Artiste/Groupe:

The Halo Effect

CD:

Days Of The Lost

Date de sortie:

Aout 2022

Label:

Nuclear Blast Records

Style:

Death Mélodique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16/20

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The Halo Effect est un nouveau venu sur la scène Metal. Nouveau venu qui fait beaucoup parler de lui depuis quelques mois, notamment parce que les membres qui le constituent sont loin d’être des inconnus. Si les noms Mikael Stanne, Jesper Strömblad, Niclas Engelin, Peter Iwers et Daniel Svensson ne vous disent rien, c’est que vous ne vous êtes jamais intéressés - même de très loin - au death mélodique et ses origines (le fameux Göteborg metal). Pour les non initiés, tous ces messieurs ont - à un moment ou à un autre - fait partie du groupe In Flames, l’un des grands précurseurs du fameux mélodeath suédois aux côtés de Dark Tranquillity (où l’on retrouve Stanne) ou At The Gates. Cette réunion d’anciens collègues vous fait penser que Days Of The Lost va sans doute sonner comme un bon vieux disque de death made in Göteborg et remonter aux sources de ce style qui a sérieusement impacté le metal depuis le milieu des 90s ? Bingo ! C’est principalement de cela dont il s’agit. Pas ou peu de surprise certes... mais surtout, pas de mauvaise surprise, car cet album est sacrément bon ! 

Vous avez entendu les différents singles parus depuis novembre 2021 ? Si oui, vous savez à quelle qualité vous attendre. Le reste de la galette ne déçoit pas. Le feeling "à l’ancienne" qui se dégage de Days Of The Lost transparait également dans sa tracklist et sa durée : dix pistes, quarante minutes, pas de chichi ! Cela dit, le terme old school qui sied bien à cette œuvre est à relativiser. En effet, le premier titre (et premier single) Shadowminds sonne finalement plus comme du Dark Tranquillity récent qu’autre chose. Il y a dans cette compo et quelques autres, des samples électro ou claviers qui renvoient davantage à une facette moderne du death mélodique qu’à ses débuts. In Broken Trust illustre également très bien ce fait (Stanne adopte d’ailleurs un chant clair et très mélodique - qui me rappelle toujours celui de Dave Gahan de Depeche Mode - sur le refrain... il le refera sur A Truth Worth Lying For). J’ai donc légèrement menti dans mon intro, en indiquant que Days Of The Lost était surtout une revisite du passé. Légèrement mais, donc, pas complètement... parce que beaucoup de pistes vont tout de même vous renvoyer une vingtaine d’années en arrière. Comment ne pas penser au In Flames de l’époque Colony en écoutant la chanson titre par exemple ? Impossible. Dès les premières mesures, on a l’impression d’être face à un Embody The Invisible 2, non ?  

D’autres compos invoquent l’esprit d’un In Flames ancien (époque Colony / Clayman), comme l’enlevée Feel What I Believe, et raviront les nostalgiques de ce "bon vieux temps". On retrouve les harmonies de guitares caractéristiques du style et on ne niera pas le savoir-faire évident des musiciens en la matière. Le riff de Last Of Our Kind (qui intervient après une belle intro au violoncelle) sonne tellement comme du vieux mélodeath qu’on se croirait revenu en 1996 (on relèvera au passage une brève intervention de Matt Heafy de Trivium) ! Mais tout n’est pas si simple, la production est évidemment plus moderne et quelques éléments "autres" viennent agrémenter ou enrichir le style, empêchant ainsi ce premier album de ne se résumer qu’à un opus pour nostalgiques (sympa aussi, la mélodie "folk" du lead de The Needless End, elle pourrait d’ailleurs être jouée par une cornemuse, ça ne jurerait pas). Il y a de l’énergie, mais également de la mélancolie, de la tradition mais aussi des influences extérieures et des éléments plus planants dans ce Days Of The Lost... qui tend finalement plus à réconcilier différentes époques du death mélodique qu’à se cantonner à ce qui se faisait il y a vingt ans ou plus.  

En bref, The Halo Effect nous propose un album qui balaye le spectre mélodeath en s’appuyant pas mal sur les éléments qui ont contribué à l’émergence du style sans toutefois s’empêcher d’incorporer d’autres ingrédients dans sa recette. Il ne réinvente évidemment pas la roue, a parfois des côtés déjà entendus ou prévisibles mais il est très bien fait, écrit et interprété par des musiciens qui n’ont de leçons à recevoir de personne en la matière. Le savoir-faire est bel et bien là. Pas forcément un chef-d’œuvre donc mais une incontestable réussite qui fait plaisir à entendre ! Pour info, on retrouvera le groupe en première partie d’Amon Amarth et Machine Head le 12 octobre prochain au Zénith de Paris. 


Tracklist de Days Of The Lost :

01. Shadowminds
02. Days Of The Lost
03. The Needless End
04. Conditional
05. In Broken Trust
06. Gateways
07. A Truth Worth Lying For
08. Feel What I Believe
09. Last Of Our Kind
10. The Most Alone

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