Groupe:

GMM Graspop

Date:

15 Juin 2023

Lieu:

Dessel dans les Flandres

Chroniqueur:

Le Diable Bleu

GMM 2023 Report


Préambule ou Day 0
Aaaah les vacances d'été ... Enfin !!! De celles dont on va profiter pleinement après une longue année de labeurs, de stress inhérents à la vie moderne, de problèmes à gérer de tous ordres et de tous poils. Cette année, on mise sur les activités que l'on apprécie, la déconnexion, le partage avec les gens aimés et rien d'autre ne devra ternir et encore moins percer la bulle. Donc pour mener à bien ce vaste programme, on se casse sur Mars. On pose le chien chez les voisins, cela nous fera enfin des vacances. La fusée est chargée, le coffre bondé, check ok, direction la familla grande.
L'année précédente, nous avions rendu visite aux cousins Germains. Cette fois-ci on se rapproche de la Belgique fratrie. Et comme on partage avec eux l'amour des frites, de la bière, des bonnes blagues et le gout des grosses musiques assourdissantes (GMA), on va se délecter pour sûr. Ce que l'on va perdre un peu en dépaysement sera avantageusement gagné en convivialité. Vive les belles réunions fest-estival de famille et direction le Graspop meeting métal. Youpi !!!


Day 1

Molybaron 
Après ce très long voyage effectué sous l'écrasante chaleur de la mer du Nord, rien de mieux que de débuter la tournée des familles pour prendre l'apéro chez les tontons de Molybaron (Mouais c'est c.n et ce n'est que le début). C'est rafraichissant et à la troisième ou quatrième tournée on se retrouve conquis. Belle énergie rafraichissante, et les 40 minutes passées ensemble défilent bien vite. Il s'agit du tout premier concert du GMM 2023 et l'attente était pleine (La tente aussi), le public assez nombreux, apprécie et nous aussi. Chouette concert des Parisiens qui a eu aussi le mérite de lancer la réunion de famille.

Epica 
Après le tonton, on file chez la tata Epica (Je vous avais prévenu, voir couplet sur la lourdeur ci-dessus). Et mince, malgré l'excellent accueil de la superbe maitresse de maison (Cédric, on se calme !). Il faut bien reconnaitre que la prestation globale nous laisse sur notre faim. La bouillie d'Epica servie ce jour n'est pas terrible et presque insipide. On n'apprécie pas suffisamment les interventions des guitares et vraiment pas du tout la rythmique molle qui claque boite à rythmes. Merci néanmoins à Simone, la merveilleuse chanteuse de nous avoir permis de tenir jusqu'à la fin. Ce fut long sous un soleil de plomb.

Papa Roach 
Pas encore repus, mais bien lancé sur l'affaire, pourquoi ne pas s'allonger maintenant à l'ombre de rien du tout, pour écouter d'une oreille distraite le show de Papa Roach.
Et mince alors il s'agit de toutes autres choses que celles convenues à l'avance. La musique est variée, rock punk, punchy.. ça décolle et le chanteur, Jacoby Dakota Shaddix, tient fichtrement bien la baraque. Maintenant l'oreille plus tendue, moins distraite donc, se transforme en oreille attentive. Le public venu nombreux est conquis. Belle découverte concernant un groupe que je ne connaissais pas du tout.

L'avez-vous noté ? Pas de setlist, pas de photo comme les us et coutumes pour ce type de chronique l'imposent. C'est évident pourtant, lors des fest-ivités, nul besoin de connaitre le menu pour apprécier la finesse des mets. Assurément c'est meilleur pour la spontanéité. Nulle raison, nul besoin, également, de prendre des clichés. On ne le sait que trop, chaque année la famille vieillit. Et de plus avec le numérique et la mise au placard des soirées diapo, plus personne ne les consulte ces fichus clichés. On passe ainsi de la Kodachrome, à la Mémochrome. Assurément c'est bon également pour la mémoire, à l'instar du poisson.

