J’aurais dû appeler ce live report, Chronique d’un week-end finalement réussi, car au départ ça partait plutôt mal. En effet, avec mon ami Thierry, parti vivre à la capitale il y a quelques années, nous avions fomenté un plan pour aller voir la tournée de Primus “A tribute to Kings” au cours de laquelle Les Claypool & Co, devaient nous ravir les oreilles en jouant l’album mythique de Rush, A Farewell to Kings en intégralité. Nous sommes tous les deux des inconditionnels de Rush, donc c’était une belle occasion de se réunir. Seulement voilà, sans raison apparente (manque de préventes?), la tournée européenne est annulée (une manie pour certains groupes on dirait). Bref une fois les billets remboursés, me voilà avec un billet d’avion pour Paname dans l’os (politique EasyJet). En cherchant sur le net qu’est-ce qu’on aurait pu aller voir d’autre, je m’aperçois que le même soir Vola est en concert au Backstage by the Mill, justement j’étais en train de finir ma chronique de l’album Witness qui est génial, donc voilà trouvé un Plan B, pas si B que ça.
Le jour J, départ de Nice à 15h, à l’heure (faut le dire quand ça marche), exfiltré par Thierry de l’aéroport d’Orly nous voilà rapidement dans le quartier du Moulin Rouge pour avaler une pizza et nous retrouver dans la queue pour rentrer cette la salle que je ne connaissais pas et qui est en fait l’arrière salle du pub irlandais O’Sullivans. Quand nous entrons, le groupe Four Stroke Baron est à l’œuvre. C’est un trio américain de metal progressif que je ne connais pas du tout. C’est plutôt pas mal du tout, avec une grosse basse, un bon batteur et un chanteur/guitariste assez surprenant puisque il est habillé en survêtement Adidas mais surtout parce qu’il a la voix de Robert Smith (The Cure). Nous n’aurons le plaisir d’écouter que les trois derniers morceaux, mais ça nous permet d’entendre que la salle, petite mais bien pleine, possède une bonne acoustique et qu’elle est faite de pas mal de recoins en hauteur et d’un grand bar. Au fond les groupes proposent un grand stand merchandising.
Le groupe suivant démarre au bout d’une quinzaine de minutes. Il s’agit du groupe australien Voyager, que je ne connais pas plus que le précédent. Pourtant, recherches faites, ils sont déjà bien établis en Australie. Plus de vingt ans d’existence, sept albums au compteur. Ils assurent avec Four Stroke Baron, toute la tournée de Vola. Le son est encore excellent et je suis surpris par le mélange pop/metal encore plus accentué que dans Vola. C’est très entraînant même quand on ne connait aucun morceau. Les gens dansent, tout le monde semble prendre son pied. Il faut dire que sur scène le grand chanteur blond (Daniel Estrin), ne se ménage pas. En plus il nous parle dans un Français quasi parfait, c’est très surprenant. A côté de lui le groupe évolue avec deux guitaristes, Simone Dow et Scott Kay, tous les deux alternant les solos. Ashley Doodkorte, le batteur est assez ébouriffant, Alex Canion, à la basse, est aussi un très bon chanteur qui vient régulièrement épauler son chanteur. Bref un excellent moment et encore un groupe à explorer. La setlist est celle de Londres, sur la même tournée, car je n’ai pas trouvé celle de Paris. Setlist de Voyager : Colours Breaking Down Submarine Brightstar Dreamer Hyperventilating The Meaning of I Ascension Après un changement de plateau et une bière fraiche bienvenue car la température est bien montée pendant le set de Voyager, les lumières s’éteignent pour l’arrivée de Vola. Pas mal de grands se sont incrustés devant moi et je ne vois pas tout ce qui se passe sur scène, notamment le batteur incroyable Adam Janzi, qui est positionné en retrait à droite et très bas. C’est dommage, son jeu est hypnotique et j’aurais bien aimé en voir plus. Tout à droite de la petite scène se positionne Nicolai Mogensen, le bassiste/clavier/chanteur, alors qu’à l’opposé derrière ses claviers on trouve Martin Werner. C’est Asger Mygind le grand chanteur/guitariste qui occupe le centre de la scène alors qu’ils attaquent les premiers riffs de 24 light-year, un superbe morceau du dernier album Witness. La batterie d’Adam dans ce morceau est exceptionnelle, en live on reste admiratif. Le son du groupe est impeccable, tout