De retour dans la salle du Cargö à Caen, un mois tout juste après la prestation de Children Of Bodom. Et, comme je l'avais imaginé, cette fois-ci, la salle est blindée (ce qui correspond à quasiment mille spectateurs). Il faut dire qu'à l'affiche, c'est du lourd : les Vikings d'Amon Amarth qui ont sacrément le vent en poupe depuis un moment, accompagnés des maitres suédois du Death mélodique, Dark Tranquillity et des Finlandais de Omnium Gatherum. Une sacrée belle affiche !
C’est donc à Omnium Gatherum que revient la tâche de chauffer la salle. Tâche dont les Finlandais vont s’acquitter avec les honneurs. Le groupe ne semble pas être connu de grand monde dans la salle mais la sauce prend et en quelques titres, une bonne partie du public présent (la salle n’est encore qu’à moitié remplie à ce moment-là) répond aux sollicitations du chanteur. Ils n’ont pas une place énorme sur scène car tout l’attirail d’Amon Amarth déjà installé derrière occupe les trois-quarts de la scène. Le son, d’où je suis, ne semble pas génial. On n’entend absolument pas le synthé. Je ne connais pas spécialement le groupe (j’ai entendu des morceaux par ci par là mais je ne possède aucun album) mais je dois dire qu’on se laisse facilement capturer par leur musique. On sent également leur professionnalisme. Trente-cinq minutes plus tard, le groupe quitte la scène sous les acclamations. Désolé pour la setlist mais le groupe joue sans, donc il m’est difficile de vous dire ce qu’ils ont joué.
Et c’est quand Dark Tranquillity commence à jouer vingt minutes plus tard que l’on se rend vraiment compte que le son n’était pas très bon pour Omnium Gatherum. Là, ça claque, c’est net, on entend tous les instruments : parfait ! Le light show s’est bien développé également. Superbe, éclairage par derrière par des spots hyper puissants (je sentais leur chaleur depuis la fosse aux photographes) avec des effets stroboscopiques. Superbe pour les yeux mais pas pour mon pauvre appareil photo qui ne comprend pas ce qu’il se passe, la mise au point devient impossible. D’où le peu de clichés du groupe.
Par contre, la place sur scène est toujours aussi limitée. La scène est assez dépouillée, il y a juste un écran géant dans le fond sur lequel défile des images, des textes et le vidéo clip de Forward Momentum au moment de son interprétation. Evidemment, pour un groupe qui compte une telle discographie (onze albums studio), moins d’une heure de temps de jeu, c’est très frustrant, surtout que quasiment chaque album de la discographie mériterait d’être représenté. Mais ce soir, les Suédois sont là pour défendre leur dernier album studio, l’excellent Atoma, dont quatre titres seront joués sur les dix titres interprétés. Du coup, pour le reste, on aura droit à un extrait de Construct, l’avant-dernier album, et deux vieux titres, Thereln et The Wonders At Your Feet, respectivement tirés de Projector (1999) et Haven (2000). C’est finalement l’album de 2007, Fiction, qui s’en tire le mieux puisqu’il sera représenté par trois morceaux ce soir (The Lesser Faith, Terminus et Misery’s Crown). J’aurais personnellement aimé un petit extrait du mythique The Gallery mais bon, pas grave, aucun des titres joués ce soir n’était de trop. On ne peut pas tout avoir en cinquante minutes.
Niveau scénique, c’est surtout Mikael Stanne le chanteur qui fait le show, il bouge énormément, les autres musiciens ne sont pas forcément très expressifs. Par contre, côté musique, ça envoie. C’est carré, rien ne dépasse. Stanne s’amuse avec le public qui lui obéit au doigt et à l’œil, en levant les bras en l’air ou en frappant des mains. Au milieu de la fosse, ça bouge de plus en plus au fur et à mesure que le show avance. Quand le groupe quitte la scène, il est acclamé comme il se doit. En surprenant quelques conversations après leur prestation, il semble que Dark Tranquillity ait gagné des points auprès de personnes qui ne les connaissaient pas bien (voire pas du tout).
