover à gauche, McBride à droite, Airey derrière lui et... pas de chanteur ? Non, Gillan arrivera au moment où on aura besoin de lui. Le son est franchement bon, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Si, sur les deux/trois premiers titres, il y aura quelques tout légers problèmes d'équilibrage des instruments, ça sera bien vite corrigé. Le groupe est, lui aussi, parfaitement impeccable. Bon, on ne parle pas de p'tits jeunes qui débutent hein, ils connaissent bien leur taf, depuis le temps. Mais je dois avouer être sacrément impressionné, surtout par Paice, soixante-seize balais, qui martèle son kit comme un jeune homme. Ils prennent sacrément leur pied à jouer ensemble, leur camaraderie est palpable et je dois dire que ça fait plaisir à voir.

Concernant Ian Gillan, j'avoue, je m'attendais à pire. Le bonhomme va sur ses quatre-vingts ans et n'a pas eu la vie la plus sage du monde. Et, forcément, il est en peine sur Highway Star. J'avoue ne pas comprendre pourquoi ils ouvrent le set sur ce titre... S'il aura un poil de mal sur les titres les plus anciens, il sera tip-top sur les morceaux les plus récents. On le sait, on le sent : il n'est pas tout jeune. Il tremble un peu, il s'efface derrière le groupe dès qu'une partie instrumentale commence. Mais on lui pardonne tout, à Ian ! Entre chaque titre, il ne manque pas de raconter tout un tas de conneries - notamment de fausses anecdotes sur les paroles des chansons -, qui ne manqueront pas de me faire marrer... et de faire râler certains spectateurs qui ne comprennent pas l'anglais et qui trouvent ces quelques minutes bien trop longues.

Une des stars de la soirée, c'est le nouveau guitariste, Simon McBride. Plus jeune que les autres, il apporte un sacré vent de fraîcheur bienvenu et une bonne grosse touche hard rock à l'ensemble. S'il n'est pas le plus extravagant sur scène, sa dégaine - sorte de croisement entre Lars Ulrich et Richard Hammond de Top Gear, si si - passent bien. En ce qui concerne son jeu, rien à redire, il sait tout jouer. Beaucoup de technique, beaucoup de feeling. Passer après Morse et Blackmore, pas facile, mais le gaillard trouve parfaitement sa place dans l'ensemble.

La setlist est, franchement, des plus réjouissantes. Si l'absence de titres de l'album précédent aurait pu m'embêter un poil, il n'en a rien été. Sur les seize morceaux joués ce soir, six (oui oui) sont des extraits du dernier album ! Six ! Forcément, ceux qui attendaient un concert best-of seront déçus. Moi, pas du tout ! D'autant plus que les titres sont très bien choisis : quel plaisir de scander Lazy Sod et Now You're Talking. J'avoue, je n'avais pas vu venir Bleeding Obvious, et j'étais bien content. Autre chouette surprise : Anya, titre méconnu du encore plus méconnu The Battle Rages On, qui fait bien plaisir. Et puis, forcément moult extraits de Machine Head (cinq !) dont un When The Blind Man Cries sur lequel Gillan m'a même foutu les frissons, tant son interprétation pleine d'émotions était réussie. Je n'aurais pas craché sur d'autres albums, mais eh, on ne va pas se plaindre ! Cela dit, j'avoue que je m'attendais à un petit Perfect Strangers quelque part, mais non. J'aurais également rêvé d'un Woman From Tokyo, mon titre préféré du groupe.

Entre les morceaux, on a eu droit à un solo trop long de McBride et à plusieurs interludes d'Airey. Et là, franchement, je suis étonné, pour ne pas dire impressionné. Je n'aime pas spécialement le clavier, faut le dire. Mais le talent d'Airey est indéniable. Et si on couple ça à sa tête de vieux sorcier taquin qui lance des sorts derrière ses instruments et à son humour, ses interventions m'ont pas mal plu. Entre les petits airs qu'il planquait dans ses solos - il a même joué La Vie en Rose et des bouts de la Marseillaise - et les petites blagues qu'il se permettait de faire, difficile de s'ennuyer. Mention spéciale à ce passage où, après avoir bloqué une note continue pendant une bonne minute, il se fait apporter un verre de vin sur scène, qu'il boit en faisant semblant de continuer à jouer.

Forcément, après un Space Truckin tout bonnement jouissif - mais je suis pas objectif, j'adore ce titre -, quand McBride joue le riff de Smoke on the Water, le Zénith se réveille enfin. Il était temps, les gars ! À titre personnel, je trouve que c'est loin d'être la meilleure chanson du groupe, mais la démocratie a parlé, tout le monde chante le refrain à tue-tête. Après ça, le groupe quitte la scène. Et, franchement, on aurait pu croire que c'était terminé. Certains se lèvent, d'ailleurs. Et finalement les revoilà, pour un chouette rappel de trois titres : le très cool Old-Fangled Thing et les classiques Hush et Black Night. Top ! C'est enfin après un "au revoir" de Gillan - qui nous avait pourtant dit que son français était encore pire que son anglais - que les boys quittent la salle.

Franchement, je l'ai dit, je m'attendais à bien pire. En fin de compte, les cadors du hard britannique nous ont offert une bonne heure quarante-cinq presque sans temps mort, pleine de super titres et de bonne humeur communicative. Un concert au top, un setlist très réussie, un groupe content d'être là... que demander de plus, en somme ? Une salle motivée ? Ouais, c'est clair.

Un grand merci à Verygroup pour l'accréditation !

Setlist de Deep Purple :
Highway Star
A Bit On The Side
Into The Fire
Uncommon Man
Lazy Sod
Now You're Talkin'
Lazy
When A Blind Man Cries
Portable Door
Anya
Bleeding Obvious
Space Truckin'
Smoke On The Water
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Old-Fangled Thing
Hush
Black Night

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