Artiste/Groupe:

Paradox

CD:

Mysterium

Date de sortie:

Septembre 2025

Label:

High Roller Records

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Blaster of Muppets

Note:

13/20

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Paradox, l’éternel outsider du thrash allemand est de retour avec un neuvième album : Mysterium. Cela fait un moment que j’ai une petite affection pour ce groupe (que j’ai découvert au tout début du 21e siècle quand il a effectué son retour aux affaires avec Collision Course). J’ai même eu une "période" Paradox avec un enchaînement Electrify / Riot Squad / Tales Of The Weird qui m’a particulièrement convaincu. Depuis, mon enthousiasme est plus tempéré mais je me tiens toujours au courant de ce que le groupe fait. Cette fois-ci, difficile cependant d’utiliser le nom "groupe" pour parler de Mysterium car notre Charly Steinhauer nous a fait une jolie "Jeff Waters" (rappelez-vous Annihilator au beau milieu des 90s) en composant et enregistrant son album tout seul. Il chante et joue de tous les instruments... sauf de la batterie, programmée pour l’occasion. Cela change-t-il grand-chose à ce cru 2025 ? Non.

Et, une fois encore (comme avec Heresy II en 2021), je ressors de l’écoute un brin mitigé. Il y a plein de choses que j’aime chez Paradox : la vitesse d’exécution, les petits riffs bien speed, l’énergie, l’atmosphère générale qui se dégage, le côté épique et mélodique des compos de Steinhauer... Mais je dois me rendre à l’évidence, quelque chose manque. Ca commence pourtant super bien avec Kholat. Ambiance glaciale pour démarrer, mélodie mélancolique au clavier et puis le thrash déboule à cent à l’heure avec toutes les qualités sus-citées : le riff est top, le tempo est effréné, la batterie est implacable (on en prend plein la tête et, très honnêtement, j’admets que le fait qu’elle soit programmée ne pose pas vraiment de souci, bien que je ne sois pas - sur le papier - fan de ce choix). Abyss Of Pain And Fear commence avec un thème au clavier emprunté au film Midnight Express et, au bout de quelques secondes, les guitares lead amènent la touche épique qui va bien avant que le thrash speedé mais toujours mélodique (à la sensibilité US marquée), tel que Steinhauer l’a toujours affectionné, emporte tout dans un tourbillon inarrêtable. Il n’y a pas à dire, après toutes ces années, Charly a toujours la pêche, pas de signe d’adoucissement ou de ralentissement au menu. Mais...

Oui, il y a un mais. Malgré plein d’éléments qui me plaisent et que je retrouve avec joie, au bout d’un moment, le plaisir s’estompe. Et je dois admettre, un peu malgré moi, que je me sens las. Pourquoi donc ? Tout d’abord parce que Paradox n’évolue pas vraiment (ou alors vraiment très peu) d’album en album. En plus, indépendamment de cela, ce manque de diversité se retrouve également au sein de Mysterium, sans qu’on le compare nécessairement à ses prédécesseurs. Et bien que Charly travaille ses ambiances (notamment avec des guitares sèches sur le court instrumental Grief, par exemple, ou sur Tunguska, autre courte plage instru qui sert d’introduction à Fragrance Of Violence), riffe comme un damné au risque de friser la tendinite du poignet et veille à apporter de la mélodie ici et là, tout finit par se ressembler. Le tempo est quasiment le même de la première à la dernière piste, le chant (sympa mais un peu limité) ne varie pas davantage et l’opus n’est pas vraiment concis avec pas mal de titres tournant autour de six ou sept minutes. Onze morceaux pour pas loin d’une petite heure de thrash, même quand la musique est vigoureuse, bien fichue et contient des qualités indéniables, c’est un peu long... surtout quand, à côté de cela, certaines compos manquent d’une identité forte ou du petit truc qui leur permettraient de se démarquer de leurs voisines. C’est dommage parce que j’ai bien envie de l’aimer davantage moi, ce Mysterium. A plusieurs reprises, je relève la tête et me dis "ah, sympa ce petit riff !", "ça envoie" ou "cool, l’ambiance"... mais au final, cela manque d’une touche d’extraordinaire, je me fatigue avant l’arrivée, deviens moins attentif et finis par décrocher. Quand j’en écoute juste trois ou quatre extraits, ça passe très bien... mais d’une traite, l’impact est moindre.

Si vous êtes fans de Paradox, je vous conseille tout de même de jeter une oreille à Mysterium parce que, franchement, malgré son aspect monolithique, ça reste pas mal et l’on retrouve complètement l’identité du groupe (qui n’en est plus un). Avec un peu de chance, vous ne ressentirez pas la même lassitude que moi... c’est tout le mal que je vous souhaite. 


Tracklist de Mysterium :

01. Kholat
02. Abyss Of Pain And Fear
03. Grief
04. Those Who Resist
05. One Way Ticket To Die
06. Pile Of Shame
07. Tunguska
08. Fragrance Of Violence
09. Mysterium
10. The Demon God
11. Within The Realms Of Gray (bonus track)

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