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Steel Panther + Black Rain
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L I V E R E P O R T
J'avais bien dit à la fin du live report consacré au premier concert français de Steel Panther (en mars dernier) que nous devrions revoir ce groupe chez nous et que je ne manquerais cela pour rien au monde. Je suis un homme de parole et je me suis donc rendu au Bataclan le 30 octobre dernier afin d'assister au retour des panthères d'acier. Pour la date parisienne, ce sont les français de BlackRain qui ont pour devoir de chauffer la salle. Tâche dont ils s'acquittent avec une certaine ardeur, il faut bien le reconnaître.
Quand ils débarquent sur scène, le choc est d'abord visuel. Un choc qu'on qualifiera de capillaire. On dirait que le guitariste et le batteur se sont mis en tête de concurrencer le Steve Stevens de la grande époque (vous vous souvenez de la vidéo de l'hymne du film Top Gun ?) ou les plus récents Tokio Hotel. Bon, tout cela est bien marrant mais on s'en fiche un peu, non ? Oui, sauf que ça a le mérite de planter le décor d'une musique hard rock glam décomplexée et bien colorée. J'avais déjà vu BlackRain en première partie de Europe début 2010 et sans les avoir trouvé mauvais, je n'avais pas totalement été convaincu. Ce soir, le constat est un peu le même, mais le groupe n'est pas entièrement responsable... il est desservi par un son assez dégueulasse. Dommage car les compos sont vraiment énergiques. On ne distingue pas bien les lignes de chant de Swan, et il n'est pas toujours aisé de bien comprendre les riffs de Max non plus. De là où je me trouve, le chant ne me semble pas bien puissant et ne colle pas toujours très bien à la musique (même d'un point de vue mélodique)... mais encore une fois, le son est tellement mauvais que Swan n'y est peut-être pour rien. Cela ne me permet pas de rentrer tout de suite dans le show, assez sympathique par ailleurs, des Français. Cela dit, au fur et à mesure que la soirée avance, l'énergie du groupe est contagieuse, l'ambiance dans la salle est plutôt bonne et je commence à me laisser convaincre. La fin du set, avec les convaincantes Innocent Rosie, She's In Love et une reprise bien balancée du Twist and Shout des Beatles, achèvera de me donner une impression un peu plus positive... Mais je ne sais pas... il me manque toujours quelque chose. En tout cas, sachez que les BlackRain semblent avoir fait bonne impression et qu'ils reviendront en janvier prochain en co-tête d'affiche avec Koritni. A suivre...
Pendant l'entracte, l'ambiance est électrique. La programmation musicale est absolument excellente (Judas Priest, Ozzy Osbourne, Iron Maiden... des bons vieux classiques qui font chanter une partie de la salle) et alors que le groupe n'est pas encore sur scène, certaines jeunes filles peu pudiques montrent déjà leur poitrine sous les acclamations d'un public en délire ! Et dire que le concert n'a même pas encore commencé... Mais ce que je viens de vous décrire n'est en fait que peu de choses comparé à ce qui va suivre dès que les musiciens de Steel Panther fouleront enfin les planches du Bataclan. Après l'intro (In The Future) c'est logiquement Supersonic Sex Machine qui déboule... et là, la fosse entre en ébullition ! C'est d'ailleurs assez amusant parce que j'ai récemment assisté à des concerts où la musique était plus énergique ou agressive (Arch Enemy, par exemple) que celle présentée ce soir, et pourtant je peux affirmer que je ne suis pas fait "maltraité" avec autant d'intensité dans une fosse depuis très longtemps. Les fans de Steel Panther ont une pêche incroyable (le public est assez jeune aussi), ça bouge, ça saute, slamme, pogotte, pousse, tombe... dans tous les sens ! A tel point que je me demande si je ne vais pas prendre un peu de recul et essayer de sauver mon appareil photo d'une destruction certaine. Mais non... je ne suis pas si vieux que ça, merde... allez, je reste ! Si l'on doit comparer le show de ce soir avec celui d'il y a sept mois, on peut déjà noter que l'ambiance est encore plus explosive. Il y a également plus de monde que dans mon souvenir (mais bon, cela vaut ce que ça vaut, je n'ai pas les chiffres). D'autres changements ? Le light show est plus fourni. Visuellement, ça en jette davantage. A part ça, les panthères d'acier sont toujours maquillées, perruquées et... graveleuses. C'est donc reparti pour un placement abusif de "couilles", "vagins", "nichons", "chattes", "bites" et consorts à tous les étages. Bien sûr, c'est ça Steel Panther, pourquoi s'attendre à autre chose ? Et si l'on