Revoilou Thundermother en cette fin d’année, ou plutôt le projet de Filippa Nassil, et balancer que le groupe a été malmené ces dernières années c’est peu de le dire. Depuis une grosse brouille avec sa comparse Guernica Mancini, cette dernière avait quitté le groupe emportant avec elle Emlee Johansson et Mona Lindgren pour former The Gems dont le premier album fut une belle réussite de cette année 2024. Rien que ça aurait pu vous foutre un groupe à genoux, voir le vider de toute sa substance pour ne vivre que sur son patronyme et sans âme. Et pourtant Filippa, telle un phénix, s’est retroussée les manches et a recruté Linnea Vikstrom (qu’on avait déjà vu sur scène avec Therion etKamelot) au chant, Majsan Lindberg à la basse et Joan Massing à la batterie.
Le temps que la mayonnaise prenne bien avec ce nouveau line up, Filippa Nassil en avait profité pour nous proposer un album solo, dont la chronique, bien qu’assez peu emballée, a trouvé sa place dans les pages de notre webzine par l’auteur de ces lignes. Album très blues rock, qui pourtant va donner le ton de nouveau son Thundermother sur ce nouvel opus Dirty and Divine. On va la faire simple, le nouvel album de Thundermother est bien loin des envolées hard rock d’antan et fleure bon le blues rock. Serait-ce une nouvelle signature du groupe ? Dès l’écoute des titres So Close, Can’t Put Out The Fire, I Left My Licence In The Future ou American Adrenaline on est transporté dans cet univers blues avec des riffs sympa, l’écoute de So Close donne le ton de ce nouveau son de la bande de Filippa Nassil.
Et cet état d’esprit se retrouve sur I Left My Licence In The Future malgré la présence des Who-ho qui irritent bien plus qu’ils n’apaisent, ainsi que sur American Adrenaline. Si l’écoute de Can’t Put Out The Fire est un peu dans la même verve, les guitares un peu plus accrocheuses et nerveuses montrent que le groupe sait aussi nous rappeler d’où il vient, et effectivement dès Speaking Of The Devil, le combo nous offre un titre résolument plus rock avec un refrain qui assure du tonnerre.
Le sourire ne sera que de courte durée puisqu’avec Feeling Alright et ce côté pop rock malgré de bonnes parties de guitares en font un titre assez décevant tant on entend le côté punchy sous-jacent. L’album décolle enfin, et presque trop tard puisqu’une partie des auditeurs aura déjà zappé cet album sur Take The Power, plus musclée et incisive, Filippa Nassil montre que Thundermother est toujours là. Le jeu de batterie bien plus musclé, et le chant hurlé donnent une belle ambiance à ce titre qui assure un max. Sans aucun doute le meilleur morceau de cet opus mais qui laisse un goût amer en bouche tant on aimerait qu’il en soit beaucoup plus fourni. Filippa Nassil montre que le groupe en a dans la culotte (ouais je sais elle est nulle celle-là pour un groupe essentiellement composé de filles, ce qui d’ailleurs est une volonté de sa créatrice).
Le nouveau virage musical de Thundermother en déroutera plus d’un, les secousses vécues par le groupe n’étant peut-être pas si innocentes que cela dans l’émergence de cet album. Nous sommes donc peut-être vers un nouveau visage du groupe dont les choix seront matière à discuter.
Tracklist de Dirty And Divine :
01. So Close 02. Can’t Put Out The Fire 03. Speaking Of The Devil 04. Feeling Alright 05. Take The Power 06. I Left My Licence In The Future 07. Dead Or Alive 08. Can You Feel It 09. Bright Eyes 10. American Adrenalide