Groupe:

Dark Tranquillity + Moonspell + Wolfheart + Hiraes

Date:

11 Novembre 2024

Lieu:

Toulouse

Chroniqueur:

ced12

Alors que le Blast a bien profité d’une grande affiche death mélo suédois au Zénith de Paris avec l’infernal (et hyper qualitatif) trio Arch Enemy - In Flames - Soilwork, un autre membre de la Team Göteborg arpente l’Europe et c’est une belle surprise d’enfin retrouver Dark Tranquillity en tête d’affiche. Et accompagné d’un plateau certes moins prestigieux sur le papier mais de qualité. Après avoir longé le Canal du Midi qui a pris de très belles couleurs automnales qui lui vont toujours aussi bien, je retrouve le Bikini retrouvé avec plaisir. Lieu ô combien agréable doté d’espaces extérieurs toujours aussi sympathiques et offrant un vrai confort pour le public. Bonne nouvelle, l’affluence est très satisfaisante, la salle étant bien garnie, le balcon ouvert c’est une excellente nouvelle au vu du plateau proposé, encore une fois très bon mais pas forcément « clinquant ». 

Hiraes 

Portes ouvertes à 18h30, le public est encore peu présent lorsqu’Hiraes investit les planches à 19h tapantes (après la diffusion de l’excellente Check My Brain d’Alice In Chains) mais l’auditoire va vite se renforcer en ce jour férié. Quintette venant tout droit du Nord de l’Allemagne, Hiraes œuvre dans un death mélodique et on pense très vite à Arch Enemy. La présence d’une vocaliste au chant growlé Britta Görtz accentue la ressemblance, de même que certaines accroches vocales sur les premiers titres. Mais rapidement, le groupe d’Osnabrück force le trait et on trouve même quelques passages très musclés presque blackisant même. Ça tabasse fort, Britta tient bien son public le faisant régulièrement participer et belle surprise pour le combo, le public réagit bien et apprécie. La vocaliste en profite naturellement pour préciser leur joie d’être là et salue même la qualité de la salle et de l’organisation. Si le batteur est de fait un peu en retrait faute de place, les solides gaillards qui accompagnent Britta assurent une belle présence. Les lignes de lead de guitare sont excellentes et se remarquent bien. Il est vrai que la demi-heure allouée au combo allemand passe bien vite avec des compos efficaces, percutantes et au final un premier concert très sympa. Il restera au groupe à s’éloigner de sa ressemblance avec Arch Enemy, mais le potentiel est là. Et en live, c'est très solide. 

Setlist de Hiraes :
Through The Storm
About Lies
Under Fire
We Owe To No One
Undercurrent
 

Wolfheart

Fait remarquable pour le quadra que je suis, le timing des changements de plateau. Les quatre kits de batterie étant déjà installés (permis par la largeur de la scène du Bikini), il ne faut pas plus de quinze minutes pour que Wolfheart ne débarque. Ça reste épatant ces logistiques modernes. Wolfheart, c’est vraiment le show que j’attendais le plus. Déjà le groupe amène une belle ambiance bien dark et très vite on bascule dans l’univers du groupe finlandais. Les pieds de micro bénéficient de têtes de cerfs, l’effet très classe. Peu disert, les finlandais vont très peu s’exprimer mais musicalement, la baffe est incroyable. Très immersive, proposant de belles ambiances assez typique du death mélo finlandais, la musique de Wolfheart est un régal. Les passages instrumentaux sont impressionnant de mélodicité et le guitariste lead Vagelis Karzis bluffe. Solis formidables, lignes mélodiques implacables, le garçon assure même un peu de chant (plutôt catchy), il est vraiment le grand gagnant de cette prestation. Tumoas Saukkonen, dont la guitare est étonnamment sous-mixée, a toujours ce faux air de Kerry King. Placide, ne dégageant quasi aucune expression faciale, désespérément finlandais, il délègue une partie de la maigre communication à son bassiste, se contentant juste de challenger le public pour un wall of death sur la dernière piste. 

La musique de Wolfheart est impériale, j’ose les comparer aux excellents Insomnium (très appréciés sur ces pages) et vraiment, Wolfheart a épaté avec ses rythmiques écrasantes. Un show à la fois très puissant et très immersif avec ce death mélo si finlandais, si visuel. Le contraste entre la sobriété des musiciens dans l’attitude et l’excellence de la musique fonctionne très bien. On est vraiment à fond, quelques riffs sont vraiment très solides et l'interprétation, remarquable, ne rend que plus justice à une musique hyper qualitiative. Wolfheart dans la continuité du très bon Draconian Darkness affiche une forme étincelante. Un concert ébouriffant d’un groupe qui mérite VRAIMENT une plus grande reconnaissance. 