accepte de jouer le jeu et de s'adonner à cette régression avec second (ou dixième) degré, c'est même fun... sauf que maintenant que l'effet de surprise est un peu passé, je dois avouer que je commence à percevoir les limites d'un tel exercice de style. J'y reviendrai. Les titres s'enchaînent et le début du show est, setlistiquement parlant, assez proche de celui de mars dernier et quand au bout de cinq ou six chansons je me demande si les Américains ont décidé de nous refaire rigoureusement le même concert (en changeant juste quelques chansons de place), l'arrivée de Let Me Cum In (absente du concert précédent) vient me rassurer. Ouf ! If You Really Really Love Me, Girl From Oklahoma ou The Shocker viendront aussi se faire leur place dans la setlist et compléter ainsi la liste des nouveautés. Autre bonne surprise : le moment où Michael Starr interpelle un gars du public qui porte un T-Shirt Iron Maiden et l'invite à monter sur scène alors que le groupe commence à jouer The Number Of The Beast. Le fan s'éclate sur scène et chante (plutôt mal, mais c'est drôle) le premier couplet suivi du refrain, accompagné par le groupe. Fun ! Les qualités de Steel Panther demeurent. C'est bien fait, bien joué, les chansons sont super entraînantes, Michael Starr est un très bon chanteur, Satchel est un guitariste qui n'a pas les mains dans ses poches... Musicalement, c'est solide. Le tout se passe dans une ambiance délirante, les filles se dénudent partiellement avec le sourire, tout le monde joue le jeu et semble passer un bon moment... Satchel et Michael se lançeront même pendant un court instant dans une fausse ballade acoustique nommé "J'aime la chatte" pour l'occasion. C'est du grand n'importe quoi, c'est évidemment très grossier mais il y a quelque chose de libérateur et pas prise de tête qui fait son petit effet. Et puis, tout ça, c'est du show, n'est-ce pas ? C'est fait exprès, c'est de la parodie...
Oui, oui... bien sûr que tout ça, c'est pour rire. Mais n'empêche que j'en arrive quand même à ce que je considère comme les petits bémols d'une partition imparfaite. Déjà, c'est très répétitif. Et le groupe parle trop. Certains moments sont véritablement hilarants, je ne crache pas dans la soupe, mais d'autres sont bien trop longs et n'apportent rien. En plus, et c'est là que ça devient gênant, les quatre amis reprennent certaines vannes déjà entendues il y a quelques mois... au mot près. Et on commence à se rendre compte que si une partie du spectacle laisse libre cours à l'impro et au délire ambiant, une autre est vraiment "écrite". Alors oui, j'avoue avoir souri poliment à quelques blagues un peu redondantes tout en commençant à ressentir une certaine lassitude. Le bla bla et la grosse potacherie (aussi forcée et mise en scène soit-elle), ça va cinq minutes... mais j'ai du mal à m'esclaffer au douzième "j'aime la chatte" qui sort de la bouche de Satchel. En parlant de répétition et de Satchel justement, son solo est toujours aussi excellent (debout derrière la batterie, il balance une succession de riffs et thèmes qui ont fait les grandes heures du Hard Rock) mais c'est rigoureusement le même qu'en mars dernier. Dernière petite critique que j'avais déjà formulée la dernière fois : l'utilisation de samples (on entend bien quelques choeurs enregistrés, claviers ou pistes de guitares supplémentaires à l'occasion). Vu la musique pratiquée et le savoir-faire des musiciens, je trouve ça totalement inutile. Bon, ce n'est pas bien grave mais le procédé (pas très rock'n'roll) me semble toujours un peu discutable. Evidemment, la soirée fut chaude. Bien sûr, j'ai passé un très bon moment et tout cela fut bien fun... mais les Steel Panther devront prendre garde à ne pas sombrer avec autant d'empressement dans la répétition et la facilité. On ne les a pas encore trop vu, alors leur venue garde un caractère attrayant... mais il n'est pas dit qu'il en soit de même sur le long terme si les Américains n'opèrent pas quelques changements et ne font pas quelques efforts afin de ne pas lasser leur public trop vite. En même temps, ne soyons pas trop durs, il n'y a eu que quelques mois entre leurs deux concerts parisiens, pas de nouvel album entre-temps et certainement pas de latitude pour réinventer leur show... il ne fallait donc pas s'attendre à trop de nouveauté, j'en suis conscient. Parions donc sur l'avenir et affirmons sans crainte que, la prochaine fois, le groupe reviendra et nous fera encore passer un excellent moment en sa compagnie.
Setlist Steel Panther : 01. Intro (In The Future)
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