Fleshgod Apocalypse

Artiste/Groupe

Fleshgod Apocalypse

CD

Agony

Date de sortie

Aout 2011

Style

Death Symphonique

Chroniqueur

amber_of_death

Note amber_of_death

19/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

C’est l’été et je travaille. Si le fait d’être au bureau peut en rebuter certains, le temps très maussade n’incite pas à aller se balader. Et entre deux parties de poker sur internet, ça me permet d’avancer sur mes chroniques pour les portes du metal. N’ayant rien fait, ou presque, ces dernières semaines, je résorbe mon retard en bouffant de la musique. Tiens, aujourd’hui, je m’attaque à Fleshgod Apocalypse. Connais pas trop. Un groupe de Death italien ? Bon allez pourquoi pas. Hop, les écouteurs… Bordel, qu’est ce qui se passe ? Ca tremble de partout ici. 

Cinquante minutes plus tard, les tremblements persistent toujours. La vache folle ? Peut être. Un séisme ? Plutôt rare dans la région. Non, c’est juste Agony, le nouvel album de Fleshgod Apocalypse. Car cet album est une claque, une vraie. Imaginez le mariage entre le Brutal Death et la musique classique. Impossible me direz-vous ? Eh bien les transalpins viennent de prouver que les cuivres et les violons peuvent coucher avec le Death. En effet, après une intro symphonique et menaçante (Temptation), la tornade s’abat sur nos chastes oreilles. The Hypocrisy prend à la gorge d’entrée : tempo ultra rapide assuré par Francesco Paoli à la batterie (absolument monstrueux), violons débridés, chant clair assuré de Paolo Rossi, growl et chant torturé par Tommaso Riccardi. L’enchainement The Imposition, The Deceit, The Violation est implacable. Ultra-violent, accompagnées de symphonies dantesques, ces quatre chansons ne laissent aucun répit, en particulier la dernière, magnifiée par une montée en puissance orchestrale wagnérienne à couper le souffle.

Mais là où réside l’intelligence de Fleshgod Apocalypse, c’est d’avoir su, entre les rythmes martiaux, placer la mélodie. Au lieu de tout miser sur un bloc de granit comme trop souvent dans le Brutal Death, les italiens s’autorisent quelques variétés qui viennent renforcer la puissance du groupe. Ainsi, The Egoism vient contrebalancer la première partie d’Agony avec une rythmique syncopée exaltée par un chant d’opéra suivi d’un blast furieux. Et que dire de The Forsaking, portée aux nues par un piano mélancolique et un chant Black… beau à pleurer. The Betrayed permet un vrai combat guitares/violons qui prend aux tripes, nous emportant dans une danse de Saint-Guy dont on ne sait plus comment sortir. The Oppression, emmenée par un piano baroque et une hyper violence effrayante nous ferait presque penser que la fin du monde est proche. Pour un terminus où symphonie et Death Metal s’autorisent une dernière fornication avant l’outro, Agony, morceau de piano sombre et apocalyptique.

Alors bien sûr, il y aura des détracteurs. Trop de violence, trop de symphonie. Car oui, tout est trop dans Agony. Mais le Metal n’est il pas, par définition, une musique outrancière, quel que soit le style ? D’autres diront que Fleshgod Apocalypse a vu trop grand et qu’en concert, ils seront dans l’incapacité de retranscrire cette folie. Possible. Toujours est-il qu’après Mafia, le dernier EP déjà salué par la critique, les italiens viennent d’accoucher d’un chef d’œuvre dont il est très difficile de décrocher.

Vous voila prévenus, Agony n’est pas le genre d’album facile à apprivoiser tant l’explosion de violence peut rebuter. Mais il est magnifié par une orchestration symphonique redoutable et surtout… belle. Alors peut être que je m’emballe. Mais les groupes qui prennent des risques sont tellement rares que l’on ne peut que saluer le courage de Fleshgod Apocalypse. Les transalpins ont écrasé la concurrence en Metal extrême et postulent déjà parmi les albums majeurs de 2011. Du grand art, tout simplement. 

 

Tracklist de Agony :

01. Temptation
02. The Hypocrisy
03. The Imposition
04. The Deceit
05. The Violation
06. The Egoism
07. The Betrayed
08. The Forsaking
09. The Oppression
10. Agony

 

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