Artiste/Groupe:

Fleshgod Apocalypse

CD:

King

Date de sortie:

Février 2016

Label:

Nuclear Blast

Style:

Death Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

15/20

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Quatrième opus pour les Italiens de Fleshgod Apocalypse, groupe qui commence sérieusement à se faire un nom et se forger une solide réputation. Depuis Agony le groupe a clairement explosé, avec ce mélange de death metal assez brutal mêlé à des orchestrations tout aussi massives. Si l'appelation death symphonique leur convient à merveille et peut faire penser à Septicflesh, la ressemblance entre les deux formations s'arrête là, tant leur approche est différente. Si les Grecs sont plus dans les ambiances pesantes et oppressantes, les Italiens rendent eux hommage à leur racine, en proposant des ambiances assez baroques (comme le prouvent leurs photos promotionnelles et leur tenues de scène). J'avoue avoir beaucoup aimé le précédent, Labyrinth, plutôt bien ficelé, assez fou et très maîtrisé, sans tomber dans le bordélique. j'attendais donc celui ci avec curiosité et envie.

Le groupe prend soin de nous balancer une petite intro en guise de générique, type bande annonce. On commance pianissimo avant d'envoyer la sauce. Des orchestrations et des choeurs qui vont aller crescendo avant que In Aeternum commence le travail de sape, avec la continuité orchestrale de l'intro. Le chant de Tommaso Riccardi est bien caverneux, la rythmique est saccadée, la production arrive à mettre tout ce petit monde en valeur. Mais le meilleur (à titre personnel) arrive sur le refrain avec le bassiste Paolo Rossi qui intervient en voix claire. Et c'est là sans doute la qualité principale du groupe. Proposer une musique résolument agressive et violente pour du symphonique, tout en sachant doser tout ça en arrosant le tout de mélodies savoureuses.

Ainsi derrière ce mur sonore, on a droit à des solo de guitares qui, eux, sont typés heavy metal voir même issus du néoclassique, très fins, et qui permettent d'aérer la musique des Italiens. On en trouve un peu partout (In Aeternum, Healing Through War, The Fool, And The Vulture Beholds, Gravity, A Million Deaths) et ils interviennent à chaque fois à des moments opportuns. Deuxième élément permettant de respirer, le chant clair donc. Plus qu'un chant clair basique, Paolo Rossi maitrise à merveille ses cordes vocales et arrive à être très théâtral, en sachant garder cette folie chère au groupe. (In Aeternum, The Fool, And The Vulture Beholds). Dernière chose, la musique est articulée de façon intelligente et réfléchie. Ainsi, outre Marche Royale qui introduit l'album, le groupe nous propose un entr'acte fort bienvenu, Paramour (Die Leidenschaft Bringt Leiden). Ce titre détonne totalement avec le reste, dans un style opéra, chanté intégralement par une chanteuse lyrique (celle-ci interviendra également sur Cold As Perfection et Syphilis) et sans aucun apport metal. Si le titre pris à part est sympa, sur un album de cette trempe il tombe comme un cheveux dans la soupe. Enfin, comme à l'accoutumée, Fleshgod Apocalypse termine par un titre instrumental au piano. C'est une nouvelle fois le cas ici avec le titre éponyme. 

Pour le reste, le groupe continue de proposer ce qu'il sait faire le mieux, avec toujours plus d'orchestrations et de choeurs. Et malgré les nombreuses qualités déjà citées, on n'évite pas le décrochage sur la deuxième partie. Tout est tellement massif qu'au final, on a du mal à dissocier chaque titre et tout se mélange lors des écoutes. Un manque d'accroche qu'arrive à éviter par exemple Septicflesh (encore eux !) qui donne cette désagréable impression que l'ensemble tire en longueur. Les passages savoureux ne manquent pas non plus avec notament la deuxième moitié de Cold As Perfection avec l'intervention de la chanteuse lyrique et ce solo de guitare au top. 

Fleshgod Apocalypse nous prouve une nouvelle fois qu'il faudra compter sur eux à l'avenir. Ils ont réussi à créer un style vraiment à eux, avec un son, une "patte Fleshgod Apocalypse", et en ça c'est déjà énorme. Le groupe pousse l'exercice de l'orchestration assez loin (un véritable orchestre un jour ?) et ce King propose de grandes, très grandes qualités (son, solos de guitare toujours justes, chant clair parfait, le grain de folie). Malheureusement, cette impression de trop plein et de longueur empêche de savourer pleinement, et ingérer l'album d'une traite n'est pas facile.

Tracklist de King :

01. Marche Royale
02. In Aeternum
03. Healing Through War
04. The Fool
05. Cold as Perfection
06. Mitra
07. Paramour (Die Leidenschaft bringt Leiden)
08. And the Vulture Beholds
09. Gravity
10. A Million Deaths
11. Syphilis
12. King