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Yngwie Malmsteen
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C H R O N I Q U ELa solidarité, c'est important. Se mobiliser pour de grandes actions comme le Téléthon, le Sidaction, les Restos du Coeur et bien d'autres, c'est essentiel. Nous sommes des êtres humains et nous avons la faculté d'éprouver de l'empathie, de la compassion... C'est pourquoi je tiens à attirer votre attention sur une autre cause dont on ne parle que très peu : Yngwie Malmsteen. Oui, j'en appelle à votre sens des responsabilités : il faut sauver (ou achever) le soldat Malmsteen ! Si vous ne le faites pas pour vous (parce que vous n'attendez plus rien du guitariste) ou pour lui (parce que son sort vous indiffère), faites-le pour la musique ! Quand même, écoutez donc votre coeur. N'est-il pas douloureux de regarder quelqu'un s'autodétruire ? Réagissons ! Il faut arrêter d'acheter ses disques afin que le monsieur se remette un peu en question et se rende compte qu'il va droit dans le mur. Il est temps que les choses changent. Mais le changement, c'est... pas maintenant (je sais, elle était facile). Avant de continuer, juste une petite précision. N'allez pas croire que je n'apprécie pas Malmsteen de manière générale et que j'ai voulu me faire plaisir en écrivant une chronique assassine. La vérité, c'est que je suis un fan déçu... certainement pas quelqu'un qui s'en prend à un artiste qu'il n'a jamais apprécié. J'ai acheté tous les disques du guitariste parus entre Rising Force (1984) et Perpetual Flame (2008) et j'en aime beaucoup d'entre eux. Maintenant, qui dit "fan" ne dit pas forcément aveugle ou sourd. Depuis un moment déjà, Yngwie ne se foule vraiment plus, et sur ce Spellbound, ce n'est juste plus tolérable. Alors soit, certains prendront sa défense et loueront son génie et sa technique époustouflante. Ah oui, il joue vite... il est très fort. Certains des dix instrumentaux qui peuplent ce Spellbound ne sont pas mal fichus et contiennent toujours ces descentes de manche qui ont fait la célébrité du Suédois... mais ça, on l'avait déjà bien compris depuis 1984, non ? Et comment se fait-il que le monsieur n'arrive (encore une fois) pas à nous sortir un album correctement produit ? Là aussi, quelques indécrottables fans brandiront l'argument "le son était bien pire sur Relentless, là au moins, il y a du progrès". Oui, il y a peut-être un peu de progrès... mais ce n'est pas parce que ce n'est pas aussi mauvais qu'avant que c'est devenu bon ! On arrête là ? On ne dit rien sur les musiciens ? Oui, vous savez, Yngwie a (quasiment) toujours su s'entourer de pointures, c'est un bon point ça, non ? Oui, mais pas là. Plus de batteur mais une batterie électronique... et ça s'entend ! Et qui chante cette fois ? Qui est le grand vocaliste qui succède aux renommés Jeff Scott Soto, Mark Boals, Joe Lynn Turner, Mike Vescera, Mats Levén ou Tim Owens (oui, j'en laisse volontairement un ou deux de côté) ? La réponse glace le sang : Malmy lui-même ! Sérieusement ? Oui, sérieusement. Etait-ce une bonne idée ? Non, évidemment pas. Ce n'est pas inécoutable mais la comparaison avec les chanteurs qui ont précédé n'aide pas à apprécier les prouesses du maestro mégalo. Qu'avons-nous au final ? Un album majoritairement instrumental, dans la plus pure tradition néo-classique chère au maître mais avec quelques morceaux plus bluesy (Let's Sleeping Dogs Lie et Iron Blues). L'ensemble n'est pas très bien produit, les trois chansons (Repent, Let's Sleeping Dogs Lie et Poisoned Mind) ne sont ni très inspirées, ni bien chantées... Les acrobaties du guitariste sont évidemment impressionnantes mais, la plupart du temps, dépourvues de feeling... quand on n'a pas le sentiment de les avoir déjà entendues sur les albums précédents (des mélodies sont carrément empruntées à des compos plus anciennes). Conclusion : c'est toujours la même soupe... en moins bien. Vous voulez de la surprise, de l'émotion ou de la magie ? Passez votre chemin. Spellbound n'est qu'un opus dispensable de plus dans la discographie de Malmsteen, pas nécessairement pire que le précédent mais pas franchement bon pour autant. A réserver aux inconditionnels, férus de technique et toujours pas lassés d'entendre Yngwie balancer ses plans et jouer ses gammes à la vitesse de la lumière. Pour ma part, je trouve ça triste et préfère m'en aller. Peut-être qu'un jour je reviendrai prendre des nouvelles de cet homme qui m'a tant enchanté par le passé... mais pour cela, il faudra qu'il se montre raisonnable, engage un (bon) chanteur, un producteur aussi, et qu'il soit de nouveau habité par l'envie de se dépasser et de composer de vrais bons morceaux.
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