est bien mis en valeur. Comme quand j’avais pu les voir en première partie de Haken, Nicolai, assure un maximum de double voix en concert, le son de sa basse est atomique. La foule est déjà aux anges quand démarre Alien Shivers, extrait du second est génialissime album Applause Of A Distant Crowd. Les claviers vintage de Werner font mouche et les gens commencent à bien bouger. Ils alternent ensuite un morceau génial du dernier album, Napalm avec un du premier Stray The Skies, c’est le premier morceau que j’avais entendu de Vola, dont le djent/metal prog m’avais tout de suite séduit. J’avoue quand même que c’est l’album que je connais le moins bien et ces versions live permettent de se rendre compte de la qualité du groupe et de son projet musical très homogène. Moment d’exception avec l’enchaînement de deux morceaux du second album Ruby Pool et surtout We Are Thin Air: quel lourdeur de riff et quelle légèreté dans le refrain, c’est justement ce mix de contraste que j’adore dans ce groupe. Le groupe continue d’alterner sans complexe, avec Future Bird extrait du dernier album suivi de Your Mind Is a Helpless Dreamer, un morceau plus violent extrait du tout premier album. C’est à ce moment que le groupe dégaine The Black Claws, ce morceau étrange du dernier album dans lequel un duo de rappeur fait un featuring. Ici les voix rap sont enregistrées, alternées avec la voix de Asger, après la première surprise de ces parties rap, il faut l’avouer, c’est un super morceau. Asger seul sur scène attaque un morceau à la guitare en son clair. Je ne le reconnais pas mais c’est vraiment magnifique. C’est en fait, un morceau sorti sur l’EP Monsters en 2011. Les autres musiciens le rejoignent pour finir le morceau en groupe. Après c’est du délire dans la salle quand Werner envoie le thème pop/vintage de Ghost, le Backstage est en transe. Le chant de Asger est superbe, un vrai câlin musical. Adam s’en donne à cœur joie, on dirait qu’il est encore plus inspiré sur les power ballades, plus calmes, où on l’attend le moins. Encore un passage par un morceau très lourd du dernier album, Head Mounted Sideways, le sol du Backstage bouge en rythme des têtes, Asger utilise un effet qui robotise sa voix sur le couplet, il ressort sa voix câline sur le refrain super accrocheur, la basse de Nicolai claque, la salle chavire. Le final est monstrueux, la température dans la salle est montée d’un coup. Coup de massue ensuite, car le groupe enchaîne avec Smartfriend dont le riff principal tronçonne tout sur son passage, les cervicales souffrent, les ostéos se frottent les mains, heureusement que le refrain pop-isant calme un peu le débat. Quel kif ! On voudrait que ça ne s’arrête jamais. Oui mais justement Asger nous indique que c’est leur dernier morceau et qu’on a été une super audience, il remercie de l’accueil. Ils terminent avec un tout aussi atomique Straight Lines, premier morceau de leur dernier album. La batterie d’Adam est incroyable, il a depuis longtemps tombé le t-shirt dévoilant un énorme tatouage sur sa poitrine, quel batteur exceptionnel, il me fait penser à Baard Kolstad le batteur tout aussi exceptionnel de Leprous. Ils quittent la scène sur ce dernier méfait.
Ils reviennent assez rapidement sous les vivas de la foule et décident de nous finir avec un enchaînement des plus réussi. D’abord Whaler, du second album, lourd, riffé, c’est un des meilleurs moments de l’album, ce riff est une vraie tuerie, le break calme aussi. Ils terminent la soirée en finesse avec Inside Your Fur, sa basse hypnotique et son refrain tout en douceur (de la fourrure).
Putain, mais c’est quoi cette setlist de dingue !! Finalement, je crois que l’annulation de Primus était un mal pour un bien. Je suis raide dingue de ce groupe et je ne suis pas le seul, à la sortie j’entends un groupe de jeunes discuter, “Je t’avais dit que c’était le meilleur groupe du monde”, tout simplement. Setlist de Vola : 24 Light-Years Alien Shivers Napalm Stray the Skies Ruby Pool We Are Thin Air Future Bird Your Mind Is a Helpless Dreamer These Black Claws Enter (acoustic) Ghosts Head Mounted Sideways Smartfriend Straight Lines ——————— Whaler Inside Your Fur
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