Arch Enemy 
Question de mémoire, par ailleurs, celle-là on ne l'oublie pas, impossible de la zapper cette gamine. Celle qui habite la maison juste à côté, la cousine, ayant débarqué des lointaines Amériques, où l'on y parle le français pur et châtié. Elle en a gardé la fraicheur, la rudesse et l'enthousiasme des terres dures. On peut dire sans vraie ou fausse modestie, que je commence à bien les connaitre, les Arch Enemy, car vu 6 ou 7 fois en cinq années. Et bien là, quelle surprise, l'agressivité et la puissance sont toujours au rendez-vous, mais avec justesse, précision et une qualité sonore que je ne leur imaginais pas encore. Super Metal Band qui a beaucoup progressé sur scène et excellent show de la diablesse bleue. Mention spéciale également à la rythmique de plus en plus performante. Il est plaisant de se rendre compte de la progression du groupe en moins de dix ans pendant lesquels ils sont passés des petits fest-ivals à la tête d'affiche des plus gros. Assurément mérité, qui repose aussi sur l'effet bleu, l'effet Alissa.

Vraiment quelle belle réunion de famille. On y voit grandir les gosses et on assiste parfois à leurs envols dans la vie....

Alter Bridge 
Ils sont les bienvenus ces quatre gars d’Alter Bridge. En piochant dans le gratin de leur vaste discographie, ce ne sont pas moins de dix titres qui défileront avec une précision et une densité dignes d'un grand Alter Bridge. Le résultat est tout simplement irréprochable. Derrière un très mince light show soigné et suffisamment renouvelé, les gaillards de la côte Est balancent à coup de gros riffs un son chaud et puissant. Myles Kennedy se fait le porte-drapeau des chanteurs charismatiques doués et entreprenants. En revanche, peu de place à la complicité entre les membres et moins encore à l’improvisation, si ce n’est encore une fois à l’initiative du frontman Myles Kennedy qui est encore cette fois-ci exceptionnel. La pelouse encore verte, pleine à craquer donne du cœur et de la voix. Voilà encore un show que tout amateur de rock devrait apprécier, simplement parce qu’il est à l’image d’Alter Bridge : d’un professionnalisme et d’un niveau rarement atteint.

Ghost 
Sans la moindre exagération, on peut dire que j'étais impatient de découvrir le groupe qui suscite autant d'intérêts que de dégouts de la gente groupie du Metal. Ce fût un pataflo (Flop en langage local de la montagne). Non pas qu'il n'est pas tenté par l'intermédiaire de son leader charismatique de bouger son auditoire, non pas que l'intention de mener un gros show soit absente. Il manquait l'essentiel, le son, la pêche, et pire le volume qui formalise les gros show. Le dernier spectacle de Mylene Framer possède 10 000 fois plus d'éléments pour démontrer cette capacité. Énormément plus construit, monstrueusement plus créatif, magistralement plus Dark ! Amies lectrices, amis lecteurs, foncez voir Nevermore de dame Mylène, vous y trouverez du pur Ghost d'avant l'heure. Et face à ce mur sonore et visuel, vous ne vous ennuierez pas une seule seconde. Alors que oui, Ghost m'a très rapidement ennuyé.

Je bâille, la réunion de famille était superbe. Un peu longue en fin de soirée à partir du moment où tout à été dit. Je file rejoindre ma divine couche, tabassée par la GMA jusqu'à 4h du matin ... au moment où le soleil se lève déjà ... Ces vacances pétillantes s'annoncent également fatigantes.


Day 2 :
Dans tous les paradoxes du monde, il se cache une part de vérité et une part de beauté. C'est parfois le cas par exemple dans la littérature où l'oxymore, mot terriblement laid, magnifie l'écriture depuis que l'on trace des hiéroglyphes. Des splendeurs invisibles aux délices insensibles, Led Zeppelin ou Rimbaud en faisaient leurs affaires. C'est vrai aussi dans le Metal. Nous ne sommes qu'à demi surpris. Tellement celui-ci a toujours été ce lien sombre des contraires : invoquer la mort, mais chérir de vivre des expériences musicales capti-vivantes, haïr les religions, mais organiser et chanter à la grande Messe de Black Sabbath, prôner l'allégresse contenue (au point de faire la grosse tronche en situations pourtant réjouissantes), mais à l'occasion des fest, développer de véritables attractions de foire du trône  .... Comme si les GMA (Grosses Musiques Assourdissantes), et ce que l'on en fait avaient été inventés pour régler le contraste de nos vies. Parfois les paradoxes des mots et de la dark musicalité ont la bonne idée de se rejoindre, il en nait des alliances encore plus improbables. Par exemple, des artistes du black Metal en face à face avec le dieu soleil, sur une scène ensoleillée d'un Fest-ival. Va comprendre ...

