Artiste/Groupe:

The Night Flight Orchestra

CD:

Aeromantic II

Date de sortie:

Septembre 2021

Label:

Nuclear Blast Records

Style:

Classic Pop/Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Déjà un nouvel album de The Night Flight Orchestra ? Le rythme adopté par ce collectif suédois depuis Amber Galactic (2017) est pour le moins soutenu ! En effet, Aeromantic II, sixième opus du groupe, débarque vite après un Aeromantic (2020) qui succédait à Sometimes The World Ain’t Enough paru en 2018. Attention au burn out ou à un éventuel manque d’inspiration / renouvellement (ce que le titre choisi pourrait laisser craindre). Comme quelques singles récemment parus (certains - tels Impossibile ou Paper Moon - étant d’ailleurs absent de la tracklist) ne m’ont pas forcément surpris ou enchanté, le doute s’insinue en moi...

Avec chaque nouvelle livraison NFO peaufine son côté pop et catchy. Plus que jamais, Aeromantic II s’impose comme le best-of d’un groupe de pop fictif des 80s, alignant les tubes, chaque piste pouvant quasiment se targuer de posséder l’étoffe d’un single radio friendly (justifiant ainsi difficilement sa place sur un site nommé Aux Portes du Metal d’ailleurs). Cela a un prix. Les claviers prennent de plus en plus l’ascendant sur les guitares (ce sont d’ailleurs eux qui dominent l’ouverture de l’album, un signe), les paillettes et le mousseux sont de sortie, le rock est de moins en moins prégnant... ne parlons même pas des quelques élans progressifs du combo, brillants désormais par leur absence. Mais comme ce fut le cas avec l’album précédent, toute résistance (et il y en avait une petite, de ma part, au moment de me lancer dans cette suite) est finalement futile parce que ces Suédois déroulent encore un tapis de hits souvent irrésistibles. Parfois, ils n’y vont tellement pas avec le dos de la cuillère que le résultat relève du plaisir coupable mais l’objectif est atteint : on a des mélodies plein la tête - qui refusent obstinément d’en sortir - à chanter sous la douche ou en voiture pour les jours à venir. Il arrive qu’on se dise "Non, c’est un peu abusé là, je ne devrais pas..." mais il est déjà trop tard. NFO a ce talent (insolent). 

Dès le début, on sent que le hard rock ne sera pas au centre du jeu. Alors que les opus précédents commençaient avec une compo enlevée et percutante (Sail On, Midnight Flyer, This Time, Servants Of The Air...), Violent Indigo impose d’emblée une facette plus mid-tempo et FM. Par contre, l’efficacité demeure. La production est léchée, les musiciens toujours aussi compétents et le charme du capitaine Björn opère toujours (voix et chant au top). La fête continue avec Midnight Marvelous, toujours dans une veine AOR. Très sympa bien que trop familière (prévisible) à mon goût. J’aime mais ne suis pas désarçonné. Le voyage à travers les eighties se poursuit avec How Long, plus rapide et conquérante, avec un refrain addictif qui s’inscrit parmi l’un des plus catchy de l’album. Vous vous imaginerez en train de conduire un petit bolide à travers Miami à la nuit tombée. Puis, il y a Burn For You avec son piano et sa rythmique qui renvoient au Modern Love de David Bowie. Entêtant. D’autres influences se dévoilent par la suite : on retrouve un swing à la Rocky dans Change, un peu de Genesis ou de Phil Collins dans I Will Try et Zodiac a même un riff qui me rappelle le Beat It de Michael Jackson... Et attendez de voir le groupe passer en mode full disco sur le mégatube You Belong To The Night, bon prétendant au refrain le plus imparable de la galette, ça vaut le détour (même si on frise le Boney M.). Evidemment, chacun aura ses préférences. Personnellement, je n’aime pas forcément tout ce que la galette nous offre mais je fonds face à la conclusion Moonlit Skies dont l’ambiance onirique et les mélodies font tomber toutes mes défenses. Vous veillerez bien à calibrer votre esprit sur "ouverture maximale" afin de digérer cette B.O. des années 80 mixant avec audace le rock, la pop, le disco et donnant parfois l’impression d’écouter des musiques issues de Deux Flics à Miami, L’Histoire Sans Fin, Rocky ou Fame.

Objectivement, Aeromantic II n’est pas - de façon flagrante - inférieur à son prédécesseur, il y a donc de grandes chances que vous l’aimiez tout autant. Plus subjectivement, je me rends compte que la formule NFO commence à légèrement me lasser et je confirme que ma période préférée du groupe est celle comprenant ses trois premiers essais... d’où la note attribuée (tout à fait correcte mais moins enthousiaste que par le passé). Cependant, j’ai beau dire que je me lasse, plus je l’écoute, plus je me laisse faire et apprécie ses qualités alors... Et c’est là que je réalise que ma chronique ressemble beaucoup à celle d’Aeromantic, premier du nom... Bon, quelque part, c’est logique.  

En bref, la capacité de The Night Flight Orchestra à composer de gros hits dansants, rétro, fleurant bon (ou moyennement bon, selon les goûts) les années 80 est intacte. Le savoir-faire précédemment observé est toujours là. Il n’y a pas à dire, les gars savent écrire des tubes. Par contre, à force de privilégier ce côté tubesque, tout cela finit par sembler un poil trop léger ou futile. D’autant plus que la formule est maintenant bien connue, l’effet de surprise est passé. Et comme ça rock de moins en moins et que ça ne prog plus vraiment, l’excitation n’est - en ce qui me concerne - plus tout à fait ce qu’elle a été. Reste que l’ensemble est varié, dynamique et fun. Voilà donc à nouveau un bon cocktail pour fêtards nostalgiques des 80s qui, s’il ne se classera pas parmi mes albums préférés du groupe, se propose de faire taper du pied, passer un bon moment et ne manque pas de donner la pêche ou le sourire (à la condition de tolérer l’univers kitsch exploré, bien sûr). Maintenant, peut-être qu’une petite pause serait salutaire, pour plus de surprises la prochaine fois. 
 

Tracklist de Aeromantic II :

01. Violent Indigo
02. Midnight Marvelous
03. How Long
04. Burn For Me
05. Chardonnay Nights
06. Change
07. Amber Through A Window
08. I Will Try
09. You Belong To The Night
10. Zodiac
11. White Jeans
12. Moonlit Skies

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !