L I V E R E P O R T

 Puisque, paraît-il, mieux vaut tard que jamais, voici donc un petit compte-rendu de cette belle soirée de janvier où le groupe Europe vint nous offrir un grand moment de rock. Quoi qu'en disent les moqueurs ("ah oui, ils existent encore, eux?"), les sceptiques ("ils ne sont pas un peu vieux?") où les ignorants qui n'auraient pas jeté une oreille aux derniers disques du groupe ("du FM des années 80 joué par des gars portant des caniches sur la tête en guise de coiffure, non merci"), il fallait y être.

 Ce fut au groupe français Black Rain de chauffer la salle. Ces messieurs font dans un Hard Rock à forte tendance Glam qui n'est pas sans évoquer une fusion de groupes comme Mötley Crüe et W.A.S.P. entre autres... Flashback 80's donc, aussi bien visuel que sonore, visiblement assez apprécié par la salle qui leur réserva un bon accueil, mais qui laissa votre serviteur plus froid. Je ne m'étendrai pas trop, n'ayant pas l'intention de dire trop de mal. L'énergie était là, quelques morceaux m'ont semblé entraînants, et les reprises qui parsemèrent le set des frenchies ("Hellion" de W.A.S.P., "Rock'n'Roll All Nite" de Kiss) furent sympatoches... mais bon, je n'ai pas été plus convaincu que cela. Peut-être à cause d'un son un peu brouillon, d'un chant qui m'a paru assez approximatif et irritant... En tout cas, le groupe ne ménagea pas ses efforts et offrit même quelques CD à l'assistance (joli lancer, monsieur le chanteur !).

 Passons maintenant au plat de résistance: les suédois de Europe. Je dois avouer que, il n'y a pas si longtemps que cela, je faisais moi-même partie des sceptiques. Mais bon, j'ai la chance d'avoir un ami qui se chargea de parfaire mon éducation (et de me remettre à ma place) en me faisant bien découvrir le groupe. Puis vint le HellFest (en juin dernier) où la performance de nos amis nordiques me scotcha, tout simplement. Maintenant que je savais la vérité, je ne pouvais plus manquer ce rendez-vous parisien. Et, chers lecteurs, j'ai bien fait: quel concert ! Une leçon de rock, purement et simplement.

 Le show démarra avec l'introduction du nouvel album, immédiatement suivie de la chanson titre, l'excellente "Last Look at Eden". D'entrée de jeu, les faits sont là: le son est clair et puissant, le groupe est en forme et le public plus que motivé. Précisons au passage que ce soir, la Cigale est comble, et que quelques fans impatients avaient déjà commencé à entonner certains hymnes du groupe avant que celui-ci ne monte sur scène. Cela promettait une belle ambiance, et les promesses furent tenues. Largement.

 Les chansons suivantes ne firent pas redescendre le niveau. Le public parisien se régala avec "Love is not the Enemy", "Superstitious" ou " Gonna Get Ready". Tous les titres s'enchaînent parfaitement bien, les nouveaux morceaux et les plus anciens se marient à merveille, le groupe est à l'aise, très pro et tout en décontraction à la fois. La voix de Joey Tempest a bien vieilli et le chanteur nous offre une bien belle performance, tandis que le public ne se fait par prier pour l'accompagner dès qu'il en a l'occasion. Joey et ses acolytes ont l'air de bien s'amuser et les grands sourires qu'ils arborent ne laissent aucun doute: ils sont ravis de l'accueil réservé par leurs fans français.

 Le set de ce soir ne verse pas totalement dans la nostalgie, le groupe est fier (et il peut l'être) de ses albums récents. C'est bien entendu le tout nouveau qui est mis à l'honneur avec un choix de chansons absolument irréprochable (la magnifique "No Stone Unturned" ou la remuante "The Beast"). Dommage que Europe n'ait pas un peu mieux représenté ses deux disques précédents... un seul extrait par album, c'est peu. On aurait adoré (moi, en tout cas) "Always the Pretenders", par exemple. Cela dit, c'est bien la seule chose que je pourrai reprocher au show extrêmement bien rôdé des suédois.
Bien sûr, les années 80 ne sont pas absentes du setlist, et si l'album "The Final Countdown" est bien représenté en fin de concert avec "Cherokee", "Rock the Night" et la chanson titre en guise de conclusion, le disque "Wings of Tomorrow" est lui aussi à l'honneur avec pas moins de trois extraits dont les inattendus "Open Your Heart" et "Stormwind".
Au rayon des surprises, on notera également la présence d'un instrumental "Optimus", morceau qui nous provient d'un album solo de John Norum. Le guitariste brille sur ce titre, comme sur le reste du concert d'ailleurs...

 Allez, vous l'aurez compris, ce concert du Europe fut grand. Beau, fort, dôté d'un son et d'un light-show superbes... Il n'y a quasiment rien à redire. Quasiment, parce que c'est passé trop vite, et qu'avec deux ou trois titres de plus ("Seven Doors Hotel", "Ready or Not", "Always the Pretenders", "Got to Have Faith" au choix), on aurait dépassé l'heure et demie... ce qui n'aurait pas été exagéré pour un groupe avec une telle carrière (et discographie). Je vous quitte en vous souhaitant d'assister au prochain concert du groupe (vous ne le regretterez pas), et en vous livrant le setlist complet de la soirée.

Setlist:

1. Prelude
2. Last Look At Eden
3. Love is not the Enemy
4. Superstitious
5. Gonna Get Ready
6. Scream of Anger
7. No Stone Unturned
8. Prisoners in Paradise (acoustic)
9. Open your Heart
10. Stormwind
11. Optimus
12. Seventh Sign
13. New Love in Town
14. Start From The Dark
15. Cherokee
16. Rock the Night
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17. The Beast
18. The Final Countdown