Behemoth 
J'avoue rapidement, et ce sans aucune honte, que ce n'est pas "ma came". Donc faute avouée, etc... Je me permets d'en préciser les raisons. En effet, j'ai du mal à accorder gloire à ceux qui se cachent derrière un décorum outrancier. Par exemple, connaissez-vous un seul bon groupe masqué se présentant ainsi sur scène ? Kiss, Ghost, etc....ne sont-ils pas tristes à mourir sur scène ? Deuxième point tout aussi important, je suis en peine avec la musique obscure au service de l'obscurantisme. Behemoth est un groupe entendu et vu pour la troisième fois en trois ans et j'ai encore failli m'endormir. Je ne parviens pas à rentrer dans leur univers. En revanche les plus jeunes, semblent accrocher et ils adorent leur prestation. Les jeunes ont toujours raison, car ils possèdent l'âge pour.

Heidevolk 
Sept musiciens distingués, parés simplement, presque discrets, qui au bout de deux ou trois incantations chamaniques vous captent dans leur univers musical. Maintenant qu'ils vous tiennent sous emprises, ils ne vous lâcheront plus même après la dernière note. Belle harmonie aux sonorités rares, aux accents presque locaux, il s'agit d'un spectacle marquant à la magie sortant des us et coutumes. La famille chamanique des animaux de la forêt ... Loups, louves, ours, oursonne et autres rares oursons ont aimé. Après une telle séance de spiritisme, je file prendre rendez-vous chez mon chaman préféré. Il va avoir du job.

Amon Amarth 
Oui je sais cela, toutes et tous, vous les connaissez bien. Mais pourtant, il serait abscons de ne pas se pencher sur le show de ce groupe devenant de plus en plus incontournable. Sapés comme autrefois viking, sapés comme toujours viking, ils ont déposé le Drakkar en Flandre, en Belgique. Aux premières notes, on les sent en forme, affutés et motivés, ça va pousser fort. Le Drakkar suédois emporte tout sur son passage. Mentions spéciales au batteur ultra énervé Jocke Wallgren, et au guitariste soliste Olavi Mikkonen. Accompagnés du capitaine Johan Hegg, chanteur ultra charismatique, ils tiennent de mains fermes leur grosse barque en eaux vives. Au point de vivre le meilleur show de cette deuxième journée. C'est pro, sobre et la prestation ne laissera que peu de miettes aux autres groupes.

Delain 
Prestation exceptionnelle. Leur show peut être scindé en deux parties pourtant concomitantes. Celles se rapportant à leur dernier album et l'autre aux morceaux plus anciens. Les quatre derniers morceaux de l'album Dark Waters sont une pure tuerie sur scène. Les hits ayant illuminé la carrière du groupe pétillent également, mais peut être avec moins de fougue. La prestation de la jeune et nouvelle brindille qui chante sur le dernier album, Diana Leah, met en exergue ses qualités vocales sans en faire des tonnes. Elle va encore gagner en charisme, aisance et présence scénique. Elle reçoit l'aide sur trois chansons du sémillant, Paolo Ribaldini (au look d'un jeune Ronnie James Dio) et leur complicité fonctionne comme les choses simples et évidentes. Ce jeune vieux groupe, modernisé récemment, cartonne en studio et en live, car l'ensemble des protagonistes vient d'y apporter leurs jeunesses (sauf Martijn Westerholt, le génial clavier compositeur historique de Delain). Le concert est punchy, vivifiant, maitrisé et a mis la banane aux spectateurs venus très nombreux. Exceptionnel, je vous dis !

Hatebreed 
Soyons concis, presque lapidaires : "Atroce, long, pénible et monocorde !"
Je file gouter la bière locale.

Finntroll 
Très belle prestation de qualité pour un groupe dont on peut percevoir l'essoufflement des derniers albums, mais que l'on ne ressent pas en live. Leur univers si particulier trouve parfaitement sa place sur une scène obscure. On ne se lasse pas de les revoir et de les entendre années passantes. Il est chouette de visualiser la prouesse réalisée par ce groupe qui se retrouve volontairement éloigné des clichés habituels. Cet état de fait mérite tout notre respect et devrait donner une notoriété à un groupe qui pourtant ne dépassera sans doute jamais les cinq ou six premières lignes des Fest-ivals. Paradoxe dommageable pour notre GMA.

Clutch 
Jolie découverte concernant ce groupe à l'occasion du GMM. Clutch œuvrant dans le Metal, rayon hard Rock, joue une partition lumineuse de qualité. Le public venu très nombreux dans la petite scène ne s'est pas trompé. Je dois me rapprocher au plus vite de cette formation et commencer à fouiller dans leur discographie. Mais d'ores et déjà, amies lectrices, amis lecteurs, vous aurez compris qu'il vous vaudra éviter de les snober sur scène. Leur excellente et remarquée prestation devrait susciter curiosités auprès des béotiens.


Day 3
L'avez-vous remarqué cet autre paradoxe issu de nos vies modernes ? Celui qui consiste à s'apprêter, à se rendre présentable, plus ou moins pour tendre vers le beau, à l'occasion d'une sortie en ville, accompagnée de sa sexy moitié. Ainsi, en soignant le paquet, on rend plus hommage à autrui, ces inconnus qui fréquenteront "courtement" le même lieu (restaurant, spectacle, etc..), qu'à la personne à qui l'on tient le bras.
Dans les situations intimes, de la vie de tous les jours, l'on risque pourtant de se retrouver affublé du t-shirt au gros nounours orange et des vieilles crocs qui puent, vautré dans la molle torpeur enveloppante du canapé, à l'occasion des soirées toutes simples, accompagné de sa tendre moitié.
Étrange que cette affaire humaine, qui consiste à se faire beau pour des inconnus et montrer quotidiennement nos propres banalités à notre entourage aimé. Et bien dans notre famille des fest-ivallier, les mœurs et les us et coutumes en matière vestimentaires et de présentabilité y sont revendiqués de manière bien plus saine. On s'y fait moche, à faire fuir, à faire peur, sans attendre regards appuyés ou remarques de tous ordres. On s'en moque ! Pourtant ... le voilà qui débarque ce fichu paradoxe... Oui, car le fest-ivaliers ne mollit pas sur son hygiène corporelle. Vous l'avez certainement remarqué, apprécié et noté lors de votre partage au lavabo, au moment de vos ablutions en compagnie d'un barbare hirsute. Ce voisin éphémère lors de cette courte histoire d'eaux commune vous montre le soin qu'il apporte à sa chevelure intense, à l'oxygénation de ses aisselles, à la propreté clinique 5* de ses conduits auditifs etc ... Tout cela pour le plus grand plaisir de sa Dark Princess. Nous apprécions cela aussi, pourtant au détriment de l'allongement de la file d'attente des douches.
Maintenant présentables, filons vite air-ramer en collectivité sur le sol poussiéreux du concert des Korpliklaani. Pardi !

Korpliklaani
Excellent spectacle ayant eu quelques difficultés à se lancer. Mais après seulement deux ou trois morceaux, c'est parti et de la meilleure des manières. Le public, très nombreux, communie avec son groupe, ça bouge, ça slam, ça chenille "à la queue leu leu" sévère. Immense succès à la fin du show pour une vieille bande de potes qui s'éclatent et nous régalent. Prestation festive et fest-ivale. Mention spéciale au chanteur Jonne Jarvela qui s'emploie comme un beau diable à bouger ses partenaires. Le format court (inférieur à 1h) pour ce type de live, leur correspond parfaitement. Une des meilleures prestations sur l'ensemble des quatre jours, probablement la meilleure du Day 3.

In Flames
Bon show du groupe suédois. C'est pro, propre, énergique, de bon ton et du genre qui ne lasse pas. On pourrait aisément passer sur un format de concert un tantinet plus long. Pas de doute, l'on sent parfaitement le métier engrangé par un band qui officie depuis maintenant des décennies. Il est également plaisant de se rendre compte que le groupe n'a pas encore perdu tout le punch de sa jeunesse. Par de nombreux moments, on retrouve la rage de la décennie précédente.
Merci pour le job les gars d'In Flames.

Soen
Quelle tristesse, quel plantage, concernant un groupe que j'attendais tant, car nous les aimons plus que tant. Rien ne tourne rond. Le show n'est pas en place, la balance sonore est atroce, les intentions d'en découdre sont à terre, les voix ne sont pas ajustées, le clavier n'est pas branché. Ils semblaient perdus sous leur grand chapiteau bondé, comme au baloche du lycée. Un triste naufrage ! Redonnons-leur vite une deuxième chance alors qu'ils initient une tournée en France à partir d'octobre. Allons les secouer pour qu'ils retrouvent la qualité stratosphérique de leurs derniers albums. J'y crois !

Parkway Drive
Que cela fait plaisir de découvrir sur scène, ce groupe australien aux talents survitaminés.
Musicalement, c'est carré, c'est propre, le son est impeccable, monstrueux, immense. Les guitares sont lourdes, le chant de Winston McCall force le respect, puisqu'il peut passer aisément de chant "crié" à un chant plus doux, comme sur Cemetery Bloom, même si celui-ci frise un tantinet la fausseté.
Comment vous relater cérébralement ce concert alors qu'il déchaine les sentiments ?
Il est impossible de décrire ce concert de Parkway Drive dans lequel on glane pas moins de 14 gros morceaux. Il faut le vivre pour comprendre. L'impact que ce groupe a eu sur toute une génération est assez rare. Et c'est quand on voit une telle ambiance qu'on se dit que la musique Metal a encore de beaux jours devant elle. Ce soir, on a assisté à un concert d'une qualité phénoménale, où tout était parfait. La setlist, valorisant toute la discographie du groupe, la scénographie, épatante et collant parfaitement avec le show... Parkway Drive, c'est LE groupe scénique du moment à aller voir en concert. Au fil des années, Parkway Drive a vraiment su trouver son style, un metalcore bien à eux, aux influences variées et qui tend vers le heavy metal. Avec son dernier album Darker Still et cette vague de live, le groupe a prouvé qu'il atteignait un niveau supérieur. Jetez un œil et une oreille à la captation Arte concert réalisée lors du Hellfest, vous comprendrez alors plus aisément.

Halestorm
Dois-je vous relater le "show" de ce groupe qui en fait des caisses ? Vraiment ?
De la chanteuse "brailleuse", aux guitaristes "poussifs", en passant par le batteur "gratiné" faussement rigolo. Ici et là, rien n'échappe aux clichés et aux atrocités auditives. Fuyons, vite, loin, à jamais.


Day 4
La journée du Super Groupe, journée de la Super Soupe froide et chère.
Messieurs les programmateurs ne tentez pas de nous faire croire que vous répondez à nos attentes, à nos gouts, pour placer de telles horreurs en tête de vos affiches. Vous ne nous convaincrez pas aussi facilement à coup de marteau-thérapie, vous éviterez par la même les manipulations puériles issues de basses intentions. Il est cruel de tenter de nous faire croire qu'il existe un gros volume de fans dingues de ces vieilleries. Je n'y ai vu que quelques très rares vieux mollement passionnés. L'immense majorité des autres s'embêtait totalement. Sachez que le fest-ivalier n'apprécie pas de planter sa tente, lors de vos belles réunions de famille, sur de la bouse de vache. Et avec Hollywood Vampires, en voici une, pas belle, pas fraiche, bien étalée et prenante par conséquent trop de place. Messieurs les programmateurs, nous vous prions de prendre un peu de hauteur de vue, de condamner la facilité et surtout de redevenir honnêtes avec vos publics.
Puisqu’il est ainsi, je passerai toute la journée sous la tente, là où il sent bon. Toutes mes intentions sont tournées vers la tente Marquee. Je subodore que je ne devrais pas y être déçu.

Insomnium 
La première tête d'affiche de LA journée est montée sur scène avec étincelles et fougue. Insomnium est accueilli avec des acclamations et des applaudissements chaleureux émanant du public entassé dans la Marquee. Une seule petite année s'est écoulée depuis notre dernier concert (Summer Breeze 2022) et ils nous ont beaucoup manqué. Ils ont entonné les chansons phares de leur récent album, 1696, mais pas seulement bien évidemment. Quelques petits incidents techniques (coupure de courant, problème de guitare de Markus Vanhala) ont eu cours sans entacher le moins du monde la puissance de leur show. Les gutturales saisissantes du leader Niilo Sevanen hurlent avec une urgence sincère et un enthousiasme résolu. Les cordes du guitariste Markus Vanhala nous enchantent avec une vive intensité, nous embarquant loin dans l'univers du groupe. Ils ont joué beaucoup de leurs nouveaux morceaux comme Godforsaken, Lilian et White Christ. Ils ont également ajouté les favoris des fans comme While We Sleep et en fin de tableau l'énorme Heart Like a Grave. Chaque partie a été envoyée d'une manière qui colle parfaitement au son sombre, grave et puissant du groupe. Les voix sont justes, les instruments sont en accord avec les intentions évidentes de puissance, la démonstration semble si simple et pure. Au final, ce sont huit chansons jouées de manière magistrale et évidemment cela ne semblait pas assez. Énorme prestation du groupe qui a réussi à trouver l'équilibre entre la puissance musicale et le finesse de leurs compositions. Master Band en live, le groupe de la journée et peut être également du fest-ival.

