Ouah, le choc ! Oui, un véritable choc la première fois que j'ai entendu le morceau Ride the Sky. Exactement ce que je recherchais : vitesse d'exécution, mélodies imparables avec ce qu'il faut d'agressivité, et refrain à reprendre à tue-tête. Alors, petite parenthèse pour dire que, si l’on nous dit un peu partout que l’album a été publié en 1985, ce n’est qu’en 1986 que nous l’avons découvert dans les bacs. Le temps de l’impression et de la distribution sans doute (après tout, le groupe n'est sorti du studio que fin octobre). En tout cas, c’est bien un soir de 1986 que j’ai découvert ce morceau phénoménal grâce à Tonton Zégut et son émission Wango Tango... Il était à la pointe pour ce qui était de dénicher les nouveautés (les "vieux" hardos comme moi savent de quoi je parle !). L’album fut d’ailleurs chroniqué dans le numéro de juin de Hard Rock Magazine (et vlan !, deuxième flashback dans les gencives !), ce qui fait tard pour une sortie de 1985, vous en conviendrez. Et puis, sur mon album vinyle acheté à l'époque (qui n’est pas une réédition, donc), il est bien écrit "copyright 86". Donc, je fais partie de ceux qui vous diront que cet album est de 1986, pas de 1985. Mais est-ce si important au final ?
Car 1985 ou 1986, c’est un fait, ce premier album d'Helloween a fait l'effet d'une bombe. Il démarre très fort avec son intro à faire tomber les murs (de Jericho) et ce Ride the Sky qui déboule à cent à l'heure. Pour jouer vite, ça joue vite ! Pour moi, il s'agit de l'un des meilleurs titres, toutes périodes confondues, de ce groupe. Ca donne tout de suite le ton. Car la suite, sans être aussi géniale que ce premier titre, montre un jeune groupe en pleine forme qui a de l'énergie à revendre. Metal Invaders, Guardians ou Phantoms of Death (sur lesquels on entend quelques notes discrètes de synthés), tous ces titres sont emmenés par la double pédale du regretté Ingo Schwichtenberg. Le tempo ne faiblit pas (excepté sur le sympathique Gorgar où l'on découvre un autre aspect du groupe : l'humour.) Et saurez-vous découvrir, sur Reptile, la toute petite participation d’un certain Chris Boltendhal (Grave Digger) ? Heavy Metal (is the law), enregistré en faux-live, donne bien la pêche. Il faut dire que l’on ressort de l’écoute de cet album avec la banane. C’est du Metal positif et joyeux. Enfin, le superbe How Many Tears qui clôt l'album laisse augurer des lendemains qui chantent pour ce jeune combo allemand. D’ailleurs, peu de gens s’y étaient trompés à l’époque. On annonçait déjà un futur grand.
La version CD renferme les cinq titres du mini-album éponyme "carte de visite" sorti juste avant et qui contient deux joyaux : Victim of Fate et Cry for Freedom. On y a ajouté aussi le single Judas, sorti lui juste après l'album Walls of Jericho (qui comprenait aussi deux versions live de Ride the Sky et Guardians mais qui sont passés à la trappe, faute de place sur le CD). Le point commun de tous ces titres est que le chant est assuré par Kai Hansen, guitariste du combo, avant que celui-ci ne cède sa place au micro à l'emblématique Michael Kiske pour l'enregistrement des deux Keeper. Mais ceci est une autre histoire. Et, même s'il est certain que Kiske est bien meilleur chanteur que Kai, j'avoue trouver encore aujourd'hui un certain charme à ce chant d'écorché.
Alors, forcément, Helloween n'avait pas encore atteint son point culminant avec cet album mais il montrait vraiment un groupe aux talents de composition et d'interprétation certains. Dans le contexte de l'époque et sans connaître la suite (les fabuleux Keeper), ce Walls of Jericho fut un véritable électro-choc pour de nombreux fans de Metal. La synthèse réussie de la vitesse du Thrash avec les mélodies propres aux groupes de la NWOBHM. Une nouvelle génération de groupes allait pointer le bout de son nez, Helloween avait montré le chemin. Et ils allaient être nombreux, ceux qui allaient suivre les citrouilles...
Tracklist de Walls of Jericho :
01. Walls of Jericho (intro) 02. Ride The Sky 03. Reptile 04. Guardians 05. Phantoms of Death 06. Metal Invaders 07. Gorgar 08. Heavy metal (is the law) 09. How Many Tears
bonus tracks version CD :
10. Judas 11. Starlight 12. Murderer 13. Warrior 14. Victim of fate 15. Cry For Freedom
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