Artiste/Groupe:

Opera Diabolicus

CD:

Death On A Pale Horse

Date de sortie:

Novembre 2021

Label:

Season of Mist

Style:

Epic Horror Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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Tout comme mon estimé collègue Florentc, j’avais particulièrement apprécié le premier opus d’Opera Diabolicus sorti début 2012. Un peu moins que lui tout de même, je ne serais pas monté jusqu’à 17/20 mais, malgré quelques légères réserves, j’avais trouvé l’album réussi. Après toutes ces années sans aucune nouvelle de la part du duo suédois formé par David Grimoire et Adrian de Crow (auteurs de cet opéra diabolique, également guitariste / claviériste / producteur pour le premier et bassiste pour le second), j’avais fini par penser qu’il s’agissait d’un "one shot". Mais non, presque dix ans (à deux mois près) après la sortie du très bon 1614, arrive ce Death On A Pale Horse et, bonne nouvelle, c’est encore très bon... voire meilleur ! 

La recette est globalement la même que la dernière fois. Voilà une comédie musicale soignée, horrifique et macabre, épique et ténébreuse... portée par des musiciens ou invités excellents. Pour prêter main forte au duo sus-cité, on retrouve le fantasque Snowy Shaw qui intervient également comme vocaliste de temps en temps (et à plein temps sur une piste, A Song Of Detestation). Il était là en 2012 et ça fait plaisir de le retrouver... tout comme l’excellent Mats Levén qu’on ne présente plus, bien plus présent (vocalement) que Shaw, puisqu’il est véritablement LE chanteur principal de cet album. En plus de ces deux messieurs (dont l’association nous rappelle évidemment le Therion de l’époque Gothic Kabbalah), on retrouve des voix féminines (deux chanteuses, Angelina DelCarmen et Madeleine Liljestam), du piano, de l’orgue, des violons et des invités de renom (Andy LaRocque, guitariste de King Diamond, et Michael Denner, ex-Mercyful Fate, ex-King Diamond) venus jouer de leur instrument sur Second Coming. Pour ne rien gâcher, la galette est superbement produite, c’est le plus que fiable Jens Bogren qui s’est occupé du mix et du mastering. Musicalement, vous vous en doutez vu les personnalités convoquées pour l’occasion, on est sur un style qui parlera aux amateurs de Therion, Mercyful Fate, King Diamond ou Candlemass

Listen Everybody est une intro de presque trois minutes, plutôt douce, mélancolique, menée par une jolie mélodie au piano (que l’on retrouvera plus tard, sur d’autres pistes) puis quelques orchestrations plus symphoniques et un narrateur. Les hostilités sont véritablement lancées avec Bring Out Your Dead et son riff de guitare qui ne choquerait pas sur un album de style plus extrême et un violon du plus bel effet. Mats Levén est en grande forme (et se montre sous un jour très théâtral), le morceau est entraînant et agrémenté de chouettes parties de batterie. Encore plus grandiose, déboule Second Coming avec sa mise en bouche symphonique (chœurs à l’appui) et les interventions guitaristiques expertes de LaRocque et DennerMadeleine Liljestam vient donner la réplique à Levén, l’ambiance gothique est très bien rendue et le morceau évolue avec pas mal de changements ou variations sur près de dix minutes sans jamais ennuyer puisqu’ici (encore plus que sur 1614) les mélodies sont particulièrement accrocheuses. 

Siren’s Call apporte de la lourdeur au propos. Plus typé doom, ce titre s’affiche comme celui qui rappelle le plus Candlemass. Il s’agit encore d’un très beau morceau qui alterne couplet posé avec guitare sèche et refrain heavy pesant. Le final avec chant féminin, piano et chœurs est de toute beauté. Juste après cette piste, ça repart de plus belle avec Darkest Doom On The Brightest Days, une compo plus énergique (au jeu de batterie et aux riffs excellents) dont l’intro sonne très King Diamond. Encore un joli break piano/violon en cours de route et une conclusion épique et classieuse (reprenant le thème entendu sur Listen Everybody) s’achevant sur une belle guitare acoustique. C’est bien écrit, riche, changeant. On ne s’ennuie pas une seconde pendant cette compo (une de mes préférées) de huit minutes. A Song Of Detestation est taillée sur mesure pour l’exubérance de Snowy Shaw qui s’en donne à cœur joie, Little Sister introduit des sonorités différentes (craquements de vinyle, un clavier, des voix moins poussées ou criardes, du violon...) et un peu de douceur (toujours dans une atmosphère étrange et mélancolique), ce qui fait du bien et contribue à la richesse de l’ensemble... avant que Night Demon et At Nighttime ne remettent le heavy metal opératique au premier plan, avec les mêmes qualités entendues précédemment (arrangements et ambiance travaillés, compos épiques, changeantes, percutantes...).  

Bref, si vous avez aimé le premier album, les musiciens participant à ce projet ou les groupes cités dans cette chronique, allez-y sans crainte ! Death On A Pale Horse reprend les mêmes ingrédients qu’en 2012 mais la recette a été améliorée. Cette suite m’a semblé plus prenante, riche, variée et accrocheuse. C’est donc un excellent ensemble qui, pour être parfait, aurait mérité une conclusion (qui reste de qualité) aussi forte que ses meilleurs morceaux (plutôt présents en début et milieu de parcours).

Tracklist de Death On A Pale Horse :

01. Listen Everybody
02. Bring Out Your Dead
03. Second Coming
04. Siren’s Call
05. Darkest Doom On The Brightest Days
06. A Song Of Detestation
07. Little Sister
08. Night Demon
09. At Nighttime

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