UDO

Entouré de jeunes de quarante ans, la légende allemande a joué tous les standards d'Accept. Voix toujours exceptionnelle qui a même gagné en puissance avec son régime de cinq kilos annuels. Les musiciens sont au top (guitaristes et bassiste remarquables). Gros son exceptionnel. Le public en redemandait ... Génial.

Katatonia 
Pardonnez-moi, messieurs de Katatonia, je ne vous connaissais pas et je n'ai pas cerné votre univers si particulier. Je m'abstiens donc de commenter, car le public m'est apparu absorbé dans votre monde musical dans lequel je n'ai pas su m'immerger.

The Halo Effect 
Il s’agissait d’une journée dont la perspective suscitait excitations, avec en point d'orgue le nouveau groupe de Melodic Death Metal, The Halo Effect, formé exclusivement d’anciens membres de l’ère glorieuse des années 90 d’In Flames. Mikael Stanne, le frontman de Dark Tranquillity, y apporte sa personnalité vocale et classe scénique, c’est donc lui que l'on retrouve aux commandes du concert. Je vais abréger cette tranche d’histoire afin de me concentrer sur le spectacle vivant. Les protagonistes ont roulé leurs bosses depuis quelques décennies maintenant et cela s'entend, cela se voit et cela s'apprécie dès les premiers instants. Le son est terriblement claquant, bien équilibré, clair, propre. Le groupe donne l'impression de tourner ensemble depuis très longtemps tellement ils apparaissent en symbiose, à l'unisson. Magnifique prestation menée par l'ensemble d'un groupe que nous espérons monter très haut tellement son talent explose dès leur premier album. Nous attendrons impatient leur deuxième galette imminente. A voir absolument lors d'une tournée en France.

Eluveitie 
Historiquement parlant, un bien joli groupe ayant développé un univers folk, pagan de type Metal lumineux et de très bon gout. Cependant, depuis quelque temps maintenant, je n'arrive plus à supporter les chants criards des nombreuses filles d'un Eluveitie nouvelle génération. Cela devient insupportable. L'ensemble est brouillon comme si les différentes sonorités d'un nombre important d'instruments dissonaient (flute, violon, etc...), je me résous à fuir et quel dommage de ne pas pouvoir assister à l'issue de ce concert. On notera un public nombreux sous la tente qui semble apprécier le spectacle.

Kreator 
Vous êtes vous déjà pris un mur de face dans la tête? Je n'évoque pas ici l'accident historique de votre sublime et feu 205 GTI 130 ch. Non, je vous parle d'un mur de décibels. Parce que la première note de Kreator, lançant Hate Uber Alles, ressemble à un mur en béton qui vous arrive à la vitesse de la lumière. Un gros bloc de béton qui n'en finit pas de vous marteler la tête. Plus qu'énergique, bestial, plus qu'énervé, survitaminé, plus que rapide, violent. Le spectacle ne baissera jamais d'intensité et le set paraitra si court. Toute l'équipe Kreator se retrouve sur le terrain face à vous pour vous capter l'intégralité du jeu, pas le moindre ballon d'oxygène pour vous réparer, même leur chanteur, Mille Petrozza, parfois exsangue, va vous délivrer une plâtrée de placages vous laissant cul sur le tapis black, vous surnagerez dans la mêlée de la fosse et n'en serez libéré par "Ventor le battor" qu'au moment de la libération finale sur Pleasure To Kill. Quelle magistrale équipe ce Kreator, même après 40 années de métier, n'est-ce pas Ced ?!

Hollywood Vampires 
Je fais pipi aussi ou tout le monde a compris ? (voir intro Day 4)


GMM Graspop, quel beau Fest pour notre GMA. Une affiche superbe, une organisation très pro et surtout une ambiance familiale très accueillante. Merci sœurs et frères de Belgique pour vous donner tant de mal à organiser de si beaux évènements.
Nous reviendrons partager ces moments précieux avec vous, belles Flandres.

 

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