Artiste/Groupe:

Pretty Maids

CD:

Kingmaker

Date de sortie:

Novembre 2016

Label:

Frontiers Records

Style:

Hard & Heavy

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

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Trois ans et demi après le sympathique Motherland, les Danois de Pretty Maids nous reviennent avec un album intitulé Kingmaker, toujours chez Frontiers Records. La recette est la même depuis un bon moment et l'on retrouve pour la troisième fois (quatrième si l'on compte l'excellent live sorti en 2012) Jacob Hansen à la production, ce qui fait que vous n'avez aucune inquiétude à vous faire sur la qualité du son de cette nouvelle galette. Pas d'inquiétude à vous faire tout court d'ailleurs... Pretty Maids maîtrise totalement son propos et, bien que les surprises ne soient pas vraiment à l'ordre du jour, le savoir-faire et l'efficacité sont toujours de la partie. Précisons tout de même que le claviériste Morten Sandager s'en est allé... mais, en toute honnêteté, cela ne change pas grand chose au son (les claviers sont toujours là) ou à la démarche des "jolies demoiselles".

J'avoue cependant que je ne partais pas totalement conquis... La faute aux quelques extraits disséminés par le label ces dernières semaines. En effet, Frontiers a axé la promo de Kingmaker en diffusant prioritairement des compos plutôt gentillettes, comme Face The World ou Heaven's Little Devil. Rien de choquant, Pretty Maids a toujours eu des morceaux de ce genre dans ses albums et ceux-là ne sont pas particulièrement mauvais... c'est juste qu'au bout de trois chansons (il y a également eu Humanize Me, certes un peu plus heavy au niveau du riff et globalement bien faite mais toujours dans un registre mid-tempo et très mélodique), je n'avais toujours rien entendu qui me rende impatient à l'idée de découvrir le reste de l'album. 

Après avoir écouté ces chansons, je me suis dit que le groupe continuait ce qu'il avait entrepris avec Motherland, à savoir explorer un style un peu moins direct et puissant que celui adopté sur Pandemonium (qui, je pense, restera vraiment LA référence des Danois, pour ce qui est des années 2000 en tout cas)... Et je me suis même demandé si Ronnie Atkins et Ken Hammer (respectivement chanteur et guitariste... et seuls membres restant de la formation d'origine) n'avaient pas tout simplement perdu la niaque. Et en fait, non... Pretty Maids n'a pas mis son énergie ou son agressivité au placard. Déjà, le disque démarre non pas avec des compos typées hard FM mais avec deux chansons qui mettent en avant la facette plus metal et épique du groupe. Ouf, me voilà rassuré. S'il n'y avait eu que des Face The World ou Heaven's Little Devil (chansons tout de même sympathiques, j'en conviens, mais ce n'est clairement pas ce que je préfère ou retiendrai ici), j'aurais été déçu. Ainsi, When God Took A Day Off et Kingmaker, tout en restant évidemment très mélodiques (on parle de Pretty Maids, ne l'oublions pas), sont plus rentre-dedans et "sérieuses", comme leur titre l'indiquent fort bien. Sur Kingmaker, le riff est costaud et la rythmique solide... avec un peu de double grosse caisse, ça ne fait jamais de mal. 

Ensuite, ce sont Face The World et Humanize Me, déjà évoquées un peu plus haut, qui s'invitent à la fête. C'est donc plus léger... Et ce n'est pas la cinquième piste, l'habituelle ballade fleur bleue intitulée Last Beauty On Earth, qui fait vraiment repartir la machine. Mais patience... car la deuxième moitié de l'album est globablement plus heavy que la première et compte quelques morceaux très puissants. Des compos comme King Of The Right Here And Now, Civilized Monsters ou Sickening sont à compter parmi les meilleures offrandes de ce Kingmaker. Les tempi sont généralement plus rapides (King... et Civilized Monsters) et quand ce n'est pas le cas, cela n'empêche pas le groupe de se montrer très direct et même un brin énervé (Sickening). Et alors que je pensais qu'après tout ça, le groupe allait calmer le jeu et probablement nous offrir une seconde ballade en guise de final, c'est une Was That What You Wanted mid-temp et bien heavy, au riff carré et pas trop old-school, qui clôt le bal. 

Au final, voilà encore un bon album de Pretty Maids. Pas forcément le plus extraordinaire de leur discographie mais un disque dans la bonne moyenne de ce que le combo nous offre depuis des années. Meilleur que le correct (sans plus) Wake Up To The Real World (2006) tout de même, c'est à noter, ou que le fade Jump The Gun sorti en 90, mais pas tout à fait aussi fort que le classique Red Hot And Heavy ou le plus récent Pandemonium. On est globalement dans la lignée d'un Motherland, voire un petit cran au-dessus. Rien de bien révolutionnaire donc mais un ensemble équilibré, bien écrit et produit, avec beaucoup de mélodies accrocheuses et riffs solides. Comme dit en introduction, le groupe ne se renouvelle pas mais maîtrise sa recette. Ceux qui apprécient Pretty Maids trouveront encore de quoi se réjouir ici, les détracteurs ou éventuels indifférents n'auront pas de raison de changer d'avis non plus. Personnellement, après autant d'années de carrière (le premier EP est paru en 83), je trouve que les Danois s'en sortent avec les honneurs et sont loin d'être ridicules.

Tracklist de Kingmaker :

01. When God Took A Day Off
02. Kingmaker
03. Face The World
04. Humanize Me
05. Last Beauty On Earth
06. Bull's Eye
07. King Of The Right Here And Now
08. Heaven's Little Devil
09. Civilized Monsters
10. Sickening
11. Was That What You Wanted