Setlist de Dark Tranquillity :
Force Of Hand The Lesser Faith Atoma The Science Of Noise (construct) Forward Momentum Terminus Clearing Skies Thereln The Wonders At Your Feet Misery’s Crown
Place aux héros de la soirée, Amon Amarth. La scène est sympa, un gros casque viking sur lequel repose la batterie trône au centre avec un escalier de chaque côté. Ils attaquent par Pursuit Of Vikings et évidemment, ça chauffe le public d’entrée, qui reprend la mélodie du riff avec des "Oh oh oh oh oooh". Ca commence fort.
On continue dans la même ambiance avec As Loke Falls puis le backdrop représentant la pochette du dernier disque se dresse dans le fond. C’est parti pour honorer ce très bon album avec trois titres consécutifs : First Kill, The Way Of Vikings et At Dawn's First Light. Première animation de la soirée sur le quatrième titre, The Way Of Vikings. Deux guerriers entrent sur scène avec épées et boucliers et se livrent à un combat sur le devant de la scène, pendant la première partie du morceau. Ils vont revenir plusieurs fois au cours du concert se poster en haut des escaliers, tour à tour armés de lances, d’arcs et de haches. Marrant.
Autre moment fort : At Dawn's First Light avec une grosse participation du public. C’est à partir de là que les slammeurs vont s’en donner à cœur joie, on ne les avait pas encore trop vus depuis le début de la soirée. L’éclairage est splendide, le son est énorme. Les musiciens arborent des grands sourires, on les sent heureux d’être sur scène. On aura droit à un petit solo de batterie du nouveau batteur du groupe, Jocke Wallgren, histoire de mettre en valeur le casque sur lequel il est perché.
Sur Deceiver Of The Gods, le public redonne de la voix en suivant de nouveau le riff avec des "oh oh oh". Franchement, ça plus le décor assez kitsch avec ce casque viking, l’arrivée d’un personnage masqué et déguisé sur Father Of The Wolf et le dragon gonflable à la fin du concert, on se croirait à un concert d’Iron Maiden. Amon Amarth sont bien devenus "les Iron Maiden du Death Metal", ça ne fait plus aucun doute.
Johan Hegg connaît son Histoire et sait que les Vikings ont conquis la Normandie il y a quelques siècles, il est donc heureux de rencontrer des descendants de Vikings comme lui ici, en France. Ce qui ne l’empêchera pas de nous chambrer quand on ne criera pas assez fort le "FIRE" de Death In Fire. Mais on s’est bien rattrapé au deuxième essai…
Après War Of The Gods, les musiciens quittent la scène un court instant et reviennent tous avec une corne à la main (les deux guerriers aussi) et nous proposent de boire un coup : "Santé" hurle Johan, suivi d’un "Skoll" que le public lui rend. Et c’est évidemment Raise Your Horns qui suit, encore un grand moment avec les chœurs repris par l’assistance.
Le concert s’achève sur le traditionnel Twilight Of The Thundergod sur lequel le serpent apparaît donc et Johan, armé d’un énorme marteau de guerre, lui fait sa fête. Ovation longue et méritée (avec un Johan qui n’arrive plus à quitter la scène) pour ce groupe qui est devenu, au fil des tournées, l’un des plus populaires du Death Metal.
Superbe soirée, trois groupes de qualité et un public au taquet. Comme quoi, les groupes de Metal peuvent remplir les salles en terre normande, ce dont je commençais à douter avec les derniers concerts de Children Of Bodom et Moonspell au même endroit, qui n’avaient pas attiré autant de monde.
Setlist de Amon Amarth :
Pursuit Of Vikings As Loke Falls First Kill The Way Of Vikings At Dawn's First Light Cry Of The Blackbirds Deceiver Of The Gods Tattered Banners And Bloody Flags Destroyer Of The Universe Death In Fire One Thousand Burning Arrows Father Of The Wolf Runes To My Memory War Of The Gods ------------------------------------------- Raise Your Horns Guardians Of Asgaard Twilight Of The Thundergod
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