Setlist de Wolfheart :
Strenght And Valor
Zero Gravity
Burning Sky
The Hunt
Evenfall
The King
Grave

Moonspell

La suite sur le papier me captive moins. Le groupe portugais ne m’a jamais trop intéressé et ils n’ont pas non plus une réputation scénique incroyable. Donc forcément, l’heure de show allouée aux lusitaniens ne m’enthousiasmait guère. Pourtant, je dois nuancer ces réserves, car le groupe a délivré un bon show, très suivi par un auditoire intéressée. Clairement, je n’ai pas eu de révélation et je persiste dans ce sentiment que dans le style, Paradise Lost est infiniment mieux, mais bien aidé par un son très correct et un frontman très présent et interagissant en permanence avec le public, Moonspell a fait le job. Cela n’est pas d’une folle envergure scénique à la marge de ce très beau backdrop joliment éclairé pour créer une belle ambiance loup-garou mais la qualité de certains refrains fait son effet et les "oh oh" sur Alma Mater ont fait un tabac. Faisant l’effort de s’exprimer en français, Fernando Ribeiro est un bon frontman et si le concert manque cruellement de puissance (surtout comparativement au reste de l’affiche), le show est sympa et le public a bien accroché. Je n’ai pas eu de révélation mais fort d’une belle expérience scénique, ce concert Moonspell est bien passé.

Setlist de Moonspell :
Opium
Awake!
Extinct
Night Eternal
Finisterra
Everything Invaded
Nocturna
Breathe (Until We Are No More)
Vampiria
Alma Mater
Full Moon Madness

Dark Tranquillity

Longue soirée, nous sommes là depuis 18h30 et la tête d’affiche arrive sur les coups de 22h. Faut avoir la forme sur ces plateaux et d’ailleurs, une partie du public va mettre du temps à revenir dans la salle pour Dark Tranquillity les suédois commençant leur show avec moins de monde dans la salle que Moonspell. Le public sans doute parti boire une bière / manger un morceau / fumer une clope, va vite revenir et grand bien leur en fasse car DT va délivrer un très bon show, hyper cohérent et réussi. Cela fait un bail que le groupe n’avait pas joué en tête d’affiche et la scénographie est au niveau avec trois écrans de trois mètres de haut environ pour un mètre de large assurant quelques visuels sympathiques. Ce sont dix-huit morceaux qui seront au programme et Mikael Stanne, excellent avec une communication précise et efficace, nous explique très vite qu’il y aura « du vieux, de l’obscur, de l’évident ». Au programme une setlist imparable, six titres du nouvel album (excellent enchainement Shivers & Voids et Not Nothing). Ainsi la confirmation est faite que le dernier Endtime Signals est une belle réussite et un très bon disque des suédois. 

Au rayon des belles surprises, Cathode Ray Sunshine et Empty Me font l’objet de présentations élogieuses d’un frontman très heureux de ressortir ses vieilleries (dont un Empty Me qu’il confiera n’avoir jamais réussi à mettre en place en format live par le passé). Compliqué de savoir qui évolue sur scène (en dépit de la présentation des musiciens), mais mention très spéciale aux deux guitaristes très charismatiques, hyper complémentaires (l’un plus stoïque, l’autre hyper souriant). Le niveau est stratosphérique, les lignes mélodiques / solis sont imparables, inspirées et hyper solides. Comme toujours, Mikael Stanne impressionne, très souriant lui aussi, affichant comme toujours son bonheur d’être sur scène. Vocalement, c’est toujours aussi épatant. L’occupation de la scène est une leçon. Le « Vive la France » introduisant le titre Final Resistance permet une belle dédicace à ce jour férié marquant la fin de la Grande Guerre de 14-18 que ce 11/11.

Dans la foulée d’un très bon disque, Dark Tranquillity a donné un excellent concert et conclut en beauté une soirée dense, réussie et à l’affiche au final plus que cohérente. Avec une mention spéciale pour Wolfheart réellement impressionnant et un Dark Tranquillity en mode patron. 

Setlist de Dark Tranquillity :
Th Last Imagination
Nothing To No One
Wayward Eyes
Unforgivable
Hours Passed In Exile
The Dark Unbroken
Final Resistance
Cathode Ray Sunshine
Atoma
Shivers and Voids
Not Nothing
Empty Me
Our Disconnect
Phantom Days
Thereln 
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The Wonders At Your Feet
Lost To Apathy
Misery's Crown
 

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