Et voilà ! Encore un coup de foudre, et encore en retard pour vous en parler. Il aura fallu que je croise Vola en première partie de Haken à la Maroquinerie pour que je me décide à sortir de ma torpeur et vous convaincre que Vola est un groupe qui mérite toute votre attention. J’avais déjà été captivé par l’ambiance de leur premier album, Inmazes, sorti en 2016, sa pochette originale et ce savant mélange de metal prog et de Djent. Pour ce second album, le groupe Danois, originaire de Copenhague, désormais signé chez Mascot, a repris les grandes lignes de ce premier opus mais propose ici quelque chose de pourtant assez différent. On retrouve toujours la voix mélodique et planante d'Asger Mygind, par ailleurs guitariste, la batterie particulièrement travaillée d’Adam Janzi, la basse impressionnante de Nicolai Mogensen et les claviers de Martin Werner. Ce qui est assez différent du premier album c’est que le groupe s’est orienté vers un ensemble plus posé, plus mélodique, moins agressif que sur Inmazes. Ceux qui y aimaient cette ambiance Djent, presque Meshuggah, vont être un peu déçus. Certes on retrouve quelques bons gros riffs qui défoncent et des polyrythmies, mais moins, Whaler et Smarfriends restent dans cette idée-là. Tiens ! Justement en parlant de Smartfriend, je vous ai dégoté le clip, comme petite mise en condition :
Mais pour le reste, globalement, on se rapproche plus de groupes comme Porcupine Tree ou Opeth pour leur fond progressif, couplés avec de belles influences pop (à la Steven Wilson), le tout donnant un résultat franchement étonnant et totalement addictif. L’ouverture de l’album est particulièrement jouissive avec un We Are Thin Air, qui pour moi est un morceau quasi parfait, mêlant la puissance des riffs de guitare/basse appuyés par des claviers sautillants et une voix mélodieuse quasi spatiale. Pas de solo, juste du feeling et de la mélodie en barre. Mais au petit jeu des refrains pop hyper accrocheurs, c’est quand même Ghost qui gagne le gros lot ! Quel refrain génial, et ce clavier : A-ha sort de ce corps ! Attention cœurs d’artichauts, c’est un titre qui risque de vous toucher au plus profond.
Si SmartFriend durcit le ton avec sa voix un peu trafiquée, son rythme syncopé et sa basse sur-saturée sur le couplet, le refrain reste très mélodique et contraste un maximum, j’adore cette alternance. Le groupe démontre une aisance incroyable en proposant des titres vraiment frais et différents. Par exemple, Ruby Pool et son refrain quasi-reggae et sa guitare arpègée, accompagnés d’un piano. C’est propre, un peu éthéré, froid, mais très beau, avec même un petit solo de guitare inspiré et subtil. Sur Alien Shivers, le mélange étonnant electro / gros riffs qui nous emporte est à son comble. Là encore, le refrain accroche tout et pourra même vous arracher une larme. La voix est superbe, le duo basse/batterie en totale osmose et ce piano entêtant vous retourne le bulbe.
Vertigo va surprendre car c’est un morceau intimiste très calme, quasi a cappella sur une bonne partie, puis accompagné de guitare et de piano. Les voix y sont superbes, Asger y démontre des capacités impressionnantes, les contre-voix sont aussi très réussies. Still est bourré de bonnes idées : l’intro voix, l’arrivée des percus électroniques, les claviers. C’est aussi un moment de sérénité intense que ce Applause Of A Distant Crowd, tout en douceur, en finesse... la batterie d’Adam est accompagnée de sons de tambourin, les claviers de Martin sont à la fête, les voix multiples. Là encore Asger démontre ses capacités vocales de la meilleure des manières. Je vous ai parlé de Whaler comme l'un des morceaux les plus pêchus, et puisque vous m’avez lu jusque-là je confirme et signe en vous proposant le clip en lyric video.
Alors vous l’avez pas bougée cette tête ? Moi je n’arrive pas à résister ! J’adore ces riffs de sept cordes puissants, lents et lourds, la basse et la batterie parfaitement coordonnées : une pure merveille, et une preuve de plus qu’il n’est pas obligatoire de hurler pour tout arracher. Et pour conclure tout en contraste, le groupe propose un Green Screen Mother, tout en finesse, avec l’émouvante voix d’Asger, simplement accompagnée d’un piano. Difficile de ne pas penser à Daniel Gildenlöw sur ce court et aérien moment de tendresse.
Bon, je suis vraiment désolé de ne chroniquer cet album que maintenant, il aurait mérité une place dans mon top album 2018, c’est un quasi-sans faute. Amateurs de metal prog, moderne, simple, de belles mélodies, n’hésitez pas, cet album est un pur moment de plaisir, comme un bonbon acidulé, sauf que c’est vous qui allez fondre : écouté une fois, adopté pour longtemps !
Tracklist de Applause Of A Distant Crowd :
01. We Are Thin Air 02. Ghosts 03. Smartfriend 04. Ruby Pool 05. Alien Shivers 06. Vertigo 07. Still 08. Applause Of A Distant Crowd 09. Whaler 10. Green Screen Mother
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